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La Ruche en Scène bourdonne

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L’ouverture à la diversité.

Pour les artistes en tous genres, trouver une salle pour avoir la chance de toucher le public n’est pas chose aisée. Les grosses structures municipales, estampillées culture officielle, dans un souci de rationalité et avec la peur du vide ne font confiance qu’aux grosses pointures, aux vedettes reconnues qui rempliront à coup sûr la salle parce qu’elles ont été vues à la télévision. Le goût du risque, l’envie de promouvoir les artistes locaux ont depuis belle lurette disparu des écrans radar de la culture.

Rares sont les endroits qui, à l’initiative d’un responsable de bar ou bien d’un groupe de défricheurs, permettent d’accorder un espace d’expression. Paradoxalement ce sont souvent dans les petites villes que nous trouvons de tels lieux, havre d’espoir et de tolérance, petite brèche faite à l’indifférence et au mépris pour ceux qui n’ont pas encore trouvé leur place au soleil des projecteurs.

Pour ne citer que ceux que je connais dans ma région il y a ainsi le bar « Les Petits instants » à Meung-sur-Loire où Danny fait un travail remarquable de promotion pour les chanteurs et les musiciens de la région en dépit des coups bas de la SACEM. Il y a encore un autre bar à Saint Jean de Braye : « Le meelting Pote » qui fait la part belle aux musiques amplifiées. Ailleurs, il y a des artistes qui ont aménagé une grange pour recevoir leurs compagnons d’infortune ou bien qui ont ouvert leur jardin pour faire spectacle en extérieur dès que le temps le permet.

C’est le chapeau qui tourne alors, pour donner quelque argent à ces saltimbanques qui contre indifférence et rareté persévèrent dans leur volonté de créer et de partager leur passion. Une nouvelle tendance se dessine avec les concerts à la maison, manière de briser ce silence assourdissant des structures culturelles qui ne se font désormais le relais que de la célébrité. C’est ainsi qu’il y a moyen de découvrir malgré tout des artistes qui mériteraient un plus large public lors de rendez-vous qui se murmurent de bouche à oreille pour échapper à l’ogre SACEM, véritable ennemi de la création.

À Orléans, le projet tournait depuis quelques années déjà. Des gens étaient à la recherche d’un lieu pour créer leur propre scène, offrir à leurs amis un endroit afin d’être enfin entendus. La première piste s’avéra compliquée, un ancien bar n’offrant sans doute pas les conditions requises pour réussir le pari. Un autre local se libéra en Centre ville, l’occasion était belle, il fallait la saisir.

Une association se fonda, des bénévoles bricoleurs se mirent en action, les travaux durèrent plus longtemps que prévu afin de répondre aux incroyables exigences des commissions de sécurité. Finalement le rêve se concrétisa et « la Ruche en scène » ouvrit ses portes. Hélas, les dieux de la rampe n’étaient pas avec eux, des fuites d’eau vinrent refroidir les premières ardeurs, de nouveaux travaux s’imposaient. Il fallut différer ou même annuler des spectacles.

Enfin tout rentra dans l’ordre et l’obstination des chevilles ouvrières de ce projet fut récompensée. La programmation éclectique et ouverte pouvait se mettre en place. La Ruche trouvait son public, des gens en attente d’un tel endroit, d’une telle offre sur la ville. Une adhésion à l’association est nécessaire pour avoir le bonheur d’être du nombre des spectateurs, proposition est faite à ceux qui veulent s’engager plus avant de devenir bénévoles pour assurer quelques tâches matérielles.

C’est ainsi que la culture peut encore espérer briser le silence des ondes, la médiocrité des télévisions, le manque d’imagination des programmateurs. La Ruche propose des soirées et des après-midis autour de propositions forts différentes : musique, chanson, contes, lectures, cinéma muet mis en musique, conférences, bal folk, théâtre… Tout ce qui devrait faire la diversité des offres officielles qui se cantonnent le plus souvent dans des thématiques restrictives.

Je ne peux que vous inciter à faire un petit passage par cette Ruche-là ou bien par une structure analogue près de chez vous. Soyez curieux, il en existe forcément une quelque part. Les artistes, pour survivre au désengagement des institutions, ont véritablement besoin de ces espaces et surtout que vous ayez la curiosité d’aller à la découverte de ceux que vous ne connaissez pas. Je ne prêche pas pour ma paroisse, je ne pense pas être un jour programmé dans cet endroit, je me contente d’être un spectateur régulier et un bénévole épisodique.

Scéniquement vôtre


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