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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > Un féminisme qui s’ancre dans la réalité sociale

Un féminisme qui s’ancre dans la réalité sociale

Aujourd'hui, certains font de l'écriture inclusive, une des causes féministes....

On est loin du combat social émancipateur des féministes qui ont réussi à ce qu'en quelques décennies à faire bouger cette France rétrograde et patriarcale.

Il y a encore beaucoup à faire sur le terrain et au niveau législatif contre les violences conjugales notamment, les mariages forcés déguisés et l'enfermement de femmes au nom d'un communautarisme assumé.

Le livre, « L'heure des femmes », nous offre une page de l'histoire de l'émancipation des femmes. (L’heure des femmes, roman d'Adèle Bréau, JC Lattès, 462 pages, décembre 2022)

Nous sommes à la veille de 1968, une année avant cette explosion sociale dans une France quelque peu rétrograde en matière de « mœurs » et de condition féminine.

De nombreuses femmes souffrent, certaines sont usées par des grossesses successives, souvent non voulues, la plupart subissent les conditions dans lesquelles les enferme la tradition... Comment changer tout cela ?

Les femmes ont le droit de vote mais pas l'égalité des droits, c'est l'homme qui détient tous les leviers, tous les moyens légaux lui permettant de dominer et de décider.

Menie Grégoire mère de trois filles dans une famille bourgeoise décide de s'engager professionnellement. Elle est recrutée par RTL pour inaugurer une nouvelle émission donnant la parole aux femmes. Beaucoup d’entre elles sont des femmes au foyer qui ne sont libres que l'après-midi. C'est justement l'heure choisie pour leur ouvrir l'antenne.

Le succès arrive très vite, l'émission est populaire, beaucoup de femmes ouvrent leur « transistor » pour écouter leur émission  qui parle d'elles-mêmes de leur souffrance et de leurs interrogations. Des milliers de témoignages écrits arrivent à la rédaction.

Des témoignages passent à l'antenne et des échanges souvent émouvants secouent la France entière. Il y a ceux qui apprécient et aussi les « bien pensants » que cela agace. C'est la remise en cause d'un équilibre que ces derniers jugent « naturel », alors qu’il résulte des traditions patriarcales et religieuses. Des auditrices parlent de ce qu'elles subissent, de leur ignorance de tout ce qui touche à la sexualité au moment de leur adolescence et même au moment de leur mariage.

Ce livre n'est pas la biographie de Ménie Grégoire mais un roman. Certains personnages sont fictifs, leur histoire étant extraite des archives et de l'histoire de cette grande dame.

Ce livre est passionnant et je n'ai pas pu m'extraire de la lecture, tant j'ai été captivé par ces aventures croisées et ce combat féministe et social qui a tant fait pour la cause des femmes.

Tous les témoignages reproduits dans ce roman illustrent cette période historique qui a précédé l'adoption de la « libéralisation de l'avortement » :

Par exemple celui-ci qui montre l'hypocrisie et la malhonnêteté des dominants :

« J'habite une ville de province où le président du tribunal, qui donnait ses rendez-vous au cimetière, osait conter fleurette à ces pauvres filles qu'il séduisait et qui, bien sûr devaient avorter par des moyens inavoués ? C'étaient ces hommes-là qui jugeaient. »

Menie Grégoire est dans le Maitron, le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social. C'est une reconnaissance de l'action sociale progressiste de cette femme qui a beaucoup apporté à l'émancipation sociale et politique des femmes.

Jean-François Chalot


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9 réactions à cet article    


  • Brutus paparazzo 31 janvier 2023 17:06

    "Nous sommes à la veille de 1968, …/... Les femmes ont le droit de vote mais pas l’égalité des droits"

    Aujourd’hui, elles ont les mêmes « droits » en théorie, sauf qe las politiques salariales et les promotions dans la hiérarchie ne sont pas une affaire de droit (au singulier ou au pluriel). Et là, c’est beaucoup plus compliqué à analyser. Comme disait un commentateur récemment sur un autre article : l’égalité n’est pas l’équité.

    Pour l’anecdote, il faut savoir que si les Françaises sont parmi les dernières à avoir acquis (plutôt que conquis) le droit de vote (1944 pour l’obtenir et 1945 pour l’exercer), il faut en rechercher la cause chez les laïcards radicaux qui craignaient qu’elle ne votent pour « les curés », jusqu’à la seconde guerre mondiale, la majorité d’entre elles était au foyer et allait à la messe, lors que leurs maris travaillaient et étaient syndiqués.

    Comme beaucoup des conquêtes sociales qui sont sapées à la base aujourd’hui, l’initiative était dûe à des résistants qui étaient en position de force à la libération.

    Qui sait, peut-être le droit de vote des femmes sera remis en question si on s’aperçoit qu’elles votent pour l’opposition ou qu’elles ne votent plus. Dans ce dernier cas, ça ferait remonter le taux de participation officiel. C’est ça, aujourd’hui la vie politique, des calculs électoralistes et des charcutages des circonscriptions.


