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Accueil du site > Tribune Libre > Conte de Noël : Jean-Paul II visite les frères CASTRO

Conte de Noël : Jean-Paul II visite les frères CASTRO

Le Pape Jean-Paul II après sa canonisation est invité par le Christ à intervenir auprès des humains pour ramener au bercail les brebis égarées. Il choisit de retourner à Cuba, seule nation des Amériques où la dictature reste visible et présente. La rencontre "éthérée" avec les frères Castro préfigure des évolutions dans les relations des USA avec Cuba et avec l'Amérique latine.
 

Le bon pape Jean XXIII et le dynamique Jean-Paul II se retrouvent au coeur d'une petite fête au sein du Paradis : les Autorités Ecclésiastiques de Rome viennent de reconnaître une évidence, l'accueil direct de ces deux saints auprès de la Trinité Divine du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint. Abraham qui oeuvrait aux côtés de Saint-Pierre, révèle à Jean-Paul ses nouvelles prérogatives d'interventions auprès des humains. Sans plus attendre, Jean-Paul, dans une initiative confraternelle et pour remercier le pape François issu de l'Amérique latine, décide de rencontrer les frères Castro : il se recouvre de son habit de lumière éthérée. Cuba reste le dernier grand bastion des Amériques encore sous le joug d'une dictature, quand bien même le catholicisme bénéficie d'une certaine tolérance : rien à voir avec la Russie où Poutine est devenu un grand fidèle de l'Église Orthodoxe.

Jean-Paul apparaît dans le salon de détente des frères Castro, après un léger souper convenant à l'état de santé de Fidel. Ce dernier est à semi étendu dans un fauteuil adapté utilisé dans les premières classes des avions : il peut se transformer en lit et occuper toutes les positions intermédiaires. De plus, les ateliers de la présidence ont équipé ce fauteuil de roues motorisées et d'un pack de batteries électriques : ainsi, Fidel peu enclin à utiliser les avions bénéficie d'un maximum de confort dans ses déplacements dans la résidence présidentielle. Raùl se contente d'un simple fauteuil en cuir mais de grand confort. Les deux frères sirotent et dégustent lentement un vieux rhum. La venue inopinée de Jean-Paul ne surprend pas les frères, comme s'ils s'y attendaient. Raùl invite le visiteur de marque à prendre un fauteuil et lui propose un verre de rhum ou autre délicatesse à son choix : Jean-Paul refuse et fait comprendre que dans son état la boisson est inadaptée. Raùl s'excuse, sourit et demande :

-"Camarade Jean-Paul, quel est l'objet de ta visite ? Est-tu dans une mission définie par tes Ecclésiastiques du paradis des chrétiens ?"

-"Oui, je me considère en mission divine. Président Castro quand allez-vous libérer vos détenus politiques, restaurer le libre exercice du catholicisme, libérer le peuple cubain de votre dictature communiste et instaurer la démocratie ?"

Les deux frères se raidissent, croisent leurs regards, se sourient, se détendent. Puis Fidel d'une voix calme et posée se lance dans une diatribe, posant les questions et y répondant, tout en se délectant des mimiques approbatives ou réprobatives de Raùl et du spectre de Jean-Paul.

-"Camarade Jean-Paul, ta franchise, en tête-à-tête, ne me surprend pas : tu as vécu sous le joug de Staline, de se affidés et successeurs, et tu as développé un ressentiment profond envers le communisme stalinien. Je te félicite pour ta capacité de survie dans ce régime honni ; Raùl et moi, nous n'aurions pu supporter cette chape de plomb, cette déshumanisation et nous aurions rapidement disparu dans les goulags sibériens. La Révolution Cubaine a eu lieu sous le régime de Kroutchev, le procureur impitoyable de Staline et du stalinisme. Avec l'appui du peuple cubain par les grèves générales et d'un groupe de guérilleros nous avons chassé Batista et ses sbires d'un régime corrompu, dictatorial, tortionnaire et partisan des exécutions sommaires. Dès la chute du régime de Batista, les Etats-Unis ont reconnu début janvier 1959, notre gouvernement provisoire. Les ennuis ont commencé lorsque nous avons préconisé l'instauration d'un régime inspiré du communisme et procédé à la nationalisation des propriétés acquises grâce à la corruption par la clique de Batista. Naturellement comme après toute Libération, il y eu quelques procès et des sentences sévères : la France, l'Italie et la Grèce firent de même, après leur Libération, vis-à-vis de leurs collabos ! Nous ne craignons pas une comparaison des chiffres. Plus récemment, après la mort de Tito, grand résistant au nazisme et au stalinisme, les européens n'ont pas proposé fraternellement d'accueillir dans l'Union l'intégralité de la Yougoslavie. Ils ont suivi en spectateurs, proclamés impuissants, l'implosion de la Yougoslavie avec les bombardements et les massacres. A quand les repentances et les procès pour non assistance aux peuples en danger."

"Je reviens à Cuba : où sont les charniers de massacres de masse ? Où sont les goulags et les camps de rééducation à la chinoise ou à la vietnamienne ? Ah oui ! j'oubliais Guantanamo, ce haut lieu de résidence démocratique, ce Club Med pour gentils détenus opposés à la puissance américaine, retenus depuis une douzaine d'années sans procès même truqué à la sauce stalinienne. Guantanamo est une terre cubaine occupée de force par les USA. En dollars actuels, le montant cumulé des loyers à verser s'exprime en milliards, dette que les USA devront s'acquitter pour établir des relations diplomatiques ouvertes et coopératives. Alors camarade Jean-Paul tu me considères toujours comme le Staline des caraïbes ?"

-"Je ne l'ai jamais dit ni laissé entendre. Mais le pire et l'ignoble de Staline ne vallent pas alibi ni justification de votre régime politique."

