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#75 des Tendances

La laitière

 

Je me souviens

 

Je me souviens du temps où chaque soir, je traversai la rue de la Porte Berry pour me rendre à la petite épicerie de proximité comme on la nommerait aujourd'hui. Nous n'avions pas alors la conviction que nous pratiquions une économie locale dans l'esprit du circuit court. Tout cela allait de soi, il n'y avait du reste aucune grande surface dans un pays où les gens se parlaient encore sans animosité et sans vouloir doubler le voisin à la caisse enregistreuse.

La famille Pelé était sur le pont depuis le petit matin pour recevoir aimablement les clients mais aussi pour des services qui aujourd'hui seraient sans doute prohibés par les règles administratives et les usages de l'heure. Ainsi, la vente à la pompe du lait est à ce titre l'exemple le plus frappant. Nous ignorions alors le sens du sigle UHT et savions faire bouillir le lait avant sa consommation. Chacun ici-bas savait que le lait était tiré à la ferme et provenait des vaches.

Dans le même registre, le gruyère était râpé devant nous et jamais je n'ai retrouvé les senteurs de ce produit qui n'existe désormais que sous un vide aussi insipide que désolant. Le vin pouvait se tirer à la cannelle et nous rapportions les bouteilles vides pour la consigne. Il est vrai alors que nos campagnes n'étaient pas jonchées de ces reliefs qui matérialisent la chère croissance de notre ministre des finances.

C'était un temps où le client n'était pas une vache à lait, attiré par des promotions du toujours plus au prix le plus bas en apparence pour encore plus de gaspillage. Le lait puisque c'est de lui qu'il était question, était pompé au pied, montait du bidon de lait qui venait d'être livré, pour apparaître tout blanc et crémeux à souhait dans son petit bocal en verre avant que de s'écouler dans la laitière que nous tendions fièrement.

Chacun recevait la quantité qu'il voulait avec une précision du quart de litre. Remarquez, à deux pas de là, nous disposions du même spectacle d'un liquide qui monte dans un réceptacle transparent avant de que filer dans un réservoir. C'était la pompe à mélange pour les motocyclettes selon le vocable qui était encore de mise à l'époque. Il fallait même afficher son pourcentage pour obtenir la composition idoine.

Mais revenons à nos bêtes à cornes dont nous buvions encore le lait à la sortie du pis en dépit de sa nocivité pour le corps humain. La laitière reprit du service pour moi lorsque je quittai mon village d'en-France pour me rendre dans le Val, à l'écart de la grande ville. Il y avait non loin de cette demeure où nous découvrions les charmes et les périls de la cohabitation, une ferme qui conservait malgré l'énorme pression immobilière, quelques vaches dans des prés qui finiront plus tard par n'être que des terrains à bâtir.

Chaque soir, le rituel du lait à la ferme avait remplacé celui de l'épicerie. Le circuit s'était considérablement raccourci même si le chemin parcouru était plus conséquent. Ce fut alors l'occasion d'établir une relation amicale avec une famille qui vivait hors du temps dans un confort qui dénotait avec les standards de l'époque. Quand bien plus tard, la ferme fut entièrement réaménagée pour servir de demeure bourgeoise et cossue, je pensais avec émotion à ceux qui n'avaient jamais connu pareil confort et à qui on avait acheté leur masure une bouchée de pain. Ceci est hélas une autre histoire…

Curieusement, l'achat du lait exigeait un temps infini en palabre, discussions incessantes et souvent les mêmes que les fois précédentes suivies, pour ne pas vexer le père Lemay, d'un verre de vin blanc du pays qui avait la fâcheuse tendance de se multiplier. Quand le lait était tiré (à la main je le précise), il fallait boire…

De retour dans la cohabitation, une partie du contenu de la laitière allait goûter aux mystères de la levure pour tenter vainement non pas de faire du beurre mais du fromage plus caillé qu'autre chose. Il est inutile de s'étendre sur cet aspect désastreux de l'aventure. Vous boiriez du petit lait à mes dépens.


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52 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 19 avril 13:39

    J’ai du mal à imaginer qu’un chien, même de grande taille, puisse tracter un attelage aussi lourd.


    • Seth 19 avril 13:45

      @Francis, agnotologue

      j’allais le dire, je n’ai jamais vu cela. smiley


    • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 13:50

      @Francis, agnotologue

      Et pourtant
      C’était une pratique régulière ici


    • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 13:50

      @Seth

      Tradition régionale


    • Clocel Clocel 19 avril 13:55

      @Francis, agnotologue

      Vous ne soupçonnez pas la puissance et l’endurance d’un chien de bonne taille.

