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Le jugement de Salomon

Salomon (en araméen/arabe : Soleyman), fils de David et de Bethsabée, est un roi d'Israël selon la Bible hébraïque (de 970 à 931 av. J.-C. selon la chronologie biblique usuelle) et un prophète et un roi selon le Coran.

Il fit construire le premier Temple de Jérusalem, dit Temple de Salomon. Sa naissance est mentionnée dans le Deuxième Livre de Samuel et son règne est raconté dans le Premier Livre des Rois.

Le Premier Livre des Rois (3, 16-28) raconte un épisode célèbre de la vie de ce roi réputé pour sa sagesse et son sens de la justice : "Le Jugement de Salomon" :

"Alors deux prostituées vinrent se présenter devant le roi (Salomon). L'une dit : "Je t'en supplie, mon seigneur ; moi et cette femme, nous habitons la même maison et j'ai accouché alors qu'elle s'y trouvait.

Or, trois jours après mon accouchement, cette femme accoucha à son tour. Nous étions ensemble, sans personne d'autre dans la maison ; il n'y avait que nous deux. Le fils de cette femme mourut une nuit parce qu'elle s'était couchée sur lui. Elle se leva au milieu de la nuit, prit mon fils qui était à côté de moi - ta servante dormait - et le coucha contre elle ; et son fils, le mort, elle le coucha contre moi.

Je me levai le matin pour allaiter mon fils, mais il était mort. Le jour venu, je le regardai attentivement, mais ce n'était pas mon fils, celui dont j'avais accouché".

L'autre femme dit : "Non ! mon fils, c'est le vivant, et ton fils, c'est le mort" ; mais la première continuait à dire : "Non ! ton fils, c'est le mort et mon fils, c'est le vivant".

Ainsi parlaient-elles devant le roi. Le roi dit : "Apportez-moi une épée !" Et l'on apporta l'épée devant le roi. Et le roi dit : "Coupez en deux l'enfant vivant et donnez-en une moitié à l'une et une moitié à l'autre".

La femme dont le fils était le vivant dit au roi, car ses entrailles étaient émues au sujet de son fils : "Pardon, mon seigneur ! Donnez-lui le bébé vivant, mais ne le tuez pas ! " Tandis que l'autre disait : "Il ne sera ni à moi, ni à toi ! Coupez ! "

Alors le roi prit la parole et dit : "Donnez à la première le bébé vivant, ne le tuez pas ; c'est elle qui est la mère".

Tout Israël entendit parler du jugement qu'avait rendu le roi et l'on craignit le roi, car on avait vu qu'il y avait en lui une sagesse divine pour rendre justice." (1 Rois 3, 16-28)

René Girard voit dans ce texte un argument à l'appui d'une lecture non-sacrificielle de l'Ancien Testament. Nous allons essayer de suivre son argumentation (Des choses cachées depuis la fondation du monde, pp. 260-268)

Appliquons d'abord à ce récit les outils de l'analyse structurale :

Le schéma narratif :

1) Deux prostituées se présentent devant le roi Salomon. Chacune lui demande de se prononcer en sa faveur.

2) L''une des prostituées prend la parole pour expliquer l'objet du litige :

Elle affirme :

  • qu'elles habitent la même maison.
  • qu'elle a accouché d'un fils.
  • que trois jours après, l'autre femme a également accouché d'un fils.
  • que le fils de l'autre femme est mort étouffé car elle s'était couchée sur lui.
  • que l'autre femme a substitué son bébé mort au sien prendant qu'elle dormait et lui a pris son bébé vivant.
  • qu'elle s'est rendue compte en se levant pour l'allaiter que l'enfant qui était à côté d'elle était mort et que cet enfant n'était pas son fils.

L'autre femme prend la parole et s'écrie que son fils est celui qui est vivant et que le fils de l'autre femme est celui qui est mort. La première femme prétend le contraire.

