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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Mado prend Racine » & creuse son sillon au Casino de Paris

« Mado prend Racine » & creuse son sillon au Casino de Paris

Quand Mado prend Racine, ce n’est pas avec le dos de la cuillère que l’artiste affronte la tragédie classique.

En effet, crânement, la patronne de bar niçois qu’elle est toujours, se pose en chef de troupe emmenant ses fidèles clients, un peu abattus par les temps qui courent, dans un projet créatif de spectacle solidaire.

Oui, mais voilà qu’au Casino de Paris, un problème de transport a empêché une partie de son équipe de parvenir à temps pour la représentation du soir.

C’est pourquoi Mado devant convier les spectateurs à revenir le lendemain, va néanmoins leur proposer quelques extraits de Phèdre qu’elle est en mesure d’assurer seule sur scène !

De fil en aiguille, c’est tout son Show qui, avec les moyens du bord, va défiler devant le public hilare, en improvisant des trucages ou des adaptations de fortune éloignant quelque peu Jean Racine des didascalies traditionnelles de sa célèbre tragédie.

Chauffée à blanc, La Mado s’exalte à jongler avec les costumes, les accessoires de scène, les associations d’idées et autres jeux de mots plus ou moins ad hoc….

Façon Guy Bedos corrigé Anne Roumanoff, elle se lancera même dans une pseudo revue de presse, en sollicitant une pause pour commenter quelques titres du journal du jour.

Flirtant alors avec les phénomènes sociaux, voire même les enjeux politiques, la chroniqueuse trouve aisément les portes de sortie par des pirouettes, mettant les rieurs de son côté !

Mené au rythme du diable, ce retour aux fondamentaux du spectacle vivant est, de toutes évidences, la preuve que Mado la niçoise est entrée dans la cour des Grands.

Jamais très éloignée de son personnage folklorique, la sympathique Noëlle Perna perce entre les lignes de son texte ciselé grand public, laissant entrevoir, à son insu, des ressources encore inexploitées qui pourraient augurer d’un large champ d’investigation… à creuser par la suite !…

photo © Eric Robert

MADO PREND RACINE - **.. Theothea.com - de & par Noëlle Perna - mise en scène Alain Sachs - Casino de Paris

 


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8 réactions à cet article    


  • Deneb Deneb 20 février 2013 14:29

    Je la regrette un peu, la Noëlle du bistro que j’ai fréquenté il y a 30 ans avec son complice Richard Cairaschi, avec les oiseaux qui voletaient librement dans la pièce, sa maman Myka assise sagement dans un coin surveillant les affaires, Georges l’Hongrois faisant office de barman et éventuellement videur quand on a un peu exagéré question picole. Personne ne parlait de l’Hérmitage, pourtant le nom officiel du lieu ; l’appellation « Bar des oiseaux » nous est venu tout à fait spontanément. Plus tard, quand Noëlle a fait évoluer le bistro hérité de sa mère en café-théâtre, on a souvent regretté l’endroit convivial qui est devenu de plus en plus formaliste au fur et à mesure du succès de sa patronne. Certes, ça m’a fait mettre la pédale douce sur la bière, ce qui n’est pas plus mal, mais il ne m’est plus jamais arrivé de trouver un endroit aussi convivial que le bar l’Hérmitage des années 80 du siècle dernier, le « Bar des oiseaux » pour les habitués.


    • Theothea.com Theothea.com 21 février 2013 01:47

      Quel beau et nostalgique témoignage ! 

      Merci Deneb

      JM / Theothea.com

    • Henri Diacono alias Henri François 21 février 2013 02:29
      • Mais Deneb où donc se perchait ce nid si convivial ? Pas à Nice j’espère, car pour y avoir vécu à l’époque due vous évoquez (si bien je m’en voudrai jusqu’au bout de ne pas l’avoir connu moi qui pensais, avec bien d’autres aujourd’hui disparus, avoir fréquenté dans cette ville tous les endroits semblables qu’elle abritait. Et il y en avait.