      Dans mes vertes années avec des potes manouches, on avait « upgradé » un kart à pédales attelé à un berger allemand...

      Sueur garantie, on se lassait avant lui...

      Les amérindiens les utilisaient couramment comme animal de bât ou pour tracter des travois. 


    • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 14:12

      @Clocel

      Et de plus, ils adorent ça


    • Clocel Clocel 19 avril 14:23

      @C’est Nabum

      C’est vrai... Ma sœur, avec une copine a fait les pistes cyclables depuis Sète jusqu’à Lacanau...

      En moyenne, 40 à 60 kilomètres/jour... 

      Le périple achevé son husky a fait une dépression, une vraie, le malheureux était devenu neurasthénique elle a dû trouver quelques bonnes âmes pour faire gambader le chien pendant qu’elle bossait.

      Je ne supporte pas de voir un chien pourrir au bout d’une chaîne...


    • Seth 19 avril 14:30

      @Clocel

      Maintenant que tu le dis... Les Chinois utilisaient aussi des chiens dont le multi-usage chow chow qui servait à cela, pour la garde, comme berger et même de nourriture.

      C’est sans doute ce qui fait que ces chiens ne sont guère souriants aujourd’hui même s’ils ressemblent à des nounours et qu’ils n’aiment pas quitter le canapé. smiley


    • Seth 19 avril 14:43

      @C’est Nabum

      La 3ème photo où la petite charrette n’est pas conçue pour porter la rombière livreuse est plus crédible.

      Dans mes familles on ne livrait pas de lait, les clients venaient le chercher. Il y avait chez mon père une petite vieille qui venait tous les soirs après la traite pour prendre du lait et faisait près de 2km dans la nuit en hiver pour ça. Ils ont commencé à livrer quand il y a eu des voitures et même...

      Ce genre de petit véhicule n’existait pas.

      J’étais tout petit, me souviens de cela et du beurre aussi... C’était dans la région de mes parents parce qu’où je suis né on utilisait le lait et la crème pais on ne faisait pas de beurre. On utilisait à sa place de l’huile ou du gras animal.


    • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 15:02

      @Clocel

      Puisque je vous le dis et même l’affirme, moi qui suis un peu cabot


    • Seth 19 avril 15:14

      @Clocel

      C’est dans la nature des husky. J’en vois beaucoup qui n’ont pas l’air d’avoir conscience qu’en ne les faisant pas travailler, ils les rendent infiniment malheureux et on le voit dans le regard des chiens.

      C’est le problème du choix des chiens en fonction de ses goûts et de la mode. Je sais de quoi je parle, j’en ai un mais pas de ce type parce qu’il n’est pas question de courir ou de le faire bosser.


    • Brutus Brutus 19 avril 15:20

      @Francis, agnotologue

      L’utilisation du chien comme animal d’attelage a été interdite à Paris en 1824, mais elle est restée et s’est même développée dans certaines régions et aussi en Belgique et en Suisse jusqu’à la fin du dix-neuvième siècle.

      En I899, 59 départements autorisaient encore l’attelage de chiens, et le Loiret était effectivement en tête de liste puisqu’à Gien il existait 300 voitures à chien. Dans certains départements, comme la Seine inférieure, la réglementation était plus stricte ; autorisation préfectorale et législation sur l’hygiène et l’alimentation des animaux comme sur les modèles des véhicules et harnais.

      Une des explications du maintien de cette pratique était la pauvreté dans laquelle vivaient les principaux utilisateurs du chien de trait. Mais les services de l’état étaient aussi des utilisateurs ; (poste, armée),...

      Depuisen 1925, le code de la route interdit la circulation des attelages à chien et la réglementation limite l’utilisation d’attelages de chiens aux activités ludiques et sportives. Ce qui donne une idée de l’âge avancé de notre ami C. Nabum.





    • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 15:29

      @Francis, agnotologue

      Ma grand-mère maternelle, veuve au début du vingtième siècle. Veuve vivant à Paris, avec quatre filles à élever, ma mère était la plus jeune, deux ans à la mort de mon grand-père.

      À l’époque, pas de rentes pour les veuves, il fallait se débrouiller.

      Alors ma grand-mère, courageuse comme l’Auvergnate qu’elle était, s’est procuré une charrette et y a attelé un gros chien, un Saint-Bernard, pour faire la chiffonnière (si je voulais faire le kéké, je dirais antiquaire smiley ).
      Elle triait le réutilisable parmi ce que laissaient les gens dans les poubelles et sur le bord du trottoir. Ensuite, elle allait revendre sa récolte au marché aux puces de Saint-Ouen.

