Un jour, le grand Architecte a créé le pot de terre et lui a dit : tu seras un subalterne, mais je te donne une once d’espoir d’échapper à ta condition. En parallèle, il a créé le pot de fer et lui a dit : tu seras riche et puissant, mais je te donne une once de conscience.
Depuis, le pot de terre a eu beau faire, il n’a jamais réussi à inverser les rôles dans sa confrontation avec un pot de fer goguenard. Alors le pot de terre, condamné à ne jamais sortir de sa condition, a perdu l’espoir. Et le pot de fer, assuré de garder sa suprématie, a définitivement fait taire sa conscience.
Ainsi en va-t-il, depuis des millénaires, des rapports des peuples et de l’oligarchie, et l’on aura beau faire, il est à craindre que, sitôt la sortie de crise, le pot de fer ne retrouve très vite sa morgue et son avidité face à un pot de terre rendu encore plus vulnérable par cette crise.