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PhEndx (---.---.153.131) 27 février 2007 12:16

L’Afrique n’est effectivement pas un pays. Et c’est d’autant plus vrai, qu’on s’intéresse ici à sa partie sub-saharienne, « l’Afrique Noire », donc.

Article très intéressant et lucide d’A-C L NG, comme toujours (et agréable à lire, comme toujours aussi), mais j’y mettrai cependant quelques bémols :

1A/ on ne sent pas en Afrique, alors que le pays regorge de matières premières que d’autres leurs envient, de volonté marquée de s’en sortir « tout seul » : la position adoptée majoritairement est celle de l’attentisme (et, au fond ça a toujours été le cas, car, par exemple, contrairement aux pays d’Afrique du Nord, il y avait peu de mouvements indépendantistes... il est intéressant de lire des ouvrages d’époque, et de se rendre compte que l’indépendance a été donnée presque contre la volonté de la majorité des gens, dans bien des cas...). La force de la Chine, c’est, même si ça fait mal de le dire, son régime communiste, qui a comme avantage de coordonner les actions des entrepreneurs individuels. La centralisation autoritaire a du bon dans ce cas. Alors qu’en Afrique les peuples restent empêtrés dans des problèmes ethniques (c’est du vécu en ce qui me concerne, personne ne me dira le contraire, alors pas de langue de bois), l’Asie elle, avance grâce à une société bien construite et bien hiérarchisée. Ajoutons à cela que les comportements individuels ne sont pas exactement les mêmes (pour des raisons culturelles et, aussi, d’unité religieuse - ou philosophiques), et on comprendra aisément pourquoi l’Asie, partie de bien bas après cinquante ans de guerre froide et d’isolationnisme, s’en sort et remonte la pente en apparence aussi facilement. Pour être lapidaire, il serait temps que les Africains, du point de vue de chaque individu, soient enfin responsables et se mettent au travail !

1B/ Attentisme, qui est réellement à la base du problème de non-développement, et qui se trouve associé à l’absence de volonté « nationale » au sein de chaque pays : la corruption et l’absence de coordination entraînent la pagaille que l’on observe au quotidien, et le résultat à venir : le nouveau colonisateur sera la Chine. Tout simplement. Et ce dernier sera certainement beaucoup plus dur et sans pitié que ne l’a été la France et son paternalisme tant décrié. Les Africains ne doivent pas se faire trop d’illusions : les Chinois ne sont pas là-bas par humanisme...

2/ Ensuite, posséder des matières premières ne conduit pas à la richesse dans l’échange international : c’est l’industrie, autrement dit la transformation de ces matières premières qui crée la valeur ajoutée, autrement dit la richesse. or, en Chine, les Chinois ne construisent que des plate-formes d’exportation ! Autrement dit, aucune valeur ajoutée ne sera créée localement d’une manière durable. Voilà la réalité. Ce n’est certainement pas mieux que le système français qui maintenait les pays dans la dépendance des aides et des contrats liés, mais la Chine ne promet rien de durable (alors que des entrepreneurs français avaient créé dans l’espoir d’implanter durablement, dans les années 60, des filières de transformation)

3/ Et pendant que la France, accusée de tous les maux, est empêtrée avec les problèmes infra-nationaux de ses anciennes colonies, les américains pompent le pétrole depuis les côtes, en off-shore (et à l’horizontale), de manière à ne pas être atteints par les troubles locaux. Et les Chinois construisent des stades et gymnases afin d’endormir les populations. Et pendant ce temps, la France s’emmêle les pinceaux et continue à être une terre d’immigration.

4/ Une lueur d’espoir réside, j’en suis sûr, dans l’émergence de jeunes africains extrêmement lucides sur leur continent et leurs pays. Ces derniers, nés après les décolonisations, ont bien perçu les enjeux pour lesquels ils pourraient être des acteurs majeurs. Un reportage sur Arte la semaine dernière, lors d’une soirée spéciale Afrique, a permis à certains de s’exprimer, et il me semble qu’on peut être optimiste. mais il faudra que les populations les suivent... Et là, ce n’est pas gagné. Mais n’oublions pas que les paysans de la France moyennageuse, avant les lumières, en était exactement au même stade. Tout est question de temps. Malheureusement, celui-ci semble s’être accéléré.


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