  • Le roi Salomon demande aux deux femmes de répéter à tour de rôle leur version des faits.
  • Il prononce un premier jugement (il ne s'agit pas vraiment d'un "jugement", mais d'un "test", d'une expérience heuristique, d'une "ruse géniale" , comme le dit Girard) : "Partagez l'enfant en deux et donnez la moitié à l'une et la moitié à l'autre."
  • La femme dont le fils est vivant demande alors au roi de donner l'enfant à sa rivale plutôt que de le tuer.
  • L'autre femme insiste pour que Salomon "partage" l'enfant en deux, comme il en avait manifesté l'intention.

Le jugement du roi Salomon  :

  • C''est la première femme qui est la mère de l'enfant.
  • C'est à elle qu'il faut le remettre.

Le schéma actanciel :

Nous avons quatre "actants" : Le roi Salomon, les deux prostituées et l'enfant.

L'axe du désir : chacune des deux femmes veut conserver l'enfant pour elle. Il y a donc un "objet" : l'enfant et deux "sujets" qui sont des opposantes l'une pour l'autre. Le roi Salomon est un opposant pour l'une des deux femmes : la "mauvaise" prostituée et un adjuvant pour l'autre : la "bonne prostituée. Le désir du roi est :

a) de découvrir qui est la vraie mère de l'enfant

b) de lui rendre son enfant.

L'axe du pouvoir : chacune des deux femmes se heurtant au désir de l'autre, s'en remet au roi Salomon, le détenteur du pouvoir à la fois judiciaire et royal, chacune espérant qu'il va lui donner raison.

L'axe du savoir : l'une des femmes dit la vérité et l'autre ment (celle qui a procédé à la substitution). Le roi Salomon en sait moins que les deux femmes (il a le pouvoir, mais il n'a pas le savoir). La "bonne prostituée" ne peut absolument pas préjuger des conséquences de son renoncement à l'enfant : "Pardon, Monseigneur, donnez-lui le bébé vivant, mais ne le tuez pas !"

Ce sont ses "entrailles" de mère qui la font parler et non sa raison, car le roi pourrait fort bien en déduire qu'elle s'est moquée de lui et que si elle renonce à l'enfant, c'est qu'elle n'en est pas la vraie mère.

Revenons au commentaire de René Girard :

"Nous n'avons aucune peine à reconnaître dans ce texte l'univers de la crise mimétique et des doubles. La condition de prostituée, commune aux deux femmes, souligne l'indifférenciation."

Le texte ne distingue pas entre les deux femmes, il les désigne comme "l'une des femmes" et comme "l'autre femme" et elles disent exactement la même chose : "Ce n'est pas vrai ! mon fils est celui qui est vivant et ton fils est celui qui est mort !" et celle-là reprenait (imparfait itératif) : "Ce n'est pas vrai, ton fils est celui qui est mort et mon fils est celui qui est vivant !". Cette symétrie souligne Girard, est l'essence même du conflit humain ("C'est toi qui a commencé ! Non c'est toi !") et on voit très bien le passage de la "mimesis d'appropriation" (posséder l'enfant) à la "mimensis de rivalité" (détruire la rivale).

Ne pouvant départager les plaignantes, le roi décide de partager l'enfant (Girard note que le mot "décider" vient du latin decidere qui signifie trancher par l'épée).

Le roi exerce donc une justice, mais une justice purement formelle. Il fait comme si l'enfant était un objet et ce meurtre (ou, si l'on veut, ce sacrifice) va priver la vraie mère de son enfant vivant.

La seconde femme accepte la proposition du roi, la première la refuse. La seule chose qui compte pour la seconde femme, commente Girard, c'est de déposséder l'autre de ce qu'elle possède ou d'en être privée, à condition que l'autre en soit privée, elle aussi. L'enfant vivant ne compte plus, seule compte la fascination haineuse pour la rivale. C'est la politique du pire que nous connaissons bien et qui menace constamment les rapports humains.

Le premier jugement de Salomon : "Apportez-moi une épée !" est une mise en scène, une ruse destinée à rendre manifestes les vrais sentiments maternels.

Girard explique que la mise en scène de Salomon fait penser aux sacrifices d'enfants qui se seraient perpétrés jusqu'à une époque assez tardive et se demande ce qu'il arriverait si les deux femmes se mettaient d'accord pour accepter la décision du roi.

