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Anthrax 12 avril 2016 11:57

A mon sens, la disparition du PCF (à ce niveau ce n’est plus un déclin !) a d’autres raisons :


1/ Les responsables des ressources humaines des entreprises, puis les think tanks, les politiques, les intellectuels, les communicants, les journalistes des medias dominants, le PCF lui-même s’efforcent depuis une quarantaine d’années de faire disparaître de notre vocabulaire les mots « ouvrier », « classes populaires », « capitalisme », « prolétariat », « grève » qui formaient le cadre de l’expression traditionnelle du PCF. Certains ont quasiment disparu (prolétariat, classes populaires) d’autres ont été remplacés (libéralisme pour capitalisme, mouvement social pour grève, salarié pour ouvrier) et ont perdu leur véritable sens : un salarié n’est pas forcément un ouvrier. Il s’agit d’une attaque subtile et bien organisée, qui repose, clin d’oeil de l’histoire, sur des études marxistes illustrées par la Novlangue d’Orwell : si vous voulez détruire quelqu’un, commencez par ne plus le nommer. 
Démarrée à droite dans les 70 avec VGE, qui rêvait d’une société sans ouvriers (donc sans grêve, sans syndicats) poursuivi dans les années 80 avec Mitterrand (qui y a vu le moyen de flinguer la CGT), ce mouvement a continué de fleurir parce qu’il va dans le sens de la social démocratie qui tend à aplanir, à gommer, voire à nier les difficultés des populations pauvres. Je parle bien des pauvres, ce qui englobe les travailleurs pauvres, les chômeurs, les handicapés etc.
2/ De 1945 à 1974, auréolé de son action dans la Résistance (qu’il a bien cultivé), le PCF a exercé une influence notable sur les intellectuels dans les milieux de l’art et du spectacle, de la littérature, du journalisme, de l’université etc. Après 1968 et son échec - ou son refus - de mobiliser les troupes pour des raisons électrorales, ces intellectuels se sont détournés du PCF qui a perdu ses soutiens. Ajoutons les différentes tentatives d’écrasement de révoltes populaires (Prague, Budapest) par l’URSS, les révélations du goulag, la fin de la guerre du Viet Nam qui opposait capitalistes et communistes, tout cela a contribué à affaiblir le PCF. Sans même parler, comme pour les autres partis, de la disparition de leaders de poids. Les derniers de ces grands étant Georges Marchais et Henri Krasuki. Pensant à eux, quand, aujourd’hui, j’entends Hue et Martinez, je me dis que le PCF fait hélas, partie du passé.


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