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Accueil du site > Culture & Loisirs > Parodie > « Ne pouvant créer, il décrète » : entretien exclusif d’un homme (...)

« Ne pouvant créer, il décrète » : entretien exclusif d’un homme politique très célèbre sur Nicolas Sarkozy

http://www.eglantine.info, grâce à son fabuleux réseau d’informateurs et de chroniqueurs, a obtenu un entretien exclusif avec un célèbre académicien et ancien député de Paris.

Ce député, fin connaisseur de la vie politique française, donne son appréciation de l’actuel chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy.

L’identité de cet ancien député est communiquée en fin de billet, mais, pour le plaisir, le mieux est de ne pas tricher et de lire l’entretien avant.

Eglantine : Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ?

Le célèbre académicien et ancien député de Paris : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue...

Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habileté, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là... Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Eglantine : Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?

LCAEADP : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier... On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent... Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès.

Eglantine : Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?

LCAEADP : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte... Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités... Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte... une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme... C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie.

Eglantine : Et la liberté de la presse dans tout ça ?

LCAEADP : (pouffant de rire) Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

Les propos ont été recueillis par Olav, nouveau chroniqueur sur Eglantine. Toutes les questions sont actuelles. Toutes les réponses sont de Victor Hugo et proviennent de son ouvrage Napoléon le Petit, le pamphlet républicain contre Napoléon III.


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61 réactions à cet article    


  • jako jako 22 février 2008 11:48

    +

    très bien fait merci


    • Juliette Darembert 22 février 2008 13:23

      Article génial, j’ai carrémment applaudis et je l’ai lu à voix haute à des copines !
      Super !

      Il est temps que tout le monde sache que Sarkozy est dangereux pour la démocratie. Je dirais même que c’est son contraire.

      Il est à 36% d’opinion favorable. C’est bien, mais il faut viser le 0 !!!!!!!!!!

      Bien sur, il y a les fous (FN, et militants UMP purs et durs), mais je pense que le 5% au moins est possible !

      En avant !


    • jako jako 22 février 2008 14:14

      5% faut pas trop rêver je pense mais dans les 30% à mon avis il va péter un câble et partir enseigner au Canada 



    • spartacus1 spartacus1 22 février 2008 18:05

      Oui, mais que peut-il enseigner au Canada ? Il ne sait rien, totalement inculte.

      Non, compte tenu de ses compétences, je crois que le mieux pour lui c’est de faire camelot, il ne doit pas manquer de couteaux miraculeux, détachants et autres aspirateurs à promouvoir.


    • HELIOS HELIOS 22 février 2008 19:01

      Pourquoi mêler le FN, là dedans.

      C’est un phantasme permanent de venir mettre le Front National dans tous les mauvais coups. S’il existe des électeur de FN qui on voté pour Sarko, il en existe aussi de tous les partis qui l’ont fait.

      Quand à penser que la politique de Sarko est la même que celle du FN, vous vous trompez. le FN défends la France et les Français, Sarkozy lui, defends les multinationales, une Europe qui etouffe les peuples au lieu de leur donner de l’air... etc, je ne m’etendrais pas !


    • ZEN ZEN 22 février 2008 12:14

      Excellent !..

      Il est vrai que le parallèle s’impose :

      Retour au césarisme, par François Rebsamen
       

      "...Compte tenu du poids prééminent du président dans la Ve République, il était logique de penser que les pouvoirs du Parlement méritaient d’être renforcés. Or, à la lecture de ces propositions, la réalité apparaît tout autre. Il nous faut nous rendre à l’évidence : Nicolas Sarkozy n’a qu’un seul but, être seul au-dessus de tous et au centre de tout ! Césariste dans l’âme, ou plus exactement en diable, il s’étonnait, il y a quelque temps, d’être obligé d’envoyer ses conseillers aux réunions d’arbitrage à Matignon pour contrôler l’action des cabinets ministériels, faisant remarquer qu’il lui serait tellement plus simple de convoquer ses ministres à l’Elysée, et de procéder directement aux arbitrages.