L'immolation de victimes humaines, notamment le sacrifice du premier né a probablement existé, aussi bien chez les Hébreux que chez d'autres peuples, mais du temps de Salomon, les seuls sacrifices sanglants qui subsistent sont la circoncision et l'immolation de victimes animales.

Selon René Girard, les témoignages textuels vont dans le sens d'un dynamisme anti-sacrificiel qui aboutit à une système sacrificiel de plus en plus humanisé.

Cette humanisation est passée, selon lui, par quatre étapes :

a) Le passage du sacrifice humain au sacrifice animal à l'époque patriarcale (Abraham)

b) L'institution de la Pâque qui met l'accent non sur l'immolation, mais sur le repas en commun

c) La volonté prophétique de renoncement à tous les sacrifices

d) les Evangiles

La "solution" proposée par le roi reste une solution sacrificielle dans la mesure où il s'agit de réconcilier les doubles impossibles à différencier en leur offrant une victime (l'enfant) à partager.

La bonne prostituée refuse cette solution, mais Girard affirme qu'il est abusif de parler à cet égard de "sacrifice". Elle ne sacrifie pas son enfant, elle est prête, par amour, à sacrifier les droits qu'elle a sur lui pour qu'il vive.

"Le langage sacrificiel ne peut que trahir les valeurs de la seconde femme, qui ne sont nullement orientées vers la souffrance et vers la mort, qui ne sont nullement prisonnières d'une subjectivité à la fois mimétique et solipsiste - les deux choses vont toujours ensemble - mais qui sont orientées positivement vers le prochain et vers la vie (...) La vraie mère n'a aucun désir de "se sacrifier". Elle souhaite vivre auprès de son enfant. Mais elle est prête à abandonner à jamais celui-ci à son ennemie, et même s'il le faut à mourir pour le sauver lui-même de la mort." (Des choses cachées, Grasset, p. 264)

Girard assimile la conduite de la bonne prostituée à celle du Christ. Mais pour le comprendre, ajoute-t-il, il faut élargir le contexte familial où se déroule le récit et le caractère maternel de l'amour qui est en jeu.

Il termine par un parallèle entre la figure de la bonne prostituée dans Le Jugement de Salomon et celle d'Antigone dans la tragédie de Sophocle.

"Non pour haïr ensemble mais pour aimer ensemble, je suis née." La cité des hommes n'est un aimer ensemble que parce qu'elle est aussi un haïr ensemble et c'est ce fondement de haine (sacrificiel) qu'Antigone, comme le Christ, amène au jour pour le répudier."

Le texte grec n'a pas, cependant la même puissance de révélation, car c'est pour un frère déjà mort qu'Antigone accepte de mourir ("Il faut laisser les morts enterrer les morts.") et non pour un enfant vivant comme la prostituée du Livre des Rois.

 


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33 réactions à cet article    


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2018 11:21

    Belle synchronicité, je suis plongée dans les Clavicules de Salomon,...


    • Robin Guilloux Robin Guilloux 28 février 2018 05:25

      @Mélusine ou la Robe de Saphir.


      Je suis sûr que ça doit beaucoup lui plaire ! smiley

    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2018 11:31

      Il y aurait tant à dire. Mais le parallèle avec l’affaire Hallyday (et surtout la mauvaise prostituée qu’est Laeticia) me semble un beau cas transposable à cette démonstration de l’AMOUR VRAI",....


      • Jean Roque Jean Roque 27 février 2018 11:32

        Pitié ! Plus de platitude pontifiante de Néné qui enfonce des portes ouvertes.

        Le schéma actanciel :
        Nous avons quatre « actants » : Le roi Salomon, les deux prostituées et l’enfant.

        Il a fait un stage de masturbation chez les gauchistes parasites qui ont pondu, avec l’argent du contribuable, le ’référentiel bondissant’ et les ’apprenants’ ?


