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Echos d’Afrique...

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La musique africaine, vous connaissez ? Pour ma part, j'avoue mes lacunes dans ce domaine... C'est pourquoi, une conférence donnée par un amateur de musiques africaines était bienvenue : Marc Simon, musicien poète nous a initiés à cet art musical ignoré de beaucoup.

 

La place de l’Afrique est centrale dans la constitution de nombreuses musiques dès le début du XXème siècle, et ce, dans de nombreux pays du monde : blues & jazz aux Etats-Unis, samba au Brésil, musiques afro-cubaines à La Havane et à New York... En retour, les musiques traditionnelles en Afrique vont se croiser avec nos modes et styles occidentaux ou des musiques venues d’autres continents : irruption d’un premier rhythm’n’blues africain dans les années 60 en Ethiopie et ailleurs, influences réciproques (rythmes, spiritualité, imaginaire...). 

En Afrique, la musique est omniprésente, elle accompagne la vie quotidienne, elle socialise tous les instants : la naissance, l'entrée dans l'âge adulte, les noces, la mort.... Le son ritualisé exprime la vie dans tous ses aspects.

Il existe des musiques réservées aux femmes, aux enfants, aux hommes.

Et la musique assure une connexion avec les Dieux, la nature, les animaux, les objets. Dans de nombreuses civilisations, les montagnes, les fleurs sont considérées comme des personnes.

 

Marc Simon nous fait écouter d'abord un enregistrement de chants de Pygmées Aka, un peuple nomade de Centrafrique. Ils seraient encore environ 100 000 à vivre dans la forêt, mais leur territoire se réduit. Ces chants sont rythmés de percussions.

Comme ce peuple est nomade, les Pygmées ne peuvent s'encombrer d'instruments lourds. Ainsi, les femmes utilisent un simple arc musical et elles chantent pour lancer des quolibets, des plaisanteries, souvent une façon de désamorcer un conflit.

"La parenté à plaisanterie" est une pratique sociale typiquement d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale qui autorise, voire oblige, des membres d'une même famille (tels que des cousins éloignés), à se moquer ou s'insulter, et ce, sans conséquence. Ces affrontements verbaux sont analysés par les anthropologues comme des moyens de décrispation, de cohésion ou réconciliation sociale, voire une pratique sacrée.

Les instruments sont éphémères, ils se construisent en cinq minutes, et peuvent être abandonnés sur place : des morceaux de bois frappés, un arc musical...

 

Marc Simon évoque alors cet instrument de musique africain : La kalimba qui se popularise actuellement et se retrouve sous plusieurs formes, aspects, tailles et modèles.
La kalimba, de la famille des lamellophones, est un instrument de musique originaire d'Afrique. Son apparition est très ancienne, elle semble dater de 1000 ans avant J.C. Il s'agirait de modèles avec des lames de bambous.

Les noms qu'on lui donne le plus couramment sont : sanza, likembé, piano à pouce. Le berceau de la kalimba est principalement l' Afrique centrale et australe mais on la voit aussi au sud du continent. 

 

Ladysmith Black Mambazo est un groupe vocal sud-africain, fondé en 1960 par Joseph Shabalala, célèbre pour ses performances a cappella. Sa composition a évolué au fil des années. Il a été rendu mondialement célèbre grâce à sa participation à l’album de Paul Simon, "Graceland".

En 1985, ce fut la rencontre avec Paul Simon qui allait donner une dimension vraiment internationale à leur talent. Venu en Afrique du Sud pour enregistrer une partie de son album "Graceland", le chanteur américain entra en contact avec Joseph Shabalala et fit venir le groupe à Londres pour enregistrer Homeless (musique de Shabalala, paroles anglaises de P. Simon). Ils ouvrirent la voie pour d’autres artistes sud-africains avant même la chute du régime ségrégationniste.

"Nous avons dormi sur les rochers
Sans-abri, sans-abri
Clair de lune dormant sur un lac de minuit
Sans-abri, sans-abri
Clair de lune dormant sur un lac de minuit
Dit que nous sommes sans-abri, nous sommes sans-abri
Le clair de lune dormant sur un lac de minuit
Et nous sommes sans-abri, sans-abri, sans-abri
Le clair de lune dormant sur un lac de minuit
Mon zoo, mon zoo, mon coeur
Mon coeur est froid
Mon coeur, mon coeur
Mon cœur, tu m'as tué de froid
Mon coeur, mon coeur"

Le choeur est un mélange de musique africaine et d'harmonisation occidentale.