      Aujourd’hui, alors qu’il est déjà omniprésent dans les médias, il lui paraît inconcevable et insupportable de ne pas avoir le droit de s’exprimer, comme il le veut et quand bon lui semble, devant le Parlement....le dérèglement de notre système constitutionnel est à son comble et nous voilà revenus aux tristes heures du césarisme. Il va falloir s’y opposer, au nom de la démocratie et de la liberté. Il va falloir se battre parce que la République, c’est plus que des institutions, c’est un ensemble de valeurs partagées, comme la lutte contre les discriminations et contre l’intolérance, l’intégration de tous dans la vie économique et sociale, l’idéal de fraternité ou le respect de certains principes fondamentaux, comme l’égalité et la laïcité."(Le Monde)

      Politiques publiques : la tentation du césarisme
      Sarkozy, l’héritier de Napoléon III


      • gül 22 février 2008 12:24

        Génial !

        Je me suis allègrement fait duper.


        • Emile Red Emile Red 22 février 2008 12:26

          Félicitation au retour d’histoire, preuve s’il en est que c’est en connaissant celle-ci qu’on évite de renouveler les erreurs.

          La différence avec tout évènement actuel étant que Napotrois fut élu seulement pour 4 ans (enfin au départ...) mais lui aussi gràce à une gauche crasse et désunie.


          • Black Ader 22 février 2008 12:52

            Trés bien : les critique de Sarkozy comme celle de victor hugo rejoindront les poubelles de l’Histoire.

            VIVE L’EMPEREUR !

            (Un gars qui avait lui aussi des idées scandaleuse, vu qu’il avait été élevé chez les anglais, et ca, ca fait hurler de douleur le franchouillard ethnocentré raciste, qui aime bien les immigrés, mais pas Président de la République).


            • gül 22 février 2008 12:59


            • jako jako 22 février 2008 13:42


            • nephilim 22 février 2008 13:46

               pauvre fou



            • Ran 22 février 2008 17:14

              Bah, au moins Blacadère a tombé le masque. Notez, il le tombe pratiquement à chaque post...

              Des royalistes/fachistes, il en faut... euh... ou pas ? En tous cas il y en a ; et il y en aura toujours.

              Besoin d’ordre, besoin de la présence d’un père de substitution (papa était pas beaucoup à la maison hein ?) Je suppose que c’est dans l’ordre des choses. Mais c’est pas pour autant qu’il faut les laisser nous imposer leur délire oedipien, bien sûr.


            • samy31500 22 février 2008 14:00

              TRès jolie


              • roOl roOl 22 février 2008 14:15

                J’aime me faire rouler comme ca...

                Merci

                 

                C’est asser flippant de voir que l’on reproduit constament les memes schema.


                • Zkyx 22 février 2008 14:16

                  Très fort, je me suis fait avoir comme tout le monde :)


                  • Yltes 22 février 2008 14:23

                    Yesssss Bravo !


                    • cza93 cza93 22 février 2008 14:26

                      Article brillant !!! merci pour le suspense entretenu jusqu’au bout !

                      Parallèle bluffant !

                      On peut le diffuser largement cet article ?


                      • jacantoine 22 février 2008 14:35

                        @ cza93 : ce qui est sur le net en accès libre est diffusable,... à condition d’en mentionner la source


                      • tvargentine.com lerma 22 février 2008 14:27

                        RIen de drôle dans cet article qui tire vers l’extremisme de gauche en voulant remettre en question le vote du suffrage universel et démocratique des citoyens républicains qui ont élu un Président sur un projet de transformation de la société sur une durée elective de 5 ans

                        Si la gauche en vient à reprend l’argumentation de cet article,c’est vraiment la faillite des idées



                        • jako jako 22 février 2008 15:01


                        • Mango Mango 22 février 2008 15:15

                          Effectivement, la gauche est aux abois au point de "récupérer" Victor Hugo !

                          C’est vrai quoi qu’est ce qu’on va chercher ce vieil empaillé ? On peut très bien vivre en oubliant tout ce que l’histoire nous a enseigné - d’ailleurs, ça vient !- à condition de grogner au lieu de parler et de réinventer la roue à chaque génération...

                          Ben heureusement que nos ancêtres ont été moins cons que nous, et ont appris les uns des autres car je me vois mal à faire "groumpf" devant ma grotte en attendant que mon homme me ramène un gigot de Mammouth, s’il revient !

                          Mais non, Lerma... C’est juste que la gauche connaît autre chose de Victor Hugo que les dessins animés et les comédies musicales.

                          Mais je vous accorde que face à des références intellectuelles telles que Bigard, Barbelivien, Doc Gynéco, ou Jauni et son épouse, le vieux Victor ne fait pas le poids !


