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#99 des Tendances

Les randonneurs

 

Un monde en marche…

 

Ils se retrouvent régulièrement pour l'activité la plus simple et naturelle qui soit : la marche. Pourquoi éprouvent-ils le besoin d'aller ainsi en groupe ? C'est un mystère pour ceux qui se moquent d'eux en les gratifiant de bande ou pire encore de troupeau. Il est vrai que rapidement le groupe prend des allures d'une armée en marche en se moquant d'avancer au pas.

Il y a bien sûr d'autres griefs qui s'ajoutent car le plus souvent, nombre des marcheurs sont à la retraite et viennent chercher dans cette activité commune un peu d'exercice physique et beaucoup de liens humains. Que les jeunes bolides qui frôlent sans égard les randonneurs d'un vindicatif coup de sonnette, apprennent le sens du partage avec un peu plus de compréhension. Aucun marcheur n'use orgueilleusement de chaussures électriques…

Pour certains groupes, le rituel suppose toujours le même parcours alors que d'autres se font un malin plaisir de sillonner de long en large tous les chemins de la région. Là encore, le choix s'explique par l'accessibilité du point de rencontre ou la difficulté de se déplacer. L'essentiel est ailleurs même s'il est fort agréable de découvrir de nouveaux horizons.

La randonnée en groupe c'est alors un compromis entre les besoins et les possibilités de chacun. La vitesse, la distance, le climat sont autant de variables qui supposent de faire des concessions, de moduler les sorties pour proposer un programme de nature à satisfaire tout le monde. L'important est de ne jamais perdre de vue qu'il est fondamental de sacrifier régulièrement à la balade collective pour se retrouver tous en dépit des possibilités différentes.

Qui aujourd'hui se situe dans le groupe de tête, ne tardera pas avec le temps à devoir mettre la pédale douce et appréciera alors d’être attendu par les petits nouveaux. Il ne faut jamais perdre de vue ce point qui devrait pousser encore à un petit changement des pratiques. Si de temps à autre, les ouvreurs attendent la queue du serpent, ils repartent immédiatement ne laissant jamais un temps d'arrêt à ceux qui lambinent quelque peu.

Quand le long serpent indocile se met en marche, toute la magie de la sociabilité se met en branle. Se forment immédiatement des petites cellules de conversation. Souvent, deux ou trois personnes qui s'accotent pour ne plus se quitter. Les langues allant bon train, ayant tout le long du parcours quelque chose à dire. Cela demande une résistance langagière qui impose le respect.

Il y a quelques électrons libres qui iront leur train sans se soucier des autres avec éventuellement de la musique dans les oreilles. Ils se rassurent d'être ainsi mêlés à un groupe qui les guide alors que d'autres tout au contraire ne cessent d'aller des uns aux autres pour intervenir ici ou là dans les conversations. Ceux qui papillonnent ainsi ont souvent le souci de s'ouvrir à tous les autres.

Le groupe suppose une tête et un marcheur balai. Ceux-là se parent du gilet fluorescent qui marquera leur rôle et leur permettra d'organiser les passages délicats. La couleur varie entre le jaune ou le orange, question sans doute de considération esthétique. Le flocage du dit gilet atteste de la participation aux instances officielles.

Il y a enfin un marcheur qui ne cesse d'aller de manière erratique. Il fait son miel des conversations pour alimenter son réservoir à récits et modifie son allure car ce curieux individu n'a jamais su maintenir le même tempo. De lui, il n'est rien de bon à attendre même s'il ne met jamais des bâtons dans les jambes de ses collègues. Il se contente parfois d'une branche qu'il taille à sa mesure pour se prendre pour un berger à leurs basques.

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13 réactions à cet article    


  • Fergus Fergus 17 avril 13:03

    Bonjour, C’est Nabum

    Ce ne sont pas « les » randonneurs que vous avez décrits là, mais « des » randonneurs : ceux qui ont partie d’une association ou d’un groupe informel.

    La plupart des randonneurs sont des personnes qui crapahutent seuls, en couple ou en famille. J’ai moi-même randonné dans ces trois configurations. Et mon épouse et moi n’avons toujours pas abandonné nos chaussures de rando.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 17 avril 13:12

      @Fergus
       

      ’’J’ai moi-même randonné dans ces trois configurations. Et mon épouse et moi n’avons toujours pas abandonné nos chaussures de rando.’’