 

Myriam Makeba est aussi originaire d'Afrique du sud, c'est une femme engagée qui a lutté contre l'apartheid et a contribué à faire avancer la cause des femmes. Marc Simon nous fait écouter son tube planétaire : Pata Pata, une comptine devenue un hymne anti-apartheid.

 "Pata Pata est le nom de la danse / Que nous dansons ici à Johannesburg / Et les gens commencent à bouger / Dès que Pata Pata commence à jouer." Le tube de Miriam Makeba, si l’on s’en tient à ses paroles en xhosa, pourrait passer pour une chanson bien inoffensive. La diva sud-africaine elle-même la considérait comme insignifiante. Sans son contexte, et le parcours de Miriam Makeba, difficile de comprendre la portée de ce titre, l’un des tout premiers hits africains à conquérir la planète.

 

Au Gabon, pays Francophone, Akendegue est un poète musicien.

"Ô Dieux de ce monde
Aux Dieux de ce monde, je dis, Seigneurs, ayez pitié
Ayez pitié du sang des innocents
Du sang des martyrs
Du sang de la liberté qui baigne dans le silence
Mon ciel hachuré par vos rêves démoniaques
Vos rêves d'alouettes
Vos rêves de jaguars
Vos rêves de fantômes qui enfantent le brasier
Cassinga, Masaya, Téhéran
Les cendres de la liberté

Ô Diеux de ce monde, bâtissеurs de désert
Aux Dieux de ce monde, je dis, Seigneurs
Ayez pitié
Ayez pitié de la mère qui interroge les contours des jours infinis
Ayez pitié de la belle de nuit qui soupire encore
Pour les amants de la liberté
Ayez pitié des pleureuses inconsolées
Qui traînent, sur les champs de bataille, leurs larmes dans le creux de la main
Pour éteindre vos rêves démoniaques
Vos rêves d'alouettes
Vos rêves de jaguars
Vos rêves de fantômes qui enfantent le brasier
Asmara, Matagalpa, Abadan
Les cendres de la liberté

Aux Dieux de ce monde, bâtisseurs de déserts
Aux Dieux de ce monde, je dis, Seigneurs
Ayez pitié
Ayez pitié de la veuve au cœur meurtri
De l'orphelin au regard affamé
Du mutilé au pied de bois
De ma patrie déchirée par vos rêves démoniaques
Vos rêves d'alouettes
Vos rêves de jaguars
Vos rêves de fantômes qui enfantent le brasier
Cassinga, Soweto, Kolwezi
Les cendres de la liberté qui baigne dans le silence
Ah, mon ciel, mon ciel est fleuri de décombres
Les décombres

Aux Dieux de ce monde
Marchands de bombes
Marchands de déserts
Marchands de cauchemars
Je dis et je dis tout haut
Rendez-moi ma savane de rêve
Rendez-moi ma forêt d'étoiles
Rendez-moi mon ciel de nénuphars
Rendez, rendez
Rendez-moi ma patrie
Rendez-moi ma liberté
 

Aux Dieux de ce monde
Marchands de bombes
Marchands de déserts
Marchands de cauchemars
Rendez-moi ma savane de rêve
Rendez-moi ma forêt d'étoiles
Rendez-moi mon ciel de nénuphars
Rendez, rendez
Rendez !
Rendez !
Ma liberté"

Pierre Akendengué reprend un texte du poète gabonais Pierre Edgar Moundjegou.

Le poète s'adresse à des “Dieux”… mais qui, contrairement aux divinités, sont “de ce monde”. Il s'agit d'humains, mais qui ont en commun avec les Dieux une toute-puissance sur le monde, voire un droit de vie et de mort sur autrui. 

Il demande à ces “Seigneurs” d'éprouver de la pitié envers tous ceux dont ils brisent la vie en causant la guerre et le malheur, envers tous ceux dont ils oppriment la liberté pour leur intérêt personnel. Une chanson engagée et dénonciatrice...