                        • Mango Mango 22 février 2008 15:16

                          J’ai oublié Lorie, citée par Raffarin en son temps pour sa "positive attitude" ...
                          Je suis impardonnable !


                        • roOl roOl 22 février 2008 15:39

                           smiley

                          Pierre et le loup ca te parle ?


                        • Redj Redj 22 février 2008 16:16

                          "RIen de drôle dans cet article qui tire vers l’extremisme de gauche en voulant remettre en question le vote du suffrage universel et démocratique des citoyens républicains qui ont élu un Président sur un projet de transformation de la société sur une durée elective de 5 ans"

                          ==> Ce n’est pas étonnant que tes articles soient refusés, les phrases sont imbuvables !




                        • Mercure610 Mercure610 23 février 2008 10:13

                          Pour transformer il veut transformer !

                          Dire qu’au bout de 5 ans tout le monde sera content et que la France ira mieux est une autre histoire, mais bon... ils l’ont voulu et on l’a ! Enfin, il faut aussi dire qu’on va lui mettre quelques batons dans les roues et qu’i lui arrive de faire marche arrière comme tous ceux qui l’ont précédé. Aux institutions de jouer leur rôle et de ne pas voter n’importe quoi.

                          Surtout restons attentif !


                        • Senatus populusque (Courouve) Courouve 23 février 2008 11:19

                          La gauche se garde bien d’évoquer le point de vue de VH sur le communisme :

                          « Communisme. Une égalité d’aigles et de moineaux, de colibris et de chauves-souris, qui consisterait à mettre toutes les envergures dans la même cage et toutes les prunelles dans le même crépuscule, je n’en veux pas […] Communisme. Rêve de quelques uns et cauchemar de tous. »

                          Victor Hugo, Dossier "Idées ça et là", VI, publié par Henri Guillemin en 1951 dans Pierres.

                           


                        • Francis, agnotologue JL 22 février 2008 14:33

                          Très bien, je ne regrette pas d’avoir résisté à la tentation. Mais Je crois que le titre pour ce qui concerne Sarkozy serait : "Ne pouvant créer il détruit, ne sachant rassembler, il divise".


                          • Mango Mango 22 février 2008 14:37

                            Magistral ! C’est exactement ce que j’attends d’A-vox.

                            C’est intelligent, drôle, édifiant, et ça devrait éclairer nos concitoyens sur l’ "urgence" que le gouvernement vient de mettre à la réforme des programmes du primaire en réduisant comme peau de chagrin les horaires des disciplines dites d’"éveil" telles que la géographie, les sciences et l’histoire en y substituant, entre autres, la "morale", la grammaire et le sport, que je j’hésite à peine, et encore pas longtemps, à qualifier de "soporifiques".

                            Réveillons -nous : sans histoire, pas de recoupement possible entre notre époque et celle de Victor Hugo, devenu une véritable institution. On aura beau nous opposer que les temps ont changé, rien ne change jamais tout à fait et on ne rencontrera pas un seul historien sérieux pour contester la notion de "cycle".

                            Nous devisions déjà sur le sujet sur le fil de cet excellent article avec Vilain petit canard - j’espère qu’il ne m’en voudra pas de le citer-. http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=35809 

                            Heureuse coïncidence et un excellent moment passé à vous lire.

                            Merci.

                             


                            • Black Ader 22 février 2008 16:53

                              "rien ne change jamais tout à fait et on ne rencontrera pas un seul historien sérieux pour contester la notion de "cycle"."

                               

                               ?? On ne voit pas pourquoi il y aurait des cycle en histoire..


                            • Francis, agnotologue JL 22 février 2008 17:51

                              Il y a des cycles en histoire parce que les hommes oublient ! Et recommencent les mêmes erreurs. En ce moment on oublie entre autres, pourquoi la protection sociale fut élaborée.

                              Mais ceux que gêne la mémoire du passé oeuvrent à l’enfouir, notamment avec des vessies qu’ils veulent nous faire prendre pour des lanternes, par exemple les fonds de pension : en cela ils ne perdent pas leur temps, ils en font perdre aux autres.


                            • gül 22 février 2008 21:58

                              Lanterne ?...lanterne....lanterne !....Mais, ça me dit quelque chose, ça !!!


