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Accueil du site > Culture & Loisirs > L’été léger > Brèves de Possonnière

Brèves de Possonnière

La Loire en dessous d'Angers

 

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Mariniers d'en bas.

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Il est un petit village en dessous d'Angers fièrement adossé face à une Loire, plus large, plus profonde et plus navigante que navigante. Un tribu d'irréductibles ligériens célèbre l'amitié, la rivière, la marine et la musique. Depuis bientôt vingt ans, ils ont fait de l'endroit un bastion de la navigation et de la convivialité. Rien n'est trop beau pour accueillir ceux qui viennent à leur rencontre. Ils ouvrent leurs bras et mettent toute leur énergie à leur faire la fête. Ils ont pour le reste de l'été une guinguette qui prolonge ce plaisir simple de se retrouver au bord de l'eau. Passez donc les voir de ma part !

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Célestin, le maire est un personnage particulièrement attachant. Dévoué à son village (grâce sans doute à la bienveillante mansuétude de sa charmante épouse) , il est un ardent défenseur d'une certaine idée de la culture : une occasion de se découvrir et de s'enrichir sans oublier qui on est et d'où on vient ( une approche bien éloignée des principes pompeux des gens de la ville). Il a ouvert une école de musique contre vents et navrés locaux et bon nombre de ses collègues du coin. Il propose tout au long de l'année, à ses chers administrés, des spectacles qui ferait pâlir bien des villes moyennes. Qu'il soit, ici, remercié, pour tout ce qu'il fait et plus encore sur sa manière de recevoir si bien sans oublier, ça va de soi, sa Hélène, maîtresse de maison plus que conciliante avec de drôles d'intrus.

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Alain, Alex et le grand père sont les princes de l'eau. Ils sont à l'initiative des festivités, bien suivis, il faut le reconnaître par une armée de quatre vingts bénévoles qui durant trois jours n'ont eu de cesse de laver des verres et des assiettes, servir des fouets et des crêpes, griller des saucisses et des merguez et toujours répondre avec le sourire aux désirs des très nombreux spectateurs, mariniers et acteurs de ces journées. Sur l'eau, ils furent encore, des guides précieux en leur rivière et nous régalèrent des produits de leur pêche.

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Et puis il y a la Loire, belle et majestueuse, large et multiple avec ses bras et ses îles bien plus grandes que chez nous, ses bifurcations et son chenal balisé. Une autre rivière que la nôtre, plus large, plus profonde,qui se donne plus facilement aussi. En ces jours de montée des eaux, elle faisait la belle, avait submergé les épis et les berges et se laissait pourtant chevaucher par nos bateaux sans nous faire de difficultés. Elle nous offrit même le luxe du bain de soleil, lui qui, les jours précédents, nous avait boudés.

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De partout tout du long de son cours, sont venus des mariniers voyageurs : aventuriers du passé, inventeurs de nouveaux horizons, gouailleurs et braillards en diable. Plus nombreux, bien sûr, étaient les gars d'à côté avec des bateaux gros comme nous n'en ferons jamais sur notre Loire d'en haut, plus étroite et contrariée de ponts chagrins, de barrages inhospitaliers et de chausse-trappes anciennes. Ils étaient de Chouzé de Langeais ou de Bréhémont, du Cher ou bien du bec d'Allier, des Gergoliens et Chinonais et bien d'autres encore que je ne peux citer tous ici.

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Deux jours durant, les spectateurs, les curieux, les badauds purent profiter des spectacles sur la scène, des métiers d'autrefois liés à la batellerie, des gourmandises locales et des tours en bateau. C'était simple et familial, sans service d'ordre ni barrières de sécurité. Pas d'embrouille et pourtant un monde fou. Preuve s'il en est qu'on peut encore espérer de nos amis les hommes qui vont à terre.

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Je doute que vous trouviez ce récit extraordinaire. Il est pourtant celui d'un moment rare qu'on ne veut pas voir se terminer. C'est à regret qu'il faut quitter la rivière, les compagnons de l'onde et les nouveaux amis de rencontre. On s'en retourne, des images pleins les yeux, de la musique plein la tête et des souvenirs qui ressortiront de nos gibecières à mémoire à la première occasion. Ils seront alors l'occasion de boire à la santé des gars de la Possonnière ...

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Un grand ruban d'eau est notre trait d'union. Nous avons tous la volonté de faire découvrir ce trésor qui coule à nos pieds. Beaucoup de gens de nos pays de Loire se sont détournés de la rivière. On l'a souillée, on l'a chargée de tous les défauts et de bien des dangers réels ou imaginaires, on a effacé son glorieux passé, elle fut réduite à peau de chagrin et triste égout. Aujourd'hui se lèvent des défenseurs de sa mémoire, des militants de sa diversité, des adorateurs de ses nuances multiples, des amoureux de sa faune et de sa flore. Rejoignez cette bande de gentils fous furieux. Ouvrez les yeux et venez avec nous à la prochaine fête marinière.

