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Explication d’un texte de Fernand Braudel sur les modalités du temps historique

Fernand Braudel, Les modalités du temps historique

Fernand Braudel, Les modalités du temps historique

Fernand Braudel, Les modalités du temps historique - Le blog de Robin Guilloux

Dans un débat présenté par Denis Richet en 1971 sur l'école historique française, Fernand Braudel, Raymond Aron, Claude Lévi-Strauss et Emmanuel Leroy-Ladurie se font face-à-face. Ils aborde...

http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2022/10/fernand-braudel-les-modalites-du-temps-historique.html

Pour lire le texte et les question : cliquer sur le lien.

Selon Fernand Braudel, l'historiographie est un "travail" qui "décompose le temps révolu" et dans lequel intervient la "subjectivité" de l'historien. Le travail auquel nous sommes le plus habitués en tant que lecteurs de livres d'histoire est le "temps bref", le temps court. L'historien se proposera d'étudier par exemple "le règne de Louis XIV" qui a duré, comme chacun sait 72 ans. On pourrait considérer qu'il s'agit d'un temps relativement long, mais au regard d'une étude qui porterait sur "la Renaissance" par exemple, il s'agit d'un temps court.

"Un événement peut s'annexer un temps très supérieur à sa propre durée" : prenons par exemple le règne de Philippe II d'Espagne. Cet événement est un fait. Il relève du temps court, mais ne saurait être un objet d'étude à lui tout seul.

Le règne de Philippe II d'Espagne s'inscrit dans une histoire bien plus longue et "s'annexe un temps très supérieur à sa propre durée", celle de la Méditerranée et de ses habitants. 

On peut dire, pour employer une métaphore cinématographique que l'historien "fait le point" sur un détail, sur un fait (plan rapproché ou gros plan) et élargit ensuite de plus en plus sa prise de vue (plan moyen puis plan d'ensemble).

Georges Duby dans Le dimanche de Bouvines (1973), survenue le 27 juillet 1214, ne se contente pas d'évoquer la bataille de Bouvines et la victoire de Philippe Le Bel, il "s'annexe un temps très supérieur à sa propre durée" en étudiant l'enchaînement des causes et des effets de l'événement et surtout en montrant les implications culturelles de la bataille de Bouvines et en retraçant le souvenir de cette bataille tel qu'il s'est propagé à travers les siècles, c'est-à-dire sa dimension anthropologique et non simplement factuelle.

C'est pourquoi selon l'historien Benedetto Croce que cite Fernand Braudel, dans tout événement, l'histoire entière, l'homme entier s'incorporent et puis se découvrent à volonté".

Le temps court, selon Braudel est le temps par excellence du chroniqueur, du journaliste. "Chacun comprendra qu'il y ait, ainsi un temps court de toutes les formes de vie économique, social, littéraire, institutionnel, religieux, géographique même" : Il y a un temps court de toutes les formes de la vie économique, par exemple l'augmentation du prix des denrées alimentaires à tel moment ou l'inflation au mois d'octobre 2022 en France, social, par exemple les effets de cette augmentation sur les "classes populaires", importantes et susceptibles d'engendrer des mouvements sociaux ou sur les "classes aisées" (plus ou moins négligeables, en fonction de l'importance des revenus), littéraire, par exemple la rentrée littéraire en France au mois d'octobre 2022 et l'attribution du Prix Nobel de littérature à l'écrivaine Annie Ernaux, institutionnel, par exemple le discours de tel ou tel ministre sur la "sobriété choisie" à l'approche d'un hiver qui s'annonce difficile en raison de l'augmentation du prix du gaz et de l'électricité, religieux, par exemple la dernière encyclique du pape François.

Le temps du chroniqueur et du journaliste est un temps extrêmement court. Il est encore plus "précipité", "dramatique", "de souffle court" que celui de l'historien.

