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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « La Folle Journée » de Nantes fête ses 30 ans

« La Folle Journée » de Nantes fête ses 30 ans

Comme son nom ne l’indique pas, La Folle Journée durait, lors de sa première édition en 1995, le temps d’un week-end et de 37 concerts. Le succès de cette idée folle, immédiat, n’a jamais été démenti. Au point qu’au fil des années la durée du plus grand festival populaire de musique classique s’est étirée pour compter 5 journées, du mercredi au dimanche. Le temps d’offrir au public la possibilité de voir et d’entendre plus de... 250 concerts ! Il en ira de même cette année, pour le plus grand bonheur des amateurs...

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Si l’on en croit les prévisionnistes de Météo-France, c’est un temps maussade, mais très doux pour la saison, qui attend les amateurs de musique classique dans la belle ville de Nantes pour la 30e édition de La Folle Journée. Un détail car, quelles que soient les conditions météorologiques, les mélomanes seront présents, qu’il s’agisse d’habitués qui ne manqueraient pour rien au monde ce rendez-vous devenu incontournable au fil des ans, ou de nouveaux venus impatients de se plonger pour la première fois dans cette ambiance festivalière à nulle autre pareille. Organisée depuis 1995 dans l’ancienne capitale du Duché de Bretagne, La Folle Journée se déroulera cette année du mercredi 31 janvier au dimanche 4 février dans les 7 salles de la Cité des Congrès*.

René Martin, créateur et directeur artistique de La Folle Journée, et les organisateurs du festival proposeront au public 256 concerts pour cette édition du 30e anniversaire. Ils seront interprétés, pour la presque totalité d’entre eux, par des formations et des artistes de réputation internationale. Figurent également au programme 18 conférences et ateliers qui seront animés par des musicologues et des historiens de renom, ainsi qu’une quarantaine de prestations musicales gratuites planifiées au cœur de la Grande Halle de la Cité des Congrès. Une Grand Halle d’où seront également diffusées en direct d’un studio temporaire des émissions de France Musique : 30 heures d’antenne, consacrées notamment à des concerts, des reportages ou des interviews, sous la houlette d’experts en musicologie.

En cette année 2024, le thème de La Folle Journée ne sera pas, comme lors des précédentes éditions, centré sur un compositeur ou sur un groupe de créateurs représentatifs d’une époque, d’un pays ou d’un domaine d’inspiration particulier. Le thème retenu par les organisateurs pour cette édition anniversaire est en effet celui, plus large, des Origines de la musique : les écoles nationales, l’évolution des formes musicales (y compris celle des instruments qui les mettent en valeur) et les œuvres fondatrices des grandes évolutions de la musique classique. L’objectif poursuivi, nous dit René Martin, est de « rassembler tous les compositeurs présentés depuis 1995 ». Et de fait, il s’agit, souligne encore le directeur artistique, d’« un thème très riche permettant de mettre en lumière les traditions musicales qui ont nourri l’inspiration des compositeurs au fil des siècles et dans tous les pays du monde. »

Un défi de taille

Musique de chambre, concertos, symphonies, musique sacrée, tous les genres seront une nouvelle fois proposés au public de La Folle Journée. On pourra même entendre de la musique klezmer et tzigane ! Parmi les œuvres majeures figurent notamment des concertos pour violon de Bach, Beethoven, Brahms et Glazounov, le concerto pour trompette de Haydn, le concerto pour clarinette de Mozart, les concertos pour piano n°5 « L’empereur » de Beethoven, n°9 « Jeunehomme » de Mozart, n°1 de Tchaïkovski, n°3 de Rachmaninov et n°2 de Saint-Saëns. Sans oublier les symphonies « Les Adieux » de Haydn et « Du Nouveau monde » de Dvořák. Ou bien encore des mazurkas de Chopin, le Sacre du printemps de Stravinsky, le Boléro de Ravel, et même... West Side Story de Bernstein...

