@l’auteur

Trainant le lourd passif de son histoire guerrière, l’Europe est obsédée par le retour de l’Histoire et elle veille de façon obsessionnelle à l’empêcher. Hantée par la guerre, elle met tout en œuvre pour assurer la paix. Ce fut d’ailleurs l’argument premier qui prévalut à la construction de ce qu’est aujourd’hui l’Union européenne, commercer ensemble puis s’unir pour éviter que les peuples et les nations d’Europe s’affrontent par les armes. Cette Europe est donc, plus que partout ailleurs, partie prenante du maintien de la paix qui est l’axe de l’ordre établi en 1944 par lequel fut inaugurée une ère post-guerrière en privilégiant la compétition économique à l’affrontement guerrier, l’argent au glaive. 

Votre propos signifie-t-il réellement que la Russie est agressive ? A priori non.

Si je reprends les propos de certains américains ayant l’écoute des gens de pouvoir dans le nouveau monde, la conférence de presse de George Friedman est éloquente.

Ce qui est remarquable c’est qu’il admet que jamais les USA ne laisseront les technologies allemandes s’allier aux ressources russes ... alors que la paix en Europe passera obligatoirement par la Russie.

Quant à la guerre en Ukraine, tout était déjà écrit dans le rapport de Rand Corporation, Overextending and unbalancing Russia datant de 2019 ; des provocations contre la Russie qui sont allées jusqu’à la violation des accords de Minsk par l’Ukraine (sur conseil des USA et ses alliés), aux exactions de l’armée ukrainienne sur les civils du Donbass, remontées par l’OSCE, Amnesty, ... dans un silence assourdissant des occidentaux et surtout des européens, ... je ne suis pas certain que la Russie ait eu d’autre choix que de prendre l’initiative.

Les violations de l’intégrité territoriales par les occidentaux sont tellement nombreuses que nous n’aurions pas assez de place pour toutes les énoncer. Que ce soit par des interventions militaires, par des interventions indirectes (coup d’état comme pour Maïdan d’ailleurs), où par des sanctions économiques mortelles (Irak par exemple), l’occident a rompu depuis fort longtemps le pacte international. Nous hurlons aujourd’hui à l’irrespect du droit international alors que le droit international considère Taïwan comme une île chinoise ; encore une fois, du deux poids deux mesures.

Il semble bien que vous soyez en fervent supporter de cette pratique. Pouvons-nous critiquer un acte que nous perpétrons nous-mêmes depuis longtemps ? Sommes-nous à ce point ethnocentrés ?