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Accueil du site > Culture & Loisirs > Extraits d’ouvrages > Henri Bergson, les limites du langage

Henri Bergson, les limites du langage

Henri Bergson « Pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes »

L'auteur : Henri Bergson, né le 18 octobre 1859 à Paris, ville où il meurt le 4 janvier 1941, est un philosophe français. Parmi les ouvrages qu'on lui doit, les quatre principaux sont l’Essai sur les données immédiates de la conscience (1889), Matière et mémoire (1896), L'Évolution créatrice (1907) et Les Deux Sources de la morale et de la religion (1932). Bergson est élu à l'Académie Française en 1914 et il reçoit le prix Nobel de littérature en 1927. Il est également l'auteur du Rire, un essai sur la signification du comique (1900)

Le texte :

"Pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s’est encore accentuée sous l’influence du langage. Car les mots (à l’exception des noms propres) désignent tous des genres. Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s’insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même. Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d’âme qui se dérobent à nous dans ce qu’ils ont d’intime, de personnel, d’originalement vécu. Quand nous éprouvons de l’amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience, avec les mille nuances fugitives et les milles résonances profondes qui en font quelque chose d’absolument nôtre ? Nous serions alors tous romanciers, tous poètes, tous musiciens. Mais, le plus souvent, nous n’apercevons de notre état d’âme que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu’il est à peu près le même, dans les mêmes conditions, pour tous les hommes. Ainsi, jusque dans notre propre individu, l’individualité nous échappe. Nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles" (…)

BergsonLe rire.

La thèse de l'auteur est exprimée au début du texte : "Nous ne voyons pas les choses mêmes, nous nous bornons à lire des étiquettes collées sur elles." 

Elle apparaît comme paradoxale, dans la mesure où le langage, pour l'opinion commune et dans son usage ordinaire nous permet d'appréhender le monde extérieur (concept en allemand, begrief, signie "saisir", "s'emparer de") et nos états d'âme. Pour Bergson, au contraire, le langage ordinaire est un obstacle à une perception authentique du monde extérieur et intérieur. 

"Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles" : les étiquettes que nous lisons sur les choses au lieu de voir les choses mêmes, ce sont les mots. Selon Bergson, cette tendance est issue du besoin.

"Nous ne voyons pas les choses mêmes. Nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles", c'est-à-dire des mots tout faits, "prêts à porter" qui ne saisissent des choses que leur aspect le moins individuel, le plus général. 

Une "étiquette" est une information collée sur un récipient qui permet de connaître son contenu. Par exemple : "confiture de fraises". Une étiquette ne désigne le produit que sous son aspect le plus général, le plus impersonnel. Elle ne nous dit rien, par exemple, du goût de la confiture fraises. 

Le rapport au monde dans l'espèce humaine passe par le langage. Le langage joue le même rôle chez l'homme que l'instinct dans le règne animal, mais il est toujours, comme chez l'animal, au service du besoin. Nous ne retenons de l'objet que son aspect utilitaire : l'eau, par exemple, sert à étancher la soif, le feu à faire cuire les aliments, l'air à attiser le feu et la terre à fabriquer des poteries et les mots que nous employons : eau, air, terre, feu se ressentent de l'usage utilitaire que nous faisons des réalités qu'ils désignent. Les mots simplifient le réel à outrance. Quand il s'agit d'échapper à un danger, à un prédateur par exemple, il n'est pas utile de faire la différence entre deux espèces d'ours, un ours brun et un ours noir. Le mot "ours" suffit.

Nous ne voyons dans les objets que leur qualités d'ustentiles ou ce qui leur est commun. Le langage est au service de l'assouvissement des besoins et de l'action.

Notre horizon est obstrué par les mots. Nous ne voyons pas ce que Reiner-Maria Rilke appelle "l'ouvert" :

"De tous ses yeux la créature
voit l’Ouvert. Seuls nos yeux
sont comme retournés et posés autour d’elle
tels des pièges pour encercler sa libre issue.
Ce qui est au-dehors nous ne le connaissons
que par les yeux de l’animal. Car dès l’enfance
on nous retourne et nous contraint à voir l’envers,
les apparences, non l’ouvert, qui dans la vue
de l’animal est si profond. Libre de mort.
Nous qui ne voyons qu’elle, alors que l’animal
libre est toujours au-delà de sa fin :
il va vers Dieu ; et quand il marche,
c’est dans l’éternité, comme coule une source.
Mais nous autres, jamais nous n’avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s’ouvrent
à l’infini. 