-"Raùl et moi, nous ne voulons pas être assimilé au pire de Staline. Si nous sommes affublés de tous les maux de l'antidémocratie, cela est simplement dû au refus de nous transformer en colonie américaine, soumise à la toute puissance des entreprises, des mafias et des banques. Le peuple cubain refuse l'esclavage moderne à l'américaine, avec son cantonnement en femmes de chambres, en cuistots et barmen pour hôtels cinq étoiles d'une riviéra dite cubaine, aux portes de la Floride ; Il refuse aussi la prostitution pour boucler les fin de mois ou sous contrôle des mafias, avec les trafics de drogues."

"Oui, nous avons renversé le dictateur Batista ; ses partisans ont émigrés aux USA, pensant reprendre le pouvoir dans les bagages de l'armée US, toujours prête à imposer par la force sa "domination démocratique". Nous avons construit un système scolaire égalitaire pour tous les cubains, riches et pauvres. Notre enseignement supérieur est de qualité avec un système de santé performant, reconnu comme excellent dans toute l'Amérique latine. Le tourisme médical se développe avec même quelques clients venant des USA. Un cubain pauvre est nettement mieux soigné qu'un américain pauvre ou mal assuré malgré "l'Obama care"."

"Oui, nous assumons les dégâts collatéraux de la prise de pouvoir par le peuple cubain. Que nos accusateurs fassent les procès et les décomptes macabres des coups d'état de Pinochet, de Vidella et des juntes militaires avec le soutien actif des "conseillers" de la CIA envoyés par les gouvernements US successifs. C'était disent-ils pour défendre le monde libre, en fait pour les profits d'un monde asservi aux intérêts inaliénables du système économico-financier américain. Un monde irremplaçable dont les dérives et imperfections n'entraînent aucune culpabilité mais seulement l'obligation "morale" de corriger ses menus défauts afin de le rendre encore plus efficace au bénéfice des actionnaires et de ses hauts dirigeants !"

-"Mon frère dans le Christ, tu me comprends mal : je ne suis pas un thuriféraire du règne de la finance, je suis même désolé que l'argent, le profit et la finance soient devenus la nouvelle Trinité divine. Je suis ravi que François, mon dynamique successeur, revienne aux bases du christianisme, à l'Amour de Dieu et du prochain, de tous les humains. Je condamne l'embargo américain imposé à la majorité des nations pour "confiner le peuple cubain" et l'amener à se soumettre. Un confinement populaire de plus de cinquante ans c'est la persévérance dans le crime. Mais ce n'est pas une raison pour ajouter au confinement populaire des restrictions démocratiques."

-"Confinement, confinement, confinement insulaire certes,mais pas confinement populaire ! Et qui nous a confiné ? Les peureux et couards yankees car ils manquent de confiance dans leur système : implicitement ils le sentent condamné. Avant la seconde guerre mondiale, le communisme était mal vu et considéré comme anti-américain, alors que le nazisme était fréquentable et facteur de relance économique ; Lindberg candidat opposé à Roosevelt ne cachait pas ses sympathies nazies ! Pendant la seconde guerre mondiale et surtout dès la victoire ce fut la chasse aux communistes devant les tribunaux. La France et l'Italie, elles, ont su se débarrasser démocratiquement du communisme et évoluer vers une démocratie sociale et de marché."

-"Camarade Fidel, vous exagérez. Même si le système américain n'est pas idéal, les peuples de la très grande majorité des nations en rêvent."

-"Je n'exagère pas. Les peuples rêvent, dans leur misère, d'un niveau de vie élevé ; ils rêvent de confort, de bien-être et d'emplois stables bien rémunérés. Ils ne rêvent surtout pas de licenciements économiques et financiers, de précarité institutionnalisée. J'en reviens à la peur viscérale du communisme fraternel et égalitaire, où les travailleurs, les exploités auraient les mêmes droits économiques et sociaux que les riches exploiteurs. La grande crise de 1929, due à la cupidité des acteurs financiers et des spéculateurs a surtout ruiné les pauvres et les classes moyennes en les condamnant au chômage de masse. Les idées communistes, dans le prolongement de la politique sociale du Ford des années de prospérité, ont alors trouvé un écho parmi le peuple américain victime d'un système prédateur. Les idées fascistes et nazies, d'ordre, de nationalisme et de relance des armements et des investissements nationaux ont alors prospéré et traversé l'Atlantique au point que la candidature républicaine de Lindberg ne faisait pas peur à la meute dominante du système américain : c'était compatible avec la soi-disante démocratie américaine ! Alors que les communistes étaient perçus comme une menace pour les voraces du système. Les sympathisants de l'idéal du communisme ont été victimes des purges débiles du Mac-Carthisme : la liberté de pensée et d'expression n'est autorisée qu'à l'intérieur du dogme du respect de la loi des marchés, de la loi des plus forts et des dominateurs. Si la masse, manipulée par les médias, supportant le système libéral et capitaliste américain a peur du communisme en particulier et du socialisme en général, c'est qu'elle doute de la justice et de l'efficacité sociale de son système ; elle n'a aucune certitude. Elle se résoud à défendre préventivement le système avec ses prérogatives d'exploitation éhontées des richesses mondiales et de dominations des autres peuples ! D'où ses multiples interventions militaires au nom de la démocratie et du droit des peuples (ou du peuple américain) avec ses centaines de milliers de victimes. A ce titre le blocus économique de Cuba pour affamer les populations jusqu'à la famine pour inciter aux révoltes, a été imposé jusqu'à ce que le peuple cubin réclame un statut d'esclaves gavés aux fast-foods. Nous avons résisté, nous et le peuple cubain dans son ensemble, solidaire de notre démarche. Certes, nous avons bénéficié de la solidarité des dirigeants soviétiques pas mécontents d'agacer et de provoquer la toute puissante Amérique et de nous transformer, à notre insu en ennemi primaire des USA."

