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Accueil du site > Culture & Loisirs > Étonnant > Le bouc et la souris

Le bouc et la souris

Dans une ferme du Berry

Dans une ferme du Berry, à l'heure où il convient de traire les chèvres, tandis que les fermiers étaient fort affairés, le bouc se sentant soudainement sans intérêt pour ses braves gens, eut du vague à l'âme. Il voyait bien qu'on ne lui accordait plus la moindre importance, ayant depuis quelque temps déjà rempli son ouvrage sans qu'on se montre reconnaissant à son égard.

Profitant d'une ouverture dans la bergerie, il se faufila par l’entrebâillement pour aller se divertir un peu plus loin, espérant trouver compagnon pour quelques mauvaises farces à jouer à ces ingrats. Le bouc est taquin et aime à faire devenir chèvres ceux qui n'ont pas l'heur de lui complaire. À ce titre, je vous recommande de ne jamais lui montrer les cornes pas plus que de lui tirer la barbichette…

Hélas pour lui, dans cette exploitation agricole fortement spécialisée dans le crottin de Chavignol, nul autre animal n'y trouvait sa place. Les règles sanitaires émanant de l'Europe se montraient draconiennes. Il n'y avait pas un chat pas plus que âme qui vive dans la place. Notre bouc tournait en rond et se décida à chercher sa bonne fortune dans la demeure de ce couple d'éleveurs.

Il explora la cuisine sans trouver de quoi satisfaire son besoin de distraction. Il entra alors dans le salon, centre névralgique de cette exploitation puisque les crottins étaient proposés à la vente en ligne de par le vaste monde. C'est ainsi qu'il reconnut sur l'écran une de ces préférées, une belle chèvre anglo-nubienne égarée en Berry qui avait sa faveur.

Mendes, le bouc voulut bicher sa belle blanquette et se trouva devant une simple image. Il en éprouva autant de surprise que de désappointement. Il avait ressenti une attirance qui lui avait quelque peu échauffé les esprits et se retrouvait le bec dans l'eau, ce qui pour un caprin n'est pas chose agréable. Il tapait du sabot sur le plancher, baissait la tête pour se venger quand une petite souris blanche s'interposa, attirant son attention.

L'animal avait une queue anormalement longue, ce qui ne mit nullement la puce à l'oreille à Mendes. Il avait un si grand besoin de compagnie qu'il n'était pas regardant. Tout naturellement, il engagea la conversation avec elle pour remplir son besoin de compagnie. « Bonjour petite souris, je m'appelle Mendes et j'aimerais être ton ami ! »

Loin de s’effaroucher comme on eut pu l'attendre de ce petit animal, le rongeur répondit aimablement à cette invite : « Bonjour Mendes, moi je me nomme Ratoncito Pérez, un curieux nom je te l'accorde qui ne vient pas du Berry. Je te ferai du reste remarquer qu'il en va de même pour toi à mon humble avis ! »

La conversation s'était engagée sur une curieuse pente. Le bouc voulut la replacer sur un ton plus cordial en jouant franc jeu : « Qu'importe d'où nous venons ma belle Ratincito, l'amitié n'a pas de frontière. Veux-tu être ma compagne de conversation durant la traite ? Je m'ennuie à dépérir deux fois par jour ! »

La souris comprit qu'elle ne serait qu'un pis-aller pour compenser le temps de la traite. La chose lui déplut même si elle n'entendit pas manifester son désappointement. Elle usa d'esprit d'initiative et conseilla à Mendes d'user de cette étrange lucarne pour aller quérir un compagnon de son acabit de par le vaste monde.

C'est ainsi qu'en deux clics trois mouvements, elle inscrivit le bouc sur une interface numérique, ayant pris soin de lui dresser son portrait. La souris ayant rempli sa mission, rentra dans son trou, préférant laisser ce solliciteur se débrouiller avec le Trackpad de l'ordinateur. Le bouc venait de sauver la face tandis que la souris se déconnecta par prudence. Ce qui se passa par la suite échappa à ma curiosité. Le clavardage du bouc se fit dans un langage qui m'était totalement inaccessible...


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23 réactions à cet article    


  • hans-de-lunéville 1 6 avril 11:23

    Belle bécanne ! merci


    • C'est Nabum C’est Nabum 6 avril 18:56

      @hans-de-lunéville 1

      On peut confondre


    • sylviadandrieux 6 avril 16:42

      Histoire sans queue de souris ni tête de bouc ! 