Les mots, à l'exception des noms propres, note Bergson désignent tous des genres. Si je dis "cheval" par exemple, je ne désigne aucun cheval en particulier, aucun cheval réel, comme ce jeune poulain qui gambade hic et nunc (ici et maintenant) dans cette prairie printanière, que les linguistes appellent le "référent", mais une espèce, une généralité. "Le concept de lion de rugit pas", disait Wittgenstein.

Au contraire Marcel Proust s'enchantait du pouvoir évocateur de certains noms propres comme "Parme" ou "Florence".

Les "nominalistes" considéraient que les concepts sont des constructions humaines et que les noms qui s'y rapportent ne sont que des conventions de langage. Les êtres ne sont pas intrinsèquement porteurs des concepts par lesquels nous les appréhendons. Ils ne sont que des instruments permettant de décrire commodément le réel. Selon Hegel, C'est dans le nom (Näme) que nous pensons. Mais "qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom".

Pour Bergson, ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, mais aussi nos propres états d'âme "qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont d'intime, de personnel, d'originalement vécu".

En d'autres termes, nous traitons nos états d'âme comme les objets du monde extérieur. Nous ne voyons en eux que leur aspect le plus impersonnel, le plus général, le moins original. Nous faisons rarement la différence entre les différentes nuances de la peur : appréhension, inquiétude, angoisse, panique, terreur, effroi, cauchemar...

Bergson donne l'exemple de l'amour et de la haine, de la joie et de la tristesse : "Si c'était notre sentiment lui-même qui arrivait à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonnances profondes qui en font quelque chose d'absolument nôtre, nous serions tous romanciers, tous poètes, tous musiciens".

Les romanciers, les poètes, les musiciens entretiennent avec le monde extérieur et intérieur un autre rapport que la plupart des hommes. Ils se détournent de l'action au service du besoin pour appréhender le monde extérieur et intérieur de façon désintéressée, pour en noter l'aspect individuel, personnel, intime.

Marcel Proust, par exemple, se désolait qu'un de ses amis se révélât incapable de décrire une réception à l'ambassade d'Angleterre, autrement qu'en termes banaux : il y avait untel et untel, il y avait un buffet avec du saumon, etc. Il aurait voulu que son ami lui apportât davantage que de simples informations au sujet de la réception mais une évocation détaillée et vivante.

Berson prend aussi l'exemple de la musique qui est de tous les arts celui qui est le plus éloigné du langage. La musique est l'art le plus propre à exprimer les sentiments. "L'hyme à la joie" de Beethoven n'exprime pas seulement la joie, mais les nuances fugitives et les résonnances profondes de la joie.

D'autre part, le langage est discontinu, il relève d'un temps spatialisé ; la musique correspond à l'essence de la conscience qui est de l'ordre de la durée, d'un flux indivisible. Le langage est le domaine de l'intelligence, la musique celui de l'intuition.

De même, le poète, l'écrivain ne se servent pas du langage dans un but utilitaire. Il sont bien plutôt au service du langage dont ils dépassent la fonction purement utilitaire en faveur de la fonction expressive et poétique.

Dans Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley, "le sauvage" parvient à mettre des mots sur des sentiments et des émotions "à l'état brut" grâce à un livre, les oeuvres complètes de William Shakespeare, interdit dans le "meilleur des mondes" et qu'il a trouvé dans la réserve : "Semblables aux tambours, semblables aux hommes chantant l'incantation du blé, semblables à des formules magiques, les mots se répétaient et se répétaient dans sa tête. Après la sensation de froid, il eut soudain très chaud. Il avait les joues en feu sous l'afflux du sang, la chambre tournoyait et s'assombrissait devant ses yeux. Il grinça des dents : "Je le tuerai (l'amant de sa mère, Linda), je le tuerai, je le tuerai", disait-il sans fin. Et brusquement, il y eut d'autres mots encore :

"When he is drunk asleep, or in his rage

Or in the incestuous pleasure of his bed..." (Hamlet, II, 3)

"Quand il dormira, ivre mort, ou dans sa rage,

Ou dans le plaisir incestueux de son lit."

Le romancier ou le dramaturge nous aident à mettre des mots justes sur les sentiments que nous éprouvons et qui, sans eux, resteraient à l'état latent.

Le langage ordinaire note une fois pour toutes l'aspect impersonnel de nos sentiments, alors que le langage musical, poétique ou littéraire en note l'aspect personnel, individuel original et mouvant.