-"Votre soumission à l'URSS et à son système a dénaturé votre image de héraut d'une politique économique sociale au service du peuple cubain."

-"Soumission, soumission, soumission imposée par les USA pour nous discréditer ! Le peuple cubain, dynamique et fier, était perçu comme une menace, non pour ses ses capacités et ses envies à ourdir des complots et à fomenter des attentats sur le sol des USA, mais du fait de son existence pacifique au nez et à la barbe des dirigeants américains. Par contre, sur notre sol, la CIA a incité ou fomenté directement des tentatives d'assassinats qui ont toutes été déjouées. Si nous étions des monstres honnis du peuple, nous aurions été éliminés physiquement par de courageux cubains. Les USA en 1962 ont même encouragé des exilés cubains à débarquer les armes à la main sur les côtes cubaines : leur marine et leur aviation militaires les ont accompagnés jusqu'à la limite de nos eaux territoriales dans la baie -la bien nommée- des cochons. Au dernier moment le président Kennedy s'est opposé à l'intervention directe des forces armées US : c'était de sa part un acte courageux et de bon sens. Kennedy, pour les thuriféraires du système américain, a trahi les idéaux de la grande Nation appelée à diriger le monde. Prévenus par des sources amies des préparatifs d'invasion à partir de la Floride, l'armée populaire cubaine a repoussé les guérilleros de pacotille."

"Oui, Kroutchev nous a apporté le soutien visible et tonitruant de l'URSS. Ni lui, ni nous ne souhaitaient la disparition de notre République populaire. La mise en scène de l'installation des missiles à Cuba, aux portes de l'Amérique confortait notre détermination tout en provoquant l'Oncle Sam. Les véritables ogives nucléaires ne sont jamais arrivées à Cuba : elles ne sont jamais parties car l'URSS ne voulait en aucun cas que des zigotos cubains puissent appuyer sur le bouton de mise à feu et surtout, nous les cubains, nous savions que la présence des ogives nucléaires nous condamnait les premiers à être réduits en cendres dès les prémisses d'un conflit, avant même qu'il ne se généralise ! Le psychodrame mondial s'est résolu par une double reculade : Kroutchev retirait ses fusées à capacité nucléaire et Kennedy s'engageait à respecter notre totale indépendance. Depuis, il n'y a pas eu de nouvelles tentatives de reconquête les armes à la main par les exilés cubains ; seule la CIA est restée active dans ses basses besognes. Nous avons conforté notre indépendance, et si Kennedy a levé le blocus militaire il n'a pu empêché le blocus économique de se poursuivre pendant plus de 50 ans jusqu'encore de nos jours."

-"Vous avez été accusé d'avoir fomenté l'attentat contre Kennedy."

-"Fadaise ! Remettre le sort de Cuba, de notre République dans les mains de cet écervelé d'Oswald c'est du ressort de la CIA ou des mafias : ce n'est pas des Castro ! la commission Warren a validé l'option miraculeuse d'un billard a trois bandes pour justifier le parcours de la balle ayant tué Kennedy, après avoir transpercé un autre passager. Les quelques personnes qui ont témoigné avoir perçu l'origine des coups de feu dans une autre direction ont été victimes de morts accidentelles ou inexpliquées dans les mois qui suivirent. Les Kennedy avaient suffisamment d'adversaires, dans les milieux mafieux et chez les honorables hommes d'affaires, déterminés et prêts à faire payer ses "mauvaises décisions". L'assassinat ultérieur de Bob Kennedy, non imputable à un cubain, vient étayer la thèse du réglement de comptes. Et surtout, camarade Jean-Paul, Cuba n'avait pas le moindre intérêt à abattre un président US : j'ai affronté successivement 10 présidents américains : ils font tous la même politique imposée par le système économico-financier ! ils sont interchangeables, ils font office de secrétaires actifs chargés d'appliquer les directives du système seul capable de maintenir le style de vie des américains, "l'American Way of Life", fait de prédations des ressources planétaires et d'assujettissements des ressources humaines mondialisées."

-"Mes amis dans le Christ, je partage votre analyse sur les méfaits de l'American Way of Life sur la planète entière. Notre planète et ses ressources sont prêtées et mises à la disposition de l'humanité, de tous les humains présents et à venir. Mais, mes amis dans le Christ ce n'est pas une raison pour assouvir le peuple cubain ; auriez-vous peur de la liberté ?"

-"Nous avons sorti le peuple cubain de la servitude à la dictature de Batista et à son asservissement aux prédateurs américains. Notre peuple a retrouvé son honneur et une grande part de sa liberté. Nous lui évitons la petite part de liberté, celle qui consiste à succomber aux sirènes impérialistes, pour in fine, retourner à un esclavage soft, à l'état de force de production jetable et corvéable. Au fur et à mesure que les États desserrent leur étau nous reprenons notre souffle démocratique et économique, notre ouverture au monde car nous ne faisons plus peur au monde, malgré la propagande américaine. Bien au contraire nous sommes même l'avenir de l'Amérique !

-" Camarade Fidel vous vous laissez emporter par votre lyrisme révolutionnaire !"

