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Amusons-Nous Avec Les Courbes Sondagières Du Président-Candidat

Nul n’est censé ignorer l’adage, la récurrente rouspétance, ce refrain éculé de présumées vierges effarouchées : « Les sondages se trompent (toujours) ! »
Mais chacun aura noté que cette accusation provient, invariablement, du camp des vaincus, de ceusses qui l’ont dans le baba. Jamais vous n’entendrez celui des vainqueurs, d’un soir, vilipender les coquins de l’IFOP ou de l’IPSOS.

Nonobstant, il est assez croustillant, pour le moins, de constater que c’est celui qui n’aura eu cesse, durant une partie de son mandat, d’avoir recours à ces instituts pour, dit-on, prendre le pouls du peuple, qui se trouve être le premier à venir, séance tenante, les décrier et les dénigrer.
Soit cet homme est inconséquent, incompétent et incohérent, ne serait-ce qu'en juger par le volume des sommes dépensées ! (En effet, n’est-ce pas, là, de l’argent public foutu en l’air, carrément dilapidé, si ces instituts sont, comme il le prétend désormais, si peu fiables).
Soit cet homme – disons-le tout net, et sans autre forme de procès – est un fumiste avéré.
A titre personnel, je pencherais pour la deuxième option.

Toujours est-il qu’ils ont beau geindre, les uns et autres cocus, il n’en reste pas moins qu’ils ont tort. Et pour une raison simple, limpide, indubitable : les sondages, messires, ne peuvent se tromper, car ils ne sont qu’une photo, celle d’un instant donné, précis. Ni plus, ni moins. Ils ne prédisent pas. Ils évaluent. Des rapports de force(s), ô combien, mouvants. Ils ne sont donc que la possible vérité d’un moment. Si ça n’était pas le cas, alors, vous ne feriez pas, et quotidiennement, appel à leurs services.
CQFD.

Cependant, s’ils ne sont pas prédictifs, ils peuvent nous alerter sur une tendance. Et, plus elle dure dans le temps, plus elle est signifiante.
Ainsi quand un président, puis un président-candidat se trouve être, depuis deux ans, balayé quel que soit l’adversaire qui lui est opposé (DSK, puis Aubry, puis Hollande) et qu’à l’approche de l’échéance, cette tendance ne faiblit pas, alors, il n’est pas insensé de penser que, pour lui, les carottes sont cuites. Quand bien même croirait-il, ou voudrait-il nous faire croire, que non, tout est encore possible. Mais peut-être confond-il l’élection présidentielle avec une rencontre sportive, où là, effectivement, jamais aucun sondage ne vous donnera la moindre indication sur son éventuelle issue.

Quoi qu’il en soit, la tendance est bel et bien lourde. Et, tout comme en 2007, rien, ni personne, n’aura pu l’infléchir. Or nous sommes, désormais, à quelques heures du verdict. C’est dire s’il est bien tard…
Mais qu’à cela ne tienne ! Sans oublier cette tendance qui s’étire depuis deux ans déjà, voyons avec acuité, où en sont les courbes sondagières, à travers deux exemples criants.

En premier lieu, cette courbe de l’institut IPSOS :
 

IPSOS


Bonne nouvelle pour notre président-candidat, il est en progression ! Et son rival, fort logiquement (puisqu’ils ne sont plus que deux), en régression. Si cette dynamique se confirme, à un moment donné, youpi ! les courbes vont se croiser !

Mais quand ?


Eh bien, pour le savoir, il suffit de se munir d’un double-décimètre, et de prolonger avec application, les courbes respectives de M. Hollande et de M. Sarkozy.
Notez bien le point où elles se rejoignent et descendez ensuite jusqu’à l’abscisse afin d’estimer la date du croisement.
Si vous respectez scrupuleusement l’échelle de ce magnifique croquis, alors, vous obtiendrez comme résultat le 23 mai. Ou en tirant au max, le 22.
Le problème, voyez-vous, c’est que l’élection a lieu le 6. Et comme il m’étonnerait qu’on la reculât au 22 ou au 23, j’en suis fort marri pour notre président-candidat, mais cette progression inespérée arrive trop tard.
Bref, c’est mort.

Gardons cependant espoir avec une deuxième courbe, celle de l’institut Harris.
 

Harris


Un simple coup d’œil, même furtif, suffit à doucher cet hypocrite espoir que, durant une nano-seconde, nous nourrîmes. Car en effet, là, pas besoin d’un double-décimètre, chacun sachant que deux droites parallèles, jamais, ne se rejoignent ; si ce n’est, paraît-il, à l’infini. Sauf que l’infini, c’est très (très) (très) (très) loin. Et que l’élection, c’est demain.
Damned ! Encore raté ! Cette fois, c’est bien cuit. Pour ne pas dire : cramé.

Alors certes, il n’y a pas QUE ces deux instituts. Mais comme les courbes des six autres sont équivalentes à ces deux-là (Harris = TNS-Sofres ; IPSOS = BVA, CSA, IFOP, LH2 et OpinionWay), inutile d’en remplir l’écran, étant donné que nous obtiendrions, peu ou prou, les mêmes résultats.

Ceci étant, attention ! Gaffe ! Ouh-là ! Ce n’est point parce que les tendances sont là, écrasantes, qu’il faudrait en oublier, dimanche 6 mai, d’aller voter. Surtout pas ! C’est bien là, d’ailleurs, ce qu’espère Nicolas Sarkozy ! Tant il sait que c’est sa dernière chance d’être réélu : que vous n’alliez pas voter pensant que c’est gagné !
Ne faites pas ça, malheureux ! Il convient, et plus que jamais, de rester groupés ! Farouchement mobilisés !