Le langage ordinaire est au service des besoins et de l'action, il est à peu près le même pour tous les hommes. Dans ces conditions, il est paradoxal, mais inévitable que "l'individualité nous échappe jusque dans notre propre individu". 

Proust ne se contente pas de dire j'ai mangé une madeleine. Il essaye de la cararactériser, d'exprimer ce qui la distingue des autres pâtisseries : "un de ces gâteaux courts et dodus appelés "Petites Madeleines" qui semblaient avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques", "Ce petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot".

Bergson emploie le mot "symbole" dans le sens de signe linguistique. Le signe est composé de deux éléments : le signifié et le signifiant. Le signifié désigne la représentation mentale du concept associé au signe, tandis que le signifiant désigne la représentation mentale de la forme et de l'aspect matériel du signe. Les linguistes introduisent une troisième notion, la notion de "référent". Le référent est l'objet désigné par le signe. "Nous nous mouvons parmi les généralités et les symboles" : Nous voyons des signes et nous avons tendance à prendre ces signes qui ne sont que des "étiquettes" sur les choses pour la réalité elle-même (le référent).

Pour percevoir la réalité elle-même, nous devons renoncer à l'usage impersonnel et utilitaire du langage, lire les poètes, les écrivains, écouter de la musique.

Bergson distingue implicitement dans ce texte deux fonctions distinctes du langage : l'expression et la communication. Quand on communique, on fait un usage impersonnel et utilitaire du langage, mais quand on s'exprime, on n'utilise pas le langage, on est à son service, on en fait un usage personnel et désintéressé. 

Selon Bergson, il y a une disproportion entre le langage qui a pour but de communiquer et la parole qui exprime l'intériorité personnelle. En effet, communiquer engage ce qui est commun. Le commun est ce qui est ordinaire et également ce qui est en partage entre plusieurs individus. Donc pas singulier, pas propre à soi. Ainsi, il y a toujours un décalage entre les mots et la pensée. 

Il faut distinguer entre le langage, la langue et la parole. Le langage, c'est la faculté, propre à l'homme, de parler, la langue, c'est la totalité des mots disponibles, tels qu'on les trouve dans le dictionnaire et qui sont en nombre fini et la parole qui se caractérise par l'invention, c'est-à-dire par la capacité de mettre des mots non pas les uns à coté des autres, mais à faire dire à la langue ce que jamais elle n'aurait imaginé pouvoir dire.

La langue est comme les règles du jeu d'échecs et la parole comme les parties en nombre infini que l'on peut jouer à partir de ces règles. Cette distinction entre la langue et la parole explique la difficulté que l'on peut rencontrer quand on veut exprimer ce qu'on éprouve.

La langue est finie, mais virtuellement infinie. La parole actualise le caractère virtuellement infini de la langue en lui faisant dire ce qu'elle ne savait pas qu'elle pouvait dire par la grâce d'une comparaison ou d'une la métaphore vive (Paul Ricoeur) : "Et les fruits passeront la promesse des fleurs", "La terre est bleue comme une orange", "la lucidité est la blessure la plus proche du soleil". "Parler donc est difficile, si c’est chercher… chercher quoi ? Une fidélité aux seuls moments, aux seules choses qui descendent en nous assez bas, qui se dérobent, si c’est tresser un vague abri pour une proie insaisissable…" (Philippe Jaccottet)

 

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47 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 23 mars 2021 14:23

    ’’Pour Bergson, au contraire, le langage ordinaire est un obstacle à une perception authentique du monde extérieur et intérieur. ’’

     

    Monde intérieur vs monde extérieur, réel vs réalité ...

    Sans la parole notre réalité se limiterait à celle d’un animal.

     

     Lacan disait : l’inconscient est structuré comme un langage.

    Je dirais : par définition.

     


    • binary 23 mars 2021 16:39

      @Francis, agnotologue

      Lacan disait : l’inconscient est structuré comme un langage.

      Je serai curieux de savoir comment Lacan fait pour identifier la « structure de l inconscient » ?



    • Clark Kent Séraphin Lampion 23 mars 2021 17:04

      @binary

      il ouvre un livre de grammaire générative !


    • binary 23 mars 2021 17:38

      @Séraphin Lampion
      Je préfère utiliser mon temps de lecture pour, sinon du rationnel, au moins du crédible.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 23 mars 2021 18:55

      @binary
       
       ’’Je serai curieux de savoir comment Lacan fait pour identifier la « structure de l inconscient » ?’’
       
       Ben renseignez vous.


    • Passante Passante 24 mars 2021 08:27

      @binary
      tout part de l’interprétation des rêves de freud
      et notamment le chap 7 sur l’appareil psychique,
      ce bonhomme met à nu des mécanismes répétitifs et spécifiques au « parler » inconscient lisible dans les rêves : symbolisation, déplacement, condensation...
      lacan vient reconnaître que le déplacement correspond à la métaphore, la métonymie à la condensation, etc...
      il y ajoute l’inexistence du signifié à proprement parler, son inaccessibilité,
      mais aussi pour la raison qu’un signifiant n’est jamais que le signifié d’un autre signifiant, en somme s’il n’y a que le signifiant, c’est que c’est bien lui et le langage qui tient toute la trame

      or la grammaire de l’inconscient n’est pas du tout la grammaire de surface,
      elle est presque délirante, presque... car des règles se dégagent,
      et ces règles constitueront la fameuse structure de l’inconscient
      (voilà très très brièvement l’outrage du résumé infligé à ’lune des plus brillante théories du 20ème siècle)


    • Passante Passante 24 mars 2021 09:59

      @eau-pression
      à cause du frayage, c’est du Freud de 1895..
      comment se fait « l’inscription psychique » ?
      par réseaux de neurones re-parcourus !
      mais ce parcours, comme inscription, c’est juste défricher.


    • alinea alinea 24 mars 2021 10:22

      @Francis, agnotologue
      Est-ce qu’elle se limiterait, ou est-ce qu’elle atteindrait la perception de l’animal ?
      Parce que, j’aime autant vous dire, que vous ne passez pas deux heures en compagnie d’un animal sans être baba !
      Le langage est une tentative, souvent vaine, d’exprimer, de partager, disons de se conforter, se réconforter ! La communication quotidienne se contente d’un langage simple, presque sans ambiguïté.
      Le langage n’est pas nécessaire à la perception, la preuve c’est qu’il en rend rarement compte sans une multitude de contre-sens, d’approximations qui font qu’on n’est jamais compris ! Il est nécessaire à la pensée, à la « matérialisation » du ressenti.
      Le structuralisme a été l’addiction la plus débile que le monde intellectuel ait connu : tous y sont passés, les ;linguistes, qui l’ont inventé, les ethnologues, psy... bref les éminents précurseurs du monde binaire des ordinateurs, de la pensée binaire d’aujourd’hui, de l’enseignement débile des langues aux enfants.
      Bref une véritable catastrophe.
      Et je ne voudrais pas me rendre aussi mal-polie que Onfray, mais il y a un siècle, quand j’étais jeune étudiante en linguistique, et que j’ai entendu cette citation de Lacan, je me suis dit, il met les mots à l’envers : l’inconscient devance le langage c’est donc le langage qui, selon toute vraisemblance, s’est construit, inconsciemment, à partir de la structure de l’inconscient.
      Parce que le langage est une création collective, hallucinante, émerveillante !
      Quant à la musique, elle est aussi langage ; il y a le langage des symboles, le langage mathématique... bref je comprends pourquoi je n’aimais pas Bergson, au lycée ; je ne savais pas pourquoi,n’y ai plus jamais pensé !! aujourd’hui je le sais, ça s’arrose ! smiley


    • Passante Passante 24 mars 2021 11:23

      @alinea
      tu me cherches ? smiley

      si tu ne parles pas avec l’animal, tu te parles...
      j’avais compris que l’autohypnose était le meilleur moyen de passer un barrage, tu entres dans un personnage, et tu l’imposes animalement au militaire, qui te laisse passer
      tout dépend de l’animal de ce militaire..

      plus loin, ayant vendu ma dernière caisse à 25ans avant de marcher 80.000km (deux fois le tour de la planète..), un soir, je marche de nuit, je tourne au coin d’une rue, et je tome nez à nez avec une meute de trente chiens  
      j’avais une seconde.

      mais j’avais de la pratique déjà (des militaires...)
      que me disais-je en mon coeur ?
      et qu’ils entendaient...
      « je ne reculerai pas, je ne vous agresserai pas
      mais si besoin je vous mets en pièces.
      mourir ? j’en ai rien à cirer. »

      les trente chiens se retournent et s’en vont,
      tout autre scenar n’aurait pas été joyeux...
      à cette étape, je comprends que la fosse aux lions est possible
      (je sais quoi dire... lol)

      la bande image c’est pas grand chose, c’est du mou, du fixe, du lourd, on peut l’animer, mais ça va pas bien loin, glandes...
      la bande son c’est autre chose, ça peut libérer
      (une image se déchire, mais un son déchire)
      la grammaire consciente raisonne
      la grammaire inconsciente résonne
      on peut rejouer-déjouer la chansonnette
      mais c’est toujours une chansonnette !
      car c’est le seul moyen pour l’humain de se tenir dans le temps contrairement à l’animal
      tous les animaux sont adultes en deux ou trois ans
      mais nous prenons du retard

      à inscrire...

      il ne s’agit pas de nier l’inconscient de la vie
      mais de reconnaître que rien n’en est saisissable hors langage,
      et c’est pas qu’il n’y a pas d’affect
      c’est qu’on reconnaît que l’affect n’a rien à dire
      et dès lors qu’il dit, alors c’est un dire, et on ne peut que l’entendre 


    • Passante Passante 24 mars 2021 11:27

      @Passante
      autre scène mais le schéma inverse :
      j’étais dans le sud du pays, en visite dans un village, insomnie,
      je sors marcher, longuement, au retour, coupure de courant généralisé,
      noir complet, je me guide sur des reflets...
      j’entends une meute de chiens s’approcher, je n’avais plus le choix :
      j’étais chien gambadant joyeusement dans la nuit,
      j’étais dans l’amour, j’étais de la bande...
      et c’est la bande qui montrait la route du retour
      dans le noir complet...


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 mars 2021 11:43

      @alinea
       
       ’’Le langage n’est pas nécessaire à la perception, la preuve c’est qu’il en rend rarement compte sans une multitude de contre-sens, d’approximations qui font qu’on n’est jamais compris ! Il est nécessaire à la pensée’’
       
      En effet, mais il est nécessaire à la communication.
       
      Vous le savez aussi bien que moi, si le langage qui est la capacité à exprimer nos émotions, nos désirs, nos besoins, est inné aussi bien chez les animaux que chez les humains , en revanche, la langue, une langue, nécessite un apprentissage.
       
      L’inconscient est structuré comme un langage, pas une langue, mais il ne peut se dire, s’analyser qu’au travers d’une langue, forcément commune entre analysant et analysé.


    • alinea alinea 24 mars 2021 12:17

      @Francis, agnotologue
      « La communication quotidienne se contente d’un langage simple, presque sans ambiguïté. »
      Qu’est-ce que je dis d’autre ?
      Sinon il échange ou exprime.
      Merci de me rappeler la différence entre langage et langue : on s’appuie sur quelques langues quand on fait des études de linguistique !
      voir plus haut ma réponse à Passante !


    • alinea alinea 24 mars 2021 12:31

      @Passante
      Absolument ; tout le monde n’a pas ce genre d’expérience, pourtant nécessaire à la compréhension de beaucoup de choses.
      Moi je l’ai eu, de nombreuses fois, avec mes taureaux vaches et veaux sauvages, demi-sauvages, et mon expression était : je laisse mon humanité au portail. Alors j’étais incluse comme une des leurs, sans que je ressente la moindre appréhension, ni qu’ils ressentent la moindre menace !
      C’est ce que raconte Alexandre David Neel, et d’autres, quand elle raconte comment elle s’est assise, comment elle est « sortie d’elle-même », quand le tigre s’est approché ! Accepter son infériorité !! hihi ! j’en connais qui en sont incapables, mais avec les loups, c’est pareil, les ours, bref, les grandes belles bêtes que l’homme s’est évertué à éradiquer. Quand l’homme a peur, il tue ! si la bête sent cet été d’esprit, elle attaque, normal !
      Les animaux ressentent tout, on ne peut pas mentir ; le ton des mots, le son de la voix, mais surtout le silence et ce que tu as dans les tripes, sont une véritable langage compris par eux ! c’est pourquoi cela fait trente ans que je partage leur vie, plus ou moins selon les moments, mais cette authenticité m’est nécessaire, vitale !
      Je pense que j’aurais fait comme toi avec tes chiens ; ceci dit, il faut savoir que les chiens sont dépourvus de sadisme aussi, sauf si ta peur est empreinte de violence, d’agressivité, il y a peu de chance qu’une meute t’attaque !


    • alinea alinea 24 mars 2021 12:38

      @eau-pression
      Ah ! si je t’avais lu avant de me précipiter à écrire, j’aurais économisé un paragraphe !!
      Un jour, tu me diras comment tu fais pour te souvenir de l’article exact ou quelque chose a été dit !! Que quelque chose ait été dit, je suis capable d’en avoir la mémoire, mais où , mamma !!


    • alinea alinea 24 mars 2021 12:42

      @eau-pression
      C’est une décompression, qui fait, comme son nom l’indique, fuir les pressions !
      On m’a dit que les beaux chants d’oiseaux étaient en réalité des putain de cris d’alarme, pour leur territoire, leur bouf, leur meuf, que sais-je.... mais je sais que l’homme a toujours tendance à se projeter partout...


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 24 mars 2021 13:10

      @Francis, agnotologue
       
       erratum
       lire : L’inconscient est structuré comme un langage, pas une langue, mais il ne peut se dire, s’analyser qu’au travers d’une langue, forcément commune entre l’analyste et l’analysant.


    • alinea alinea 24 mars 2021 13:42

      @eau-pression
      Bon ben voilà, tout un matériel que je n’ai pas !
      Alors, je vais faire mon psy de bazar ; ceux qui ont choisi comme profession celle de documentaliste par exemple, mais juristes et tout ce qui peut se mettre en cases, ( information étant la version ultramoderne de ces caractères « Vierge », ont, sinon une aversion du moins une crainte à l’égard du magique. Ils ne mettraient pas leur vie en jeu de dés !
      Je pourrais dire aussi qu’ils aiment épater la galerie, mais ils n’épatent que les patates, alors, c’est pas gagné !! smiley


    • arthes, Britney for ever arthes 24 mars 2021 16:12

      @eau-pression
      Olé Toro

      Tu as la mémoire de ton logiciel archiviste sélective on dirait : 

      Je constate un grand silence sur le mot valentonine. Certains voudraient nous faire croire que cette invention de Fourtillan serait une escroquerie. Où est l’escroc : celui qui découvre ou celui qui escamote ?


      Concernant Fourtillan, tu as eu l’occasion de lire des liens assez probants sur ton interrogation : Où est l’escroc ?
      Même Joyeux se désolidarise de ton grand « héros rebelle »
       Je fais une redite :
      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/essais-therapeutiques-sauvages-le-professeur-fourtillan-persiste-malgre-sa-mise-en-examen_4294365.html

      As tu pensé à faire un don au fond Joséfa ?
      Saint Fourtillan au centuple et en or te le rendra  smiley  smiley


    • arthes, Britney for ever arthes 24 mars 2021 18:02

      @eau-pression

      Le toro il s’énerve ?

      Normal, c’est le printemps, les hormones ça magne alors ?

      Et ouais, quand Fourtillan accuse Pasteur d’avoir propagé le virus pour vendre des vaccins pas besoins de preuves....

      Bin, c’est pas avec tes arguties que tu vas défendre ton pote Fourtillan, trouve moi des témoignages crédibles, des publications de ses travaux, j’ai beau chercher, je ne trouve rien ...AAHHHH tu veux dire qu’on a censuré les résultats de ses recherches ?
      Bin oui, un complot !

      En attendant, comme tu ne veux pas lire le lien, voici désormais celui qui était son plus ardent défenseur ,( le prof Joyeux,) et à vanter ses résulats en dit désormais : 

       À propos de la découverte du professeur Fourtillan qu’il qualifiait de « bombe atomique » en 2015, le professeur Joyeux se montre aujourd’hui beaucoup plus réservé  : « Jean-Bernard Fourtillan avait tendance à penser qu’avec [sa découverte], on allait guérir un tas de maladies, l’Alzheimer et le Parkinson, et tant d’autres. Et là-dessus, je n’étais absolument pas d’accord, car on n’avait pas de preuves. Je lui disais ’Sur le sommeil, oui. Puisque tu l’as démontré sur l’animal, ça doit être présent chez l’humain, mais après, piano piano  !’ »

      Il a du subir des pressions de big pharma sans doutes  smiley


    • alinea alinea 24 mars 2021 18:07

      @eau-pression
      J’ai rien compris ! c’est mon humour à deux balles qui t’a troublé, ou bien est-ce moi qui suis, de toutes façons, une vraie patate ?


    • The Old Snoop chtarbologue The Old Snoop chtarbologue 24 mars 2021 18:15

      @alinea

      T’inquiète Mémé, il n’y a rien à comprendre smiley

      Gazouse ce qu’il aime c’est faire des phrases creuses

      Le problème c’est qu’entre son Alzheimer et son Parkinson c’est de plus en plus imbitable ; il le sait mais il a compris que seul Fourtillan pouvait le sortir de là . C’est pourquoi il lui a envoyé un gros chèque que l’autre alchimiste a immédiatement converti en lingots smiley


    • Passante Passante 24 mars 2021 19:12

      @alinea
      (ceci est la « Porte de Pantin ».. smiley )


    • Clark Kent Séraphin Lampion 23 mars 2021 14:29

      Donc, il n’y aurait pas de pensée sans parole, de parole sans langue ni de langue sans langage.

      Les pensées ne seraient donc pas les mêmes dans différentes langues ? 

      C’est sans doute pour ça qu’on a inventé les mathématiques ?


      • binary 23 mars 2021 16:24

        @Séraphin Lampion
        On peut aussi se demander :
        Qui les a inventé les mots ? Quelqu un qui ne pouvait pas penser, puisqu il n avait pas de mots pour le faire ? Ils sont donc tombés du ciel ?

        Autre remarque pour l auteur :
        On ne voit pas des objets, mais de la lumière qui a rebondit sur des objets.
        Que veut dire voir ? N est ce qu un mot ?


      • Robin Guilloux Robin Guilloux 24 mars 2021 08:19

        @binary

        « L’homme est un être de langage » ou « l’inconscient est structuré comme un langage » (et non pas par le langage). Il faudrait dire virtuellement (cas des enfants sauvages« ) qui ne parlent pas et ne sont ni des animaux, ni des hommes, mais des sortes de »monstres« , puisqu’ils sont empêchés de devenir ce pour quoi ils sont faits. »voir" : on en revient à Rilke. Les bêtes voient l’ouvert. La vision de l’homme est obstruéé par les mots. Bergson met en évidence un paradoxe. Le langage permet aux hommes d’appréhender (begriefen) le réel, mais en même temps le leur dissimule. Peut-être les intelligences angéliques perçoivent-elles vraiement les choses comme elles sont. 


      • Robin Guilloux Robin Guilloux 24 mars 2021 08:21

        @Robin Guilloux

        errata : vraiment


      • alinea alinea 24 mars 2021 22:43

        @Séraphin Lampion
        Non, les pensées ne sont pas les mêmes ! ça ne veut pas dire que la nature humaine est différente, mais c’est clair qu’organiser son langage, mettons par agglutination ( allemand, turc) c’est pas pareil qu’avoir quasi un mot pour chaque « chose » ( russe), ou être très elliptique ( français) !
        Nos sociétés, de par le monde, sont différentes !! on ne pense pas tous pareil...
        il peut y avoir pensée sans parole ; la parole a une définition très stricte en linguistique, en deux mots : c’est l’actualisation individuelle de la langue.
        C’est pour ça qu’on a inventé le globish, 200 mots ça suffit bien, et c’est pour ça que beaucoup rêvent d’un monde uniforme !!! quand on pensera tous pareil, on sera plus faciles à gérer !!


      • arthes, Britney for ever arthes 23 mars 2021 15:23

        Pour tout dire, nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles


        Bin déja, ça commence mal...O bordel !!!



        Par quel construction arrive t on à cette proposition (et je ne veux voir cela que comme une proposition) , sinon par un montage purement intellectuel.

        Le rasoir d’Occam est passé par la.

        Et on en arrive à Magritte, cette froide peinture inhumaine et nihiliste !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 mars 2021 15:33

          @arthes
          J’a essayé d’expliquer à un flic que la gâterie que me faisait une belle en pleine rue n’était pas une pipe , il a rien compris. Ce manque de culture dans les forces de l’ordre...sniff


        • arthes, Britney for ever arthes 23 mars 2021 16:30

          @Aita Pea Pea
          Tu es tombé sur un réaliste....Ils y connaissent rien aux arttistiques « performer » surréalistes. smiley


        • Clark Kent Séraphin Lampion 23 mars 2021 17:27

          @Aita Pea Pea

          Moi c’était au restaurant que ce genre de malentendu m’est arrivé.

          J’étais allé aux toilettes, et quand j’en suis sorti, une dame qui venait de rentrer m’a dit :

          • Monsieur ! Votre pipe !

          Je l’avais posée sur le lavabo et je l’avais oubliée.

          • Ah merci Madame, que j’ai dit.

          C’était vraiment gentil ! Alors, quand je suis sorti du resto, je suis allé à la table où elle mangeait avec son mari que j’ai salué poliment en lui disant :

          • Bonjour Monsieur ! Votre femme est très gentille  !!!

          Et j’ai aussi salué poliment la dame :

          • En tout cas, madame, merci encore pour la pipe dans les toilettes tout à l’heure, j’en avais vraiment besoin !

          Eh ben son mari, lui, c’était un fou ! Il s’est mis à gueuler et gesticuler, que ça a fait un vrai scandale dans le resto. Quel con !

          Ou alors, comme le dit l’auteur, c’est les limites du langage ? Je sais pas.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 mars 2021 17:37

          @S�raphin Lampion
          Lol ...


        • The Old Snoop chtarbologue The Old Snoop chtarbologue 23 mars 2021 17:48

          @Aita Pea Pea

          Le mari, c’était le célèbre Jean-Lucien/Francis smiley



        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 mars 2021 18:08

          @The Old Snoop chtarbologue
          Un jaloux envieux le Francis .


        • arthes, Britney for ever arthes 23 mars 2021 18:18

          @The Old Snoop chtarbologue

          Lollll


        • The Old Snoop chtarbologue The Old Snoop chtarbologue 23 mars 2021 18:34

          @arthes et Aita

          Devinez qui nous a moinssé smiley !


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 mars 2021 18:39

          @The Old Snoop chtarbologue
          Rosemar ?


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 23 mars 2021 18:49

          @The Old Snoop chtarbologue
           
           je dois dire ici que The Old Snoop chtarbologue alias Snoopy a découvert un jour que JL ça pouvait être les initiales de Jean-Luc.
           
          Du fait que depuis ce jour à chaque fois qu’il me croise, il m’affuble

          de ce prénom pour lâcher gratuitement une bouse à mes pieds, j’en ai conclu qu’un certain Jean-Luc était un triste sire qui l’aurait traumatisé dans sa jeunesse.
           
           Je ne sais pas ce qui l’excite le plus : le souvenir de ce traumatisme ? une compulsion sado-masochiste ? Se prouver qu’il peut me faire réagir ?
           
          The The Old Snoop chtarbologue

          mériterait ma compassion : les traumatismes de jeunesse, ça n’arrange pas son bonhomme. Hélas, certains comme lui en deviennent vraiment cons.


        • The Old Snoop chtarbologue The Old Snoop chtarbologue 23 mars 2021 19:14

          @Francis, agnotologue

          Jean-Lucien pépère , pas Jean-Luc !
          Nous sommes quelques uns à penser que pour ton rôle de délateur et de procureur Jean-Lucien te va formidablement bien smiley


        • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 23 mars 2021 19:25

          @The Old Snoop chtarbologue
           
          être traité de délateur et procureur par des trolls ayant juré la destruction de ce site, c’est un titre de gloire.


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 23 mars 2021 19:30

          @Francis, agnotologue
          La paille et la poutre... Huysmans boy .


        • arthes, Britney for ever arthes 23 mars 2021 21:08

          @Aita Pea Pea

          OUIIII !!!! (mdr)

          Nan...Mais c’est copieux en tous les cas smiley


        • arthes, Britney for ever arthes 23 mars 2021 21:12

          @The Old Snoop chtarbologue
          Rosemar ?
          ...................................................................... .....................................................................
          Ooooops, rapport à cela 


        • Montagnais .. FRIDA Montagnais 23 mars 2021 17:51

          Un naturopathe ?

          .. et un psychopathe .. ?

          Et un systrophonologue ? 

          La « Station Internationale Spatiale » ?? Pas croire qu’elle est proche d’Antarès hein

          Tous unis contre la vie chair

          NB : eh ! l’auteur, vous êtes moins apprécié ici que Tata Rosemar ..


          • Xenozoid Xenozoid 23 mars 2021 19:22

            on peut déconstruire tout les languages,tout revient a l’interprétation que chacun en fait, ddu biais, exemple simple de certains singes ici, on devient plus ou moins comique selon le bon vouloir de ceux qui distribuent des bon points, c’est le niveau du language en ce moment...et pas seulement sur avx ou sur le net


            • velosolex velosolex 23 mars 2021 20:50

              « Le concept de lion de rugit pas », disait Wittgenstein.

              Un peu tout de même, dans le cas des chrétiens livrés aux fauves dans les arènes. Beaucoup moins en mangeant un Mars, où je crois me souvenir qu’un lion était imprimé sur l’emballage. Contrairement à Bergson et à Proust j’aurais tendance à penser qu’on est tous romanciers, poètes et musiciens. Certains il est sûr plus célèbres que d’autres, et sans doute plus habiles à se mettre en scène et à briller dans les représentations. Alors que les autres n’ont aucune conscience du talent qu’ils pourraient développer. En rapport ave leur milieu leur culture, et les a priori que la société leur a soufflés. Mais sans la conscience de l’art , c’est à dire du beau, et de la mortalité qui la rend prégnante, je pense pas que la vie serait supportable. 

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