• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Culture & Loisirs > Zola, peintre et sculpteur...

Zola, peintre et sculpteur...

JPEG

Les descriptions sont abondantes dans les romans de Zola, évocations de lieux, de personnages, d'objets, de paysages... Ces descriptions détaillées et précises constituent, souvent, de véritables oeuvres d'art : on peut les comparer à des tableaux somptueux, parfois, même, à des sculptures...

 

Dans un de ses romans intitulé Le ventre de Paris, Zola s'attache à décrire les Halles de la capitale, une ambiance chargée, encombrée de nourriture, légumes, fruits, viandes, fromages. Dans une page célèbre, Zola peint des étals de poissons et leurs différentes variétés : il énumère leurs noms pittoresques aux sonorités si diverses : "cabillauds, aiglefins, plies, limandes, congres, raies, saumons, turbots, barbues, thons, bars, cyprins, merlans, éperlans, maquereaux, rougets..."

 

Ce faisant, il peint un véritable tableau aux couleurs contrastées : gris, bleu, noir, rouge, carmin...A la manière d'un peintre impressionniste, il juxtapose des touches de couleurs, dans une variété infinie des tons de rouges : "les raies à ventre pâle bordé de rouge tendre, avec des plaques de cinabre, les ouies saignantes des harengs, la pointe de carmin des dorades, le vermillon vif des grondins, la rouge enluminure des cyprins..."

 

Des formes diverses sont évoquées et les poissons deviennent matières brutes, sculptures de "bronze", "idoles chinoises", les saumons se transforment : "leurs écailles d'argent guilloché" semblent avoir été "sculptées avec un burin"... Les thons se métamorphosent en "sacs de cuir noirâtres", "les équilles" font songer à " des rognures d'étain ", les harengs sont couverts " d'une robe lamée ", les saumons deviennent " de grandes pièces d'argenterie".

 

Grâce à ces métaphores, Zola nous fait voir et même toucher les différentes variétés de poissons : on en perçoit tous les contours, toutes les formes...

 

Le soleil vient illuminer ce tableau et les poissons sont assimilés, alors, à des bijoux précieux : "opale, nacre, colliers, bracelets, broches, bijouterie fine..."

 

Zola compose un véritable tableau aux couleurs somptueuses, les poissons sous l'effet des éclats de lumière sont magnifiés, embellis, deviennent de véritables bijoux d'orfèvre...

 

Zola suggère bien les différentes formes des poissons, les dessine sous nos yeux avec une précision étonnante. Il nous fait redécouvrir cet étal de poissonnier avec la maîtrise d'un écrivain, d'un peintre, d'un scuplteur. 

 

On peut voir que, dans cette description, différents arts se rejoignent pour former un tableau d'une extraordinaire variété : c'est bien là tout le génie de Zola, il parvient à réunir dans une même page des talents différents, et ce simple étal de poissons se métamorphose, sous nos yeux, en un tableau merveilleux, étincelant de couleurs, de formes, de matières somptueuses...

 

La description oscille même entre beauté et horreur : Zola nous fait percevoir ainsi toute l'ambivalence de ces créatures marines, à la fois superbes et monstrueuses...

 

Voici l'extrait de ce roman :

 

"Les raies élargies, à ventre pâle bordé de rouge tendre, dont les dos superbes, allongeant les nœuds saillants de l’échine, se marbrent, jusqu’aux baleines tendues des nageoires, de plaques de cinabre coupées par des zébrures de bronze florentin, d’une bigarrure assombrie de crapaud et de fleur malsaine ; les chiens de mer, horribles, avec leurs têtes rondes, leurs bouches largement fendues d’idoles chinoises, leurs courtes ailes de chauves-souris charnues, monstres qui doivent garder de leurs abois les trésors des grottes marines.

 

