Pas tout à fait d’accord, Bill...
Que le Pape soit dans la droite ligne de son discours de Regensburg (j’en ai assez des francisations de noms de villes allemandes), ça, sans aucun doute, d’accord. Il n’a fait que réaffirmer son respect de l’islam dans l’acceptation de la différence.
Mais il ne s’agit pas de cela. Il s’agit de ’diplomatie’. Benoît XVI a incontestablement gagné en diplomatie en deux mois. A Regensburg, il a sans doute sous-estimé l’impact et la manière dont son discours, au demeurant d’une immense qualité, serait reçu.
Et il a sous-estimé la stupidité des médias et leur usage permanent de la citation tronquée et non-attribuée.
Ces jours-ci, à Istanbul en particulier, il a montré qu’il avait compris ce que les musulmans, les Turcs, et les chrétiens attendent de lui. Le message ne change pas, mais la communication de ce message est compréhensible par tous, et non pas uniquement par des universitaires bardés de diplômes de théologie.
Je pense que Jean-Paul II, au contraire de Benoît XVI, avait instinctivement cette méfiance envers les médias, qui déforment (ou inventent) les propos tenus. N’oublions pas que le défunt Pape venait d’un pays où, à l’époque, la répression et la manipulation de la pensée n’étaient pas vains mots.
Benoît XVI l’a appris à ses dépens : les foules sont toujours prêtes à croire un message déformé. Mais ç’aura été un bien pour un mal, finalement : puisque cette malheureuse incompréhension a conduit finalement, deux mois plus tard, à un rapprochement et une fraternité un peu plus grande. Pas un grand pas, non. Mais un pas tout de même.
Nicolas Proix