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Pierrot 8 juin 2019 15:38

@Arogavox

Quand vous suggérez qu’aller voter serait du « larbinat », vous oubliez que ne pas le faire revient à se comporter en mouton qu’on mène à l’abattoir. Car jusque maintenant, point de contre-attaque : vous ne donnez pas le bâton (ceux qui vous frappent en ont déjà un), mais vous présentez le dos (et accessoirement celui de vos concitoyens non-consentants) afin qu’on puisse plus aisément y enfoncer une baïonnette.

Qualifier l’abstention de « boycott » n’est rien d’autre qu’un point de vue personnel, par ailleurs démenti par les conséquences réelles et observables des scrutins. N’en vous déplaise, ne pas exprimer sa voix n’aboutit absolument à rien d’autre que laisser faire ceux qui votent, particulièrement les plus fervents soutiens au système qui se trouvent ainsi assurés de leur majorité relative.

Quand bien même l’abstention serait l’expression d’un rejet (ce que je crois personnellement), rien ne permet de l’affirmer, encore moins de contredire la proposition inverse, puisque la règle pratique et évidente de ces scrutins est « qui ne dit mot consent ».

En vous abstenant sous prétexte qu’aucun des résultats possibles ne vous sied, vous laissez la voie libre au pire que vous pourriez craindre. Le vote pour une liste qui ne soutiendrait pas pleinement le régime actuel (et il y en a !) exprimerait déjà de façon incontestable une forme d’opposition, et constituerait au moins une petite gêne politique pour les gagnants attendus : ce serait toujours mieux que ne rien faire du tout.

L’ânerie, c’est d’aller bouder dans son coin en croyant que cela améliorera les choses. L’expérience prouve que c’est tout le contraire. Le fait est que la situation n’a jamais autant empiré que depuis que l’abstention bat des records. Si aujourd’hui le gain espéré pour un vote contestataire reste à la marge, c’est bien parce que ce « laisser faire » dure depuis longtemps (pour rappel, l’abstention était déjà à 30% pour le traité de Maastricht alors qu’il ne manquait que 1,5% pour faire gagner le NON, et elle aurait pu peser sur les premiers tours des présidentielles de ces quatre dernières décennies afin d’élire des candidats moins prompts à nous précipiter dans des réformes délétères).

Ce n’est bien évidemment pas le vote seul qui nous empêcherait d’aller dans le mur, mais au moins il permettrait de ralentir un peu la machine, et ainsi de donner à d’autres modes d’action plus de temps et de chances de se développer et d’aboutir.


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