Fernand Braudel évoque la "rupture récente avec les formes traditionnelles de l'histoire du XIXème siècle", en l'occurrence avec l'Ecole des Annales dont il fut, avec Marc Bloch, Pierre Goubert, Ernest Labrousse, André Burguière, Emmanuel Leroy Ladurie, Jacques Le Goff, Marc Ferro, Jacques Revel, un éminent représentant, peut-être le plus éminent.

L'Ecole des Annales n'a pas totalement rompu avec le temps court, mais avec une certaine façon d'étudier l'histoire ; l'histoire n'est plus seulement l'évocation des règnes, des Traités de paix ou des déclarations de guerre. Les historiens s'intéressent désormais à la dimension économique et sociale de l'histoire qui entraine "un bouleversement et un indéniable renouveau".

Braudel parle de "l'entrée en scène d'une histoire quantitative", c'est-à-dire chiffrée, qui va par exemple s'intéresser au salaire des ouvriers sous le second Empire, à leur condition économique, à leurs conditions de logement, etc.

Cette histoire quantitative qui ne remplace pas l'histoire "qualitative", mais la complète utilement en ne s'intéressant plus exclusivement aux "grands" hommes d'autrefois, mais aussi aux "petits", aux "sans grade", à tous ceux que l'historiographie traditionnelle avait tendance à négliger.

Ce changement dans les méthodes et les centres d'intérêt a entraîné "une altération du temps historique traditionnel". Pour l'historien politique d'hier, la mesure du temps était "l'année" et même "la journée" (pensons à la bataille de Bouvine), mais les faits nouveaux auxquels s'intéresse désormais l'historien : courbe des prix, mouvement des salaires, variations du taux d'intérêt, étude de la production, analyse de la circulation de la monnaie et des marchandises réclament des mesures bien plus larges que la journée.

Une courbe des prix, par exemple n'a d'intérêt significatif que si on étudie en termes de variation sur un quart de siècle ou un demi siècle, par exemple entre 1791 et 1817 (montée des prix) et 1817 à 1852 (recul des prix), tandis que l'historien politique s'intéressera à la succession des régimes, depuis la Révolution jusqu'au début du Second Empire.

Un mode nouveau de récit apparaît, peut-être moins passionnant, mais plus exact, le récitatif de la conjoncture, du cycle, voire de l'intercycle initié par l'économiste russe Nicolaï Kondratieff. 

Fernand Braudel évoque l'intérêt de certains économistes pour la "tendance séculaire".

Ces analyses se présentent, selon lui, à l'état d'ébauches et d'hypothèses et portent sur le passé relativement présent : les facteurs financiers et économiques qui ont abouti à la crise de 1929) ou sur le passé relativement relativement plus lointain : les facteurs financiers et économiques (et pas seulement militaires) qui ont entraîné la fin du second Empire). 

Les études portant sur les "tendances séculaire" offrent une introduction utile à l'histoire de longue durée dont elles constituent une première clé.

A l'étude des cycles et des intercycles initiée par Kondratieff, à celle de la "tendance séculaire", s'ajoute, selon Braudel, la notion de "structure" qui, selon lui, domine les problèmes de longue durée. Braudel et les "observateurs du social" entendent par structures "des cadres une organisation, une cohérence, des rapports assez fixes entre réalités et masses sociales", c'est-à-dire des cadres immuables ou quasi immuables qui déterminent la vie des masses sociales".

Ces structures sont des soutiens et des obstacles : des soutiens car elles deviennent des éléments stables d'une infinité de générations ; des obstacles car elles se marquent comme des limites dont l'homme ne peut guère s'affranchir.

Braudel donne comme exemple les contraintes économiques comme la productivité qui dépend des techniques et des moyens de production.

Les hommes ne peuvent s'affranchir des contraintes de la productivité lorsque les innovations technologiques n'existent pas encore. On peut penser aux "colliers de gorge" des chevaux de labour étudié par Lefebvre des Noëttes. Il ne peut pas non plus s'affranchir des cadres spirituels et religieux de la société dans laquelle il vit quand l'existence de Dieu et la vérité de la religion chrétienne est tenue comme un "évidence" par l'ensemble des membres de la société, comme c'était le cas au Moyen-Âge.

