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« Le Gardien » d’Harold Pinter, avec Robert Hirsch, au Théâtre de l’ Oeuvre

Robert Hirsch est actuellement à l’affiche du Théâtre de l’Oeuvre et le moins que l’on puisse dire est que l’illustre sociétaire de la Comédie-Française semble à quatre-vingt-un ans se montrer particulièrement radieux d’y jouer sur scène.

Il faut dire que le fameux gardien d’Harold Pinter est une personnalité complexe à cerner, à l’instar de ses deux acolytes qui lui servent à la fois de repoussoir et de faire-valoir.

A cet égard, la mise en scène de Didier Long place de fait le personnage de Davies (Robert Hirsch) en position d’arbitrage au mieux de ses intérêts immédiats en pratiquant l’exercice de la diplomatie associé à l’art de la roublardise.

C’est ainsi que l’inquiétude fomentée par le non-dit assourdissant de Pinter peut développer ici un humour comportemental qui n’appartient qu’à Robert Hirsh en une valse mimique évoquant toute l’histoire artistique de cet acteur à la fois funambule des mots et du geste.

Cependant Aston (Samuel Labarthe) et Mick (Cyrille Thouvenin) ne seront pas en reste pour cadrer l’intrigue préoccupante où est plongé le trio dans une atmosphère contradictoire et menaçante digne d’un roman noir, sans que l’on sache jamais lequel des trois est véritablement le plus dangereux pour les deux autres.

Pour situer à traits grossissants les faits et tempéraments en présence, le faux placide Aston aurait été lobomotisé, Mick le fébrile serait facilement influençable et versatile, quant à Davies le SDF venu de nulle part, il s’installerait volontiers en gardien dans le domicile insalubre dont l’un des deux frères serait propriétaire.

En partant de cette relation tripartite, étrange et néanmoins conviviale, Harold Pinter réussit à brouiller les cartes du savoir-vivre pour les rendre fidèles à des pulsions individuelles trop humaines pour être démasquées !

Un chef-d’oeuvre de l’auteur anglophone qui a la vertu de laisser ouvertes les interprétations les plus paradoxales quant aux motivations de ces créatures dramatiques qu’ils laissent se débattre dans un tissu de malentendus plus ou moins feints.

Photo © Eric Devert

LE GA RDIEN - *** Theothea.com - de Harold Pinter - avec Robert Hirsch, Samuel Labarthe et Cyrille Thouvenin - mise en scène : Didier Long - Théâtre de l’Oeuvre


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4 réactions à cet article    


  • cirque pinter (---.---.64.135) 24 octobre 2006 10:48

    • gem (---.---.117.249) 24 octobre 2006 12:11

      H.Pinter est vraiment un auteur génial.


      • camille (---.---.194.246) 2 février 2007 12:42

        Pas du tout d’accord. Si Samuel Labarthe s’en sort bien, Hirsh en fait trop. Lorsque je suis allée voir la pièce, le public était divisé en deux camps ; le premier riant toutes les deux secondes aux insultes proférées par hirsh, l’autre partie n’esquissant pas que quelques sourires saississant l’aspect tragique de la pièce (je fais partie de la seconde partie du public). Première fois que je me retrouve dans un public aussi divisé :) expérience étonnante


        • frédéric (---.---.41.197) 12 février 2007 19:05

          je reviens de Paris où je suis allé voir le Gardien de Harold Pinter.Je connais assez bien cet auteur, et bien sûr Robert Hirsh pour l’avoir vu la première fois il y a 37 ans de cela. Il a conservé cette jeunesse et cette vitalité. Dire qu’il en fait trop ce n’est évidemment pas connaître le Comédien. Son interprétaion est un régal. Il est entouré de deux comédiens excellents également. Oui voir R.H est un moment qui reste inoubliable pour qui aime le théâtre, sans parti pris. On dit d’un comédien qu’il en fait trop quand il est mauvais et cabotin. Cela ne peut en aucune façon s’appliquer à Robert Hirsh quand on sait ce que je jouer, interpréter, composer, veulent dire. Pour ce qui est de la pièce, je reste sur ma faim : le Monte plat du même auteur que j’ai vu récemment était un texte indigne d’un prix nobel, particulièrement agaçant jusqu’à l’ennui. Frédéric

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