 

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Ligériennement leur.

 

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10 réactions à cet article    


  • Phi ka Sō Nathael Dunevy 10 mai 2013 18:50

    C’est Nabum

    « Il est des petits moments, simples comme bonjour,

    Que l’on voudrait voir, vivre tous les jours.


    Il est de ces instants bien présents, sur notre parcours,

    Qu’on l’on voudrait boire, comme un élixir d’amour. »


    • C'est Nabum C’est Nabum 10 mai 2013 19:07

      Nathael Dunevy


      Ami poète, je me suis lancé dans la chanson ...

      De Loire naturellement

      Hier soir, deux furent chantées en public et j’ai Bonimnenté ensuite.

      À SUIVRE !

    • Phi ka Sō Nathael Dunevy 10 mai 2013 20:24

      C’est Nabum

      « L’inspiration, comme une respiration,

      l’éviction sans condition, d’une apparition.


      Permettez-moi, cher bonimenteur, un ton rêveur,

      Un ton rimeur, un ton liqueur, à ton bonheur. »


    • Phi ka Sō Nathael Dunevy 10 mai 2013 20:27

      Sorti des brumes, un poème pour Nabum…

       


      « Si la plume, les vers, sont un accessoire,

      Pour déplumer les maux et le désespoir,

      Il m’en est un autre, bien plus notoire,

      Ma tendre compagne, ma guitare.

       

      Or, au vue de notre rencontre, non-illusoire,

      Fortuite, gratuite, sans fuite et sans hasard,

      Je grave alors, et à l’or un vœu ce soir :

      « Qu’elle ne soit sans suite, et ensuite une gare ».

       

      Car d’un train, bien entrain mais pas hagard,

      Les mots, scient les barreaux, sur les quais de l’art.

      Gloire un beau jour, ensemble nous ferons la foire,

      Avant que la vie, notre manie d’amie, ne nous égare.

       

      A l’envers des conventions, il est de vraies histoires,

      A l’endroit des équations, où l’inconnue est au comptoir.

      Autour d’un verre, des vers, au bord d’un fleuve pas d’une mare,

      Je conte venir vous voir, dans ce beau pays de Loire. »


      • C'est Nabum C’est Nabum 10 mai 2013 20:38

        Nathael Dunevy


        Que dire de mieux ?

      • C'est Nabum C’est Nabum 10 mai 2013 20:40



        Ceci 


        La Fille Ligère



        C’est une fille sauvage

        Qui vous conduit dans son lit

        C’est une femme rivage

        Qui s’écoule à l’infini


        A sa naissance on lui fit

        Un berceau de gerbes de joncs

        Elle aurait grandi au Puy

        Avant de rejoindre des garçons


        C’est une fille sauvage

        Qui vous conduit dans son lit

        C’est une femme rivage

        Qui s’écoule à l’infini


        Ils étaient tous de bons marins

        Cœurs gros et mœurs légères

        Ils suivirent son chemin

        Qui mène à sa tribu Liger


        C’est une fille sauvage

        Qui vous conduit dans son lit

        C’est une femme rivage

        Qui s’écoule à l’infini


        En été elle se prélasse

        Alanguie, elle prend son temps

        C’est sans fin qu’elle rêvasse

        S’endormant le long de ses bancs


        C’est une fille sauvage

        Qui vous conduit dans son lit

        C’est une femme rivage

        Qui s’écoule à l’infini


        Et en automne, elle forcit

        Elle redevient fréquentable

        Mais si elle reste dans son lit

        C’est pour se faire plus aimable



        C’est une fille sauvage

        Qui vous conduit dans son lit

        C’est une femme rivage

        Qui s’écoule à l’infini



        En hiver elle s’emporte

        En roulant ses fortes colères

        Tout en se faisant plus accorte

        À tous les marins en galère



        C’est une fille sauvage

        Qui vous conduit dans son lit

        C’est une femme rivage

        Qui s’écoule à l’infini



        C’est au printemps elle se lâche

        Débordant de toutes parts

        C’est alors qu’elle se fâche

        Et nous refuse le départ



        C’est une fille sauvage

        Qui vous conduit dans son lit

        C’est une femme rivage

        Qui s’écoule à l’infini



        Elle n’est jamais aussi belle

        Qu’en notre soleil levant

        Lorsque la brume l’éveille

        À ses petits matins naissants.



        C’est une Loire volage

        Qui roucoule dans son lit

        C’est un fleuve visage

        Qui coule sans soucis.



        Ligèrement vôtre





      • cedricx cedricx 11 mai 2013 11:41

        Mon dieu, comme ça fait envie !

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