C'est à ce moment que Raùl prend la parole, il sent son frère fatigué par ses interventions ; il lui coupe la parole :

-"Ce n'est pas du lyrisme, c'est du bon sens, de l'analyse prévisionnelle. Nous sommes entrain de faire évoluer notre révolution vers cette seconde étape. Je m'explique : les américains ne se définissent que dans l'affrontement, ils se réalisent et se rassurent que dans la confrontation, dans la confirmation de leur supériorité. Pour eux le communisme "canal historique" et le socialo-communiste cubain sont dépassés et sortis de l'histoire. Leur adversaire prioritaire pour la suprématie mondiale c'est la Chine. Déjà dans une grande majorité de domaines la Chine est numéro un mondial ou fait jeu égal avec les USA. Elle n'a pas besoin de devenir le champion mondial dans les armements sophistiqués au vu des résultats désastreux des interventions militaires extérieures américaines. L'industrie américaine dépend des usines chinoises ; le maître est devenu esclave et l'esclave le maître en adoptant les méthodes capitalistes tout en conservant un état fort. La Chine retourne en sa faveur les lois du marché et du moins d'état des économies occidentales, en les accomodant à sa propre sauce ; Les USA n'ont été véritablement puissants qu'avec un état fort et mobilisateur : cela fut le cas pendant la seconde guerre mondiale avec l'organisation des productions d'armements et surtout dans le cadre ultra secret du projet gouvernemental "Manhattan" de mise au point de la bombe atomique. Dans ce projet pas le moindre appel d'offres concurrentielles, que des commandes directes et parcellaires. Dans le domaine civil, le projet Apollo de conquête de la lune est une réussite de la NASA, agence gouvernementale ayant les pleins pouvoirs, à l'époque. Dans les deux cas ce sont des démarches planificatrices dignes du collectivisme ! Quelle efficacité ! Pour Manhattan c'est 70 000 chercheurs, ingénieurs et techniciens travaillant dans le plus grand secret sous la supervision des militaires ; pour Apollo c'est la coordination de 300 000 (jusqu'à 500 000 en pointe) chercheurs, ingénieurs, universitaires, techniciens, ouvriers, gestionnaires."

"Aujourd'hui, les innovations de la Silicon Valley, des start-up de l'informatique et de l'intelligence artificielle, sont adoptées, adaptées et améliorées par des millions de chinois, ingénieurs, chercheurs et techniciens de haut niveau. De plus, le déséquilibre des échanges commerciaux dû à la recherche des hautes marges par les importateurs US, permet à la Chine de s'offrir les fleurons de la haute industrie américaine, tel IBM. Le gouvernement chinois mène une politique commerciale agressive dans le but d'offrir chaque année des emplois aux 10 millions de jeunes chinois arrivant sur le marché du travail. Cela dure depuis plus de deux décennies malgré la politique de l'enfant unique. Dans les économies occidentales la priorité est donnée aux profits, la casse des emplois étant la sanction des faibles. Le rebond des USA dû au gaz et pétrole de schistes ne durera pas. Pour éviter une crise massive, les USA et l'Occident doivent donner la priorité à l'humain, au citoyen et abandonner leur culte de la divine finance."

-"Certes, frère Raùl, je souscrit à votre analyse, mais je ne vois pas en quoi vous seriez un modèle et un sauveur pour l'Amérique."

-"C'est l'évidence même ! du moins pour nous ; et l'évidence est toujours la chose la plus difficile à faire admettre. Les américains d'origine hispanique -les latinos chez nous et les américanos chez les yankees- sont de plus en plus nombreux par la natalité et l'immigration massive. Ils constituent déjà un tiers de la population, devant la minorité noire avec ses 15%. Ils font partie de la classe moyenne et des pauvres, avec une petite couverture sociale maladie. En attendant d'être majoritaires les américanos feront la loi dans les élections. La frontière Cuba/USA est appelée à s'ouvrir progressivement avec des réductions réciproques des contrôles aux frontières. Notre excellent système de santé va s'ouvrir au tourisme médical du fait de la qualité de ses prestations et des coûts faibles liés aux taux de change et à l'absence de super profits pour les cliniques et leurs dirigeants. Nous serons obligés de limiter le nombre de visas pour conserver la qualité des interventions, dans l'attente d'un développement progressif de cette activité. Nous serons une bénédiction pour les compagnies d'assurances américaines. Nous ne laisserons pas Cuba se faire envahir par des investisseurs yankees, avides de profits, pour construire des chaînes hôtelières et des réseaux de cliniques. Les investissements étrangers seront minoritaires dans les entreprises de droit cubain, le peuple cubain conservant toujours la majorité : cela se fait sans problème dans les pays du golfe arabo-persique, en Chine, au Vietnam et autres pays."

-"C'est une saine évolution, mais les cubains resterons privés de leur droit à la liberté et à la démocratie !"

-"Camarade Jean-Paul, intervient Fidel, pourquoi cette fixation sur des mots mythiques vidés de leur sens dans les pays occidentaux : nous avons déjà autorisé la propriété privée pour les cubains, sous certaines conditions restrictives, car ce droit à la propriété ne peut s'exercer au détriment d'autrui et du peuple. Nous préparons une évolution de la Constitution garantissant la pérennité des acquis de la Révolution. Nous ne voulons pas d'élections à l'américaine entre deux courants d'un même parti dévoué au système financier, capitaliste et mafieux, où l'importance des budgets de campagne pèse trop lourdement sur les résultats électoraux. Nous voulons un collège de sages, de fidèles à l'esprit de la révolution et au socialisme à la tête du pays : ce collège étant complété par des communautés de citoyens dans les quartiers, les coopératives et les associations professionnelles. Nous allons surprendre le monde entier, quand bientôt nous libérerons tous les prisonniers politiques : s'ils acceptent les lois de notre République ils pourront rester dans le pays, s'ils refusent ils auront la possibilité d'exhausser leurs rêves en s'exilant dans d'autre pays. En conséquence, nous sommes sûr qu'un grand nombre d'exilés ou de leurs descendants retournera au pays, en accord avec nos nouvelles règles démocratiques."

-"Ce n'est pas avec du tourisme médical que vous sortirz le peuple cubain de la misère. Vous simplifiez trop les problèmes."