    • bonnot 31 janvier 2023 19:22

      Les laïques étaient pour le droit de vote des femmes et les vrais sont contre le communautarisme qui opprime et enferme les femmes.


      • Tolzan Tolzan 31 janvier 2023 20:07

        " Il y a encore beaucoup à faire sur le terrain et au niveau législatif contre les violences conjugales notamment, les mariages forcés déguisés et l’enfermement de femmes au nom d’un communautarisme assumé " !

        Bien, Chalot, bien, bien, c’est mieux ! Encore un petit effort et tu vas finir par appeler un chat un chat !!!


        • CHALOT CHALOT 31 janvier 2023 20:41

          Tolzan ! Je n’ai attendu personne. Il y a 20 ans je participais à des réunions contre le port des signes religieux dans les écoles. Parfois comme à la fac d’Aix il y avait des islamistes dans la salle et je n’ai jamais reculé. Il y avait avec nous des jeunes femmes de culture musulmane qui nous disaient : ne reculez pas sinon demain nos pères et nos frères nous obligeront à porter le voile contre notre gré ! 


          • Tolzan Tolzan 31 janvier 2023 23:53

            @CHALOT

            Toute la question est de savoir si " les violences conjugales notamment, les mariages forcés déguisés et l’enfermement de femmes au nom d’un communautarisme assumé" sont le fait d’islamistes minoritaires ou une vision assumée du rapport homme-femme dans l’islam, comme pourrait le suggérer les paroles "des jeunes femmes de culture musulmane qui nous disaient : ne reculez pas sinon demain nos pères et nos frères nous obligeront à porter le voile contre notre gré !".... Voilà le fond du problème... Oui, je sais, je sais, revenons aux fondamentaux : pas d’amalgame et toutes les cultures se valent. C’est ce que l’on nous le répète depuis une quarantaine d’années.


          • chat maigre chat maigre 31 janvier 2023 21:39
            chat maigre 31 janvier 21:25

            @Astrolabe

            tu n’as pas aimé que je te dise d’aller jouer au poker si tu aimes tant mentir du coup tu efface tous mes commentaires de la soirée

            toi pour faire le menage tu es efficace !!
            je te donne 15 euros de l’heure pour venir faire le ménage chez moi 2 ou 3 fois par semaine si tu veux


            • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 31 janvier 2023 22:40

              Jean-François Chalot a raison. Je vais sur mes 83 ans. Ma mère s’est mariée en 1938, un an après l’abrogation de « la femme doit obéissance à son mari » rappelé par les maires lors du mariage. Pendant 15 ans, à partir de 1973, j’ai manifesté dans les rues de Paris, participé à des groupes de travail féministes, organisé des réunions publiques. A cette époque, il fallait l’autorisation du mari pour travailler, avoir un compte en banque, faire un achat important, choisir le lieu de domicile etc... Nous nous sommes battues pour l’égalité des droits et la liberté d’avorter ou même d’utiliser la contraception de manière efficace.

              Nous voulions donc l’égalité des droits et nous agissions collectivement. Nous l’avons à peu près obtenue, mais il restait à changer les mentalités. Ce n’est pas encore réalisé. De plus, je suis très déçue par nos nouvelles féministes qui fondent leur combat sur un besoin de protection. Si les femmes s’affirment fragiles, elles ne peuvent plus s’affirmer égales des hommes. Les mouvements comme « me too » ont transformé notre lutte collective pour l’égalité en une myriade de combats individuels d’appel à la protection. J’ai aidé , hébergé des femmes battues, battues chaque soir, traînées dans la rue par les cheveux vraiment en danger, or maintenant on monte la mayonnaise pour une seule gifle en 10 ans de vie commune en période de crise simplement parce que le coupable est une personnalité politique, alors qu’il peut être utile aux femmes en défendant les droits sociaux des plus exploités. Une gifle est condamnable, mais sachons raison garder et défendre nos vrais intérêts avec intelligence.


