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Pierrot 23 avril 18:37

@Francis, agnotologue
(L’« argent frais » que j’évoque est l’argent qui doit être gagné avant de pouvoir être dépensé.)

La propriété individuelle reste une chose toute relative. Déjà, être propriétaire de son logement n’empêche pas qu’on puisse en être dépossédé un jour, pour de nombreuses raisons imaginables (expropriation, divorce, saisie judiciaire, impossibilité de payer les taxes ou les charges, etc.). Mais aussi, en fonction du contexte et de son évolution, il arrive que le coût global d’achat et de possession d’un bien immobilier soit plus élevé que celui de sa location.

Plus généralement, lorsqu’on se propose d’utiliser un bien (véhicule, logement, moyen de production) ou de l’argent (le sien ou celui des autres), il est nécessaire d’évaluer l’opération en mettant en balance les bénéfices (matériels ou immatériels) qu’on en tire avec les coûts et les risques qu’elle induit. En pratique, on constate qu’il est souvent possible de profiter de ce bien ou de cette somme d’agent sans avoir à en devenir propriétaire, tout en limitant le coût global et les risques (voire en les réduisant).

Cette possibilité est d’autant plus intéressante qu’elle permet souvent d’accéder à des choses dont on aurait dû normalement se passer. Néanmoins, elle n’autorise pas à faire n’importe, et sa mise en œuvre nécessite de reconnaître les opportunités, d’avoir une mise de départ et de prendre des risques calculés.

Le cas de notre dette publique est quelque peu différent. Même si elle repose sur le même principe que ce qui précède et si elle procure des avantages théoriquement similaires, sa durée de vie est celle de l’État, c’est-à-dire a priori illimitée. Elle n’a donc pas vocation à finir d’être remboursée un jour.

Le problème tient plutôt au fait qu’il existe maintenant une nette fracture entre ceux qui décident de cet endettement et ceux qui en payent les intérêts. Les risques qui ont été pris se sont avérés relativement bénéfiques pour les premiers, mais inconsidérés et catastrophiques pour les seconds, et aujourd’hui cette dette est utilisée comme un outil de domination du pays au service de ceux qui la contrôlent.

Mais cette question est bien plus politique et idéologique qu’économique et financière. Si aujourd’hui la dette publique nous dépossède et nous écrase, c’est parce que les gens qu’on a mis au pouvoir en ont décidé. Mais ces derniers n’ont pas attendu de prendre le prétexte de son explosion bien prévisible pour commencer à vendre notre pays à la découpe.


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