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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > L’essai en « littérature »

L’essai en « littérature »

Je ne suis pas fan des essais surtout quand ils émanent d’un dirigeant politique qui se sert de sa notoriété réelle ou supposée pour mettre en circulation un livre à l’intérêt éphémère et à la qualité d’écriture médiocre.

Mais il y a essai et essai

Quand un historien nous éclaire, il peut faire œuvre utile.

 

« Où va la Turquie »

Néo-ottomanisme et islamo-conservatisme

Livre de Charalambos Petinos

Editions L’Harmattan

99 pages

Mai 2013

12 €

 

 Realpolitik et islamisme….

Ce livre tombe à pic.

Lorsque le ministre turc des Affaires étrangères a présenté la politique gouvernementale « zéro problème à l’intérieur, zéro problème avec les voisins », il ne pouvait pas prévoir les manifestations de plus en plus massives et les relations difficiles avec l’Union Européenne.

L’auteur nous livre, avec son regard spécifique et son analyse des clés pour comprendre la politique extérieure du gouvernement turc.

La question chypriote est centrale.

De l’invasion militaire du nord de cette ile par les troupes turques, à la situation actuelle où perdure une séparation artificielle du pays, il y a une constance dans la politique suivie : un refus de voir la République de Chypre prendre son essor.

Aujourd’hui le gouvernement islamiste « modéré » maintient sa demande de rentrer dans l’Union Européenne tout en refusant de reconnaître la république de Chypre, même quand ce pays préside l’Union Européenne.

Tout en déclarant voulant être accepté par l’Union Européenne en son sein, le gouvernement turc essaye d’assurer le leadership sur la région correspondant à l’ancien empire ottoman.

Le parti de la justice et du développement l’AKP a clairement une politique qui vise à construire « une génération pieuse »…Ce qui conduit l’opposant Mehmet Ali Briand, décédé en janvier 2013 à faire un parallèle avec cette politique et celle kémaliste d’avant-hier qui consistait à forger une génération militarisme….

Quand religion et militarisme se conjuguent, on en arrive à un régime belliqueux et islamisé.

« ….les minorités ne sont toujours pas reconnues, les Kurdes et les Alévis continuent à être discriminés et à être considérés comme des citoyens de seconde zone. Les autres minorités sont totalement méconnues »-

Jean-François Chalot


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4 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 13 juin 2013 11:10

    le dernier essai que j’ai lu est « la conversation » de Jean d’Ormesson
    à part vous faire faire une révision de vos connaissances historique , ce bouquin n’a guère d’interêt , je l’ai lu jsute parce qu’un ami me l’avait prété ....


    • tutti frutti tutti frutti 13 juin 2013 21:37

      J’ ai rien lu , la bibliothèque était fermée .


      • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 14 juin 2013 08:12

        Sur le même sujet, un petit livre de Martine Gozlan, spécialiste de l’Islam et du Moyen-Orient : L’imposture turque (Grasset 2011) qui montre bien ce qu’il faut penser de l’« Islam modéré » ...


        • Liline 14 juin 2013 21:54

          Une chose que peu de gens savent en France, c’est que 20 à 30% des habitants de Turquie ne sont pas musulmans sunnites, mais Alévis. Cette religion qui est une lointaine descendante du chiisme est très différente de l’islam. Par exemple :
          - Les Alévis ne vont pas à la mosquée, mais dans une salle de prière appelée Cemevi où hommes et femmes prient dans la même salle.
          - Ils ne font pas Ramadan, mais pratiquent un jeûne d’une dizaine de jours en février-mars.
          - L’alcool n’est pas interdit. D’ailleurs le vin joue grosso modo le même rôle liturgique que dans la religion catholique.
          - La religion n’est pas prosélyte. Beaucoup d’entre eux considèrent l’alévisme comme un courant philosophique et non comme une religion.

          Les Alévis ont été très souvent victimes de persécutions. La dernière en date a été l’incendie criminel d’un hôtel où s’étaient réunis des artistes et des intellectuels alévis, dans la ville de Sivas, en 1993. Une trentaine d’entre eux ont péri dans les flammes.
          Par peur des persécution, beaucoup d’Alévis évitent de révéler leur religion en public. De toute façon, l’Etat n’a jamais reconnu officiellement cette religion, même à l’époque d’Atatürk. C’est ainsi qu’officiellement, la Turquie compte 99% de musulmans (la religion est inscrite sur la carte d’identité et les alévis sont automatiquement classés dans la catégorie « islam »), le 1% restant étant des Chrétiens et des Juifs.
          Les Alévis sont généralement très attachés à la laïcité et beaucoup d’entre eux prennent une part active aux mouvements de protestation contre le gouvernement d’Erdogan. Ce qu’ils dénoncent : la loi destinée à restreindre la consommation d’alcool, le projet de construction de la plus grande mosquée du monde avec l’argent public d’un pays censé être laïque et le fait de donner au futur 3ème pont du Bosphore le nom du sultan Yavuz Selim qui est resté dans l’Histoire pour avoir fait massacré des milliers d’Alévis. Ce sultan considérait d’ailleurs que couper la tête de 7 alévis permettait d’avoir une place assurée au paradis... baptiser un pont du nom d’un tel personnage a de quoi indigner cette minorité qui en a marre d’être ignorée et persécutée.

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