Contre l’interdiction de la crèche en Mairie d’Avignon
Lettre ouverte à Madame le Maire d’Avignoun.
Bonjour Madame le Maire,
Je n’ai pas l’honneur de vous connaître ni l’immense privilège d’avoir jamais entendu parler de vous. Vous me rendrez assurément à la fin de ce propos la pareille, mais je tiens toutefois à vous alerter en simple citoyen, simple mais évidemment marqué par la roche blanche des Alpilles et le tintamarre des cigales. Vous me voyez venir, j’en suis sûr... Ma belle Provence que j’aime ne saurait souffrir de positions démagogiques et profondément politiciennes nées de l’autre côté du périph. Ma Provence se veut belle, ouverte, généreuse, accueillante, tolérante même. Je suis de cette terre où nous n’avons de cesse d’élever toujours plus haut nos racines et notre culture. La tradition n’est pas pour les miens un vain mot, et je ne vous reconnais pas le droit de venir la salir.
Mais qu’est ce qui vous a pris à la Mairie d’Avignoun, vous êtes tous devenus Fadas, à moins que... à moins que... ce soit une Mairie de Suédois.
Vous m’accorderez Madame le Maire quelque liberté avec notre belle langue française, c’est simplement pour faire encore plus couleur locale, sûr que je suis, que dans la langue de nos Félibres vous auriez d’immenses difficultés à suivre.
Je suis pourtant convaincu pour y être passé quelquefois que le modèle du grand blond aux yeux bleus, de deux mètres, en Mairie d’Avignon est désormais aussi rare qu’un député avec accent, aussi plat soit-il.
Mais alors, de grâce, expliquez moi, expliquez-nous, pourquoi avoir interdit la crèche dans votre belle mairie ???
Je ne vous parle pas de religion Madame le Maire mais de tradition.
Allez rechercher dans vos archives depuis combien d’années les nistons de Vaucluse peuvent venir s’extasier devant l’âne et le bœuf.
Mais, je vous entends... me dire que ces pauvres animaux, contraints de souffler sur un caganis d’une autre espèce pourraient nous ouvrir des problèmes avec les associations de défense des animaux.
Allez, soit, on les enlève, même si la crèche sans l’âne ni le bœuf, ça va faire un peu triste.
Et que dire de l’aveugle et de son fils, là ce sont les associations de défense des handicapés qui vont s’élever. Et pourtant, je vous l’assure, depuis que je suis petit, le mien d’aveugle, il est bien content de rendre visite au petit Jésus ( bien mettre l’accent tonique sur la première syllabe Madame le Maire, sinon, ça fait Sainte Geneviève des Bois).
Continuons notre chemin, qui vois-je, mais c’est mon ami le Boumian...Oh couquin de sort, un rom. Allez, on l’enlève aussi.
Et que dire des Rois Mages, blacks et beurs, encore heureux ce sont des Rois, et pas des ouvriers du bâtiment, allez, on les supprime aussi au nom de la laïcité.
Et Marie, la pauvre, fille mère, j’entends de loin la Ministre du droits des femmes s’insurger contre son exhibition. Qu’elle s’en aille avec son rejeton.
Je m’arrête là car une belle crèche avec notre pauvre Joseph et Boufareu qui lui souffle aux oreilles ça fait un peu triste.
Dans l’étroitesse de votre réflexion je comprends l’interdiction en son entier tellement nos belles traditions pacifiques peuvent contrarier toute votre idéologie.
Recevez Madame le Maire d’un simple concitoyen révolté, et qui n’a pas la prétention de représenter toute la Nation Provençale, mon plus profond mépris et ma plus grande détestation.
En attendant le verdict des prochaines urnes qui saura assurément vous faire plonger vous et les vôtres dans les oubliettes de la République, j’encourage tous mes concitoyens à aller signer la pétition sur Change.org pour le maintien de la crèche dans la Mairie d’Avignoun. Je ne sers la soupe à aucun parti par ma démarche et vous demande simplement Madame le Maire, si vous n’avez qu’une once de sang provençal ou d’affection pour notre belle région, de revenir en arrière et d’arrêter cette infamie. Laissez à nos amis parisiens pour quelque temps encore le soin de gérer les culs de bus avec les coups d’un soir et oubliez définitivement de toucher ce qui nous concerne.
La grande Provence nous a donné un prix Nobel avec Frédéric MISTRAL, défenseur de la lengo nostro, et je n’ose imaginer ce qu’il aurait pu vous écrire. Il est vrai qu’étant née à Asnières sur Seine ( rien que de l’écrire...) vous ne pouvez pas vraiment nous comprendre. Alors, faîtes nous plaisir, oubliez cette vaine polémique et laissez aux petitous le soin de s’émerveiller.
Adesias.
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