Chaque époque est marquée par un "horizon de savoir", une "épistémè" pour parler comme Michel Foucault dont les individus ne peuvent s'affranchir sans un changement global. Songeons par exemple au passage de l'épistémè de la Renaissance fondée sur l'analogie à celui de l'âge classique. 

Mais l'exemple le plus accessible, selon Fernand Braudel est celui de la contrainte géographique. "L'homme est prisonnier, des siècles durant, de climats, de végétations, de populations animales, de cultures, d'un équilibre lentement construit, dont il ne peut s'écarter sans risquer de remettre tout en cause".

La relation entre l'homme et la nature est certes d'ordre culturel, mais la culture est déterminée par des contraintes "d'une fixité surprenantes". Braudel donne l'exemple de la transhumance dans la vie montagnarde, des rapports entre la vie maritime et les articulations littorales, de l'implantation durable des villes, de la persistance des routes et des trafics. Tous ces exemples montrent la "fixité surprenante du cadre géographique des civilisation". 

Le cadre géographique des civilisations est d'une fixité plus surprenante que les événements de l'histoire courte, les cycles et les intercycles de l'histoire économique, les structures économiques et sociales et même que les cadres spirituels.

A chacune de ces formes de durée, brève ou longue, correspond un type particulier de causalité : culturelle, économique, sociale, politique ou géographique.

Cette importance déterminante du cadre géographique amène Fernand Braudel à diviser les temporalités : en premier lieu une histoire "longue à s'écouler", "quasi immobile", celle des grands ensembles géographiques, des climats, des courants marins.

Au-dessus de celle-ci, l'histoire moyenne des conjonctures sociales et économiques ; celle des fluctuations plus rapides, des marchés, des courbes de prix, des inflations et récessions, des mouvements humains.

Enfin, au dernier étage l'histoire des événements politiques, des batailles et des traités.

 


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19 réactions à cet article    


  • velosolex velosolex 21 octobre 2022 18:25

    Merci pour l’article. J’avais découvert Braudel dans les années 80, juste avant sa mort, alors qu’il écrivait « l’identité de la France », qu’il ne put finir. Mais les trois premiers tomes m’enchantèrent. Ils font partie des rares bouquins que j’ai gardés de cette époque. J’étais jeune, et sans doute que ce livre me marqua plus qu’à un autre âge. J’aimais alors Jean Giono, la géographie et l’histoire, et même l’art et la musique que je découvrais. Braudel mettait tout cela en musique. Il me donna la passion des autres historiens, tous ces serruriers qui ouvrent les portes de la compréhension.

    A ses analyses très fines, il alliait un beau style, et un talent de conteur, quand il évoquait l’infinie variété des identités provinciales en évolution, dans une France dont il disait que le chemin de fer avait fait davantage que la révolution française, quand au sentiment d’être Français. Si je le relis maintenant je pense que je retrouverais avec charme ce regard avec émotion, et celui même que j’étais alors, comme une photo qu’on retrouve, mais sans doute que cela paraitra surrané, nous en disant autant sur le paysage d’alors, que sur l’identité de la France en elle même, qui a bien changé depuis cette époque. Une époque où Mitterand avait encore choisi un paysage rural avec un clocher à l’horizon, comme affiche électorale, « la france tranquille », presque éternelle....Voilà que la météo et la mondialisation bouleversent nos paradigmes, et ces deux mouvements se potentialisant vers quelque chose de mortifère, sur fond d’extinction des espèces, et de destruction des frontières, qui fut un leurre.... Le monde est non seulement clos maintenant mais il se rapetisse, s’uniformise, au fur et à mesure que la vitesse augmente, et se révèle de plus en plus difficile à appréhender, dans cette potentialisation des effets, que personne ne semble maitriser. 