Puis, venaient les beaux poissons, isolés, un sur chaque plateau d’osier : les saumons, d’argent guilloché, dont chaque écaille semble un coup de burin dans le poli du métal, les mulets, d’écailles plus fortes, de ciselures plus grossières ; les grands turbots, les grandes barbues, d’un grain serré et blanc comme du lait caillé ; les thons, lisses et vernis, pareils à des sacs de cuir noirâtre ; les bars arrondis, ouvrant une bouche énorme, faisant songer à quelque âme trop grosse, rendue à pleine gorge, dans la stupéfaction de l’agonie. Et, de toutes parts, les soles, par paires, grises ou blondes, pullulaient ; les équilles minces, raidies, ressemblaient à des rognures d’étain ; les harengs, légèrement tordus, montraient tous, sur leurs robes lamées, la meurtrissure de leurs ouïes saignantes ; les dorades grasses se teintaient d’une pointe de carmin, tandis que les maquereaux, dorés, le dos strié de brunissures verdâtres, faisaient luire la nacre changeante de leurs flancs, et que les grondins roses, à ventres blancs, les têtes rangées au centre des mannes, les queues rayonnantes, épanouissaient d’étranges floraisons, panachées de blanc de perle et de vermillon vif. Il y avait encore des rougets de roche, à la chair exquise, du rouge enluminé des cyprins, des caisses de merlans aux reflets d’opale, des paniers d’éperlans, de petits paniers propres, jolis comme des paniers de fraises, qui laissaient échapper une odeur puissante de violette. Cependant, les crevettes roses, les crevettes grises, dans des bourriches, mettaient, au milieu de la douceur effacée de leurs tas, les imperceptibles boutons de jais de leurs milliers d’yeux ; les langoustes épineuses, les homards tigrés de noir, vivants encore, se traînant sur leurs pattes cassées, craquaient.
 
Florent écoutait mal les explications de monsieur Verlaque. Une barre de soleil, tombant du haut vitrage de la rue couverte, vint allumer ces couleurs précieuses, lavées et attendries par la vague, irisée et fondues dans les tons de chair des coquillages, l’opale des merlans, la nacre des maquereaux, l’or des rougets, la robe lamée des harengs, les grandes pièces d’argenterie des saumons. C’était comme les écrins, vidés à terre, de quelque fille des eaux, des parures inouïes et bizarres, un ruissellement, un entassement de colliers, de bracelets monstrueux, de broches gigantesques, de bijoux barbares, dont l’usage échappait. Sur le dos des raies et des chiens de mer, de grosses pierres sombres, violâtres, verdâtres, s’enchâssaient dans un métal noirci ; et les minces barres des équilles, les queues et les nageoires des éperlans, avaient des délicatesses de bijouterie fine."

JPEG
 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/article-zola-artiste-peintre-et-sculpteur-121661521.html

 


Moyenne des avis sur cet article :  1.63/5   (8 votes)




Réagissez à l'article

27 réactions à cet article    


  • Clark Kent Emmet Brickowski 25 novembre 2021 16:42

    Vous saviez que Zola avait appelé son fils Gordon ?


    • Clark Kent Emmet Brickowski 25 novembre 2021 17:04

      @HΞŁŁБФUЛÐ

      le frère de Mina ?


    • rosemar rosemar 26 novembre 2021 13:01

      @voxa
      Zola a aussi merveilleusement décrit les fromages :

      « Autour d’elles, les fromages puaient. […] Là, à côté des pains de beurre à la livre, dans des feuilles de poirée, s’élargissait un cantal géant, comme fendu à coups de hache ; puis venait un chester, couleur d’or, un gruyère, pareil à une roue tombée de quelque char barbare, des hollande, ronds come des têtes coupées, barbouillées de sang séché, avec cette dureté de crane vide qui le fait nommer têtes-de-mort. Un parmesan, au milieu de cette lourdeur de pâte cuite, ajoutait sa pointe d’odeur aromatique. Trois brie, sur des planches rondes, avaient des mélancolies de lunes éteintes ; deux, très secs, étaient dans leur plein ; le troisième, dans son deuxième quartier, coulait, se vidait d’une crème blanche, étalée en lac, ravageant les minces planchettes, à l’aide desquelles on avait vainement essayé de le contenir. Des port-salut, semblables à des disques antiques, montraient en exergue le nom imprimé des fabricants. Un romantour, vêtu de son papier d’argent, donnait le rêve d’une barre de nougat, d’un fromage sucré, égaré parmi les fermentations âcres. Les roquefort, eux aussi, sous des cloches de cristal, prenaient des mines princières, des faces marbrées et grasses, veinées de bleu et de jaune, comme attaqués d’une maladie honteuse des gens riches qui ont trop mangés de truffes ; tandis que, dans un plat, à côté, des fromages de chèvre, gros comme un poing d’enfant, durs et grisâtres, rappelaient les cailloux que les bouc, menant leur troupeau, font rouler aux coudes des sentiers pierreux. Alors, commençaient les puanteurs : les mont-d’or, jaune clair, puant une odeur douceâtre ; les troyes, très épais, meurtris sur les bords, d’âpreté déjà plus forte, ajoutant une fétidité à la cave humide ; les camembert, d’un fumet de gibier trop faisandé ; les neufchâtel, les limbourg, les marolles, les pont-l’évêque, carrés, mettant chacun leur note aigüe et particulière dans cette phrase rude jusqu’à la nausée ; les livarot, teintés de rouge, terribles à la gorge comme une vapeur de soufre ; puis enfin, par-dessus tous les autres, les olivet, enveloppés de feuilles de noyer, ainsi que ces charognes que les paysans couvrent de branches, au bord d’un champ, fumantes au soleil. La chaude après-midi avait amolli les fromages ; les moisissures des croûtes fondaient, de vernissaient avec des tons riches de cuivre rouge et de vert-de-gris, semblables à des blessures mal fermées ; sous les feuilles de chêne, un souffle soulevait la peau des olivet, qui battait comme une poitrine, d’une haleine lente et grosse d’homme endormi ; un flot de vie avait troué un livarot, accouchant par cette entaille d’un peuple de vers. Et, derrière les balances, dans sa boîte mince, un géromé anisé répandait une infection telle, que des mouches étaient tombées autour de la boîte, sur le marbre rouge veiné de gris. »