      • C'est Nabum C’est Nabum 6 avril 18:57

        @sylviadandrieux

        Hélas, vous avez la dent dure faute de l’avoir eu payée par la souris


      • sylviadandrieux 7 avril 15:13

        @C’est Nabum
        Il manque une suite d’ où mon commentaire. Je trouve ce bouc très inélégant d’aller chercher sur le net ce qu’il trouve au centuple sur place. 


      • ilias 6 avril 17:17

        Votre conte en prose m’inspire à lui associer un poème à vers, quelque peu hasardeux :

        Au cœur du Berry, où la vie s’écoule paisible,

        Une ferme s’éveille, au chant des coqs agiles.

        Traite matinale, les mains s’activent,

        Le bouc, soudain, se sent las et inactif.


        Plus d’yeux sur lui, son âme s’attriste,

        Son noble ouvrage, oublié, sans le moindre remerciement.

        L’ennui le guette, il rêve d’escapade,

        De compagnie et de joyeuses gambades.


        Par une ouverture, il s’échappe furtivement,

        Vers l’inconnu, en quête d’un moment distrayant.

        Mais solitude règne sur ce domaine agricole,

        Pas un chat, pas une âme, que du silence mélancolique.


        Le bouc, déçu, se dirige vers la maison,

        Pousse la porte, et découvre un monde de fascination.

        Un écran lumineux, où défilent des images,

        Des chèvres, comme lui, à la beauté sauvage.


        Son cœur s’emballe, il aperçoit sa dulcinée,

        Une anglo-nubienne, à la robe immaculée.

        Il se précipite, pour la couvrir de baisers,

        Mais heurte le verre, et s’effondre, désespéré.


        Une petite souris, témoin de sa peine,

        S’approche avec douceur, et lui offre une étreinte.

        Ratoncito Pérez, nom exotique et charmant,

        Propose au bouc un dialogue apaisant.


        Mendes, ému par cette rencontre inattendue,

        Confie son ennui à la souris si menue.

        Elle l’écoute attentivement, et comprend son désir,

        De briser la solitude et d’égayer son plaisir.


        D’un esprit vif, elle propose une solution,

        Utiliser l’écran magique pour une nouvelle liaison.

        En quelques clics, elle crée un profil flatteur,

        Pour que Mendes puisse trouver un ami, un bonheur.


        La souris, accomplissant sa mission avec bienveillance,

        Se retire discrètement, laissant le bouc à sa chance.

        Sur le clavier, il tape, avec un cœur rempli d’espoir,

        Vers un destin nouveau, où l’amitié prend son essor.


        Le clavardage s’anime, dans un langage inconnu,

        Leur histoire continue, sous un ciel désormais bleu.

        Le bouc et la souris, unis par un lien improbable,

        Ont ouvert la porte à un avenir plus sociable.


        • C'est Nabum C’est Nabum 6 avril 18:57

          @ilias

          Nous allons faire équipe


        • sylviadandrieux 7 avril 15:10

          @C’est Nabum
          Sauf si vous mettez une virgule à la place du point qui convenait mieux ; Mosel l’a bien vu.............


        • C'est Nabum C’est Nabum 7 avril 15:36

          @sylviadandrieux

          Le point virgule fera l’affaire


        • sylviadandrieux 7 avril 16:05

          @C’est Nabum
          Je vous dois des excuses. Votre texte est bien écrit comme d’habitude. J’aurais dû réagir hier déjà lorsque j’ai lu la réponse de Mosel. 


        • mosel 6 avril 18:15

          Heu, on ne trait pas un bouc ou alors la (souris) tout cela est bien ambigu.


          • C'est Nabum C’est Nabum 6 avril 18:57

            @mosel

            C’est un trait d’humour


          • juluch juluch 6 avril 18:51

            J’ai cru au tout début, un court instant que le bouc allait aussi se faire traire.......ouf !!!

            La mienne de souris sur son tapis me fait des siennes.....faut il lui envoyer le caprin ?


            • C'est Nabum C’est Nabum 6 avril 18:58

              @juluch

              Je vous laisse juge

              Donner votre langue au chat, il laissera la souris tranquille


            • Seth 7 avril 15:43

              J’aime bien les boucs sauf qu’il ne sont pas très chaleureux...

              Ne crois pas ceux qui ont mal lu, c’est qu’ils ont l’esprit mal placé. Moi aussi et pourtant j’ai du convenir qu’il n’y avait aucune raison de voir le mal... Déception. smiley

              Et quand vas-tu parler de mon petit chien et de son combat épique contre les punaises et les araignées mahousses qui abondent ici ? smiley

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