      >
       Comme toujours, un commentaire très pertinent sur le sujet.
       
       Mes respects, et mes hommage à votre épouse, monsieur Fergus.


    • C'est Nabum C’est Nabum 17 avril 13:23

      @Fergus

      Il y a en effet deux catégories distinctes
      Les clubs de randonnée évoqués ici ne regroupent pas des marcheurs solitaires
      Ils sont au contraire des prétexte pour se retrouver en groupe


    • Brutus Brutus 17 avril 13:05

      « Pourquoi éprouvent-ils le besoin d’aller ainsi en groupe ? »


      Question très pertinente qui provoque chez moi une réflexion pas du tout scientifique, mais intuitive.

      Contrairement à ses cousins, tous arboricoles., l’homme est un singe qui marche. D’ailleurs, les muscles les plus développés de cet hominidé sont ses fesses (très réduites chez les chimpanzés) qui lui sont indispensables pour la station debout et la marche bipède, lui laissant les mains libres pour pouvoir utiliser un arc, un smartphone ou un flash-ball.

      Bon, ça, c’est pour la marche, mais pourquoi en groupe ? Sans doute par atavisme, les troupes d’homos (sapiens, néandertalis, etc) et de leurs aieux pouvant se comparer à des meutes de loups menées par un couple alpha, deux familles de mammifères qualifiés de sociaux, comme les fourmis mais avec une latitude d’autonomie individuelle puls importante. Et ce petit manège pour aller chercher de nouveaux territoires propices à la chasse et à la cueillette a duré environ 300 00 ans pour sapiens et on ne sait pas trop combien paours ses aïeux.

      Alors, vous pensez bien, ça laisse des traces et un vieux mécanisme fait qu’on se sent bien quand on marche en troupe (y pas de jambes de bois, y a des nouilles mais ça ne se voit pas). C’est un peu comme pour la satisfaction que donne la vie en famille, la tendresse parents-enfants qui est un phénomène non acquis et qui est présent même chez les pires crapules.


      • C'est Nabum C’est Nabum 17 avril 13:23

        @Brutus

        C’est pourquoi je marche souvent avec un bâton issu d’un arbre
        je suis un singe qui ne s’ignore pas


      • Brutus Brutus 17 avril 13:52

        @C’est Nabum

        alors, ça doit être un arbre « généalogique » !


      • C'est Nabum C’est Nabum 17 avril 14:39

        @Brutus

        Il est possible quoique je ne sois pas sans racine, je ne me penche pas sur leur sortie de l’oubli


      • zygzornifle zygzornifle 17 avril 15:26

        Les rands d’honneur devant le Macron ...


        • C'est Nabum C’est Nabum 17 avril 16:41

          @zygzornifle

          Oublions cet odieux personnage


        • exocet exocet 17 avril 21:44

          Bonjour, cenabum

          belle analyse de l’instinct grégaire... celui qui agglomère certains les uns contre les autres, à l’opposé du marcheur solitaire, ceux-là ont peur de marcher seuls.

          .

          Voir au plus haut niveau, les marcheurs se sont regroupés en un parti.

          LREM ; La Ruine En Marche


          • C'est Nabum C’est Nabum 17 avril 21:57

            @exocet

            Je les avais oubliés ces fossoyeurs de l’espoir

            Poussette et marche : un parcours de vie


          • grangeoisi grangeoisi 18 avril 10:29

            On fait de la marche pour l’activité physique que cela procure, on sacrifie bien sûr à quelque mode faut pas déparer tout de même cré nom smiley !

            Il y a bien quelque vanité aussi, avoir fait le chemin de Stevenson ou plus le Camino quel pied (si si je l’ai osé...le pied pas le Camino) ça en jette, et le dire vous dis pas (si si je l’ai faite aussi).

            Bref une bonne douche et ces merveilleux repas au gite ou au resto du coin que de bons échanges et parlottes ou parlures comme diraient nos cousins.

            Et on est en paix.Bien la paix plus dure à réaliser ma foi.


            • C'est Nabum C’est Nabum 18 avril 18:35

              @grangeoisi

              Marcher c’est aller de l’avant sans se retourner surtout sur soi-même
              La vanité n’a pas sa place dans cette activité qui est au cœur de notre humanité

              La preuve du reste, nous vivons une époque où bien des gens se déplacent avec des moteurs en boutant les piétons de leurs trottoirs.

              Il y a un risque de déshumanisation manifeste

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