                            • AMHA 22 février 2008 15:05

                              Un bémol quand même concernant Napoléon III

                              "...Les progrès sociaux furent aussi indéniables : droit de grève et d’organisation des salariés (ancêtres de syndicats) accordés en 1864, élévation du niveau de vie des ouvriers et des paysans, soupes populaires organisées pour les pauvres, premiers systèmes de retraites et d’assurance-handicap pour les ouvriers, développement de l’éducation de masse, notamment pour les filles sous l’impulsion de l’impératrice Eugénie, qui a aussi fortement soutenu les travaux de Louis Pasteur et de Ferdinand de Lesseps, qui aboutiront respectivement au vaccin contre la rage et au canal de Suez, inauguré en 1869...". wikipedia

                               


                              • Juliette Darembert 22 février 2008 16:02

                                C’est archi faux ! Tout ac a été crée par Léon Blum....

                                Sic.

                                Mais bises quand même.


                              • jako jako 22 février 2008 16:03

                                C’est vrai ou a peu près mais ce n’est plus la même époque et en guise de canal de Suez avec le nouveau NS on aura plutôt un bac à sable avec des pelles


                              • roOl roOl 22 février 2008 16:12

                                mais t’es encore la toi smiley


                              • Forest Ent Forest Ent 23 février 2008 01:44

                                Ni Napoléon 3, Ni Blum. C’est le Conseil National de la Résistance. Compil perso :

                                1791 : interdiction des corporations et des syndicats,

                                1803 : création du "livret ouvrier" (carnet obligatoire pour travailler, rédigé et commenté par chaque employeur sur les thèmes "honnêteté" et "moralité")

                                1804 : "contrat de louage" : la parole de l’employeur prévaut sur celle de l’employé pour tout différent ou terme contractuel (par exemple, l’ouvrier ne peut pas quitter son travail si l’employeur n’est pas d’accord)

                                1831 et 1834 : révolte des ouvriers à Lyon ("canuts"), répression militaire, nombreux morts

                                1841 : interdiction de travailler avant l’âge de 8 ans. De 8 à 12 ans, pas plus de huit heures par jour. De 12 à 16 ans pas plus de 12 heures par jour. Interdiction de travailler la nuit avant l’âge de 13 ans.

                                mars 1848 : temps de travail limité à 11 heures par jour, mais en pratique on restera à 12 ; création des "ateliers nationaux" pour les chômeurs

                                juin 1848 : incorporation dans l’armée des ouvriers des ateliers nationaux ; refus ; répression ; quelques milliers de morts

                                1864 : autorisation des syndicats (Entre 1825 et 1864 près de 10 000 ouvriers auront été emprisonnés pour fait de grève.)

                                1871 : commune de Paris ; environ 30 000 morts

                                1874 : interdiction de travailler avant 12 ans, plus de 12 heures pour les enfants, la nuit avant 16 ans (21 pour les filles)

                                1880 : suppression du jour de repos hebdomadaire ; début de la "grande dépression" économique (dûe en partie à la suppression des droits de douane)

                                1884 : grèves tolérées

                                1886 (US) : massacre à Chicago d’ouvriers en grève pour une journée de 8h (10 à 12h à l’époque, sur 6 ou 7 jours)

                                1887 : interdiction des syndicats de fonctionnaires

                                1890 : suppression du "livret ouvrier" et du "contrat de louage"

                                1891 : massacre d’ouvriers manifestant dans le Nord (10 morts)

                                1906 : (re) création du jour de repos hebdomadaire

                                1908 : massacre d’ouvriers manifestant en Ile-de-France, Clémenceau fait emprisonner les dirigeants syndicaux

                                1910 : retraite à 65 ans (espérance de vie à la naissance 49 ans à l’époque)

                                1920 : grève d’employés des compagnies de chemin de fer (privées à l’époque) : 20 000 ouvriers seront renvoyés

                                1929 : crise économique (dûe en partie à une demande insuffisante, elle-même dûe à des salaires en baisse)

                                1935 : création du droit de manifester

                                1938 : répression d’une grève, emprisonnements et licenciements par milliers

                                Gouvernement Pétain (1940-1944) : interdiction des grèves et corporations obligatoires

                                1946 : création du droit de grève


                              • SbII 22 février 2008 16:35

                                Excellent parallele.