    Les formidables« piliers de la création », photographiés par le teloscope Hooble m’ont fait penser aux colonnes d’Hercule de la mythologie Grecque. Nous n’avons plus guère ces grands guides. Aron, Sartre, Foucault, Braudel et consort. Tous sont morts. Sans doute y a t’il encore des penseurs, mais plus de phares. C’en est fini peut être de cette croyance un brin binaire au progrès, sur fond de grand soir. 


    • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 octobre 2022 13:44

      @velosolex

      Merci de votre commentaire.


    • Rinbeau Rinbeau 21 octobre 2022 22:53

      Le temps n’existe pas !

      L’histoire est l’écriture d’un passé à venir prolonger un présent mensonger !


      • Gaspard des Montagnes Max31 22 octobre 2022 06:06

        @ Robin Gailoux

        Très intéressant article sur Braudel.

        Juste une remarque : ce n’est pas le roi Philippe le Bel qui était à la bataille de Bouvines, mais son aïeul Philippe Auguste !


        • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 octobre 2022 13:42

          @Max31

          Excusez-moi, mon clavier a fourché. C’est effectivement Philippe-Auguste qui était à la bataille de Bouvines. 


        • Gaspard des Montagnes Max31 22 octobre 2022 15:56

          @Robin Guilloux

          Un autre point concernant la bataille de Bouvines qui a mon sens lui donne un caractère particulier est le soutien apporté par les milices de Paris et des villes du nord de la France, elles représentent le plus gros du contingent et vont se battre vaillamment auprès de leur roi.
          Cette union, peut-être nouvelle contre l’étranger allemand, flamand et anglais est souvent présenté comme la naissance du sentiment national.

           


        • velosolex velosolex 23 octobre 2022 00:31

          @Max31
          Duby a admirablement traduit toutes les composantes de la bataille de Bouvines. 
          On a beau avoir dit que l’histoire évenementielle d’hier n’était faite que pour les écoliers, il reste que comme vous le dites, certaines batailles prennent une importance identitaire extraordinaire pour un peuple. 


        • mmbbb 22 octobre 2022 11:14

          " la bataille de Bouvines et la victoire de Philippe Le Bel,

          «  il me semble que ce soit  » Philippe Auguste « dit le conquérant.

          j ai lu le ’ Roman des Rois » de Max Gallo et notamment la période concerrnant ce roi de France qui fut une roi courageux.

          Max Gallo fut agrégé de lettres et d histoire , il eut la bonne idée d ecirire et de bien écrire des Romans historiques avec la rigueur d un historien .


          • mmbbb 22 octobre 2022 11:36

            "Un événement peut s’annexer un temps très supérieur à sa propre durée" : prenons par exemple le règne de Philippe II d’Espagne.

            ... «  

            Un postulat qui s applique exactement à la guerre en Ukraine dont dans ce média vous et tant d autres, vous ne voulez point reconnaitre la chronologie des événements depuis 2014 et aussi l histoire antérieure de l Ukraine fort complexe notamment avec la volonté géopolitiques des stratèges américains dont Brezinski fut l un des derniers théoriciens0 , à vouloir être maître de la région Eurasie .

            In fine l enseignement de l histoire ne sert à rien !

             » Le cadre géographique des civilisations

            «  Ce cadre vole en éclat depuis l accélération forcenée de la mondialisation et des échanges effrénés.

             Exemple n hier dans le FIG un reportage sur PRAGUE , Une belle ville au passé historique important ( Mozart ) , une ville comme beaucoup de vilel devenue une ville ’ land touristique » ou la population migre ( loyer cher ) à la périphérie .

            Il ne reste que cette horde de touriste déambulant dans les rues .

            Il n es est de même à Paris ou les classes populaires ont disparues .

            il en est de même en Afrique ou ailleurs , ou certaines populations locales deviennent des « symboles à vister et à photographier » comme lors des différentes exposions universelles


            • mmbbb 22 octobre 2022 12:51

              «   Renaissance fondée sur l’analogie à celui de l’âge classique. »  qu est ce à dire ? 


              • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 octobre 2022 13:54

                @mmbbb

                J’ai emprunté cette analyse à Michel Foucault. L’épistémè de la Renaissance est fondée sur l’analogie, la ressemblance, l’énumération, l’indistinction entre la légende et la vérité au sens scientifique du terme l’âge classique. « Aldrovandi n’était ni meilleur ni pire observateur que Buffon, écrit Foucault, il n’était pas plus crédule que lui, ni moins attaché à la fidélité du regard ou à la rationalité des choses. Simplement son regard n’était pas lié aux choses par le même système, ni la même disposition de l’épistémè. Aldrovandi, lui, contemplait méticuleusement une nature qui était, de fond en comble, écrite. »

                http://lechatsurmonepaule.over-blog.fr/2017/11/d-aldrovandi-a-buffon-un-exemple-de-changement-dans-l-episteme.html


              • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 octobre 2022 13:56

                @Robin Guilloux

                Aldrovandi appartient à l’épistémè de la Renaissance, Buffon de l’âge classique.


              • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 octobre 2022 14:19

                @mmbbb

                « Au total, chaque époque culturelle est définissable, selon Michel Foucault, par son épistémè, c’est-à-dire par un ensemble de problématiques, d’hypothèses et de méthodes de recherche qui constituent un invariant pour cette époque.

                Par exemple, la recherche de « la similitude » préside à la pensée qui va de la Renaissance jusqu’à l’Âge Classique, tandis que c’est la recherche de « l’ordre » qui organisera l’époque moderne (Foucault semble faire remonter l’époque moderne aux Lumières, en particulier à Kant. J’ai pris l’exemple de Buffon et d’Aldrovandi car il me paraissait très parlant. Il est assez difficile de fixer des dates précises pour déterminer le passage d’une épistémè à une autre. Il y a des chevauchements, des survivances, des »superstitions« au sens propre de »super stat« ).

                Un élément déterminant semble être l’apparition (ou la disparition) d’une nouvelle discipline (une nouvelle forme de savoir ou un intérêt pour un nouveau savoir, le langage, par exemple, ou les sciences de l’homme).

                Pour Michel Foucault, il n’y a pas de « progrès » dans le processus culturel au cours de l’histoire, les changements sont produits par le passage d’une épistémè à une autre. Ces passages ne sont pas dus au perfectionnement des savoirs, mais dépendent d’événements culturels assez indéterminables, de discontinuités énigmatiques » (Les Mots et les Chosesp.229).


              • mmbbb 22 octobre 2022 15:15

                @Robin Guilloux la Renaissance est une periode pivot , elle a permis à l occident de décoller contrairement aux autres civilisations seculaires la Chine et les pays islamiques .
                Une formidable époque certes qui s inspira de l antique ( pourquoi  nier le genie des Grecs et des Romains ) mais qui sut donner une dynamique aux arts à la philosophie ( mouvement humanisme et non pas l acception d aujourd ’hui celle des bisounours ) et surtout aux sciences .

                MicheL Ange découvrit le Laocoon lorsque cette statue antique fut déterrée à Rome , Une rencontre qui détermina sa passion pour la sculpture .
                 
                Ce fut durant cette période que de la mécanique, par exemple , fut érigé en art. 

                Vous connaissez le cardan , c est un scientifique italien en 1545 qui le mis au point .

                et que dire de de Bruneslleschi qui sut concevoir une structure auto porteuse du dôme de la la cathédedrale de Florence Une réalisation innovante digne d un génie , il s inspira de la forme d un oeuf , premier concept de bio ingéniérie .
                Il y eut l intérêt pour l anatomie , dont Léonard de Vinci fut l un des pionniers de la planche anatomique Son codex fut vendu à Bill Gates .


                j ai visité l Italie , la patrie des arts et aussi de la science .  la chapelle Sixtine , une analogie ? C est une ouvre d art unique ! 

