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Accueil du site > Culture & Loisirs > Culture > « Ich bin Charlotte » Thierry Lopez compose transgenre au Poche (...)

« Ich bin Charlotte » Thierry Lopez compose transgenre au Poche Montparnasse

Mais qui était donc cette Charlotte von Mahlsdorf que Thierry Lopez a lancée sur les rails de son seul en scène sous la houlette de Steve Suissa en une ultime répétition générale presse le 14 juin 2018 au Studio Comédia en présence de son producteur Jean-Marc Dumontet ?

Sa création ensuite, cet été, au Chêne Noir en Avignon off affirmait la polyvalence spectaculaire du comédien pleinement disponible à se transformer lui-même en une galerie d’une trentaine de personnages au profit, en l'occurrence, de la cause "transgenre".

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ICH BIN CHARLOTTE
DR.

Nul doute, désormais, que les représentations au Théâtre de Poche Montparnasse, dès le 8 septembre, vont susciter un choc esthétique, sinon éthique que les adeptes de la performance devraient apprécier à sa plus haute valeur ajoutée.

Certes, Thierry Lopez ne recherche pas l’aisance du célèbre transformiste Arturo Brachetti et sa propre prestation n'engage point la rapidité d'exécution selon un phénomène en trompe-l'oeil qui pourrait ravir grandement les spectateurs médusés cependant la présence thématique est, ici, au rendez-vous d'une sincérité de jeu démultipliant les approches récurrentes de Charlotte, personnage culte outre-Rhin et citoyenne d’honneur de la ville de Berlin devenue quasiment emblématique au-delà de sa disparition en 2002, à l’âge de 74 ans. 

En effet, Charlotte née Lothar Berfelde pourrait être définie, au-delà du meurtre objectif de son père à l’adolescence de façon à défendre sa mère des violences infligées par celui-ci, comme une femme piégée dans un corps d'homme ayant su passer au XXème siècle à travers les mailles idéologiques et coercitives du Nazisme ainsi que du Communisme.

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ICH BIN CHARLOTTE
DR.

Toutefois comme certains témoignages semblent attester que, de surcroît, des relations complexes avec la Stasi auraient pu lui donner un rôle d'espionne à la solde de la Police Politique de l’ex-RDA, la biographie du travesti revendiqué et assumé jusque dans ses contradictions les plus invraisemblables constitue en soi une histoire humaine surréaliste où la récupération des biens spoliés aux juifs déportés pour en constituer un musée du mobilier petit-bourgeois du XIXème, Le "Gründerzeit Museum", s'entremêle paradoxalement avec une défense militante radicale de la communauté LGBT. 

L’adaptation au cinéma de cette destinée subversive et controversée, "Je suis ma propre femme" (de Rosa von Praunheim, 1992) ainsi que sur les scènes de Théâtre, « I am my own wife » créée par Doug Wright ayant eu le privilège d’interviewer cette fameuse Charlotte / Lothar de son vivant, a déjà fait florès sur le plan international en obtenant notamment Le Pulitzer Prize (Drama) et Le Tony Award (Best Play) aux Etats-Unis en 2004 alors même que sa création en France ne fait donc que débuter en 2018.

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ICH BIN CHARLOTTE
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Y défendant une certaine subtilité comportementale avec persuasion et sensibilité à fleur de peau, Thierry Lopez en effectue une incarnation à la fois poétique, sensuelle et suggestive dans un décor signé Natacha Markoff où de multiples pavillons de gramophones semblent se répondre hors du Temps réel dans une Transgression des tabous psychosociaux. 

Ainsi, selon une silhouette perchée sur des hauts talons portant aussi bien la robe noire d'un clergyman vraisemblablement défroqué que des guêtres affinant ses gambettes n’en finissant plus dans un appel au désir de la chair, l'interprétation de Charlotte s’avère à la fois torride et néanmoins pleine de dignité.

Sur l’estrade, le comédien acquis à la multiplicité de son rôle de composition est comme happé par une chorégraphie des points de vue alors même que son geste artistique fédère le public en une entité retenant son souffle.

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ICH BIN CHARLOTTE
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La quête d’identité semble se confondre avec le désarroi normatif qui rend caduque, à toute époque, la vérité du quant à soi en confrontation avec toutes formes de réseaux sociaux tentant de censurer la libre expression d’être ici et maintenant…  

Laissez-vous donc superbement troubler et ensorceler par Thierry Lopez façon bas résilles, c’est Charlotte von Mahlsdorf qui viendra à vous s’afficher style collier de perles… en un fascinant et irrésistible manifeste universel.

  
photos 1 à 4 DR. 
photo 5 © Theothea.com
    
ICH BIN CHARLOTTE - ***. Theothea.com - de Doug Wright - mise en scène Steve Suissa - avec Thierry Lopez - Théâtre Poche Montparnasse ( création au Chêne Noir / Avignon Off 2018 )

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ICH BIN CHARLOTTE
© Theothea.com

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5 réactions à cet article    




    • Hecetuye howahkan 28 août 2018 22:38

      @Ben Schott
       


    • Hecetuye howahkan 28 août 2018 22:39

      @Ben Schott


       

    • Areole Areole 28 août 2018 23:25
      @Theotha
      La contrepèterie de votre titre n’est pas terrible, voire à la limite du politiquement incorrect :
      « Ich pin charlot » Thierry Lopette compose transgenre au Boche Montparnasse
      En plus elle est imparfaite...
      Je ne vous félicite pas Madame, Monsieur.

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