        • V_Parlier V_Parlier 27 février 2018 20:15

          @Jean Roque
          J’avoue que l’emploi de ces termes m’a fait sourire aussi. Et en effet, que de discours pour enfoncer les portes ouvertes ! Ce jugement de Salomon fait partie des choses que même les enfants comprennent. Ils devinent bien que celle qui aime son enfant préfère simplement qu’il vive. Ils comprennent bien que c’est ça le vrai amour et non l’envie de posséder un bien et d’en déposséder l’autre. Et il nous faut lire des pages sans aucune surprise pour en arriver là.


        • Étirév 27 février 2018 11:36

          SALOMON (SHELOMOH)

          Avec Daud (David) disparaît, chez les Hébreux, le pouvoir sacerdotal de la Femme, qui avait été exercé en Israël depuis Myriam.

          Cependant, Les Soffetim, qu’on appelle Juges et non Jugesses, sont les femmes qui continuaient les traditions des premiers temps, et toutes leurs luttes, qui ont pour objet de maintenir le régime primitif et le culte de Hevah.

          Aussi, leur pouvoir était sans cesse attaqué par les hommes qui méconnaissaient leur autorité et voulaient régner à leur place.

          L’homme voulait régner pour imposer sa volonté, pour asservir ceux qui étaient plus faibles que lui, pour leur prendre leurs biens par la force, c’est-à-dire par la guerre, pour agrandir sa puissance en s’emparant du territoire des autres.

          La Femme qui régnait ne cherchait qu’à faire prospérer ceux qui l’entouraient, à faire régner la justice, la paix, à donner à chacun ce qui lui était nécessaire, à faire marcher les hommes dans la bonne voie.

          Elle ne s’occupait pas de conquêtes, elle n’attaquait jamais, elle se défendait quand elle était menacée, ou cédait la place à l’envahisseur et s’en allait fonder ailleurs une nouvelle maison, une nouvelle tribu.

          C’est sous le régime gynécocratique que le peuple d’Israël avait existé jusqu’à Salomon.

          Il avait été souvent attaqué et souvent déplacé, ce petit peuple qui était venu vivre au milieu des Chananéens.

          Cependant, Daud, qui acquiert plus de puissance que ses devancières, arrive à former une nation stable qui a une brillante capitale, Jérusalem.

          C’est sur ces fondements que nous allons voir son fils Salomon étayer sa puissance.

          Il va régner en homme, c’est-à-dire en conquérant cherchant à agrandir son royaume et en ambitieux cherchant à augmenter sa fortune.

          Plus préoccupé des biens matériels que des choses morales, il s’entoure d’un luxe inouï.

          Et, malgré tout cela, on le représente comme un sage « dont la sagesse surpassait celle de tous les Orientaux et toute la sagesse égyptienne ».

          Tout cela a évidemment été écrit à une époque où il fallait justifier le régime masculin en donnant aux Rois toutes les qualités des Soffetim ou des Reines, en donnant à Salomon tous les mérites de sa Mère.

          Salomon se servit du pouvoir qu’il prit pour agir en homme qui secoue toute loi morale ; il fut débauché.

          Les historiens qui ont attribué à Salomon l’œuvre de Daud, ses Psaumes, ses ouvrages de science et de sagesse, lui ont aussi attribué la construction de ce Temple, dans lequel la doctrine de cette Reine et celle de Myriam devaient être enseignées.

          Cependant, les lois de la psychologie démentent ce fait ; c’est qu’il n’est pas possible qu’un homme débauché soit un sage, un penseur, un savant. Celui qui a 700 femmes et 300 concubines n’écrit pas des ouvrages de science.

          Les constructions édifiées par Salomon étaient des palais avec des harems ; et, quand il fit construire des temples, il les consacra aux dieux mâles, que les Israélites avaient en abomination.

          Quant au Livre de « la Sagesse », attribué aussi à Salomon, il fut écrit par un Juif d’Alexandrie, peu de temps avant l’ère chrétienne.

          C’est la Reine de Saba qui a écrit le livre qu’on a intitulé « les Proverbes de Salomon ».

          Pendant plus de 1.000 ans, une foule de livres contenant des règles de sagesse pratique et même d’art manuel ont été mis sous le nom de Salomon.

          Le mot Salomon ou Soliman est un nom générique et symbolique, il indique une ère nouvelle : le règne de l’homme seul !

