1Le football est la seule guerre où il y a des vainqueurs. Du moins lorsqu’il n’y a pas de morts, ce qui demeure heureusement la règle malgré quelques cruelles exceptions depuis que le ballon rond existe.
2Questo globo, entro informe e bel di fuore,
3E del mondo il model voto al contento [2][2]« Ce globe, à l’intérieur informe et à l’extérieur si beau, Est…,
4affirmait déjà le brutal calcio, lointain ancêtre à la Renaissance de notre football à onze joueurs dans chaque équipe. Et de fait, on peut commencer par gloser sur ces rotondités, sur la grossière analogie entre le ballon, la planète, la tête humaine. Car c’est bien de guerre symbolique qu’il s’agit. Chacune des deux meutes essaie de s’approprier pour un temps le terrain de l’adversaire, le combat n’est pas un corps-à-corps, mais un simulacre de chasse dont le ballon est la proie. Le premier trait de génie du football est celui-là ; il réalise l’équilibre entre la meute de guerriers et la meute de chasseurs (Canetti, 1960). Le deuxième est justement l’aspect spéculaire de l’affrontement. Les deux équipes sont symétriques, le paradoxe de l’avec/contre y fonctionne pleinement, on s’oppose à armes égales, donc on se reconnaît. https://www.cairn.info/revue-psychotherapies-2008-2-page-135.htm