-"Le peuple cubain n'est pas dans la misère ; certes il ne se gave pas de produits capitalistes souvent inutiles ; c'est le blocus économique qui nous a empêché de développer nos potentialités. Mais c'est aussi ce blocus qui nous a obligé à l'inventivité. L'absence de pesticides nous conduit à une agriculture écologique respectueuse des sols, de l'environnement et de la santé : nous n'avons nulle envie de nous vendre à Monsanto et autres agrochimistes. Notre haut niveau d'enseignement nous permet de développer une autonomie énergétique à partir du solaire, de la biomasse issue principalement de la canne à sucre, et des culture d'algues et de bactéries."

-"Cette voie alliant la simplicité et la performance me permet raisonnable. Il me reste une question prioritaire : comme l'homme a besoin de spiritualité, alors quand allez-vous supprimer toutes les restrictions sur la pratique du catholicisme ?"

-"Ah, camarade Pape, toujours partisan de l'endoctrinement religieux ! En absence de fraternité et d'humanisme la religion est bien utile ; c'est une nécessité pour que quelques-uns conservent leuurs pouvoirs. Nous lèverons quelques restrictions, mais les Autorités religieuses seront exclues du pouvoir politique en tant que telles ; il leur restera le pouvoir de guider les âmes sur le chemin du Paradis. Mais les Castro et leurs successeurs ne feront pas allégeance au clergé comme le fait symboliquement Poutine. Nous veillerons à l'instauration d'une stricte laïcité. Je crois que nous pouvons clore notre entretien.-"

-"Je vous remercie pour cet entretien franc et sincère. J'espère que ma nature spectrale ne vous dispensera pas de vos engagements."

Le Saint-Père se retire, disparaît dans une lueur irréelle et se retrouve au paradis. Dans son éveil en milieu paradisiaque, une interrogation permanente le mine : et si ce n'était qu'un rêve de saint !


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19 réactions à cet article    


  • Robert GIL Robert GIL 31 décembre 2014 09:24

    voici vidéo interressante pour tout savoir sur l’histoire recente de cuba : CUBA, BATISTA ET LA MAFIA …


    • asterix asterix 31 décembre 2014 22:30

      Robert SVP
      On ne justifie pas le présent en disant que le passé était encore pire.
      Historiquement, ton plaidoyer anti-Batista est intéressant et même totalement vrai. Mais tu devrais garder en mémoire le traficotage des mythes qui a fait de Castro « le héros de la révolte de tout un peuple ». Son mouvement de révolte en fut un parmi des dizaines d’autres et jamais il n’aurait « triomphé » comme il dit, s’il n’y avait pas eu au même moment la révolte du Llano ( le mouvement paysan ) dont le chef était Camillo Cienfuegos, lequel fut membre du triumvirat qui prit les commandes du pays début 1959 après la fuite de Batista. Ce même Cienfuegos avait, contrairement à Fidel, l’âge légal ( 42 ans minimum ) pour être élu Président de la République et l’aurait certainement été. Bizarrement, de retour de Santiago, il disparut dans un accident d’avion dont on n’a jamais retrouvé les traces et Fidel fit élire un pantin, Dorticos en prenant en sous-main la direction du pays.avec toutes les conséquences que l’on sait. La disparition « inopinée » de Cienfuegos dont vous les « militants » ne parlez jamais est une des nombreuses zones d’ombre qui ont jalonné toute l’histoire récente de Cuba.
      Il n’y a pas que Batista qui fut un assassin pour s’assurer un pouvoir sans partage.
      Viens aux faits, on ne t’en demande pas plus.


    • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 2 janvier 2015 14:21

      Bonjour,

      L’histoire a pendant trop longtemps plongé les Cubains dans une situation sociale dramatique et politiquement manichéiste qu’à travers votre échange, si vous le permettez, vous tendez à perpétrer l’un et l’autre d’une façon anachronique et, compte-tenu des récents évènements, complétement décontextualisée. Vous parlez dans un absolu qui n’est plus.

      Je crois qu’à cet égard, le Pape comme l’auteur l’ont compris, qu’alors que vous opposez bipolairement présent et passé, responsabilité un coup à droite, un coup à gauche, l’histoire de cette île est au contraire à écrire au futur. Vous ne pouvez que le sentir.

      Les querelles n’étant pas une fin en soi, Batista, la guerilla, la révolution, le(s) lâchage(s), puis les missiles, l’embargo, les dérives de Fidel, Gantanamo... l’histoire est écrite. Pour l’instant, et en ce qui me concerne, grâce soit rendue et bravo à Barak, Raul et Francesco (et au Buena Vista Social Club), et pour le reste, restons prudent et modeste, l’histoire jugera les restes.
      .
      J’observe tout-de-même avec un sourire un peu narquois je l’avoue, la fustration aux USA, des cubains exilés des précédentes générations qui crient en chœur au scandale ! et à la trahison ! et qui n’en ont que foutre que l’île-mère se libéralise, affolés par la perte automatique de leur statut socio-politique -si particulier- du banni-réfugié.

      Point intéressant : Miami, d’ailleurs, s’en remettra-t-elle ? Question échanges « internationaux », un boom est certainement à attendre, mais question infrastructures socio-professionnelles existantes liées à Cuba, omniprésentes (et en grande partie fonctionnant dans une occulte démerde que justifiait la situation politique aujourd’hui brusquement disparue), gros chambardement à prévoir aussi, à mon avis, principalement dans les milieux précités.