          On veut lui faire signifier la Paix, alors qu’il inaugure le règne de la guerre

          Si dans sa jeunesse il suivit les sages conseils de Daud, il fut, par la suite, corrompu par la richesse et par le pouvoir, et devint un despote qui se fit craindre plutôt qu’aimer.

          LE JUGEMENT DE SALOMON

          Le chapitre III du premier Livre des Rois contient le récit fameux appelé le Jugement de Salomon. Il s’agit de deux femmes se disputant un enfant.

          Je vois dans ce récit une parabole de la lutte pour la possession de l’enfant.

          C’est, en réalité, de la lutte du père contre la Mère dont l’histoire est remplie, lutte d’où sortira le droit paternel. Jusque-là, le droit maternel seul a existé, l’enfant n’a appartenu qu’à sa Mère ; le père vient le lui disputer, elle en appelle au Soffet qui dit, très sagement : Celui qui est digne d’avoir l’enfant, c’est celui qui veut son bien.

          C’est à ce moment, du reste, que nous voyons les hommes commencer à se servir de la paternité pour se donner des droits qu’ils n’ont pas eus jusque-là ; et c’est pour affirmer ces droits nouveaux qu’un auteur anonyme écrira l’histoire nationale d’Israël en supprimant la filiation maternelle et en la remplaçant par la filiation paternelle.

          Cordialement.


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2018 11:46

            @Étirév


            Très manichéen. Les fils, les hommes le sont d’une mère. Et celles-ci sont loin d’être parfaites,... Je remercie ma mère de m’avoir associée à la lignée paternelle, qui est aussi celle de la mère de mon père,....

          • sls0 sls0 27 février 2018 15:49

            @Étirév
            La superficie de Jérusalem à l’époque de Salomon donnée dans la bible était de 6 hectares. On connait bien la datation des poteries, celles de l’époque couvrent 6 hectares.

            Une ville comme Thionville ou Poitiers c’est 4200 hectares.
            Avec un bled 700 fois plus petit qu’une ville de province, on conquiert un pays avec une armée puissante, on contruit des temples et palais, on a un roi qui a des relation jusqu’au Yemen.
            A l’époque Jérusalem dépendait de l’Egypte qui relatait le moindre problème souvent résolu par l’envoi d’une troupe de 50 à 100 soldats exeption faite de Megiddo qui a demandé une troupe plus importante. Les égyptiens se sont un coup fâché et ont puni les villes importantes du coin, on ne parle pas de Jérusalem pourtant distante de 30km d’une ville détruite. C’est vrai qu’à cette époque comme maintenant avec 6 hectares de surface même le nom de village et encore moins capitale ne colle pas trop.
            Insignifiante la capitale du grand roi Salomon. Deux putes et un garde champêtre ça peut se trouver mais un roi hors carnaval j’ai des doutes.

            La bible est un écrit pour faire l’auto promotion de Josias et des prêtres pour garder leurs avantages. Habituellement un dieu était déchu avec la cité ou l’état. La grande première a été que c’était le peuple le responsable des revers de l’état.

            Très utile pour les puissants cette religion, pas étonnant que ce soit des empereurs tel Constantin ou roi tel Clovis qui l’aient imposée.

            Le sujet de l’article c’est une fiction, je l’ai lu plusieurs fois la bible, c’est vrai que les sujets ne manque pas.
            J’ai aussi lu Jules Verne et les aventures de Bob Morane, il y a des sujets remarquables aussi et ils ont en commun d’être des fictions.


          • Eric F Eric F 27 février 2018 19:39

            @Étirév
            Vous noterez toutefois que l’article n’aborde pas la question de la véracité historique, mais s’attache à la signification symbolique, c’est en quelque sorte une « parabole » (ou fable morale). Les chrétiens y voient aussi un aspect prophétique.
            Historiquement il peut s’agir d’un chef de tribu légendaire à qui a été par la suite attribué des actes et monuments de ses successeurs.


