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s4m0 11 avril 2018 11:17

Un article très cabanelien, tant il contient des contre-vérités et approximations.

33 Mds de dette EDF : cela représente moins de 3 années d’Ebitda, tout à fait normal pour ce type d’entreprise.
Emprunter pour financer les provisions du démantèlement : Si EDF faisait faillite, l’argent serait au moins là ! Et ce sont les créanciers du groupe qui devront s’assoir sur leur créance (c’est un risque qu’ils ont pris en leur prêtant) et non l’Etat (et donc le contribuable).
Sur le démantèlement de Brennilis et des AGR anglais : cela revient à comparer des patates et des carottes. Brennilis est un démonstrateur à eau lourde. Les AGR anglais sont une évolution de nos UNGG. Ce sont des réacteurs compliqués à démanteler et qui génèrent des déchets particuliers (le graphique est considéré comme un déchet à vie longue) et en volume important. Ces éléments font très vite grimper la facture ! Par ailleurs les estimations ne se font pas toujours sur le même périmètre d’activités (comprennent elle les opérations de préparation ? vont elle jusqu’au déclassement ? comprennent elles la gestion des déchets ?). La comparaison internationale sur ce sujet à des limites et n’est pas vraiment pertinente si on n’entre pas dans le détail.
Par ailleurs, les REP sont bien plus faciles à démanteler. Pour preuve, celui de Chooz A avance à un rythme plutôt cohérent avec les échéances initiales alors qu’il présente également des particularités (ne serait-ce que d’être enfoui sous une grotte).
Les actifs sont placés en bourse : oui et tant mieux ! La France a la particularité d’imposer aux exploitants (pas seulement EDF), de provisionner des actifs ! C’est à dire qu’il ne s’agit pas uniquement d’une ligne de provision dans le bilan comptable (qui disparaitrait en même temps que l’entreprise si elle faisait faillite) mais d’actifs que seul l’Etat peut saisir. Par ailleurs, le choix de la bourse est plutôt responsable puisque sur le long terme (et nous parlons là de plusieurs dizaines d’années), il s’agit du meilleur placement qu’il soit (bien plus que l’immobilier). Par ailleurs, si l’économie française venait à s’effondrer, les coûts de démantèlement suivraient la même tendance !

Mon propos n’est pas de minimiser les coûts du nucléaire et notamment celui du démantèlement ! C’est une question complexe, dont l’ensemble des acteurs (industriels mais aussi institutionnels) s’est préoccupé bien trop tard. Mais vous avancez les mauvais arguments !

J’ajouterais quand même que depuis qu’EDF est devenu une SAS en 2005, l’Etat a touché environ 20 Mds d’€ de dividende ! Sans compter la dette de la CSPE que le groupe a assumé pendant longtemps au nom de l’Etat.
Et pour finir, les exploitants nucléaires sont les seuls soumis à tant d’obligations concernant le démantèlement et le financement (et tant mieux !). Allez voir du côté des ICPE et vous serez surpris du peu de contraintes qui reposent sur des industries très polluantes.


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