Car, voyez-vous, s’il existe un « vrai travail », c’est bien celui-ci : aller dimanche, en masse, dans l’isoloir, voter CONTRE Sarkozy.
Puis, heureux et fier d’avoir fait son devoir, rentrer chez soi, et attendre, avec jouissance, de prendre connaissance de l’ampleur de sa défaite.
Alors, se servir un verre, doucement penser : « Enfin ! », et ne pouvoir s’empêcher d’ajouter :
« Bon débarras ! ».

 


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4 réactions à cet article    


  • Richard Schneider Richard Schneider 3 mai 2012 10:49

    Billet réjouissant. Peut-être quand même un brin (trop) optimiste ...

    Il ne faut pas seulement étudier les intentions de vote dans les sondages, mais aussi les « souhaits » des sondés. Alors là, les courbes sont un peu différentes :
     à la fin du 1er tour, les souhaits des électeurs montaient à 46% en faveur de Hollande (contre 29% en faveur de Sarkozy) quand on leur demandait qui « souhaitez-vous pour être Président » ; hier soir, (Rolling Paris Match), ils étaient :
    Pour : 38% pour Hollande ;
    Contre 35% pour Sarkozy.
    Ce qui montre que parmi les indécis surtout - ils représentent encore une dizaine de % des Français déclarant qu’ils avaient l’intention de se rendre dans les bureaux de vote le 6 mai - la tendance serait plutôt favorable à Sarkozy.
    Alors, attendons dimanche. Surtout qu’hier soir, Hollande semble avoir fait une bonne prestation dans son duel face à Sarkozy ...

    • PLOT29 3 mai 2012 12:20

      Il y a toujours eu beaucoup moins de riches que de pauvres ! conclusion le peuple , c’est la majorité et les riches l’exception et Le nom du futur Président du peuple Français est Mr François Hollande qui va remplacer celui des riches Mr Sarkozy ! et c’est très bien comme cela ! ! !


      • Philippe Sage Philippe Sage 3 mai 2012 17:20

        Je suis d’accord avec vous. Les sondages sont devenus, effectivement, « un outil d’influence » sur l’opinion (et je suis pour leur suppression pure et simple).
        Sans cet outil, je ne suis pas certain que Ségolène Royal aurait été, finalement, désignée candidate par les militants du PS, le 16 novembre 2006. Bon sang, ce qu’elle était mauvaise !
        Je suis encore bien étonné qu’elle ait pu réunir près de 47% des suffrages au second tour de la présidentielle de 2007. Sans doute dut-elle son score à un anti-sarkozysme déjà vivace. Il y avait aussi (pour ce qu’on nomme un peu trop hâtivement) le « peuple de gauche », l’envie d’effacer (en partie) le 21 avril 2002, et 2002 d’une manière générale.

        Vous dites le 1er tour. C’était là qu’il fallait faire un vrai choix.
        Mais, il a été fait. Près de 18% des suffrages exprimés se sont portés sur le FN, plus de 11 sur le Front de Gauche ! C’est pas rien ! Si on y ajoute les scores de Poutou, Arthaud, NDA, ça vous donne plus de 40%. C’est pas négligeable.
        Ne croyez pas que je les mette tous dans le même sac - pas du tout ! - mais c’est tous des anciens représentants du non au TCE de 2005.

        De toutes les façons, vous le savez fort bien, une élection au suffrage universel à DEUX TOURS ne peut pas échapper aux partis dominants. Vous prenez de Gaulle pour un amateur ? Vous pensez bien qu’il a verrouillé cette affaire, et copieux !
        Il en va - malheureusement - de même pour les Législatives. Même si, cette année, elles vont être sportives pour l’UMP...

        Pour le reste, le programme de Hollande est insuffisant. C’est clair. Et le plus dur nous attend. C’est l’évidence même.
        Mais voyez-vous, je préfère un type qui assume ses convictions (Hollande) que celui (Sarkozy) qui n’en a pas. Car il n’en a pas ! Il suit d’abord le modèle anglo-saxon, vante l’Espagne, puis, hop, il change de position, se tourne vers l’Allemagne. Ce type est un suiveur. Il n’innove pas. Il ne crée pas. Ce n’est pas une locomotive. Or, en temps de crises (rappelons que nous sommes en crise depuis 1973, pas depuis 2008) il faut, à la tête de la 5ème puissance mondiale, non un suiveur, mais quelqu’un qui donne une direction, qui impulse, etc.
        Et non quelqu’un qui nous dit : « Ça ne se fait dans aucun pays du monde ! ». C’est indigent. Ce n’est pas au niveau. (à ce propos, les 35 heures n’ont pas été « inventées » par la France, mais ... par les Allemands. A la fin des années 80 et au début des années 90, notamment dans la sidérurgie ..)

        En fait, le sarkozysme n’a jamais existé. Le gaullisme, oui. Le gaullisme, c’était une vision, une idée précise de la France, un moteur. Mais le sarkozysme, non. Et vous verrez qu’une fois qu’il sera « parti », personne ne s’en réclamera. Personne !
        Déjà, c’est un « accident », Sarkozy. Si Juppé n’était pas « tombé » en 2004 (les emplois fictifs, un an d’inéligibilité - 10 en première instance - et 14 mois de prison avec sursis - Game over, Alain !) jamais Sarkozy n’aurait pu avoir sa chance en 2007. Jamais !
        Mais vous me direz, de l’autre côté, pareil. Si DSK n’était pas « tombé » en mai 2011....

        NB : je précise que ce billet est volontairement léger. Il est au second degré. Au minimum.


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