    • Crab2 31 décembre 2014 11:37

      Noël Athéophobe - un jour comme un autre

      C’est fait, en Tunisie les islamistes ne sont plus au pouvoir - Jabeur Mejri va-t-il être libéré ?

      http://laicite-moderne.blogspot.fr/2014/12/noel-atheophobe-un-jour-comme-un-autre.html

      ou sur :

      http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2014/12/31/noel-atheophobe-un-jour-comme-un-autre-5523542.html


      • CN46400 CN46400 31 décembre 2014 11:55

        Dans cet article, si tout n’est pas excellent, il y a beaucoup de prévisions qui ne sont peut-être pas si éloignée de ce qui va, réellement, se passer dans les années qui viennent


        • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 2 janvier 2015 14:29

          ... Oui, et prochaine étape, succession = élections.

          Sur que Barak, Francesco et Raul en ont causé. Pas de procès d’intention, on verra bien. Mais on a maintenant un droit légitime à cet espérance.

          Croire les choses possibles lève bien des barrières...


        • asterix asterix 31 décembre 2014 13:08

          Bonjour à l’auteur

          Une petite errer pour commencer : c’est Fidel Castro qui n’a jamais voulu toucher le loyer du bail emphythéotique de 99 ans concédant la baie de Guantanamo aux Américains.
          Soit dit en passant ; ces derniers préfèrent maintenant de loin le Kazakstan...

          J’ai dû chercher longtemps dans mes archives sur Avox avan de trouver quand j’avais écrit la présente, Ce témoignage concerne le sjet au plus près. :

          Par asterix (---.---.---.233)29 mars 2012 13:59

          Quel article angélique, tant pour l’église catholique que pour les frères Casse-trop !
          Pour rappel, je vivais à Cuba lors de la visite du Pape Jean-Pol 2. J’en garde un souvenir vivace, inouï ! Durant les trois mois qui ont précédé la visite de celui qui se présentait comme le Messager de la paix, Fidel, qui savait ce qu’il risquait, a procédé à une campagne d’intoxication comme seul un pays monolythique peut le connaître. Je cite pèle-mèle :

          - les élections législatives ( à un seul candidat ! ) une semaine avant l’arrivée du Pape sur le seul thème « Cubanos, todos unidos ». Résultat ? 99,76 pour cent de votes favorables !

          - le slogan qui a couvert tous les murs du pays, sic ! : la rencontre des deux plus grands hommes du vingtième siècle...

          - les milliers, les dizaines de milliers de membres des forces spéciales ayant envahi La Havane dans la semaine qui a précédé cette fameuse visite. Ils étaient partout, partout !

          - le chantage organisé par le monstre qui, venu précédemment à Rome, a menacé le Pape de faire massacrer des dizaines d’opposants s’il ne venait pas, j’allais dire à Canossa.

          Fidel ayant décidé, après une intervention télévisée de près de 3 heures dont il a le secret ( nous SAVONS comment recevoir nos visiteurs - menace à peine voilée soulignée de l’index sur la table, j’en frémis encore... ) d’offrir « un triomphe » au Pape, la population toute entière de la capitale fut conviée à lui faire une haie d’honneur, depuis l’aéroport jusqu’à la Nonce Episcopale où il allait passer la nuit, les comités de quartier obligèrent TOUS les habitants à se masser le long de la route. Oh pas n’importe où ! Dans des endroits soigneusement prédéterminés pour mieux surveiller qui était là, ce qu’ils avaient à dire et surtout pas autre chose que « Viva el Papa ! - Viva Fidel ! »
          Le jour même de la messe papale, j’étais deux kilomètres en retrait de la Place de la Révolution, estimant à juste titre qu’il y avait plus à comprendre là que noyé dans une foule qui, si l’on suivait ce qu’en rapportait la télé, braillait « Avé, avé Mari-ia ! » mais dont on entendait distinctement le cri du coeur repris par une masse anonyme noyée dans la foule - libertad ! libertad !
          Entre-temps, je me promenais parmi les autocars venus de province, parmi une multitude d’individus déguisés en ouvriers porteurs de bâtons pour s’attaquer, le cas échéant, à un quelconque mouvement de contestation ". Ce ne sont pas des paroles en l’air, mon ex beau-frère avait été réquisitionné pour en amener 50 en camion à benne.
          On n’est jamais trop prudent.
          Surtout pour faire peur...
          Un peu avant la transformation du pain en corps du Christ ( oui, oui, cela existe ! ) le Cardinal de la Havane dit textuellement :
          Fils de Dieu, dis-nous un mot, un mot seulement et tout ton peuple te suivra !
          On ne pouvait être plus clair...
          Le si courageux Jean-Pol 2 répondit :
          Prions pour que la jeunesse suive les préceptes de l’Eglise et ne se perde pas dans le matérialisme et la jouissance immédiate.
          La capote. Surtout pas au propre, mais au figuré !
          Nom de Dieu, il me restait un fond d’éducation catholique. Ce jour-là, elle a disparu.
          Hasta siempre !

            Un témoignage, rien qu’un témoignage...


          • CN46400 CN46400 31 décembre 2014 16:33

            L’anticastrisme ne rend pas intelligent. Si Fidel n’a jamais encaissé les chèque de la « location » de Guantanamo, c’est parcequ’il n’a jamais reconnu le contrat de location, particulièrement léonin, signé par un gouvernement qui ne pouvait rien refuser aux « yankee » 


          • hugo BOTOPO 31 décembre 2014 16:57

            Merci Astérix,
            Pour le refus du loyer par Castro j’étais au courant : le montant, réévalué bien avant la seconde guerre mondiale, était dérisoire. Accepter le loyer c’était reconnaître la colonisation d’une partie de Cuba par les USA, si ce n’est l’annexion. L’échéance du bail de 99 ans est dépassée depuis de nombreuses années ! Guatanamo n’est un centre de détention que depuis 2002. C’était et c’est toujours une base militaire, navale et aéronavale de surveillance et de contrôle des caraïbes.
            Les agissements de la bande à Castro sont bien connus, divulgués par de nombreux médias. Les crimes de même nature commis par la CIA et couverts par tous les gouvernements US (sauf peut-être récemment : attendons les sanctions pour les vrais coupables et responsables) ne sont pas exposés à la même publicité.
            Les USA avec leur blocus économique ont une attitude bien différente de celle qu’ils ont avec des régimes comparables : aujourd’hui encore le Vietnam et hier la Chine. Quand aux droits de l’homme et à la démocratie dans les pays du golfe arabo-persique, le pétrole et le gaz oblige à fermer les yeux.