          • zak5 zak5 27 février 2018 19:42
            @sls0
            salem alikoum fréro

            rappel 

            Le Coran (parole de Dieu incréée) nous raconte que le royaume de Salomon est le plus grand royaume de l’Histoire (anicienne et future même, vous allez comprendre pourquoi). Salomon avait une armée de djinns, une armée d’homme et une armée d’oiseaux. Ses palais étaient en cristal, le coran nous dit a ce sujet que la reine de Saba croyait marcher sur de l’eau quand il lui fit visiter ses palais



          • Eric F Eric F 28 février 2018 10:05

            En tout cas le passage évoqué dans l’article ne relève ni de la fantasmagorie du conte de fée (armée de lutins...) ni de la geste guerrière, mais de l’enseignement moral et éthique.


          • Robin Guilloux Robin Guilloux 13 août 2019 20:02

            @Eric F

            C’est exact. J’ai lu comme vous, La Bible dévoilée d’Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman et je suis d’accord avec la plupart de leurs conclusions. La Bible est un « roman national » comme l’Iliade d’Homère plutôt qu’un livre d’Histoire au sens moderne du terme (remarquez, on trouve des éléments mythiques même chez Hérodote, « l’inventeur » de la science historique).

            Je suis bien d’accord à propos du personnage de Salomon qui n’était sans doute tout au plus qu’un chef de tribu.

            On sait maintenant, grâce aux découvertes archéologiques et à l’exégèse critique que la Bible a été rédigée à la cour du roi Josias, au VIIème siècle avant Jésus-Christ et pas avant (donc Moïse n’est pas l’auteur du Pentateuque comme on l’a cru et affirmé pendant des siècles, jusqu’à ce que Spinoza).

            Ceci dit, on ne peut qu’admirer un texte comme le jugement de Salomon et la « vérité » psychologique et éthique qu’il recèle, en dépit de son manque d’historicité.

            Il y a aussi des injonctions dans le Deutéronome, préfigurant ce que nous appelerions aujourd’hui les « droits de l’homme », avec un souci des plus fragiles absolument nouveau à l’époque.


          • Francis, agnotologue JL 27 février 2018 11:40

            Bonjour,
             
             j’ai toujours trouvé cette histoire peu convaincante. En effet, autant le choix de la vraie mère est authentique, autant celui de la fausse mère est artificiel, et je dis cela pour de multiples raisons.
             
             
             Partir de là pour développer une théorie, ça me parait acrobatique.


            • Jean Roque Jean Roque 27 février 2018 12:21

              @JL
              Oui, Néné aurait du choisir le petit poucet (où petite poucette de M Serres) pour induire sa grande théorie fondamentale et révolutionnaire.
              3 actants, le loup, la grand mère et petit poucet, dans la cabane acturielle : les preuves de la théorie mimétique y sont apodictiques :
              Le loup s’est toujours rêvé en grand mère, classique mimétisme transgenre graophile lesbien, et le petit poucet doit être sacrifié pour que le transfert soit ainsi sublimé.


            • Francis, agnotologue JL 27 février 2018 12:51

              @Jean Roque
               
               je laisse à Robin Guilloux le soin et le privilège d’apprécier à sa juste valeur, cette suggestion.


            • Robin Guilloux Robin Guilloux 27 février 2018 18:42

              @JL

              Les modérateurs n’accepteront pas le remplacement du Petit Chaperon Rouge par le Petit Poucet, sauf si on met « Pervers Pépère » à la place du roi Salomon  smiley

            • Jean Roque Jean Roque 28 février 2018 08:58

              @Robin Guilloux
              Vous aurez déjà au maximum 10/20 au BAC vu que vous ne savez pas pourquoi la tribu des shadocks hollandais avait comme totem une soupière sur une table.
              L’archétype du petit poucet au chaperon rouge est bien au delà des coraneries non-apophantiques de Néné ; C’était au pgrm du doctorat d’état, supprimé par le dieu décoré de la francisque, vengeance du bas clergé gauchiste sur le haut clergé hégélien.
               


            • Robin Guilloux Robin Guilloux 28 février 2018 12:48

              @Jean Roque


              J’ai mon bac, j’ai mon bac ! 
              Trop fastoche : les shadocks hollandais ont comme totem une soupière sur une table parce que les Gibies belges ont pour totem une frite sur une chaise : rivalité mimétique : les shadocks hollandais envient la plénitude ontologique supposée des Gibies belges (CQFD)
              On ne dénoncera jamais assez le sacrifice historial du haut clergé hégélien sur l’autel du bas clergé gauchiste, grâce à la complicité de Schopenhauer. 

