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Fanny 18 mars 00:27

@Fanny
suite du commentaire ci-dessus :

Une fois la question ukrainienne réglée, le seul problème qui subsistera sera l’équilibre stratégique question missiles : leur nombre et proximité de la Russie, des USA et de la Chine, sachant qu’il y aura toujours des sous-marins avec armes nucléaires, dont les français.

 

Alors pourquoi ces 87%, expression du soutien du « dictateur » Poutine et d’une hostilité massive des Russe à l’égard du discours occidental sur la Russie à l’occasion de cette guerre ?

 

Si ce ne sont pas « les valeurs », pas « le sociétal », ni « le régime économique », ou encore « l’agressivité géopolitique », de quoi s’agit-il ?

 

Un premier motif : les Russes sont convaincus que la Crimée est russe. Ils ne comprennent pas pourquoi un Macron, qui n’a rien voir avec la Crimée (le second Empire avec Napoléon III au Mexique et en Crimée est passé), leur conteste ce fait.

 

Mais là n’est peut-être pas l’essentiel, qui me paraît d’ordre culturel/relationnel. Il s’agit du sentiment des Russes que l’Occident les méprises du haut de leur civilisation avancée et raffinée. Depuis l’époque du jeune Louis XV et Pierre 1er, rien n’aurait vraiment changé.

 

Ils le savaient déjà mais en ont reçu une confirmation cinglante après le 24 février 22, comme une gifle. Les sanctions, l’interdiction des artistes russes en Occident, le quasi bannissement de la culture russe en Ukraine, des médias mainstream occidentaux d’un racisme décomplexé, la tentation d’exclure la Russie du sport mondial, rien de tout cela n’a échappé aux Russes.

 

Ça ne s’était encore jamais vu à l’occasion des guerres précédentes, jamais. La Russie a eu droit a un régime exceptionnel, spécial (comme leur opération), à une détestation hors du commun, hors normes. Ils n’oublieront pas ce déclassement au rang de moujiks, eux qui ont lancé le premier spoutnik.

 

La Turquie a été qualifiée comme candidat potentiel à l’UE. La Russie, culturellement plus proche, n’a jamais été sollicitée.

 

Il y a bien sûr, derrière tout ça la main des USA et leur refus d’une Europe unie jusqu’à l’Oural. Mais ça n’explique pas tout, l’enthousiasme avec lequel l’Europe a adopté toutes les ressources de la russophobie était éclairant.

 

Même si les valeurs occidentales et russes sont finalement assez proches, il y a tout de même des différences qui, dans certaines circonstances, prennent une importance considérable. Les Hongrois, en dispute avec certaines valeurs de l’UE, nous mettent sur la piste. Les Russes, malgré l’image qu’ils nous renvoient (fatalistes, soumis à une dictature sans broncher) ne sont pas prêts à admettre la domination de Bruxelles et de Washington. Certains diront qu’ils préfèreront celle de la Chine : à voir dans la suite.

 

Sans préjuger de la conclusion de la guerre d’Ukraine, le divorce Occident – Russie est profond et durable. Des relations formelles vont se rétablir un jour, mais elles ne seront jamais plus comme avant, comme au temps où les architectes italiens construisaient Saint-Pétersbourg, où Voltaire et Diderot s’intéressaient à la Russie. Pour nous, la Russie deviendra celle de Custine, pour longtemps. Les Anglo-saxons ont gagné, on sera tous perdants.

 

NB : je m’excuse de la longueur de ce commentaire. J’aurais pu faire un article, mais éditer un commentaire est plus facile.

 


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