@jjwaDal
Un autre sujet, qui n’est pas abordé dans cet article, et bien évidemment
essentiel quant aux conséquences de tout ça, c’est comment on peut
éventuellement en sortir... !
A l’origine du capitalisme industriel le cycle du capital total est
essentiellement constitué de deux cycles liés l’un à l’autre : le cycle du
capital fixe (essentiellement, la machinerie industrielle) et le cycle du
capital variable (la masse salariale engagée dans le travail productif).
A mesure que le niveau de technicité du capital fixe s’élève, avec le
progrès technologique en matière d’automatisation, d’informatisation et de
robotisation, sa valeur d’usage augmente de manière de plus en plus
disproportionnée par rapport à la valeur d’usage de la force de travail.
Le capital fixe se reproduit et s’élargit, en tant que valeur d’usage, de
manière de plus en plus indépendante du cycle de circulation du capital
variable, généré, lui, parle travail productif humain, et dont la part décroit
donc de plus en plus.
Arrive nécessairement un temps où la plus-value générée par le cycle du capital
variable ne suffit plus à refinancer l’expansion du capital fixe.
Dans une première tentative de « rentabilisation », celle du
capitalisme monopoliste, le capital financier arrive à compenser la différence
par des opérations spéculatives, et principalement, par l’exportation et la
circulation internationale des capitaux (première et deuxième mondialisations).
Mais cela n’empêche donc pas, néanmoins, le différentiel de s’accroitre
inexorablement avec le progrès technologique, au contraire exacerbé du fait de
la concurrence mondiale (deuxième mondialisation).
Le système finit donc par bloquer et nécessiter un besoin permanent de
réinjections de liquidités pour couvrir l’expansion du capital financier
spéculatif, devenu, paradoxalement, à la fois de plus en plus fictif et de plus
en plus indispensable à l’expansion du capital fixe.
Le paradoxe trouvera néanmoins sa solution lorsque se produira, et
seulement si elle se produit effectivement, la conscience que l’expansion
naturelle de la valeur d’usage du capital fixe, produite par le progrès
technologique, est donc en réalité le produit de l’accumulation du travail
productif des générations passées et qu’elle ne peut donc plus servir de base à
l’élargissement du capital spéculatif des générations actuelles de capitalistes
et de spéculateurs.
Dans la mesure où la circulation de cette valeur
d’usage du capital fixe ne dépend plus que des crédits qui lui sont alloués, ce
n’est donc que la gestion collective et démocratique du crédit qui permettra d’en
assurer le développement sans crise économique et en concordance avec les
besoins sociaux les plus urgents de l’humanité, et notamment, en matière de
santé publique, comme on peut le voir quotidiennement, ces temps-ci !
Luniterre