            • Jean Roque Jean Roque 2 mars 2018 16:23

              @Robin Guilloux

              tssssssssss....
               
              Révisez le grand père du terrible barbe noire, dont la simple évocation du nom fait trembler les bobos : un rauquement guttural sorti de la gueuuuule d’un bulldog, et sa fameuse esthétique :
               
              Le shaddock hollandais a ce totem d’une soupière sur une table car il en tellement chié pour faire ses polders que ce simple fait d’avoir un sol plat, une table et une soupière est une représentation de son univers mythologique
              ... si...si...
               
              Une chance de vous rattraper et d’avoir 5/20, très facile :
               
              Les légions romaines, conquérantes fascistes, arboraient le sanglier comme étendard : animal qui se retourne pour combattre le chasseur envahisseur.
              Le troupeau gallo-ricain, conquis gauchistes, vénère la truie d’Arique : elle a plus d’enfants que de mamelles.
              Ainsi le Christ est un bouddha de la soumission extatique mystique, le seul chrétien fut joyeux sur la Croix, tandis que ses fils messianiques sont que des véreux opportunistes. Saint Néné de KTOTV pourfend la venue des chevaliers du Ni.
              Expliquez pourquoi ils ont le visage éclaté ?


            • Robin Guilloux Robin Guilloux 9 mars 2018 10:46

              @Jean Roque

              Trop dur pour moi. N’oubliez pas que je n’ai que mon bac 2018 grâce à vous !

            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2018 11:51

              Que le féminin, secret, intérieur, caché, voilé soit supérieur au phallique, d’accord. Mais certains hommes ont intégré le féminin et de nombreuses femmes sont réellement « phalliques » et castatrices,....


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2018 12:01

                Et seul l’homme peut aider la femme à accéder à son féminin et à l’amour. Voilà qui devait être dit,... 


                • Taverne Taverne 27 février 2018 12:19

                  Rendre la justice par force ou par ruse doit rester la forme ultime et exceptionnelle du juge. Ne serait-ce que parce que, par une telle décision, on ne se contente pas de déterminer ce qui est juste : on produit le juste. Or, la vraie forme de justice est celle qui se borne à constater.

                  On voit aussi que les femmes cherchent une justice non pas absolue mais correctrice : « Ce n’est pas vrai, ton fils est celui qui est mort et mon fils est celui qui est vivant ! » Chacune vit la mort de son fils une injustice et souhaite la réparer. Or, la mort en tant que phénomène naturel ne peut être regardée sous l’angle du juste et de l’injuste.

                  « La seule chose qui compte pour la seconde femme, commente Girard, c’est de déposséder l’autre de ce qu’elle possède ou d’en être privée, à condition que l’autre en soit privée, elle aussi. » C’est encore une forme de justice correctrice - de type égalitaire, une forme stupide - mais avec une pointe de vengeance en plus. Pour que la situation soit vécue comme juste par l’une des deux femmes, il faut que l’autre femme soit privée aussi son enfant.

                  Trancher dans le vif est la forme de justice par sacrifice. Le sacrifice est parfois une forme de juste (nécessité vitale). Mais ici ce n’est pas le cas. Ce n’est pas non plus une justice correctrice : couper l’enfant en deux ne produit absolument rien de juste. Mais il s’agit d’une ruse pour savoir quelle femme saura se sacrifier pour l’enfant. Celle qui le fera sera déclarée mère de l’enfant que le lien de filiation soit réel ou non. Ce n’est que justice. Le roi a, comme le dit l’article, le pouvoir mais pas le savoir. Or, pour juger, il faut connaître. Cette mise en scène permet de révéler à sa connaissance les qualités respectives des deux femmes. La véritable mère est la femme digne d’élever l’enfant.

                  On remarquera qu’aucune des femmes ne fait remarquer au juge que sa décision est injuste. La justice et l’autorité du roi ne se discutaient pas...Ce n’était donc pas une bonne justice.


