Un article
qui dit beaucoup de choses, et d’abord un énorme malaise.
Un malaise
fondamental, civilisationnel.
Oui, la
civilisation occidentale s’est imposée au monde par la violence la plus
extrême. Mais cette civilisation fondée sur le christianisme a dans le même
temps généré ses antidotes, associant les « barbares » conquis et colonisés
à la condition humaine et finalement à notre civilisation, à l’idéologie des
droits de l’homme.
Et voici qu’en
Palestine, toute la construction occidentale élaborée ces deux derniers siècles
s’effondre : on retourne deux ou trois siècles en arrière, voire davantage.
Les Palestiniens sont redevenus les « barbares » d’autrefois qu’il faut
soumettre et coloniser. Les droits (fondamentaux, de la guerre, de l’homme)
sont effacés, disparus. Ne restent que les bombes, la haine et les morts.
Face à ce
désastre, que faire ? Tortiller du cul pour dissimuler cette régression,
mais comment afin que ça ne se voie pas trop ?
Rakoto a eu
la bonne idée : dans un éclair de lucidité, aller chercher le dernier
homme lucide dans cette France à la dérive devenue muette et anonyme : Dominique
de Villepin. Cela permet de ne pas renier notre histoire de ces trois derniers
siècles.
Mais Rakoto,
dans un tortillage d’une grande virtuosité, s’empresse immédiatement de tuer ce
Villepin. Il serait vendu à l’Empire du Mal, à ce Sud global qui nous rappelle avec
insolence nos prétentions civilisationnelles et droitdelhommmistes Vendu le
Villepin, donc discrédité.
Et pour
finir, dans un superbe rétablissement (malheureusement faux : cf. les
témoignages des travailleurs palestiniens arrêtés et torturés en Israël),
Rakoto remet les choses à leur place : il y aurait les tortionnaires, les
barbares, et nous, alliés à l’armée des justes.
Habile mais
faux. Le malaise et la colonisation subsistent.