Même si l’ensemble de la remarque est excellente et visiblement non partisane, j’aimerai tout de même contester quelques points, exprimés de manière plus ou moins explicite dans ton intervention (tu me pardonnera mon tutoiement républicain, qui me semble de rigueur sur un « média citoyen » :

Haut niveau de développement israélien, certes. Il faut quand même voir qu’ils ont été beaucoup aidés. Par le fait que beaucoup d’immigrants étaient déjà formés, dans leur pays d’origine. Par l’argent de la diaspora. Et surtout par l’argent des réparations allemandes : il y a quelques (nombreuses) années (aujourd’hui je ne sais pas), les trains, les centrales électriques, les métier à tisser, les outils de chantier, les outils agricoles, le matériel de télécommunication, le matériel médical, quasiment TOUT était « made in Deutschland », offert à titre de compensation. Ca aide. En aparté, ne pas oublier le cadeau français de la bombe atomique.

Sur le plan de l’armée, un petit point qui éclairera la psychologie du conflit, et les raisons du succès israélien.

Les pays arabes environnants étaient en 1948 tout juste indépendants ; à peines libérés de l’empire Ottoman, ils ont été mis sous tutelle par les occidentaux. Pour faire court, en 1948 tous les pays arabes étaient neufs. Aussi, la création d’Israël au milieu d’eux, sur les terres les plus fertiles, a été ressentie comme « ingérence occidentale », une sorte de colonisation occidentale larvée. D’où la première guerre israélo-arabe.

Israël avait reçue, en « cadeau de naissance », une certaine quantité d’armes assez modernes (notamment allemandes), les « invendus » de la guerre mondiale. La diaspora immigrante israélienne avait ramené des militaires déjà formés.

Il est clair qu’une armée ne s’organise pas en un jour, aussi les armées arabes méritaient tout juste le terme d’armée. J’ai vu de mes propres yeux les armes arabes de l’époque dans un musée de Syrie... Certaines remontaient à 1850, c’était ce que les français avaient laissé sur place... La défaite était inévitable. En 1956, l’armée Egyptienne était faite de paysans recrutés à la va vite, sans encadrement, et qui n’avaient pas été entraînés, faute de temps et de structures. Encore une fois, la défaite était inévitable.

Durant les autres guerres, les arabes ont quand même pas trop mal réussi, étant donné les circonstances (attaque surprise israélienne, etc.)... En 1982, sur le sol libanais, les syriens se sont même très bien défendus.

Tout ça pour dire qu’il n’y a pas de miracle israélien, et que les juifs ne sont pas plus malins que les arabes, pour répondre indirectement à certains sur ce forum.

Quant à « l’armée » Saoudienne, je me pose une question : pourquoi avoir une armée quand on est sous le parapluie américain ? Avec ses bases navales, maritimes, terrestres...

Si les saoudiens achètent des armes, il faut plutôt voir ça comme un cadeau à la balance commerciale des occidentaux, un petit pourcentage pour ces bons occidentaux qui soutiennent le bien aimé roi (tyran) qui s’engraisse sur le pétrole du sous sol de son royaume.

Pour la politique industrielle arabe, elle fait ce qu’elle peut. En Arabie saoudite, il n’y a RIEN à part le pétrole. Ils ont développé une industrie pétro chimique. Ils ne peuvent rien faire d’autre en terme d’industrie parce qu’ils auraient à importer absolument TOUT (matières premières) ; pas très compétitif... Par contre, les investissements sont nombreux, notamment, surprise, chez leurs amis américains, chez qui ils réinjectent des milliards de dollar en investissement direct.

Enfin dernier point, d’actualité, sur la qualité de l’armement israélien : Une corvette SAAR-5, dernier cri, avec brouillage et contre mesures et tout et tout c’est chopée un missile dans la tronche et a été remorquée depuis Beyrouth vers « loin des caméras ». Les F-16 pilonnent, mais les roquettes tombent toujours. Bref, gardons nous de tomber dans la propagande et les idées reçues. Il n’en reste pas moins que le matériel israélien est réputé, et à juste titre.