    • rosemar rosemar 26 novembre 2021 13:12

      @voxa

      Encore un extrait du Ventre de Paris...


    • Effondré remonté Effondré remonté 26 novembre 2021 14:32

      @rosemar ...magistral ! ...tout simplement sublime et puis on plonge du sublime à l’horreur, c’est la définition même du romantisme (cf. mon post plus bas), romantisme de la matière !
      Pour moi, qui vis dans un pays lointain où les moindres 100g coûtent presque plusieurs jours de salaire, j’enrage et bave devant cette tornade descriptive...
      ...oui, y compris les derniers grands puants en putréfaction... après tout, on peut en faire tout un fromage, de cela aussi :
       https://www.youtube.com/watch?v=_9PvDfXhb2Q


    • rosemar rosemar 26 novembre 2021 23:11

      @voxa

      Anatole France : un auteur oublié... quel ouvrage de cet auteur doit-on lire ?


    • troletbuse troletbuse 26 novembre 2021 23:29

      @rosemar
      Ca y est vous avez pris votre dose de BFM  ?  smiley


    • Clark Kent Emmet Brickowski 25 novembre 2021 17:36

      D’après certains membres de l’association suisse nommée « Complots Faciles pour Briller en Société », Zola serait l’auteur de cette sentence :

      « Dans la vie, y a deux sortes de personnes, ceux qui sachent et ceux qui croivent sachoir », sans donner de référence. Quelqu’un connaitrai-il l’ouvrage dont cette citation est tirée ?


      • ZenZoe ZenZoe 25 novembre 2021 17:37

        Zola, c’est du sublime. Tout ça me fait penser aux magnifiques Halles, détruites par des criminels à mon avis, et en plus pour les remplacer par une nullité architecturale abyssale (qui pour couronner le tout commence à fuir de partout parait-il). Symbole de la décrépitude d’un pays ?

        A lire aussi : la naissance de Grenouille dans Le Parfum, au milieu des poissonières de ces mêmes Halles si ma mémoire est bonne. Odorant et... somptueux  smiley


        • Clark Kent Emmet Brickowski 25 novembre 2021 17:38

          @ZenZoe

          fallait faire l’interconnexion du RER !


        • rosemar rosemar 25 novembre 2021 22:55

          @ZenZoe

          MERCI pour cette référence au roman de Süskind...


        • troletbuse troletbuse 26 novembre 2021 00:19

          @rosemar
          Ca y est vous avez pris votre dose de BFM ? Ca vous réveille chaque soir vers 23h00. Un coup de BFM comme un Mars et hop ca repart.  smiley


        • Fergus Fergus 26 novembre 2021 11:20

          Bonjour, Zenzoe

          Je me joins à rosemar pour vous remercier de cette évocation du très grand roman qu’est Le parfum.


        • Fergus Fergus 25 novembre 2021 17:47

          Bonjour, rosemar

          Zola « peintre » de manière imagée dans ses oeuvres, nul ne peut le nier. Mais vous eussiez tout aussi bien pu écrire « photographe ».

          La chose est en effet assez peu connue : Zola a été passionné de photographie, et cela sans que ses rapports avec Nadar  les deux hommes se connaissaient bien y aient été pour quoi que ce soit.