                                En esperant que la fin de Napoleon IV verra refleurir les cerisiers, et ne nous resservira pas le couple Foutriquet/Mc Mahon...

                                Le 18 mars est proche citoyens !


                                • adryan barlet 22 février 2008 17:15

                                   

                                  La gauche religieuse se fait plaisir à bon compte : apologie de Victor Hugo, de Léon Blum, mépris par ignorance de Napoléon III, tout ça ne mène nulle part. Sarko est psychologiquement fragile, il a donné le change pendant 6 mois, maintenant il s’écroule et ce pays court de grand risques. Même la droite s’en rend compte et découvre avec horreur un futur général Boulanger...élu dans un fauteuil trop grand pour lui. Si les psy pouvaient sans risque professionnel donner un diagnostic sur sa proposition morbide d’adoption d’un petit juif mort, les journaux n’oseraient le publier. Alors on se cantonne aux "dérives monarchiques" et autres vieilles lunes du "coup d’état permanent".

                                  Croisons les doigts, le pire est à venir :


                                  • Mango Mango 24 février 2008 18:47

                                    Détrompez vous...

                                    Tout ça nous mène très loin au contraire, comme à passer le week-end à relire "Les châtiments" à haute voix en se relayant -je n’ai qu’un exemplaire- avec mon homme, mes enfants, et la demi douzaine d’ados et de jeunes adultes qui squattent à la maison.

                                    Et ça s’extasie sur l’actualité du popos, et ça s’indigne de l’antisémitisme sous jacent qui a mené à ce que l’on sait, et ça s’émeut, ça critique, ça admire, ça va chercher sur le net qui était Sylla, Troplong, Cambacéres, Mandrin... Géronte, ça leur dit quelque chose et ils demandent s’ils peuvent emprunter mon "Molière- oeuvres complètes" pour se rafraîchir la mémoire. Les références bibliques intéressent, les couplets de louanges font bâiller.

                                    Nulle apologie, là dedans : mais des références, un socle, une sécurité, un vécu commun, des valeurs communes et quasi-universelles qui construisent bien plus sûrement l’ "identité nationale " qu’un caprice qui nous oblige à se lever aux premiers accords de la Marseillaise.

                                    La Marseillaise, dans tous les pays que je connais, est un chant révolutionnaire que l’on entonne dans les manifs. Ses paroles ont beau être très discutables, elle reste symbolique de soulèvement du peuple, de rébellion, d’insoumission. Qu’on veuille aujourd’hui, au nom d’un soi-disant "respect" , nous soumettre à l’écouter debout et immobiles me révulse.

                                    Il n’y a qu’à écouter les paroles : "Marchons, marchons...". ça supose, certes, de se lever, mais certainement pas de rester là comme des ravis de la crèche, à contempler les trois couleurs comme d’autres le firent face à l’étoile du berger !

                                    Eduquez, cultivez le jeunes : vous ne le regretterez pas, et ça nous mènera loin.

                                     


                                  • Ran 22 février 2008 17:16

                                    Excellent. J’ai marché comme un seul homme.


                                    • philou 22 février 2008 18:03

                                      Bien tourné mais le parallèle entre le petit Sarko et Napoléon le petit a été établi par Alain Badiou dans un ouvrage récent.


                                      • christian 22 février 2008 20:12

                                        Excellentissime !!!!


                                        • herve33 22 février 2008 21:10

                                          Bravo pour cet article , on hésitait à faire un parallèle avec Sarko et l’empereur Napoleon III , grace à Victor Hugo , on croirait que notre Prsésident est la réincarnation de l’empereur sauf qu’il a sans doute beaucoup moins de talents .


                                          • nostromo 22 février 2008 21:59

                                            Article excellent qui me change des "non-débats TPS vs TSS" habituels sur AV.

                                            Merci


                                            • Iroquois Iroquois 23 février 2008 00:04

                                              Il faudrait faire la part des choses entre l’homme et les institutions.
                                              Ensuite curieusement un ancien président de la république avait le contrôle absolu des médias, mettait des gens sur écoute, entretenait aux frais de la république sa famille illégitime, avait créé sa garde rapprochée, etc... mais lui ne fait rien de tout cela et on en vient à parler de lui comme d’un dictateur.
                                              C’est vraiment galvauder l’Histoire, le sens des mots, la raison, bref l’intelligence


                                              • Becran 23 février 2008 08:32

                                                Oui, et les communistes mangaient les enfants !