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2018 12:58

                    Les Médiateurs dans les divorces sont confrontés aux mêmes problèmes. Lequel des parents sera le meilleur. On peut toujours demander à l’enfant de faire son choix, mais intervient la culpabilité et d’autres éléments,... Pour moi, celui sait perdre sera toujours le meilleurs,... Mais il s’agit d’un très long débat.


                    • Decouz 27 février 2018 14:35

                      Curieux cette interprétation venant d’un chrétien, mais Salomon n’est il pas un prophète ou un être inspiré, il (ou Dieu qui l’inspire) connait la vérité (dans la logique de la Bible ou du Coran pas dans celle de la psychanalyse bien sûr) ?

                      J’opte pour une interprétation qui préserve le statut de Salomon, Salomon sait et il veut montrer.
                      Pas montrer à la vraie mère, qui sait bien, mais à la fausse, qu’elle n’a pas l’amour véritable.
                      Il sait que la vraie mère ne consentira pas à voir l’enfant coupé.
                      La fausse voudrait déposséder ? Elle veut plutôt elle-même un enfant, il y a une manque et elle fait comme ces femmes qui vont voler des bébés dans les maternités. 

                      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 27 février 2018 14:40

                        @Decouz

                        Et ceux qui font appel à la GPA et la PMA feraient bien de passer devant Salomon. Comme je doute totalement de leur capacité d’amour, cela ferait un bon test,... ;

                      • Robin Guilloux Robin Guilloux 28 février 2018 05:27

                        @Decouz


                        Oui, c’est ça. Ça dépasse les clivages religieux. C’est une histoire humaine, une histoire d’amour et de haine.

                      • Christian Labrune Christian Labrune 27 février 2018 15:16

                        @Robin Guilloux
                        J’aime bien lire vos articles, même si je ne suis pas toujours entièrement d’accord. Le tableau de Poussin, que je regarde au Louvre presque toutes les semaines, était de bon augure, et aussi le rappel de la Bible, que je suis en train de relire. mais quand il a commencé à être question de Girard, je n’ai pas pu aller plus loin.
                        Je n’ai pas eu besoin de l’épée de Salomon pour couper en deux votre article. J’espère que vous ne m’en voudrez pas !


                        • Robin Guilloux Robin Guilloux 27 février 2018 18:29

                          @Christian Labrune


                          Pas de problème !

                        • Robin Guilloux Robin Guilloux 27 février 2018 20:02

                          @Robin Guilloux


                          Jolie synchronicité avec le tableau de Poussin !

                        • soi même 27 février 2018 23:02

                          Le jugement de Salomon est un jugement d’un sage qui ménage la chèvre et le choux.


                          • Eric F Eric F 28 février 2018 09:56

                            @soi même
                            Ah non, il ne ménage pas la chèvre et le chou, il simule une proposition qui semble le faire, mais cela permet de révéler le vrai du faux, en final la vraie mère garde l’enfant, et l’impostrice est déboutée.


                          • Hervé Hum Hervé Hum 28 février 2018 09:22

                            On peur rendre contemporain le texte et lui donner alors un caractère plus « cornélien »

                            prenons la meme scène, mais cette fois ci, c’est la bonne maman qui perd l’enfant et la mauvaise qui le garde.

                            La bonne mère, pleure la perte de son bébé, tandis qu’à coté d’elle, la mère rejète l’enfant. Voyant cela, la bonne maman prend l’enfant , mais la mauvaise, parce qu’elle est mauvaise ! ne veut pas le lui laisser.

                            Devant Salomon, les deux réclament la maternité de l’enfant, mais c’est bel et bien la mère non biologique qui va préférer abandonner l’enfant plutôt qu’il soit tué.

                            A notre époque, Salomon, même en se trompant sur la mère génitrice, ne se trompe pas sur la mère affective.

                            Au temps de Salomon, l’enfant ne peut être retiré à la mère biologique.

                            aujourd’hui, c’est un devoir si celle ci est considérée comme indigne à l’éducation et dangereuse pour l’enfant.

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