Lors de l’édition 2023, 130 000 billets ont été vendus pour un taux de remplissage de plus de 90 %. Nul doute que, cette année encore – le volume des réservations en témoigne d’ores et déjà –, le succès sera au rendez-vous du festival nantais, eu égard à la richesse et à la diversité du programme proposé. Et cela tant auprès du public que des 2 000 concertistes, ravis de participer à cet évènement atypique. Et pour cause : les musiciens trouvent là l’occasion d’échanger, non seulement avec des collègues qu’ils rencontrent très rarement lors de leurs tournées, mais également avec des spectateurs aux profils infiniment plus variés que le public des prestigieuses salles de concert de Berlin, Londres, New York, Paris, Tokyo ou Vienne. Ce n’est pas là le moindre charme de La Folle Journée.

Satisfaire les attentes des festivaliers est, depuis la première édition en 1995, un objectif constant des organisateurs. Aujourd’hui comme hier, ils ont à cœur de faire entendre «  des œuvres portées par la plus haute exigence artistique  », comme le soulignait en 2020 Johanna Rolland, la maire de Nantes. Désireux d’ouvrir le festival à tous les publics, les organisateurs se sont tout particulièrement attachés à mettre en place une politique tarifaire adaptée pour favoriser l’accès des salles de concert aux scolaires et aux personnes handicapées. Comme l’an passé, plus de 10 000 places à tarif très réduit leur ont été réservées, et leur accès à des ateliers dédiés sera favorisé. Pourront également bénéficier d’une tarification préférentielle les personnes éligibles aux minimas sociaux ainsi que les demandeurs d’emploi, les jeunes de moins de 30 ans et les « tribus » familiales (deux adultes et de 2 à 6 enfants).

Laissons pour terminer la parole à Johanna Rolland à l’aube de ce 30e anniversaire : « Je veux saluer le fait que jamais l’ambition première qui présidait à la création de La Folle Journée n’a été dévoyée : faire partager la musique au plus grand nombre. (...) Le défi était de taille, tant cette esthétique musicale peut souffrir d’être jugée inaccessible, réservée aux seuls connaisseurs. (...) Le défi a été relevé. » Et de bien belle manière !

Lien : le site de La Folle Journée

Quelques concerts seront également donnés à l’Espace CIC Ouest.

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15 réactions à cet article    


  • gruni gruni 30 janvier 07:25

    Bonjour Fergus

    « faire partager la musique au plus grand nombre », un bien beau projet.

    Et qui sait, la « Folle journée » de Nantes aura peut-être la visite de Rachida Dati, dont le slogan est « la culture pour tous ». smiley


    • Fergus Fergus 30 janvier 09:32

      Bonjour, gruni

      « qui sait, la « Folle journée » de Nantes aura peut-être la visite de Rachida Dati »

      Ce serait logique, eu égard à son projet de « culture pour tous ». Une bonne occasion pour elle de découvrir que Vivaldi n’est pas le nom d’un pizzaïolo et Mendelssohn celui d’un maroquinier de la rue de Sèvres. smiley

      Une année, c’est Frédéric Mitterrand qui a passé de longues heures à la Folle Journée. Personnellement, je n’appréciais que très médiocrement ce personnage patelin. Mais au moins sur le plan culturel disposait-il d’une réelle légitimité.

      Ce qui, à l’évidence, n’est pas le cas de Dati dont la nomination à la Culture est pour le moins baroque. Un portefeuille de ministre du Commerce de luxe eût été plus en rapport avec les compétences de cette familière des enseignes de l’avenue Montaigne. smiley


    • Aristide Aristide 30 janvier 11:35

      @Fergus

      Tout y est, vulgarité qui se veut humoristique…


    • Fergus Fergus 30 janvier 11:51

      Bonjour, Aristide

      Vous confondez « vulgarité » et humour caustique !

      Cela dit, libre à vous de voir en Dati une experte de la Culture. Même dans son propre camp, l’attribution de ce portefeuille a prêté à sourire et à des moqueries !