              • Étirév 1er février 2023 08:10

                Le panorama des remarquables portraits spirituels des principales femmes soufies, à la fois Saintes et Maîtres spirituels pour certaines d’entre elles, du début de l’Hégire (IIème et IIIème siècles), offert pour l’essentiel par la traduction annotée des « Kawâleih » de Al Munâwî, nous incite à rechercher l’origine de ce qui se présentera, ultérieurement, comme, d’une part, l’occultation rapide du rôle (pourtant essentiel) de la femme dans la vie publique en Islam ; et d’autre part, l’occultation plus tardive du savoir et de ce qui se développera à l’excès, jusqu’à devenir exclusif, en Occident à partir du point d’appui que constituera « l’egocogito » cartésien, c’est à dire l’usage restreint de l’Esprit, par l’homme, comme raison autonome de toute transcendance. Il semble bien, à cet égard que le rôle essentiel dans cette occultation soit tenu par ce que l’on appelle la « Shari’ah », qui nous est présentée abusivement comme la Loi divine révélée elle-même, alors qu’elle est, en vérité, la rencontre, en l’homme, de la Loi divine révélée et de la sociologie liée aux lois naturelles qui en marquent l’utilisation plus ou moins conditionnée, intéressée ou arbitraire par l’homme même bien intentionné, selon les époques et les civilisations qui reçurent l’Islam. L’homme a donc tendance, invariablement, par faiblesse native à faire du Rappel cela même que celui-ci était venu abolir : les idoles ; et à s’abriter derrière le caractère révélé de la loi pour refuser de progresser intérieurement, se contentant de répéter, de plus en plus mal, ce que ses ancêtres lui ont transmis extérieurement.
                Pourtant malgré l’occultation généralisée, chacun peut constater la multitude des opinions des musulmans sur leurs femmes, qui vont de la Parole, venue du Monde de la Plénitude, du Prophète de l’Islam disant : « Il m’a été donné d’aimer trois biens dans votre monde : les femmes, les parfums et la prière ». Parole que commentera le plus grand des Maîtres Ibn Al ‘Arabi dans ses « Fusûs al Hikam » et qu’il résumera ainsi : « Celui qui connait la valeur des femmes et le secret qu’elles recèlent ne pourra s’empêcher de les aimer ; et l’amour qu’on leur porte fait partie de la perfection de celui qui a la connaissance de Dieu, car c’est un héritage du Prophète et un amour divin ». Mais à côté de ces sublimes joyaux de la réalisation spirituelle il y a aussi, en très grand nombre, même dans les traditions tenues pour authentiques, un certain type malheureux de sentences telle celle attribuée au Calife Omar et reprise par l’Imam Ghazali lui-même, où il est dit : « Cherche refuge auprès de Dieu contre les maux que causent les femmes, et garde-toi des plus pieuses d’entre elles ». Mais, par rapport à notre propos, n’est-ce pas là, en vérité, affirmer la loi du plus fort sous couvert de la Loi révélée ? Car bien sûr le problème est qu’il n’y a pas de sentence comparable ou semblable à l’encontre des hommes qui viendrait relativiser le propos.
                La conclusion la plus urgente que l’on puisse tirer de cette courte présentation c’est que le jugement des hommes sur les femmes, leur autre complémentaire, est le plus exact révélateur de leur propre incompréhension d’eux-mêmes et donc de Dieu ; car elles sont dans la perspective de l’Unité de tous les plans et états d’existence, l’indispensable axe de rassemblement pour l’homme en quête de Dieu ; et ce, tels que l’indiquent directement les premiers chiffres : 4 et 1 des noms Adam : 45 et Eve : 15, en langue arabe. Or en notre temps d’extériorisation extrême et d’insoumission, l’incompréhension des hommes à l’égard des femmes est d’autant plus criante qu’ils ont tendance à contraindre leurs femmes à respecter ce qu’ils appellent exagérément : Shari’ah, dont toute tolérance véritable est bannie, alors qu’eux-mêmes n’en suivent que ce qui leur convient sans discernement.
                Osons conclure que si les musulmans rendaient volontairement l’espace public à leurs femmes, selon ce que chacune peut lui apporter, avant que les médias n’aient introduit une perturbation irréversible dans l’ordre traditionnel, ils rendraient par la même le monde à eux-mêmes et donc à Dieu.
                D’aucun penseront peut-être qu’il est déjà trop tard. Nous pensons tout au contraire que l’aube se prépare…
                NB : Dans la Franc-Maçonnerie moderne dite « spéculative », issue de la rédaction des Constitutions de la Grande Loge d’Angleterre publiées en 1723, et non pas Maçonnerie ancienne dite « opérative » qui trouve son origine dans les « Mystères », nous trouvons l’existence d’une « Maçonnerie mixte », ou « Co-Masonry », comme elle est appelée dans les pays de langue anglaise, qui représente tout simplement une tentative de transporter, dans le domaine initiatique lui-même qui devrait encore plus que tout autre en être exempt, la conception « égalitaire », si chère au monde moderne, qui, se refusant à voir les différences de nature qui existent entre les êtres, en arrive à attribuer aux femmes un rôle proprement masculin, et qui est d’ailleurs manifestement à la racine de tout le « féminisme » contemporain, notamment celui, obscène et profane, des « Femen » et autres « Pussy Riots », ou celui, agressif, des « chiennes de garde », aboyant contre tous les hommes sans distinction ; un féminisme parodique et vulgaire à l’opposé du Vrai Féminisme (antique et spirituel) qui tend, malgré tous les obstacles, à renaître de ses cendres.
                Dans le lien qui suit, nous voulons nous appliquer à révéler aux hommes de bonne foi les œuvres de l’esprit féminin. Aussi, nous essaierons de leur faire connaître la science cachée, les livres condamnés. Nous sortirons de l’oubli les vérités étouffées et nous mettrons en pleine lumière l’histoire si attachante des Mystères de l’antiquité.
                LIEN

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