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Adèle Coupechoux 13 novembre 2020 17:44

@troletbuse

Désolée pour la longueur, mais cela en dit long sur nos libertés.
Il s’agit d’un communiqué de SUD SU. Je vous l’envoie en deux fois.

Les libertés académiques : pour quoi faire ?


LPR, des croquettes contre une muselière

  En septembre-octobre, le gouvernement a tenté de faire accepter par les syndicats son projet de loi LPR en proposant un « protocole d’accord » avec, à la clé, des primes pour les personnels titulaires : plusieurs syndicats, dont Sud Education, ont refusé ce protocole indécent.(*)

  Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, alors que chaque foyer focalisait son attention sur ses stocks de coquillettes, de farine et de papier hygiénique, et tandis que la communauté universitaire tentait de concrétiser de manière réaliste les directives issues des élucubrations stratosphériques de politiques communicants court-termistes, le Sénat débattait du projet de loi LPR. Non seulement les mesures renforçant les financements à court terme et la précarité des personnels ont été approuvées, mais plusieurs amendements proposés s’attaquent frontalement aux libertés académiques des enseignants du supérieur, et au contrôle interne des recrutements par les élus du CNU.

Libres, mais pas trop

  La loi Savary de 1984 avait institué clairement les libertés académiques en introduisant l’article L952-2 du Code de l’Education : « Les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d’objectivité. ».

  L’amendement 234, proposé par la sénatrice LR de l’Essonne Mme Laure Darcos(**), ajoute la mention « Les libertés académiques s’exercent dans le respect des valeurs de la République »Par ces termes en apparence inoffensifs, la loi donnerait toute latitude à l’administration ou au pouvoir politique pour sanctionner un.e universitaire dont les propos leur déplairaient. En effet, l’expression « le respect des valeurs de la République » est suffisamment vague et indéfinie pour que la loi puisse inquiéter non seulement un.e universitaire tenant des propos argumentés mais peu orthodoxes sur la laïcité (ce qui est déjà inquiétant en soi), mais aussi tout.e universitaire critiquant publiquement des choix politiques « régaliens ». Ce coup de canif dans la liberté de parole des universitaires s’élargira à coup sûr pour contrôler aussi leurs prises de position sur des sujets scientifiques sensibles pour le pouvoir, comme les questions sanitaires, la gestion des risques industriels, etc. Dans le domaine des sciences politiques et économiques, un tel contrôle du pouvoir sur les travaux universitaires signifierait la disparition à moyen terme des politologues et économistes hétérodoxes, et la fin de la pluralité dans ces enseignements. A plus long terme, potentiellement, l’enjeu est donc la fin de la pluralité des expressions politiques et économiques dans le débat public, au seul profit de la pensée dominante.


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