                                                Franchement, c’est quoi ces arguments ? C’est pas parceque Mitterand a fait des conneries qu’on devrait passer sur celles postèrieures de quiquonque du camp opposé.

                                                Et puis entre 2 maux, je préfère avec mes impôts entretenir la famille d’un dirigeant que de le voir fricoter avec les capitaines d’industrie ! Au final ça coutera surement plus cher, en marchés publics !! 


                                              • tvargentine.com lerma 23 février 2008 00:12

                                                Décidement,les arguments à donner face au Président Nicolas Sarkozy,dont je suis dans l’obligation de rappeler qu’il a été élu democratiquement sur un projet de société par les citoyens français,et bien ces argumentations de la gauche extrèmiste vire au fascisme rouge

                                                De savoir que des extrèmistes n’acceptent pas le choix du peuple aux élections,m’améne à etre vigilant et à soutenir encore plus la République et son Président

                                                Oui,il existe un danger de fascisme rampant d’une partie de la population qui ne semble plus se reconnaitre dans une gauche de contestation réaliste et prete à gouverner avec un projet de société réaliste

                                                Le discours simpliste ouvre la porte à la démagogie d’une Ségolène Royal et d’un représentant du Marketing paillettes créateur des "avancées sociales" comme "PARIS PLAGE" et "VELIB"

                                                houaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

                                                 


                                                • alcyon 23 février 2008 11:16

                                                   Le probléme c’est que des millions d’électeurs se sentent trahis une fois de plus une fois de trop....

                                                  par un dangereux démago !


                                                • fourreau 23 février 2008 01:04

                                                  Preuve qu’on peut s’instruire avec beaucoup d’humour et de hauteur. Belle fraîcheur d’esprit. Mais n’oublions pas qu’un NS ça ne tombe pas du ciel ! Il y a eu beaucoup de signes avant-courreur... La France est un peu pieds et poings liés depuis le vote d’une immunité présidentielle totale sous Chirac : aucun "Immpeachment" possible !


                                                  • grangeoisi grangeoisi 23 février 2008 10:08

                                                    Hé oui ! Il faudra s’en contenter donc aux urnes pour les municipales... voyons ce que les français versatiles ont vraiment dans le ventre, et pas question de nous la faire genre : voyez ce sont des municipales , ça n’exprime qu’une confiance locale..etc...etc.

                                                     

                                                    Si les français malades du prurit du changement ,comme le disait Metternich, ont quelques suites dans les idées qu’ils l’expriment.Mais j’ai quelque inquiétude vu le nombre que nous étions à manifester à Versailles.

                                                     

                                                    Le coup de V. Hugo a déjà été fait.Redite.


                                                    • armand armand 23 février 2008 11:02

                                                      Ces comparaisons lassantes à Napoléon III ne tiennent pas compte d’un facteur essentiel : brutal à ses débuts, machiavélique parfois, NapoIII était un vrai visionnaire, esthète, écrivain, partagé entre un activisme révolutionnaire dans sa jeunesse (il avait été carbonaro et se disait toujours socialiste) et le pouvoir impérial.

                                                      A part sa prise de pouvoir de l’UMP et de la présidence, je ne vois pas d’autres qualités exceptionnelles chez Sarko.

                                                      De plus, nul ego surdimensionné, Napo III pardonnait volontiers les insultes et aurait bien voulu grâcier tous les conjurés de 1858 qui avaient quand même balancé des bombes sur lui, son épouse (et accessoirement la foule...). Même le Grand Charles était autrement plus vindicatif. Loin d’être oùniprésent, dans la deuxièpe partie de son règne il affirmait vouloir s’occuper uniquement de la sécurté extérieure, laissant la politique aux parlementaires.

                                                      Quelques projets que NapoIII nourrissait : un royaume arabe en Algérie, des Nations Unies avant la lettre. Même l’expédition mexicaine n’était pas farfelue mais visait à profiter de la division des U.S.A. durant la Guerre civile. On imagine ce que leur mise en oeuvre nous aurait évité par la suite. Si l’homme malade qu’il était en 1870 avait su empêcher la France d’être entraînée dans la catastrophe nul doute qu’on en garderait un souvenir éclatant.