                Quant à l architecture de la Renaissance italienne , elle ne se contenta pas de recopier « l ancien » elle créa un style qui imprima l Europe . Francois premier ramena ce style en france . St Petersbourg Prague ect ect .

                La peinture de la renaissance qui marque une césure notamment avec la technique ancienne celle de la détrempe . Une nouvelle perception de l espace avec la mise au point de la perspective  inconnue jusqu alors et prémices de la conceptualisation de notre monde moderne On a su en effet coucher sur plan ce que nous devions construire .

                Foucault à tort ,  Les  idées des philosophes peuvent être critiquées et ne doivent pas être pris comme des idées figées . En général les intellos se sont souvent fourvoyés et Foucault à une idée  réductrice de cette période . Analogie ! C est aussi à cette période que la banque et les échanges commerciaux se modernisèrent , les billets à ordre notamment C est le problème des intlelos qui ne perçoivent le monde que sous l angle des strictes de leurs idées , Ces idées peuvent leur donner une diffraction de la réalité ,














              • velosolex velosolex 23 octobre 2022 00:52

                @mmbbb
                Il semble que la supprématie que va prendre l’europe sur les autres continents, et empires à partir de la renaissance soit en étroite concordance avec la découverte de l’Amérique, des richesses et du sac du nouveau monde. Des opportunités sont aussi en dynamique dans les colonisations. La Chine à cette époque est encore sans doute la plus grande puissance au monde, même si elle s’est ternie, par le biais des invasions mongoles. Alors que l’angleterre et l’espagne le Portugal et la Hollande régnent sur les océans . À la fin du quinzième siècle la Chine impériale interdit à ses sujets de construire des navires de haute mer et de quitter le pays...Sans doute en raison de la piraterie. L’inde, autre géant de l’époque, dominé par les Moghols, une dynastie venu d’iran et d’afghanistan, va se déchirer lors d’une querelle de succession. C’est juste lors de cette fenètre historique incroyablement favorable que l’angleterre va parvenir à mettre pied sur ce continent. Une chance histoirique, car l’armée moghol un siècle plus tôt, qui disposait d’une très grosse artellerie, d’éléphants de guerre, et d’archers redoutables aurait sans doute laminé les anglais


              • mmbbb 22 octobre 2022 15:49

                Ces passages ne sont pas dus au perfectionnement des savoirs, mais dépendent d’événements culturels assez indéterminables, de discontinuités énigmatiques » " 


                une réponse de normand « à moitie vraie , à moitié faux ».

                Exemple la chime , Lavoisier un chimiste francais connu désormais du monde entier puisqu’il bâtit les bases de la chimie moderne a relégué l alchimie ecrit dans les grimoires aux contes de sorcière .

                Cette révolution n est pas la conséquence impromptue événements ou de discours d intellos mais le savoir faire d artisans .

                C est le savoir de l artisan qui perfectionna l outil . C est à l artisan que l on doit la progression du savoir .


                En effet Lavoisier utilisa des balances si précises qu il pouvait mesurer le poids des éléments chimiques avant et apres réaction .


                Ce sont ces mesures précises qui lui permirent d elaborer sa théorie .

                Il en est de même de l optique ou le savoir faire des artisans permirent à Pasteur d avoir un microscope qui lui permit d observer et de bâtir la microbiologie ? il ne fut pas le seul

                La théorie de la générations spontanée " fut ainsi démontée.


                j avais vu une conférence d un scientifique dont le thème etait celui ci . Il sortit de l ombre le génie de ces artisans inconnus qui permirent à la science d évoluer et corrélativement les savoirs .

                Ce qui est toujours vrai , sans la maîtrise technologique et le savoir faire industrielle , l Institut Pasteur n aurai pas eu son microscope cryogénique, le TITAN KRIOS , dédie à l etude des protéines .


