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Accueil du site > Culture & Loisirs > Sports > Rugby : Les gladiateurs de La Rochelle

Rugby : Les gladiateurs de La Rochelle

Il y a quelques jours, l’équipe de rugby de La Rochelle a dévoilé ses nouvelles affiches promotionnelles pour la saison 2018/2019. On y voit les joueurs, torses bombés, revêtus de costumes de gladiateurs. Cette campagne qui se voulait un clin d'œil aux arènes de la ville de Saintes, située non loin de La Rochelle n’a visiblement pas plu à tout le monde. Selon ses détracteurs, elles mettent un exergue un aspect violent du rugby. Pour le club, les gladiateurs n’étaient pas des guerriers sanguinaires qui se battaient jusqu’à la mort, mais avant tout des sportifs de haut niveau. 

Alors, boucherie de l’antiquité ou combat de catch chorégraphié, qu’était vraiment la gladiature ?

La gladiature : un sport de professionnels

« Ave César ! Ceux qui vont mourir te saluent. » Cette phrase, maintes et maintes fois entendue dans les péplums au début des combats de gladiateurs ne serait ni plus ni moins qu’une mauvaise interprétation de l’histoire. En réalité, elle n’aurait été prononcée qu’une seule fois en 52 de notre ère par des soldats au cours d’une naumachie

En effet, les gladiateurs n’entraient pas dans l’arène pour y mourir mais pour y livrer une lutte, codifiée et arbitrée, destinée à divertir les spectateurs. 

En majorité, les gladiateurs étaient des hommes libres ou bien des esclaves qui choisissaient volontairement la voie de la gladiature. Formés dans des écoles appelées ludi, ils y apprenaient comment combattre de manière à offrir aux spectateurs des combats spectaculaires. Si cela pouvait être particulièrement violent, le but premier n’était cependant pas de tuer. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des brancardiers et des soigneurs se trouvaient également dans l’arène.

 

Jugula, une réalité de l’arène

Bien que la gladiature était une discipline très encadrée, la violence des combats à laquelle s’ajoutait l’épuisement des gladiateurs multipliait le risque de blessures graves, voire mortelles. Il convient également de rappeler que les techniques médicales de l’époque n’étaient pas des plus avancées et de nombreux gladiateurs sont très certainement décédés hors de l’arène des suites de plaies et coups reçus lors des combats.

De plus, si le spectacle déplaisait à la foule, le gladiateur considéré comme responsable (par sa non-combativité par exemple) risquait de subir les foudres du public et de l’éditeur du combat. Il pouvait alors être mis à mort d’un simple mot : « jugula  ! » (égorgez-le !). Cette réalité poussait les gladiateurs à vouloir offrir un spectacle toujours plus impressionnant et violent afin d’éviter d’entendre ce mot fatidique. L’article « Le jeu des gladiatores : un spectacle de qualité » (J. Ballet, D. Bazin et R. Vranceanu, 2011) dépeint parfaitement ce phénomène.

 

Ce que l’on peut finalement retenir, c’est que la gladiature était en effet un sport très apprécié visant surtout à divertir et grâce auquel les gladiateurs pouvaient même devenir des « superstars antiques ». Pour autant, dans l’arène la violence était bien présente et l’issue des combats parfois fatale. 

Alors, sport ou mise à mort ?... Peut-être un peu des deux, et c’est bien pour cela que les visuels du stade Rochelais suscitent le débat.


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4 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 26 août 2018 10:02

    Bonjour, Périne

    Excellent article qui remet les pendules à l’heure sur la gladiature et ses règles, le plus souvent déformées et sujettes à des idées reçues très largement erronées.

    Sans même étudier des ouvrages spécialisés sur le sujet, Il suffit pour s’en convaincre de réfléchir un instant aux frais engagés : d’une part, par les gestionnaires des écoles dont certaines (par exemple Ludus Magnus) étaient à l’époque réputées pour fournir des combattants de l’arène très spectaculaires ; d’autre part, par les organisateurs des jeux du cirque. A Rome déjà, l’on ne tuait pas la poule aux œufs d’or  ! Ou du moins consentait-on à des mises à mort, mais avec parcimonie, et le plus souvent cela concernait des athlètes déclinants. Sauf accident toujours possible, comme vous l’avez souligné, ou décès des suites de blessures infectées.

    Pour ce qui est des rugbymen de La Rochelle, beaucoup de bruit pour pas grand chose, à mon avis. Certes, les joueurs sont montrés dans une arène équipés en gladiateurs, mais sans armes visibles. Et surtout, ces affiches sont à prendre comme un clin d’œil à l’imagerie traditionnelle du sport en général, et du rugby en particulier, où l’on parle le plus souvent - sur un ton parfaitement serein - de « combattants » ou de « guerriers », lesquels mots sont des compliments pour les champions en question dans les commentaires. Quiconque a suivi les récents Championnats sportifs européens a d’ailleurs pu entendre ces mots à de nombreuses reprises, et cela dans différentes disciplines.

    Bref, cette affaire d’affiche relève d’une guéguerre picrocholine entre le milieu sportif et les bien-pensants qui feraient mieux de défendre d’autres causes autrement plus importantes et urgentes ! 


    • Fergus Fergus 26 août 2018 10:58

      J’ajoute à mon commentaire ci-dessus qu’en sport, il n’est pas rare qu’à propos d’un athlète particulièrement déterminé l’on parle de « tueur ». smiley


    • Fergus Fergus 26 août 2018 17:28

      Bonjour, Robert Lavigue

      Votre persiflage compulsif est pathétique ! Mais j’y suis habitué et il me fait plutôt sourire.

      Je n’ai évidemment pas écrit qu’il n’était pas utile de lire des textes spécialisés. Quant aux « analyses économiques à deux balles », prenez donc le temps de reprendre vos recherches sur le sujet, et, mieux encore, d’aller sur place à Rome pour en discuter avec des érudits locaux ! 


    • Fergus Fergus 26 août 2018 18:53

      @Robert Lavigue

      « vous écrivez que vous n’avez pas écrit ce que vous avez écrit. »

      Vous déformez sans cesse les propos de ceux auxquels vous souhaitez nuire, et cela sur tous les sujets. Fort bien, si cela vous soulage, vous m’en voyer ravi.

      Dans le cas présent, la formulation que j’ai employée faisait référence au bon sens, mais en n’étant évidemment exclusive de toute consultation de documents spécialisés, cela va de soi.

      Le plus cocasse est que vous êtes beaucoup trop fin pour ne l’avoir pas compris. Mais votre désir de nuisance est tel que vous passez outre. -))

      Pour le reste de votre commentaire, ; je réitère mon conseil : renseignez-vous. Et vous verrez que ce n’est pas tant le coût de la formation que la notoriété des principaux gladiateurs qui les rendaient précieux car ils attiraient le public comme aujourd’hui les athlètes de haut niveau. Tout cela pour dire qu’il était absurde de les faire périr rapidement.

      Cela dit, comme cela a été souligné à juste titre par un autre intervenant, il y a eu différentes périodes dans la Rome antique et la manière de gérer les Jeux n’a évidemment pas toujours été identique.

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