                                                       

                                                      Non, vraiment pas de ressemblance, hormis la prise de pouvoir de 1852 qui pourrait suggérer la stratégie de ’rupture’ de Sarko. Seulement en 1852 la pauvre 2nde République était déjà déconsidérée, trempée du sang de ses ouvriers massacrés par Cavaignac, et le ’Prince Président’ disposait d’une grande popularité.


                                                      • Mango Mango 24 février 2008 19:27

                                                        Je suis d’accord avec vous sur bien des points, quoique ma famille républicaine et "traître à son clan" , en tant qu’aristocrates mésalliés, se soit retrouvée, il n’y a finalement pas si longtemps- qu’est -ce que 150 ans dans l’histoire de l’humanité ?- éparpillée entre Algérie, Cayenne et Antilles françaises, pour avoir défendu la République, raillé les Jésuites, dénoncé les "bourgeois", refusé le déshonneur et la compromission.

                                                        150 ans, ce n’est pas si vieux. Les mémoires sont vives chez ceux qui ont subi les bannissements, les massacres.

                                                        Et mon arrière -grand -mère a vécu assez longtemps pour me transmettre ce que lui racontait sa mère.

                                                        Et "esthète, écrivain ; visionnaire..." sonne creux face à la mort d’un seul innocent qui n’en demandait pas tant et ne demandait qu’à vivre.

                                                        Alors, c’est grâce à Napoléon III et à l’exécution de mon arrière-arrière grand-oncle, à la déportation de ma famille, que la France en serait là où elle en est ? - et je ne parle bien sûr, pas que de moi. Français d’aujourd’hui, de sang, de sol ou d’adoption, fouillez dans votre histoire : vous en ressortirez tout ravigoré !

                                                        Ben, je veux bien... Et alors, vous voyez bien où elle en est , la France. Sincèrement, qui peut dire aujourd’hui que ç’aurait été pire si l’on avait coupé la chique à Napoléon III ?

                                                        C’est pas pour dire, mais bon... Les déportés de l’époque nous seraient bougrement utiles aujourd’hui.

                                                        J’en profite pour appeler la population et les enfants des écoles à adopter la mémoire d’un petit républicain déporté en ces temps obscurs par un "visionnaire esthète".

                                                        Bises à tous


                                                      • eric 25 février 2008 08:36

                                                        Mdr !

                                                        Transparent dès les premières lignes.

                                                        Et l’essentiel des commentateurs ne l’ont évidemment pas deviné. A croire qu’il n’y a qu’à droite que l’on lit encore.

                                                        Rien d’étonnant, les mêmes causes produisant sensiblement les mêmes effets.

                                                        Après une longue stagnation, Napoléon III remet la France sur le chemin de la modernité. Une période fantastique de progrès dont les effets nous environnent encore (forêt en Landes, et ailleurs, travaux pharaoniques en haute montagne pour éviter avalanches et éboulement de terrain, Paris Haussmannien etc, etc etc..

                                                        On ne sait pas encore si Sarko, ce Président au sourire si doux arrivera aux mêmes résultats, mais on sait déjà que la gauche spectatrice n’a pas beaucoup progressé dans ses effets de manches.

                                                        C’est quand même extrêmement attristant de voir que son discours n’a en gros pas changé d’un iota depuis Victor Hugo. Mêmes types d’arguments, que l’on pourrait résumer par « il est bête et méchant puisqu’il ne pense pas comme nous ».

                                                        Gauche, Gauche, Gauche, morne discour….

                                                        Un vrai changement à gauche ? Du temps de VH cela volait un peu plus haut dans la forme.

                                                        VH déclamait, ils piaillent.

                                                        Qu’importe !

                                                        Tout fuit

                                                        Tout passe

                                                        L’espace

                                                        Efface

                                                        Le bruit


                                                        • eric 25 février 2008 09:20

                                                          AH oui, les quelques citations sont d’un académicien parisien qui passait plus de temps à se faire ses bonnes qu’à faire de la vraie politique


                                                        • roOl roOl 26 février 2008 16:00

                                                          " A croire qu’il n’y a qu’à droite que l’on lit encore."

                                                          Comment se fait t’il que bien souvent, le commentateur se voulant de droite pete plus haut que son cul ?

                                                          Je ne me revendique pas de gauche, ni meme de droite, plutot appartite, en l’attente de bonne idée, quelle soit droitiere ou gauche... mais c’est un constat que l’on peu faire en lisant AV.

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