J’ai commencé la lecture de cet article intéressant.
Première remarque : inimagiable de lire un texte de ce niveau, aussi analytique et pédagogique dans Le Figaro, Le Monde. On a juste droit aux délires russophobes de trois excitées : Kaufmann, Mandeville et Lasserre (pardon pour la nuance mysogine). Cet effondrement de notre presse fait mal.
Deuxième remarque sur la dette US : c’est 31 000 milliards de dollars (ou 31 trillions) et pas 31 milliards. L’auteur s’est-il relu ?
@Eric F comme on l’a vu entre France et Allemagne après la guerre.
C’est évident, France-Allemagne sont en paix durable.
Mais c’est une paix qui frise l’indifférence. Tel est du moins mon ressenti (de germanophile). La France (ses médias, ses politiques) est branchée sur les USA, elle est « débranchée » de l’Allemagne.
De l’Allemagne, on connaît Merkel, et c’est à peu près tout (écrivains ? chanteurs ? ...). Il est vrai que l’Allemagne (+ Autriche) a perdu de sa substance depuis 1945, elle ne produit plus de génies en série, comme autrefois (philosophes, musiciens, écrivains, psychanalystes...).
Il y a deux sortes
d’hostilités vis-à-vis de la Russie
Je me suis
emmêlé les crayons dans ces « hostilités » vis-à-vis de la Russie
(cf. réponse précédente au commentaire de Eric F). Voici ce que je voulais dire :
Hongrie et
Russie sur une ligne anti-Soros et anti-progressisme occidental. La Pologne,
catholique conservatrice, partage ces réticences vis à vis du progressisme,
mais elle serait en train de changer, de s’éloigner du conservatisme catholique,
comme nous dans les années 50/60.
Pologne (+
Pays Baltes, Scandinavie) sur une ligne résolument, violemment anti russe du
fait de l’histoire, le conservatisme (en régression) que la Pologne partage
avec la Russie étant très secondaire par rapport au contentieux historique.
Au PE de l’UE, sur une ligne « sorosienne » progressiste principalement sous influence de pays protestants, c’est l’hostilité
idéologique qui domine vis à vis de la Russie, plutôt que l’hostilité historique. En cela, le PE se
distingue des pays de l’Est.
les Polonais y
sont tout autant réticents que les Russes
Il y a deux sortes d’hostilités
vis-à-vis de la Russie dans les pays de l’Est, plus une 3ème en
Ukraine (de l’Ouest surtout) qui les réunit toutes.
L’hostilité venant du passé,
de l’histoire : c’est principalement le cas de la Pologne (+ Pays Baltes, Scandinaves).
L’hostilité idéologique « anti-Soros »,
anti-idéologie occidentale/progressiste : c’est principalement le cas de la
Hongrie.
Ces deux hostilités n’ont pas grand-chose
à voir entre elles a priori, mais sont toutes deux assez puissantes. Elles sont tout de même liées, quand on pense que la Hongrie a connu le soviétisme (histoire) et en a souffert, et qu’elle ne veut pas se soumettre aujourd’hui à la nlle férule progressiste Bruxelles/Washington (idéologie).
Je ne sais pas où en est la
Pologne en termes d’anti-idéologie progressiste souvent propre aux catholiques.
Il paraît que le catholicisme polonais est en train de s’effondrer, comme chez
nous dans les années 50/60. La Pologne, pro-US à fond, ressemblera peut-être à la France dans 10 ans (sauf pour l’immigration).
la Russie est
perçue (et se perçoit elle-même) comme héritière de l’Union Soviétique,
puissance rivale
Oui, avec le maintien de son statut nucléaire au top niveau.
L’Allemagne n’a
jamais menacé directement les USA
D’accord, en plus de la
proximité culturelle/religieuse et du rapport de force en 1945 qui n’était pas
comparable à 1991 avec la Russie.
il n’y avait pas
(ou plus) d’anti-russisme viscéral en Europe de l’Ouest
Sans doute pas dans les
peuples européens de l’Ouest, surtout au Sud (France, Italie). Moins évident parmi
nos élites (depuis la visite de Pierre Le Grand à l’enfant Louis XV) et chez
les Scandinaves, dans le monde protestant d’une manière générale.
Quand on perçoit aujourd’hui la
haine des parlementaires de l’UE vis-à-vis de la Russie et des Russes, on se
dit que ça ne date pas simplement de la guerre d’Ukraine ou de 2014. Il y a
clairement une opposition idéologique frontale (LGBTQ …, mariage pour tous …)
sur des questions sociétales qui génèrent la haine, la stigmatisation, l’exclusion,
comme chez nous entre macronistes et identitaires.
les USA n’ont pas
cherché à s’accaparer les ressources russes
Oui/non, si l’on considère que
EXXON Mobil représente quand même les intérêts des USA, et que les grands groupes
américains étaient à l’affut des richesses de Sibérie.
Se souvenir de l’aventure
Khodorkovsky, qui après avoir été un cadre prometteur du parti communiste et des
Komsomols s’est emparé de richesses russes et a cherché à les revendre aux
groupes US. Poutine l’a foutu en taule, faisant scandale en Occident : la
guerre avec Poutine était déjà lancée.
on le voit, à
entraver son commerce
avec des méthodes pas du tout
orthodoxes si l’on se réfère aux règles du jeu occidentales, n’hésitant pas
devant les embargos, les sanctions, l’appropriation des biens de l’ennemi qui
sont autant de déclarations de guerre. Quand on prétend que l’UE n’est pas en
guerre avec la Russie, c’est un mensonge : les sanctions sont une
déclaration de belligérance.
Cette légèreté dans la
violation des règles du commerce mondial n’a pas de conséquence quand il ne s’agit
que de Cuba, mais risque de porter tort au dollar quand il s’agit de la Russie.