 

Au Cameroun, Francis Bebey se fait d'abord connaître avec des chansons humoristiques telles que Agatha, La Condition masculine, Divorce pygmée, Cousin Assini, Si les Gaulois avaient su…

 

Donny Elwood est aussi originaire du sud Cameroun : il compose des chansons humoristiques où il se livre à une critique sociale, avec par exemple "Cousin militaire" :

 

"On m'appelle monsieur galère On m'appelle tonton misère Je vis dans un quartier populaire Et nous sommes de vrais prolétaires Insuffisance alimentaire, vestimentaire Monétaire nous sommes de vrais prolétaires Et nous sommes majoritaires, sur cette terre de misère Heureusement que j'ai mon cousin militaire Quand il touche son salaire Me donne mon argent de bière Et moi je fonce chez ma rombière Toutes les nuits on s’envoie en l'air Ça c'est tout à fait prioritaire"

Il se plaint de son quotidien, de son inaction et du chômage, de la misère qui l'environne et qu'il n'arrive pas à combattre malgré son instruction, qui aurait dû lui assurer sa subsistance sans avoir recours à l'aide de quelqu'un.

 

Au Tchad, maître Gazonga réussit l’exploit, avec beaucoup d’humour, et dans un langage savoureux, de condenser dans un texte minimaliste un puissant message sur les affres de l’exil et le mal du pays dans cette chanson : Les jaloux saboteurs.

 

Au Niger, Mamane Barka, grâce à une bourse de l'UNESCO, reçue en 2002, se rend au pays des Boudouma, peuple de pêcheurs du bassin du lac Tchad, et rencontre Boukar Tar, le dernier interprète de biram encore vivant. Il recueille les secrets liés à cet instrument sacré à cinq cordes et les paroles de chants mystiques qui lui sont associés. Après la mort de Boukar Tar, il entretient la tradition autour du biram, notamment en participant au Festival des musiques du désert à Rissani, au Maroc, en 2005, puis en se produisant en Europe à l'occasion de différents festivals.

 

En Algérie, Houria Aïchi explore les patrimoines des traditions d'Algérie. On écoute Vie Nouvelle accompagnée par Marc Simon qui rythme la musique sur sa guitare.

Marc Simon évoque alors les griots...

Le griot, aussi appelé barde, est une personne spécialisée dans la louange et la déclamation des récits historiques qui font la part belle aux héros fondateurs et au merveilleux en Afrique de l'Ouest. 

 

En Guinée, les Amazones sont un groupe musical féminin. Les membres du groupe sont tous des femmes soldats des forces armées de la Guinée. On découvre une musique très rythmée, joyeuse avec ce morceau : Samba.

 

Ernest-Armand Huss dit John William est un chanteur français, né le 9 octobre 1922 à Grand-Bassam en Côte d'Ivoire. Il a connu un certain succès dans les années 1960 et 1970 grâce à sa voix de baryton basse et un répertoire à la fois religieux et profane.

Marc Simon interprète une de ses mélodies : Je suis un nègre...

"J’ai quitté mes amis et ma Louisiane
Pour un lointain pays, adieu savane !
On m’appelle Mambo
De couleur est ma peau
Je suis un nègre

Je n’ai pas de métier et dans la ville
Je traîne mes longs pieds las et dociles
J’ai trouvé le métro
Mais pas de p’tit boulot
Je suis un nègre

Je n’ai plus mon vieux soleil
Je n’ai plus jamais sommeil
Mambo !

Je ne regarde pas les belles dames
Car je n’ai pas le droit d’avoir une âme
Mon cœur est pourtant bon
Mais voilà l’obsession
Je suis un nègre

Mais voici qu’on me sourit
On me remercie
J’ai sauvé un enfant blanc
Comme je suis content !
Depuis, je suis portier
On peut me voir au cabaret
Tous les 

On peut me voir au cabaret
Tous les soirs

J’ai des galons brodés sur ma casquette
Et des boutons dorés sur ma jaquette
Je suis très imposant
J’amuse les passants
Je suis un nègre

L’orchestre joue des chants de ma Louisiane
Que j’écoute, lointain, comme un profane
New York c’est bien joli
Mais j’ préfère mon pays
Je suis un nègre

J’entends le son des tam-tams
De la trompette qui clame
Sa joie

Mais un soir dans la rue, des mitraillettes
Crachant le feu, la mort, firent la fête
Ce n’était pas pour moi
Mais j’étais là, ben quoi !
J’étais un nègre

Je suis au Paradis avec les anges
C’est drôle en une nuit comme la vie change
En haut, je suis heureux
En bas, j’étais peureux
J’étais un nègre

J’ai retrouvé le soleil
J’ai retrouvé mon sommeil
Mambo !

Je n’ai plus de couleur, plus de visage
On n’ se retourne plus sur mon passage
Je suis l’ami du Ciel
Et du Père Éternel
Je suis une âme"

 

Fatoumata Diawara, née le 21 février 1982, chanteuse, comédienne et autrice-compositrice-interprète malienne, vit entre Bamako et Milan. Autrice compositrice, elle tire son inspiration de la tradition du chant Wassoulou, mais ses rythmes sont également modernes grâce aux ambiances jazz et blues...