          Tellement passionné qu’il a possédé une dizaine d’appareils et qu’il développait lui-même ses tirages dans plusieurs ateliers lui appartenant.

          Peintre, photographe, écrivain, trois formes d’art qui sont indissociables de l’observation des lieux, des choses et des gens.


          • rosemar rosemar 25 novembre 2021 22:57

            @Fergus

            Zola a été un critique d’art, proche des impressionnistes...



          • troletbuse troletbuse 26 novembre 2021 00:24

            @rosemar
            Vous avez raison de vous adresser à Fergus. Tout ce que vous risquez, c’est un coup de brosse à reluire.  smiley


          • Effondré remonté Effondré remonté 25 novembre 2021 18:10

            Zola était fasciné par la peinture et séduit-repoussé par les impressionistes. Il est clair que le nom du « mouvement littéraire » dont on pense qu’il est l’auteur et le nec plus ultra, le « naturalisme », est un terme qui  en effet  ne lui rend pas suffisamment justice, ne tenant pas compte de son implacable lyrisme, son romantisme de la matière y compris la matière psychologique. Bravo pour votre extrait si majestueux ! On retrouve ce genre de description-tourmente picturale, odorante, sonore, etc., dans nombre de ses oeuvres, comme autant de morceaux de bravoure : pour moi, les scènes de séduction d’achat des bourgeoises affolées comme des phalènes par le grand magasin (« Au bonheur des Dames ») ou la presse vociférante de la Bourse (« L’Argent »), etc.


            • rosemar rosemar 25 novembre 2021 22:58

              @Effondré remonté

              MERCI pour ces remarques intéressantes...


            • Effondré remonté Effondré remonté 26 novembre 2021 14:15

              @rosemar
              2 extraits du Bonheur des Dames :
              « À la soie, la foule était aussi venue. On s’écrasait surtout devant l’étalage intérieur, dressé par Hutin, et où Mouret avait donné les touches du maître. C’était, au fond du hall, autour d’une des colonnettes de fonte qui soutenaient le vitrage, comme un ruissellement d’étoffe, une nappe bouillonnée tombant de haut et s’élargissant jusqu’au parquet. Des satins clairs et des soies tendres jaillissaient d’abord : les satins à la reine, les satins renaissance, aux tons nacrés d’eau de source ; les soies légères aux transparences de cristal, vert Nil, ciel indien, rose de mai, bleu Danube. Puis, venaient des tissus plus forts, les satins merveilleux, les soies duchesse, teintes chaudes, roulant à flots grossis. Et, en bas, ainsi que dans une vasque, dormaient les étoffes lourdes, les armures façonnées, les damas, les brocarts, les soies perlées et lamées, au milieu d’un lit profond de velours, tous les velours, noirs, blancs, de couleur, frappés à fond de soie ou de satin, creusant avec leurs taches mouvantes un lac immobile où semblaient danser des reflets de ciel et de paysage. Des femmes, pâles de désirs, se penchaient comme pour se voir. Toutes, en face de cette cataracte lâchée, restaient debout, avec la peur sourde d’être prises dans le débordement d’un pareil luxe et avec l’irrésistible envie de s’y jeter et de s’y perdre » ../..
              « Ce n’était plus chose facile que de gagner l’escalier. Une houle compacte de têtes roulait sous les galeries, s’élargissait en fleuve débordé au milieu du hall. Toute une bataille du négoce montait, les vendeurs tenaient à merci ce peuple de femmes, qu’ils se passaient des uns aux autres, en luttant de hâte. L’heure était venue du branle formidable de l’après-midi, quand la machine surchauffée menait la danse des clientes et leur tirait l’argent de la chair. À la soie surtout, une folie soufflait, le Paris-Bonheur ameutait une foule telle, que, pendant plusieurs minutes, Hutin ne put faire un pas ; et Henriette, suffoquée, ayant levé les yeux, aperçut en haut de l’escalier Mouret, qui revenait toujours à cette place, d’où il voyait la victoire. Elle sourit, espérant qu’il descendrait la dégager. Mais il ne la distinguait même pas dans la cohue, il était encore avec Vallagnosc, occupé à lui montrer la maison, la face rayonnante de triomphe. Maintenant, la trépidation intérieure étouffait les bruits du dehors ; on n’entendait plus ni le roulement des fiacres, ni le battement des portières ; il ne restait, au delà du grand murmure de la vente, que le sentiment de Paris immense, d’une immensité qui toujours fournirait des acheteuses. Dans l’air immobile, où l’étouffement du calorifère attiédissait l’odeur des étoffes, le brouhaha augmentait, fait de tous les bruits, du piétinement continu, des mêmes phrases cent fois répétées autour des comptoirs, de l’or sonnant sur le cuivre des caisses assiégées par une bousculade de porte-monnaie, des paniers roulants dont les charges de paquets tombaient sans relâche dans les caves béantes. Et, sous la fine poussière, tout arrivait à se confondre, on ne reconnaissait pas la division des rayons : là-bas, la mercerie paraissait noyée ; plus loin, au blanc, un angle de soleil, entré par la vitrine de la rue Neuve-Saint-Augustin, était comme une flèche d’or dans de la neige ; ici, à la ganterie et aux lainages, une masse épaisse de chapeaux et de chignons barrait les lointains du magasin. On ne voyait même plus les toilettes, les coiffures seules surnageaient, bariolées de plumes et de rubans ; quelques chapeaux d’homme mettaient des taches noires, tandis que le teint pâle des femmes, dans la fatigue et la chaleur, prenait des transparences de camélia. Enfin, grâce à ses coudes vigoureux, Hutin ouvrit un chemin à ces dames, en marchant devant elles. Mais, quand elle eut monté l’escalier, Henriette ne trouva plus Mouret, qui venait de plonger Vallagnosc en pleine foule, pour achever de l’étourdir, et pris lui-même du besoin physique de ce bain du succès. Il perdait délicieusement haleine, c’était là contre ses membres comme un long embrassement de toute sa clientèle.

