Tarte à la crème
Herbert Néry prend la tête
du pôle universitaire européen. La nouvelle en soi n’a eu d’autre
intérêt que de me rappeler ce qui s’est passé vendredi dernier au
tribunal correctionnel de Nancy. Deux membres de l’association Hermaphrodite,
une maison d’édition plutôt décalée (rien ne les arrête sur le
papier), avaient les honneurs du tribunal correctionnel. Leur délit : des
violences volontaires sur ledit Néry. L’université qu’on agresse ?!
Halte au feu, les violences en question étaient la dépose - ou le jet,
selon les versions - de deux tartes à la crème sur le front et la face
du président de l’Université de Nancy 2.
Il faut dire que le brave
homme avait eu la bonne idée, le 10 décembre 2003, d’ouvrir
officiellement le colloque consacré à la provocation. Philippe Krebs et
William Guyot l’ont pris au mot. Au détour d’une citation pédante,
selon leurs déclarations, ils se sont levés et ont commis leur
entartage, dans les règles de l’art.
Quelques rires dans la salle - sans doute nerveux - et ils ont déclaré
le colloque ouvert. Moi, je trouve que cela avait de la classe, et en
plus cela a donné une publicité inattendue à l’événement.
Mais
voilà, deux mois et demi après - sacré délai de réflexion - Herbert
Néry a porté plainte. Le parquet a proposé aux deux auteurs une
composition pénale, c’est-à-dire une peine définie d’avance, en
l’occurrence un travail d’intérêt général. Les deux hommes ont refusé :
ils voulaient se défendre devant le tribunal correctionnel, croyant en
leur innocence.
Le magistrat n’avait pas le sens de l’humour aussi
développé qu’ils le croyaient. J’ai trouvé nos deux provocateurs tout d’un
coup très empruntés, dépassés par les conséquences de leur acte.
D’autant que les deux amendes de 250 Euros et les 800 Euros de préjudice moral
ont porté un ’coût’ à leur porte-monnaie. Je ne tiens pas compte des
12,10 Euros de frais de pressing (le costume).
Nombre de personnes entartées n’avaient pas porté plainte. Mais Nancy 2 est cette université qui n’arrive pas à se trouver un nom et a reculé devant l’idée de s’appeler Louise Michel. Herbert Néry avait hier l’air beaucoup plus à l’aise dans la poignée de main officielle de passation de pouvoir que dans la réception de tarte à la crème. L’Université française a encore du chemin à faire.
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