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velosolex velosolex 26 novembre 2022 19:20

@velosolex
Tant qu’à parler littérature, et grands esprits, référons nous au grand Léon Toltstoï, qui est certainement un des hommes les plans grands que la Russie a produit. On pourra toujours lire avec profit « Guerre et paix », où Tolstoï fait le procés de Napoléon, et du projet mortifère de conquète. Sur la guerre et le nationalisme, il s’est beaucoup exprimé. Des propos hostiles à la guerre, que Vladimir sans doute ne laisseraient pas impuni. Le vieux Leon serait inculpé pour atteinte à la sécurite de l’état. 

" Pour Tolstoï, la guerre et la plupart des maux dont souffre l’humanité proviennent de ce « sentiment artificiel et déraisonnable » qu’est le patriotisme, car celui-ci engendre l’hostilité et la haine envers les autres peuples. Cette idée de préférence nationale conduit les gouvernements et les peuples à désirer pour eux-mêmes le bien-être et la puissance en portant préjudice aux aspirations similaires des autres peuples. « Le patriotisme, écrivait Tolstoï à l’occasion des fêtes franco-russes célébrées à Toulon en 1894, n’est pas autre chose pour les gouvernants qu’une arme qui leur permet d’atteindre leur but ambitieux et égoïstes ; pour les gouvernés, au contraire, c’est la perte de toute dignité humaine, de toute raison, de toute conscience, et la servile soumission aux puissants. […] Le patriotisme, c’est l’esclavage. »4 

Tolstoï affirme que le patriotisme, contrairement à ce que les gouvernements affirment et à ce que croit l’opinion publique, est inconciliable avec la paix. Répondant à un journaliste anglais qui lui demande de se prononcer sur le conflit opposant les Etats-Unis à l’Angleterre à propos des frontières du Vénézuéla (en 1896), Tolstoï veut démontrer à son correspondant que la paix ne peut être fondée sur le patriotisme. « L’aveuglement dans lequel se trouvent, à notre époque, les peuples qui exaltent le patriotisme, écrit-il, qui inculquent aux nouvelles générations la superstition du patriotisme, mais qui, cependant, ne désirent pas la conséquence inévitable du patriotisme : la guerre, a atteint un degré extrême où il suffit de la réflexion la plus simple, venant à l’esprit de toute personne impartiale, pour que les gens voient la contradiction criante dans laquelle ils se trouvent. »5 L’opinion publique, aveuglée par la propagande des gouvernants, n’a pas conscience que la guerre repose sur l’exaltation du patriotisme. « Ce qui provoque la guerre, souligne Tolstoï, c’est le désir d’obtenir le bien uniquement pour son propre peuple, ce qu’on nomme le patriotisme. »6 Sa conclusion se résume dans une formule lapidaire : « Pour éradiquer la guerre, il faut éradiquer le patriotisme. » Mais il admet que « pour éradiquer le patriotisme, il faut avant tout se convaincre qu’il est source de mal, et c’est ce qui est difficile à faire »7. Tolstoï s’efforce de convaincre ses contemporains qu’il est désormais essentiel de se libérer de « cette survivance du passé », de « ce vestige des temps barbares », car c’est un sentiment qui a contribué et contribuera encore à verser « des mers de sang ».https://bit.ly/3GOIDhJ


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