 

Merci à Marc Simon pour cette belle découverte de la musique et de la poésie Africaine : un moment d'évasion et de rêves...

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2023/10/echos-d-afrique.html

 

https://fr.muztext.com/lyrics/ladysmith-black-mambazo-homeless

 

https://www.jeuneafrique.com/1146602/culture/serie-miriam-makeba-pata-pata-une-comptine-devenue-un-hymne-anti-apartheid-2-5/

 

https://www.lacoccinelle.net/295707.html

 

Vidéos :

https://youtu.be/ejYVPBkurK4?si=8x6ZBKpEQga6C47W

https://youtu.be/LvvD9RSp6c8?si=ZnNfEWfGDh0ZJaBs

https://youtu.be/Lxn5Vw01zMA?si=Zb7GOZsPMUA9DRfZ

https://youtu.be/3plcQlQd0wA?si=2dyTdYooXDL4C0Tb

https://youtu.be/1mLnef5tSUg?si=V0-vA_8C3MDpQECr

 


Moyenne des avis sur cet article :  1.2/5   (20 votes)




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15 réactions à cet article    


  • troletbuse troletbuse 28 octobre 2023 11:05

    C’est beau le plagiat. Vous ne savez que faire ça ?


    • Montdragon Montdragon 28 octobre 2023 11:16

      Le tropisme des boomeuses pour le noir leurs « coutumes » et leurs corps (welcome) ne laissera jamais de m’étonner.


      • Sirius Grincheux 28 octobre 2023 11:29

        @Montdragon

        Les boomeuses


      • troletbuse troletbuse 28 octobre 2023 11:55

        @Grincheux
        A la fin de l’article, le jeune dit : « Je veux travailler dans la plomberie » smiley
        Je ne sais pas si Le Poudré lui a montré son tuyau !  smiley


      • charlyposte charlyposte 29 octobre 2023 10:19

        @troletbuse
        Avec que du perlimpinpin au bout du tuyau ! encore une entourloupe et une carabistouille made in MAC KINSEY MACRON ! smiley


      • titi titi 28 octobre 2023 21:46

        @L’auteur

        L’Afrique c’est aussi le Maghreb.

        Et le Maghreb c’est le Chaabi avec cette chanson prophétique, que devraient écouter tous les candidats à l’harraga

        https://www.youtube.com/watch?v=kvkRVx16FAI

        Il y a aussi au sahel, le courant du « blues touareg ».

        Le groupe le plus connu étant le groupe malien des Tinawiren.

        Là aussi Hollande aurait du mieux les écouter avant d’envoyer nos soldats là bas

        https://www.youtube.com/watch?v=vACZA9dGvV4


        • rosemar rosemar 29 octobre 2023 09:54

          @titi

          C’est à dire ?


        • charlyposte charlyposte 29 octobre 2023 10:09

          @titi
          Hollandouille vient de Twitter.... entre un chameau et un scooter, mon choix est fait quoi qu’il en coûte  ! hum smiley


        • titi titi 29 octobre 2023 11:08

          @rosemar

          La première chanson Ya Rayah elle conseille aux jeunes maghrébins de ne pas émigrer. C’est une chanson qui a plus de 40 ans (Dahamen Elharachi est mort en 1980), et que tout le monde connait au Maghreb.
          Ce conseil les maghrébins devraient le suivre...

          Et les Tinawirens sont des touaregs maliens qui chantent le « blues » et sont ouvertement des soutiens actifs de l’Azawad...
          L’Azawad ce sont ceux que le gouvernement malien a désigné comme « terroristes islamistes » et que Hollande a cru bon devoir bombarder, de crainte d’un nouveau califat.
          Drôle de « califat » que celui qui permet à des femmes de chanter le blues ?
          https://www.youtube.com/watch?v=HIAOG9nhrt8

          Hollande s’est fait berné. C’est une évidence.


        • volpa volpa 29 octobre 2023 07:49

          Voici ce que je lis en préambule (La musique africaine, vous connaissez ? Pour ma part, j’avoue mes lacunes dans ce domaine... ) Je ne lis pas l’article mais « en ce domaine » démontre une certaine prétention.Marie Rose ,tu es pleine de lacunes.Un peu plus de modestie crédieu.L’humilité n’est pas ton point fort.

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