    • Deneb Deneb 21 février 2013 09:42

      Dans le Vieux-Nice, Rue de l’Abbaye. C’est drôle que ça a pu vous échapper, Henri. C’était un endroit qui ne payait pas de mine, le rendez-vous des artistes fauchés, en face de l’atelier de Cesar derrière la cathédrale de Ste Reparate.


    • Henri Diacono alias Henri François 21 février 2013 17:13
      • Hélas Deneb, j’étais des années 60/75, je connaissais bien le Vieux Nice et l’Église Sainte Réparate et même la rue de l’Abbaye, mais nos quartiers nocturnes à l’époque et pendant une période riche , très riche même en péripéties de toutes sortes, même dramatiques, étaient très variés de l’Aéro Bar de Jeannot ancien déporté, près de la Gare à L’esquinade resto huppé tenu par un autre fou MarcelBéraud où nous jouions à la belote, cris à la clé, en ignorant la clientèle huppée,en passant par le Mong’s, cave sous le restaurant l’Univers, et ou trônait Max Pendule, jusqu’au Chacha (rue Masséna) et ses femmes nues que nous ne regardions jamais mais où trônait René Bonetto dont la vie fut écourtée d’une balle de 38, et jusqu’à l’Oyster Pub en plein quartier chaud où chaque soir se retrouvaient tous les fous de la nuit, putes et juges compris.
      • Tous ces périple inoubliables, abreuvés de Coca Cola en compagnie de Raymod Moretti le peintre, Louis Nucéra (journaliste puis écrivain), Jean René Huleu (futur cofondateur de Libé), Max Cartier aujourd’hui sculpteur à Lévens et bien d’autres, Bing le décorateur à la mode, André Asséo chroniqueur radio, Raf Gatti, le prince de la pellicule etc...
      • Merci Deneb d’avoir agité cette clé qui m’a ouvert en grand la mémoire d’une des plus enrichissante et donc belles de ma vie déjà longue.

      • Deneb Deneb 21 février 2013 21:23

        Je n’ai pas connu l’age d’or du roi Jacquou et son pote Fratoni, je suis arrivé à Nice en 1981. Évidemment, l’Esquinade a fait faillite, j’ai fait un relevé topographique pour son patron pour qu’il puisse vendre le local il y a 4 ans. Il me parlait, les larmes aux yeux, d’Alain Delon qui venait là tous les soirs et les vedettes qui l’accompagnaient. Quand j’ai visité les lieux, il y avait encore quelques bonnes bouteilles à la cave...
        Etes-vous sûr que c’était du Coca Cola ? Votre mémoire ne vous joue-t-elle pas des tours à votre âge ?


      • Henri Diacono alias Henri François 22 février 2013 09:29
        • Mais bien sûr Deneb, comme à un bébé singe qui veut qu’on le caresse. Et tant mieux , la vieillesse me comble d’aise lorsqu’elle me permet d’être malicieux pareil à un...enfant, statut dont j’ai tendance à me rapprocher gaiement avec mes folles rêveries et mon éternelle utopie.
        • Dans cette cave (c’était son coffre fort à l’ami Marcel) se déroulait quelquefois des parties de...poker d’enfer (ma mémoire est là intacte) avec notamment l’une des mes anciennes amies qu’on avait fini par surnommer Kalamity Jane. Et nous n’avions tous comme moyenne d’âge que 30 ans !
        • Il m’arrive encore d’aller quelquefois à la rencontre d’un Nice que je trouve fort embelli et si vus y êtes encore, pourquoi ne pas se rencontrer auprès de vieux ais encore vivant, as très agiles certes, mais vivants. Mon adresse e-mail [email protected]
        • Merci encore. 
        • NB - Béraud devait en grande partie sa faillite au impôts qu’avait jeté sur lui ce fameux sénateur PS proche de François (qui a reçu Sarkozy chez lui alors qu’il combattait Ségolène Royal) pour ses agissement dans la nébuleuse Jaquou/Fratoni comme vous dites et dans laquelle trempait une autre de nos connaissances un certain Ferrand.

      • Theothea.com Theothea.com 22 février 2013 03:31

        Fascinant !

        Comme si Mado avait ouvert la cage aux oiseaux ... et à la nostalge !....

        JM / Theothea.com

         

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