              — À gauche, mesdames, dit Hutin, de sa voix prévenante, malgré son exaspération qui grandissait.

              En haut, l’encombrement était le même. On envahissait jusqu’au rayon de l’ameublement, le plus calme d’ordinaire. Les châles, les fourrures, la lingerie grouillaient de monde. »


            • troletbuse troletbuse 25 novembre 2021 18:39

              Pfff, Zola c’est un des premiers complotistes qui a écrit « J’accuse ».

              Assassiné par les covidistes actuels en 1902.

              Parce qu’il avait raison. Les temps n’ont guère changé.


              • Fergus Fergus 25 novembre 2021 19:25

                Bonsoir, HΞŁŁБФUЛÐ

                Ah bon ? Le pantin Zemmour et l’incompétente Le Pen sont traduits en cour martiale pour haute trahison ???
                Laissez donc Zola aux justes causes qu’il a défendues !


              • troletbuse troletbuse 25 novembre 2021 21:01

                @Fergus
                Provaxx = Anti-Dreyfusard


              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 25 novembre 2021 21:14

                @troletbuse
                C’est un graffiti que t’as fait dans tes chiottes , faute de pouvoir le faire dans les chiottes du Balto (café -tabac ) où t’es tricard ? Ta femme elle en dit quoi , racontes nous ...


              • troletbuse troletbuse 26 novembre 2021 11:14

                @Aita Pea Pea
                Ah tu rentres bien dans le moule, toi !
                Pas étonnant que tu ressembles à une tarte !  smiley


              • Aristide Aristide 26 novembre 2021 11:55

                @Fergus

                Zola revisité en insoumis, si Zola était indéniablement un républicain empreint de justice sociale et de vérité, il n’en est pas moins un anti communard. Un vrai de cette gauche qu’ici on dénonce. Il ne manquait de fustiger tous les excès et les débordements de cet épisode qu’il nommera une « singerie ».

                Il sera très sévère, un article à lire :

                Les éditions Nouveau monde ont publié en juillet 2018 les articles d’Émile Zola, alors journaliste et jeune romancier, sur la Commune de Paris. Si la haine que vouèrent Flaubert, George Sand, Anatole France ou Edmond de Goncourt à cette séquence essentielle du socialisme européen est bien connue1, celle de Zola, figure incontournable du panthéon progressiste, l’est assurément moins. En bon républicain libéral de gauche, Zola a pourtant opposé le « majestueux Paris  » à «  l’ordure révolutionnaire  » et passé les 72 jours qu’a duré cette révolution — ennemie, selon les propres mots de son Conseil, « de l’exploitation, de l’agiotage, des monopoles, des privilèges  » — à trépigner : que l’armée fasse place nette, vite !



              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 25 novembre 2021 20:52

                La bête humaine. Et le film avec Gabin de Renoir ... Faudra un jour que je m’y mette a lire d’autres.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité