Bonjour, Serge ULESKI
Je ne vois pas les choses en termes de dichotomie entre les différentes formes de musique. On peut — c’est mon cas — être accro aussi bien au genre classique qu’à celui du rock, du folk, du reggae ou du répertoire klezmer. En fait, tout dépend des oeuvres : dans aucun genre l’on aime tout.
« une musique réfractaire à toutes les camisoles stylistiques et formelles »
Pas systématiquement : avant sa très innovatrice symphonie n°3 « héroïque », il a été fidèle à la structure, et même au type d’inspiration, de Haydn. Il y revient même, avec son génie créatif, dans la symphonie n°8 au plan de l’inspiration, à défaut de la structure.
Et s’il a été souvent innovant à plusieurs titres dans certains de ses quatuors et de ses sonates, d’autres sont encore proches des opus de ses aînés.
Idem pour ses concertos, parfois d’une inspiration « débordante » comme vous dites, mais qui sont un relais naturel entre la création classique et le romantisme en devenir. Avec des touches toutes personnelles comme cette entrée d’amblée du piano dans le concerto n°4 ou la primauté donnée au violoncelle dans le triple concerto.
Cela dit, le fait est qu’il a apporté des innovations dans tous les genres qu’il a abordés, et ouvert la voie d’autres grands compositeurs.