    • Aristide Aristide 30 janvier 12:42

      @Fergus

      Vous êtes indécrottable, suffisant et tellement persuadé d’être du bon côté que vous ne vous apercevez même plus de la vulgarité de vos propos !!!.

      Cela dit, libre à vous de voir en Dati une experte de la Culture. 

      Experte ? Qui peut prétendre en être dans ce domaine aussi… vaste. C’est une personne cultivée, qui a eu des fonctions élevées dans le privé, dans la magistrature, ministre… Croire qu’un ministre doit être un expert est d’une… franche bêtise ...

      Même dans son propre camp, l’attribution de ce portefeuille a prêté à sourire et à des moqueries !

      Je n’ai rien vu de tel, des réactions à ce qui est perçu comme une « trahison » mais sur sa qualité ... je n’ai rien vu ...

      Mais il est vrai qu’il vous est impossible de prendre une quelconque distance avec vos préférences partisanes... 


    • charlyposte charlyposte 30 janvier 12:46

      @gruni
      Pour faire rentrer le gros plant dans le patrimoine mondial de la beuverie !!! smiley


    • charlyposte charlyposte 30 janvier 12:51

      @Fergus
      C’est quoi la culture en 2024 ?


    • Fergus Fergus 30 janvier 13:46

      Bonjour, charlyposte

      Je ne pense pas que la définition ait changé ces dernières années : même si l’on peut regretter des dérives ici et là*, il y a toujours des oeuvres, des lieux et des évènements qui servent la Culture !

      * Encore que l’appréciation de ces « dérives » soit subjective.


    • Antoine 6 février 17:02

      « Réservé aux seuls connaisseurs », pas vraiment lorsqu’il s’agit d’oeuvres rabâchées mais pas si mal dans un pays soumis à la dictature de la médiocrité musicale...


      • Fergus Fergus 7 février 10:01

        Bonjour, Antoine

        Non, on ne peut pas affirmer qu’il n’y ait que des « oeuvres rabâchées » dans les concerts classiques. Ces dernières années, la programmation des grandes salles a même été enrichie d’oeuvres peu interprétées. Mais le fait est qu’il reste des progrès à accomplir en termes de diversité.

        « un pays soumis à la dictature de la médiocrité musicale »
        Voilà qui mériterait un développement...


      • Antoine 9 février 15:47

        @Fergus
        Ben si, il n’y a même que des oeuvres rabâchées ou presque, pour deux simples raisons : c’est une façon d’attirer le public à la culture musicale en général plutôt limitée et aussi par la flemme des chefs ( pas toujours heureusement) pour travailler des oeuvres plus rares.


      • Fergus Fergus 9 février 16:12

        Bonjour, Antoine

        Je vous invite à voir la programmation de la Philharmonie de Paris d’ici à la fin de la saison. Vous y verrez des oeuvres de Bruch, Canteloube, Glass, Harris ou Reich, entre autres, et plus de Chostakovitch que de Haydn ou de Schubert (ce dernier absent)...

        Quant à moi, j’entendrai en concert à Oslo en mai, certes, le concerto pour violon de Tchaïkovski (interprété par Kavakos), mais aussi Les Planètes de Holst dont on ne peut pas dire que ce soit une oeuvre « rabâchée ». smiley


      • Antoine 4 mars 18:14

        @Fergus
        Bonjour Fergus,
             Les Planètes ont été enregistrées très souvent, ce qui en fait une oeuvre rabâchée, le concerto de Tchaïkovski plus encore. Je n’ai pas écrit « pire encore » parce que ce n’est pas nécessairement une mauvaise nouvelle puisque c’est l’occasion de révéler en supplément des partitions plus rares . 
           


      • Fergus Fergus 4 mars 19:21

        Bonsoir, Antoine

        « enregistrées très souvent », mais très peu interprétées en concert.


      • Antoine 4 mars 20:20

        @Fergus
        Probablement exacte mais difficile de faire les comptes.
        Ps : Ne pas confondre avec la version de Pokora réservée aux handicapés...

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