Sur quoi Sarkozy peut-il faire campagne
? S’interrogent certains. La réponse ne coule-t-elle pas de source ?
Il ne peut le faire qu’en s’appuyant sur la France forte ; celle qui
a compris que par manque de courage ses politiciens n’ont eu de
cesse, pendant des décennies, de l’entraîner vers l’abîme ;
celle qui est consciente de la nécessités des réformes entreprises
et restant à terminer et à faire, ainsi que des efforts qui lui
sont demandés pour les mener à bien ; celle qui ne renonce pas et
refuse de se laisser guider par des considérations d’ailleurs et
d’un autre temps.
Quoi qu’en pensent et en dise le PS,
qui tient avec peine son rôle de leader d’une coalition que
l’idéologie ne suffit plus à soumettre, le motif avancé par le
Président Sarkozy donne le ton exact de la campagne. Ne pas se
représenter aurait été abandonner ses responsabilités au plus
mauvais moment, et les Français ne s’y tromperont pas.
Que peut faire d’autre son principal
adversaire, faute de propositions crédibles, que d’ironiser en
réponse, sur le ton qui aura été le sien durant tout le
quinquennat qui prend fin ? Le moment est venu pour les électeurs de
tous bords ayant le souci des intérêts du pays et par conséquent
du leur et de celui de leurs enfants, de se souvenir de la manière
et de la mesure selon lesquelles, au nom d’un sectarisme usés
jusqu’à la corde, le PS a fait preuve d’un antisarkozysme aussi
primaire que suicidaire, comme s’il vivait ses derniers instants, à
la manière du défunt parti communiste.
Ceux qui dans l’opposition, de gauche
comme de droite, n’ont pas sacrifié tout leur sens civique à un
dogme ayant fait partout où il a sévi la preuve de sa démagogie
irresponsable et stérile, sont obligés de le reconnaître :
l’opposition s’est montrée incapable de se livrer à autre chose
qu’à des actions de retardement, à coup de mensonges, de
dénigrement, de calomnie, de faux procès, d’invective, allant
jusqu’à se réjouir des échecs du pouvoir, comme s’ils n’étaient
pas d’abord ceux de la nation, au détriment de tous ses citoyens,
dans la conjoncture désastreuse que traversent tous les pays du
monde.
Certes des erreurs ont été commises
par le Président sortant, mais qui n’en commet pas ? Et qui lui
refusera la contrepartie d’une jeunesse désormais corrigée par
l’expérience autant que par l’âge ? il ne faut pas omettre que
c’est justement cette jeunesse qui a permis de bousculer les
habitudes et le conservatisme de prétendus progressistes, blanchis
sous le harnais et incapables de la moindre remise en cause de leurs
habitudes et de leurs certitudes ; ne tenant aucun compte de la
nouvelle donne ni des crises sans précédent que traverse le monde.
Certains se demandent à bon droit dans
quel état serait aujourd’hui la France si les socialistes l’avaient
emporté en 2007. La réponse est que nous en serions sans aucun
doute au même point que l’Italie, l’Espagne ou la Grèce, plutôt
qu’en tête du peloton européen. Il leur suffit d’ailleurs pour le
savoir – passant par pertes et profits tout ce que l’opposition a
fait depuis sous la conduite du PS pour ruiner les efforts du pays –
de voter pour celui qui n’a rien de plus à nous proposer que celle
qui l’a précédé dans son rôle de candidat à la présidence et
dont les serviteurs, attendant leur récompense, concurremment avec
leurs alliés du moment, sont les mêmes.