          • asterix asterix 31 décembre 2014 21:55

            Bonjour à toi également Botopo ..et CN avec un tas de numéros derrière également.
            Lorque j’ai lu ton article en modération, ce que j’avais écrit m’est revenu en mémoire, même si les circonstances restent gravées en moi. J’ai préféré remettre ce « reportage sur le vif » que d’écrire ce qui n’aurait été que la même chose dite différemment.
            Je pense que la plupart des commentateurs ne voient Cuba qu’ à 100 % ou contre à 100 % Mais à chaque fois qu’un propagandiste assène ses mensonges sous couvert d’une vérité sociétale nécessairement inaltérable, je bondis et, du coup, on fait de moi un ennemi à l’égal de Spartacus.
            L’exemple type est le chef d’oeuvre hyper antinomique de Fortin paru il y a quelques jours, entendu qu’ily a des limites à ne pas dépasser. Faire de Fidel, qui n’a à son actif que la répression, un humaniste dépasse l’entendement. Mais bon, la richesse d’Agoravox est d’accepter toutes les opinions, même les plus farfelues.
            Il est sûr que la situation du peuple cubain aurait été meilleure sans l’embargo, d’accord
            Mais il est sûr également que l’échec ne tient pas qu’à cela. Je suis toujous stupéfait de constater que certains vomissent un régime militaire aux orientations de droite, mais acceptent parfaitement le même modèle lorsqu’il se revendique de gauche.et dès lors pudiquement appellée « dictature du prolétariat’ .
            Je finirai par une phrase sortie d’un bouquin dont je ne connais plus l’auteur mais que j’ai reprise dans le mien : la perversité suprême du communisme, c’est qu’il ne permet pas la moindre contradiction.
            Les Castro, c’est ça et pas autre chose. On prône soi-disant l’égalité, mais on ne met en avant que la » pensée du chef " qui est donc supérieur à tous les autres, cqfd.
            Cela mène inmanquablement à une société figée...
            J’ai beaucoup apprécié l’objectivité sous-jacente de ton texte.
            Au plaisir de te relire. 


          • CN46400 CN46400 1er janvier 2015 00:23

             la perversité suprême du communisme, c’est qu’il ne permet pas la moindre contradiction.


            Pourtant, existe-t-il, une autre idée qui ait été plus contredite que celle-là.... 

          • tf1Groupie 1er janvier 2015 01:14

            Oui elle a été contredite par ceux qui ne vivaient pas sous son oppression au grand bonheur de ceux qui vivaient dessous et n’avaient nul droit de la contredire sauf à se voir expédier en camp de « rééducation »


          • CN46400 CN46400 1er janvier 2015 08:03

            Vous voulez sans doute parler des indiens d’Amérique du Nord, des réfugiès à Guantanamo, des viets du Nord et du Sud, des irakiens etc...etc


          • asterix asterix 1er janvier 2015 10:10

            CN46400, je vous ferai la même remarque qu’à Robert Gil. On ne répond pas à une question par le faux-fuyant. L’argument marteau-faucille consistant à dire « oui mais ailleurs et blablabla » est interchangeable quelle que soit la situation
            Exemple : vous trouvez les USA inommables ? Ca alors, c’est encore pire en Corée du Nord !
            N’ai-je pas raison ?
            Quand à la perversité suprême du communisme cubain qui, dis-je, est qu’il ne permet pas la moindre contradiction, il me semble que cette maxime s’adresse à l’opinion interne et pas à ceux qui ont fait le choix, ou ont eu le courage, c’est selon, de s’en éloigner. Essayez de dire dans une quelconque ruelle de Habana ou d’ailleurs que Fidel n’est qu’un descarado et vous verrez que votre liberté de pensée vous pourrez l’exercer directement derrière des barreaux.
            Et ne me répondez pas à la Fortin ( quand il veut bien répondre ! ) : ce n’est pas vrai, voyez par exemple Yoani Sanchez ! Vous savez comme moi qu’elle est protégée par son statut de créature, mensongère d’ailleurs, de la propagande inverse et qu’elle n’est tolérée qu’à condition que les Cubains de l’île n’aient pas connaissance de ses affirmations.
            Je vous ferai remarquer que vous avez de la chance de vous exprimer librement sur la Toile, vous !
            Et moi je vis au Laos avec un Internet libre et pas cher, la petite économie de marché libre et accessible, parmi des locaux qui exploitent petits commerces et leurs propres terres, le droit de m’exprimer et l’accès à tous les médias que je désire.
            Une vraie société de progrès, vous saisissez la différence ?
            Pour l’avoir tant de fois vécu en direct, cette idéologie, lorsqu’elle reste figée - procès que le communisme cubain ne s’est jamais fait - transforme ses sous-fifres en carpettes qui ne savent que trop que la moindre parole contraire à la soumission obligatoire va leur supprimer tous privilèges et autres accessions à une fonction supérieure.
            Ils se brûlent, quoi ! Comme dans n’importe quelle entreprise capitaliste d’ailleurs !
            La critique, c’est bien. A condition qu’elle ne s’adresse pas qu’à l’autre.
            A moins bien sûr que vous estimiez en prémices avoir TOUJOURS raison.
            Auquel cas...
            Dialogue fictif entre deux Cubains prétendument communistes :
            Alfonso : Fidel est un gars extraordinaire sans lequel nous serions honteusement exploités par le capitalisme
            Camillo : Tu as raison, camarade ! ...Et il pense : quel connard cet Alfonso, faut que je m’en méfie.
            Et Alfonso pense : quel connard ce Camillio, faut que je m’en méfie...
            Le communisme, le vrai, n’a rien à voir avec la coercition mais à Cuba, il a, hélas, toujours pratiqué l’inverse. C’est la différence entre une société dont les clôtures sociales sont librement acceptées, entre autres par le vote citoyen et une société-barreaux.
            Si vous voulez me répondre, faites-le sur plus de deux lignes si vous voulez bien.
            Mes salutations quand même. 


