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Accueil du site > Culture & Loisirs > Parodie > Ne pas se moucher du pied

Ne pas se moucher du pied

Nez en moins…

Un influenceur notoire, ami intime du Président, avait pris l'habitude d'intervenir au pied levé pour dicter la conduite à tenir en matière électorale. Non content de mener grand train, ce personnage jouissait d'une telle aura, que la moindre de ses déclarations semblait déclencher un tremblement de terre dans le Landerneau local.

Prenant au pied de la lettre un pouvoir tout autant illusoire qu'infondé, le susdit personnage se prit les pieds dans le tapis afin de voler au secours de son puissant camarade. La situation étant si complexe que l'opinion d'un jouvenceau en short méritait désormais de faire la Une tout en provoquant une tempête dans un verre d'eau.

Sans qu'il se sente pieds et poings liés par une sélection sportive, habituellement dénuée de toute considération éthique, le jeune homme entendit mettre les pieds dans le plat et le nez dans les affaires de l'état, au grand dam de ses détracteurs et néanmoins supporters. Ce qu'il n'avait pas osé lorsque son équipe allait fouler des stades construits dans le pays de son ancien employeur, il se sentait soudainement investi d’une mission sacrée pour couper l'herbe sous le pied à une formation politique qui ne se levait jamais du pied gauche.

Véritable pied de nez aux pratiques habituelles de neutralité, il n'envisageait pas de devoir subir un retour de bâton qui se remarqua comme le nez au milieu de la figure. Sans pourtant se sentir morveux, le jeune premier se sentit soudainement se moucher du nez plutôt rouge que bleu en dépit de son attachement indéfectible pour les couleurs de la nation.

D'autres cependant dans son équipe étaient de mèche avec lui alors que le sélectionneur mettait son mouchoir sur les principes de neutralité d'une sélection nationale. Loin de crier au loup avec ceux qui se sentaient ainsi montrés du doigt par ce jeune homme, je m'interroge sur la suite de l'histoire, qui fut saignante à souhait.

Les aléas de l'existence constituent ainsi de formidables occasions de s'interroger sur la tournure des événements. Celui qui entendait donner un coup d'épaule à son cher adorateur en reçut un précisément sur ce tarin qu'il entendait mettre là dans des affaires qui n'étaient pas de son ressort. Le coup fut fatal et ce rouge qui lui déplaisait tant coula abondamment de son appendice.

La face du pays en fut soudainement bouleversée. L'espoir changeait de camp tandis que la déviation prise indiquait une bifurcation qui avait le plus mauvais effet. Fort pourtant d'une souplesse de l'échine remarquable, le malheureux ne pouvait ni se moucher du pied ni même le faire avec son coude. Il lui fallait passer la main le temps d'une consolidation qui prendrait un peu de temps.

Condamné à l'isoloir le temps de cette pénitence, il avait tout lieu de rependre des forces pour se retrouver à pied d'œuvre au moment des rencontres décisives qui, ironie de l'histoire, se tiendront après l'échéance électorale pour laquelle il n'avait pas agi en valet de pied de son mentor.

Sans penser à mal, souhaitons-lui qu'il soit remis sur pied assez tôt pour reprendre pied avec la réalité. Lui qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, a désormais plus de temps pour remettre le pied au plancher orbital afin de continuer d'être la coqueluche de la nation. Le sport et la politique font rarement bon ménage surtout pour qui joue à l'aile. C'est là que le nez peut prendre de vilains coups quand le défenseur s'y prend comme un pied.

À l'extrême, comme le dit si bien notre vedette, avoir bon pied bon œil n'exclut pas de sentir le vent venir avec un bon nez. Ne sachant plus sur quel pied tancer cette icône nationale, je n'ai d'autre chute possible que de lui dire : « Moi, monsieur, si j'avais un tel nez, il faudrait sur le champ que je me l'amputasse ». Mais la coupe est pleine et je laisse le donneur de leçon à son triste et pitoyable sort. Ne pensez pas que je ne puis le sentir, je me contente de ne pouvoir le souffrir, sans pour autant l'avoir dans le nez !


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2 réactions à cet article    


  • mosel 20 juin 18:19

    Cela me fait penser à la grenouille d’un fabuliste,en l’occurrence lui se serait plutôt le melon.

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