Carte postale du fort de Brégançon
Situé sur la commune de Bormes-les mimosas (Var) le fort de Brégançon n'est plus la résidence officielle du Président de la République française. Depuis le 26 juin 2014, le site hanté par la petite histoire estivale des chefs d'Etat est ouvert à la visite. C'est vers 1617 avec le cardinal Richelieu et alors que débutait la guerre de trente ans que la forteresse prend sa forme actuelle.
Mais que s'est-il donc passé d'important depuis la première et dernière visite du Général De Gaulle le 25 août 1964. Et bien pas grand-chose, car l'endroit malgré le soleil et la beauté de la mer méditerranée possède un dénominateur commun. Il est à mourir d'ennui ! Sauf pour les époux Pompidou et Bernadette Chirac qui adoraient passer quelques jours de vacances sur le charmant piton rocheux. Quoi de plus agréable pour les vacanciers que de respirer les embruns salés et s'étourdir du bruit des vagues, cernés par les moustiques ! Les insectes vampires sont d'ailleurs la cause principale de la capitulation sans condition du grand Charles qui décida ensuite de jamais y remettre les pieds.
Giscard d'Estaing, lorsqu'il était le châtelain en fonction, avait paraît-il traité Chirac son premier ministre invité au fort, comme un vulgaire laquais. Souvenir douloureux pour Jacques qui depuis n'appréciait plus vraiment le calme du lieu, ni d'ailleurs la messe à Bormes-les-Mimosas imposée par son épouse . Nicolas Sarkozy et Cécilia séjournèrent plusieurs fois à Brégançon avec une simplicité populaire un brin factice, mais Carla Bruni préférait la résidence familiale du cap Nègre. Après sa victoire aux élections présidentielles 2012, François Hollande accompagné de Valérie Trierweiler osèrent quelques jours de repos dans le château au bord de l'eau. Ce qui créa d'ailleurs une polémique car le fraîchement élu était censé se mettre immédiatement au travail ; les gens sont vraiment méchants. Avec le recul et les récentes révélations sur la double vie du président Hollande, on peut légitiment se poser des questions sur l'hypocrisie de la fausse image du bonheur du couple. Envoyée via les médias, comme une carte postale au brave peuple de France.
C'est peut-être pour oublier le séjour de rêve avec son ex que le président actuel a décidé de ne plus l'imposer à une éventuelle seconde première Dame, ni à aucun autre chef d'Etat. Désormais le fort est ouvert aux touristes curieux et aux amoureux de bâtiments historiques. Même si l'histoire ici n'a été que secondaire n'ayant guère plus de consistance qu'un château de sable.
Un château fort cher pour les contribuables car son entretien courant et les salaires de son personnel de maison revenaient approximativement à 230 000 euros par an. Sans oublier la sécurité assurée par deux pelotons de gendarmerie plus deux équipes de la garde républicaine, ainsi que deux navires de la Marine nationale sur zone seulement lorsque le président était présent.
Certes une décision de renoncer à un petit privilège d'Etat assez arbitraire mais qui n'a soulevé aucune contestation ni à droite ni à gauche. Et peut-être au contraire inspiré un discret ouf de soulagement aux nombreux et ambitieux prétendants à la fonction suprême. Voila au moins une réforme économique de François Hollande qui n'aura pas fait de vagues.
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