          • L'enfoiré L’enfoiré 1er janvier 2015 11:56

            « Cuba à l’heure américaine » dans le Paris Match belge

            La jeunesse n’a pas attendu la levée de l’embargo pour vivre en toute liberté. Maintenant, elle va conquérir le monde.
            Privé de voyages et d’information elle passe le temps à la plage à l’est de La Havane.
            La Havane ressemble au château de la Belle au Bois dormant.
            Priorité : Internet.
            En privé, c’est illégal. Une heure de navigation égale un tiers de salaire.
            On se sait surveillé.
            La révolution s’est essoufflée depuis longtemps déjà.
            Le sport, comme le base-ball et la boxe pour les garçons, des jeux typiquement américains et la danse pour les filles au « Centro Pro Danza »
            La rumba transcende la pauvreté à Cuba.
            Les blogueurs cubains parlent mais le font le plus souvent de l’étranger.
            Regina Coyula dit « beaucoup vont comprendre que notre désastreuse situation économique a peu à voir avec le fameux embargo ».
            La blogueuse Yoani Sanchez, le chanteur Silvio Rodriguez avec « Sugunda Cita » et la « Malaletra » font le reste.
            Le film « Buena Vista Social Club » est là pour expliquer la situation cubaine.
            Mais, à l’age de 88 ans, seul Fidel croit encore à sa« Revolucion » et son frère Raoul, 85 ans, un peu moins. Il n’a pas mis au courant son frère ou alors imparfaitement.
            Le pape François a fait avancer les choses, c’est évident. 
            En juillet, le président chinois, Xi Jinping a rendu une dernière visite à Fidel dans une sortie de bons offices peut-être intéressé.

            Un cuba libre, por favor 

          • CN46400 CN46400 1er janvier 2015 13:08

            Le communisme c’est : A chacun selon ses besoins. Je ne croît pas qu’on en soit déjà là à Cuba....


            Par contre, malgré toutes les insuffisances, d’où qu’elles puissent venir, les cubains disposent d’un cadre, et de conditions, de vie qui n’ont pas grand chose à envier à la plupart des habitants de contrées comparables du point de vue développement économique... Par exemple, comme tout un chacun je plains le toubid cubain qui fait sert du café aux touristes bobos européens pour récupérer quelques devises fortes. Ouais mais s’il était né a Haïti ou à St Domingue, il servirait le même café... sans avoir fréquenté la moindre école. Alors c’est vrai qu’on peut être heureux et ..ignorant.

          • L'enfoiré L’enfoiré 3 janvier 2015 15:39

            Bonjour CNxxxxx, 


            « c’est vrai qu’on peut être heureux et ..ignorant »

            Tout à fait. Dans ce cas-ci, cette ignorance potentielle se poursuit depuis plus de 2 générations de jeunes et de moins jeunes.
            C’est peut-être cela qui fera constituera le réveil entre vivre au zoo ou dans la jungle, comme l’a tellement bien chanté Jean Ferrat. 


          • Loatse Loatse 31 décembre 2014 13:41

            Bonjour Caleb


            Quelle imagination, j’ai beaucoup ri..

            Toutefois, je vois mal le « camarade pape » smiley Jean paul 2 (un être tout en finesse) ou plutôt son euh spectre humilier les frères castro en leur donnant des leçons de politique (car il s’agit bien de cela).

            Le christ n’était ni ultra libéral, ni communiste, ni de droite.... Son message universel basé sur l’amour et donc par voie de conséquence le partage (volontaire) pourrait changer la face du monde s’il était compris. Appliqué à grande échelle, il pourvoirait aux besoins vitaux de tous...(un toit, de la nourriture, des soins et de l’affection car les âmes aussi peuvent être affamées)..

            tous les autres systèmes sont à mon avis voués à l’échec... car ils sont des créations artificielles, imposées même si l’idéal est noble...

             Le communisme cubain empêche l’individu de faire sa propre expérience, d"accéder à cet eldorado qu’il idéalise et d’en tirer leçon... quand l’ultra libéralisme atteint ses limites avec l’utopie de la croissance infinie qui vise à rendre l’homme perpétuellement insatisfait afin qu’il consomme toujours plus...

            Mais sans doute tout ces systèmes aussi imparfaits soient ils ont ils leur raison d’être : que nous en venions à cerner quels sont nos vrais besoins, comment y remédier...

            A ce titre, ils sont des révélateurs, des outils nécessaires à notre évolution sur le plan humain aussi bien que spirituel...









             




            • izarn izarn 1er janvier 2015 01:18

              D’abord mettre Jean-Paul II, le pape polonais anti-communiste à mort, anti-théologie de la libération, téléguidé par l’Opus Dei esclavigiste, secondé par un ancien des jeunesses nazies, à coté de Castro le communiste aidé par l’URSS !

              Hahahahaahhaha !
              Ta gueule paulo ! Retourne en ENFER !
              El socialismo o la muerte !

              La dictature se justifie contre les connards.
              Lenine.

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hugo BOTOPO


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