2/2. Semer pas à pas les
graines d’un fascisme aux
couleurs du XXI°.
Vous avez raison, cela
fait partie de la comédie habituelle que jouent si bien nos matamores de la
politique et des médias. La réalité est bien plus insidieuse si bien que vous
n’en éprouvez même pas le besoin d’en parler. C’est dommage.
«
Ce n’est pas en brandissant l’épouvantail du péril fasciste à son égard que
l’on fera stopper son ascension vers le « pouvoir suprême »… »
Ne verra pas
qui ne veut pas voir. Ne dira pas qui espère en douce un petit ou grand bénéfice pour sa maison. Un
fascisme aux couleurs du XXI° de moins en moins décomplexé en préparation qui n’est
pas tout à fait celui que l’on croit.
Il ne faut
pas craindre le fascisme brandi comme un épouvantail au second tour d’une
présidentielle pour gagner par deux fois par défaut quand l’adversaire
ainsi stipendié a été de toute façon lui-même battu par l’abstention
massive par deux fois aussi (le nombre d’abstentions au second tour
ayant été largement supérieur à celui de son score où il a juste récupéré
ce que perdait Macron). Il ne faut pas craindre le fascisme ainsi brandi
qui accompagne ce genre de comédie en cherchant à dévoyer et instrumentaliser
nos réflexes civiques.
Il faut
plutôt craindre les méthodes qui nous habituent à des pratiques et références
mises au goût du jour qui nous y préparent et y conduisent pas à pas
lorsque ces dénonciateurs de circonstances électorales les mettent résolument,
méthodiquement et avec persévérance à leur service quand ils craignent
l’expression et le débat démocratique et s’appliquent à tenter de faire taire
opposants et adversaires. Chacun a pu voir l’escalade commencée depuis Sarkozy
contre les syndicats jusqu’à un Macron
qui à peine élu lançait 17 perquisitions à l’encontre d’un adversaire reconnu
finalement innocent puis déployait ses prouesses vis-à-vis des mouvements
sociaux pour nous emmener ensuite dans
un niveau de propagande médiatique fondée
sur l’intimidation et la disqualification de toute parole non conforme encore
jamais vue en dehors des guerres affectant notre territoire. Et cela continue
de plus belle avec chacun des événements internationaux en cachant ou disqualifiant tout une partie
des éléments de compréhension.
Il faut
plutôt craindre un fascisme rampant , aux apparences soft, en costumes et tailleurs
de marque, à la diction châtiée. Un philosophe, éphémère ministre de l’Éducation Nationale a
recommandé que l’on tire au fusil sur les gilets jaunes, un autre de plateaux
médiatiques, Enthoven dont l’épouse
dirige France Inter a dit qu’entre LFI et le RN, il fallait choisir le RN. Un
fascisme en préparation dans lequel l’extrême-droite sert simplement d’adjuvant, un fascisme à
la dangerosité trompeuse et pernicieuse. En raison des moyens modernes de
surveillance et des effets de meute des réseaux sociaux manipulables à l’envie.
En raison de la sophistication des techniques et matériels mis à la disposition de la violence dite légitime
et ce n’est pas fini. Faut-il rappeler le contrôle des médias et instituts d’opinion
par des oligarques et le service public en soumission au pouvoir ? Une
démocratie exigeante et renforcée est plus que jamais d’actualité. Notre
vigilance et lucidité et implication
aussi. La force de ces gens, c’est notre ignorance, notre attentisme et le retard de nos prises de conscience et
bien sûr le contrôle qu’ils ont sur les médias et les instituts d’opinion dont
les contenus nous sont imposés sans échappatoire.
Chaque
semaine de cette campagne électorale aurons-nous droit dans la dernière ligne
droite à de nouvelles tentatives ? Avec des effets de dramatisation ?
Le secrétaire général de la CGT du Nord, Jean-Paul Delescaut, vient d’être
condamné ce 18/04 à un an de prison avec sursis pour « apologie du
terrorisme » en raison… d’un tract de l’UD CGT appelant à la paix à Gaza.
Un préfet vient de décréter un arrêté d’interdiction de la conférence de
Mélenchon et Rima Hassan ce 17 puis 18 avril. Deux censures en deux jours et
une manif statique finalement arrachée par ceux qui ne plient pas facilement.
Les motifs indiqués sont d’un délire sans précédent en ce qu’ils reprennent les
arguments de l’extrême droite. Où va la démocratie quand le refus d’un génocide
est considéré comme apologie du terrorisme ou motif de censure ? Tous ceux
qui protestent sont jugés coupables. Déjà le 10 avril à 15 heures, la
présidence de l’Université de Rennes 2 avait annoncé l’interdiction de la
conférence prévue avec Emma Fourreau, co-animatrice des jeunes Insoumis et
Jean-Luc Mélenchon, co-président de l’Institut La Boétie, prévue à 18 heures. Et
maintenant la responsable du groupe parlementaire LFI convoquée par la police dans
la continuité de ces manœuvres...