                Il en va de tous les domaines 

                Foulcault semble avoir oublié le mot « épistémologie » . Ce philosophe avait encore tort , une méconnaissance des sciences




                • Robin Guilloux Robin Guilloux 22 octobre 2022 16:06

                  @mmbbb

                  Foucault ne rabaisse nullement le génie de la Renaissance, pas plus qu’il ne méconnaissait les sciences et les techniques. Il a essayé de discerner les changements de paradigmes dans l’histoire de l’Europe occidentale. Il en discerne trois : la Renaissance, l’âge classique et l’âge moderne et il essaye de caractériser autour de quels savoirs (pratiques, conceptions du monde) ces époques s’organisaient. Il ne fait aucune hiérarchie entre les époques. Il ne dit pas que l’âge classique est supérieur à la Renaissance et que l’âge moderne est supérieur à l’âge classique. Il ne porte pas de jugement sur ces époques, il essaye de les caractériser. Il porte en effet un point de vue de philosophe et d’historien (Paul Veyne reconnaissait l’importance de Foucault). Il est possible qu’il se soit trompé sur tel ou tel points ou qu’il ait dit des choses approximatives et un regard trop « neutre », pas assez enthousiaste. Je ne sais pas s’il était sensible à la peinture, au dessin à la musique, à l’architecture. Je reconnais avec vous que la figure de Leonard de Vinci est fascinante et ne se réduit pas à la notion de ressemblance et de « similitude ».


                • velosolex velosolex 23 octobre 2022 01:15

                  @mmbbb
                  Au niveau historique Foucault a largement dérapé en faisant l’apologie de la justice populaire, qui vida les prisons, et septemble 1792 pour éxécuter les prisonnniers « acte de vengeance contre les masses opressives », en oubliant qu’ils concernèrent tout autant des civils, des femmes, tel le cas célèbre de la princesse de Lamballe, dont on promena la tête au bout d’un pic. 
                  Ne parlons pas de sa cécité à propos de Khomeny qu’il vit comme un sorte d’archange qui allait amener l’iran à la révolution sociale. On peut facilement trouver ses déclarations lénifiantes sur le net. Foucault semble toujours prisonnier d’une idéologie gauchiste, ne s’encombrant pas trop de tentative de dicernement, tant le thème du pouvoir et de l’opression est explicatif des situations chez lui, pour analyser les situations .
                  « La folie à l’age classique », s’il est pertinent dans l’historigraphie de la folie, met la plupart du temps « le fou » comme sujet d’opression et de domination gratuite par la société, le voyant comme « subversif » et forcément victime de la société poliicière et de surveillance. Dans les années 70, sur fond d’antipsychiatrie, son discours fut applaudi par les intellecutels, au nom d’une doxa qu’il était dangereux de critiquer. Mais si bien sûr des abus caractériés furent faits, mélanger prison et hopitaux était simpliste, et dangereux. Ce discours a permis en tout cas de fermer beaucoup d’hopitaux, en partant du principe que c’était l’institution qui rendait les gens malades. Inutile que les économistes en ont fait leur profit, en fermant des lits, et en mettant les malades sur le trottoir, libres d’aller se faire pendre.... On en est maintenant revenu. 


                • Robin Guilloux Robin Guilloux 23 octobre 2022 17:03

                  Je suis d’accord avec vous (à propos de Foucault et de sa cécité sur l’Iran.

                  D’accord aussi sur les partis pris de La folie à l’âge classique.

                  Il y a un côté « Savonarole » chez Foucault, une côté hérétique fanatique qui fait un peu froid dans le dos. j

                  Je me souviens d’un face à face à la télévision américaine avec Noam Chomsky (Power and Justice) où Foucault récusait les valeurs de l’humanisme traditionnel au nom du progressisme sociétal. La raideur idéologique de Foucault m’avait particulièrement frappé. 

                  J’avais mesuré à ce moment-là la différence entre les intellectuels « progressistes » français et leurs homologues américains. Je pense hélas, que les choses sont en train de changer chez les nouvelles générations américaines (surenchère dans le dogmatisme progressiste).

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