      Et c’est le Saint-Bernard qui tirait la charrette pleine d’objets parfois assez lourds (on faisait solide « dans le temps »).

      J’ai peu connu ma grand-mère, elle habitait Paris, nous habitions en Haute-Savoie. Je me souviens qu’elle était petite et frêle, même pour les yeux du gamin de 8-10 ans que j’étais. C’est donc ma mère qui m’a raconté ces histoires.


    • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 15:34

      @Brutus :

      "L’utilisation du chien comme animal d’attelage a été interdite à Paris en 1824,"

      Ma grand-mère, dont je parle plus haut, ne devait pas être au courant de cette interdiction et la répression devait être inexistante.


    • Clocel Clocel 19 avril 15:36

      @Brutus

      Les chiens vaguemestres pendant la guerre de 14, je les avais oublié ces malheureux...


    • Brutus Brutus 19 avril 15:51

      @amiaplacidus

      source


    • Seth 19 avril 16:38

      @Clocel

      Les Yorkshire avant d’être des broute-minou aboyeurs chassaient les chiens dans les mines, c’est vrai aussi.


    • Seth 19 avril 16:45

      @Seth

      Ils chassaient les rats et non les chiens. « Rats » comme disait ce petit Charlie Brown. smiley


    • Brutus Brutus 19 avril 16:54

      @Seth

      aujourd’hui, les silos à blés des grands ports confient ce travail à des chats qui ne sont nourris par ailleurs qu’au minimum pour leur donner envie de rester
      et, pour en avoir rencontré un en montant dans un silo à Rouen, je peux vous dire qu’ils ne sont pas vraiment ouverts à la concurrence 


    • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 16:58

      @Brutus
      Je vous remercie pour votre source.

      Il n’en reste pas moins que ma grand-mère, des années 1910 à 1940, a attelé des chiens en région parisienne, pour transporter ce qu’elle récoltait.
      À moins que ma mère m’ait raconté des craques, ce que je n’imagine pas, n’y voyant pas de raison.

      J’en déduis que la répression, malgré une loi formelle, n’était pas féroce, la gent policière de l’époque comprenant la nécessité d’utiliser certains moyens, ne nuisant pas aux autres, pour sortir de la pauvreté.

      Au contraire, maintenant, la chasse aux pauvres est largement ouverte, surtout en cette époque préolympique.


    • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 17:07

      @Brutus

      Au musée de l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg, il y a une équipe de chats, dotée d’un budget et de fonctionnaires prenant soin d’eux. Cette équipe est chargée de réguler la population de rats et souris qui pourraient endommager les œuvres.

      Voilà qui ne va pas plaire à Rosemar : une bonne initiative russe et, pour comble, dans la ville natale de Poutine. smiley smiley smiley.


    • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 17:13

      @amiaplacidus

      Lorsque je dis que mon post ne plait pas à Rosemar : post moinssé.

      Rosemar est sans doute la moinsseuses frénétique et compulsives de cette aprés-midi. Elle vise tous les posts sans distinction.


    • Seth 19 avril 17:27

      @Seth

      Du temps de la marine à voile il y avait toujours un chat à bord des vaisseaux pour les mêmes raison.

      Et de fait dans les fermes on entretenait des chats avec juste un peu de lait (interdit au chat normalement) qui étaient à moitié sauvages et dont le rôle était de tuer les rats. Faudrait peut être que Mme 1,7% s’en inspire pour traiter son problème de « surmulots ». smiley


    • Clocel Clocel 19 avril 13:48

      Z’étaient girondes les mushers locaux ! smiley

      Z’imaginez si on s’avisait à atteler un chien de nos jours !?

      Sûr qu’on aurait les animalistes z’et autres escrologistes sur le râble en moins de deux...

      On produit tant de désœuvrés en mal de reconnaissance de nos jours...


      • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 13:52

        @Clocel

        Désormais un chien attelé ne peut travailler plus de 45 minutes d’affilée un âne deux heures et un humain 8 h et encore, on peut faire ce qu’on veut à ces bêtes là

        On marche sur la tête


      • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 15:41

        @C’est Nabum

        Ne me dites pas que vous n’avez jamais essayé d’avoir le lait, le prix du lait et le sourire de la laitière, voire plus si affinités. smiley


        • Brutus Brutus 19 avril 15:53

          @amiaplacidus

          l’allée Thiers et le poteau laid...


        • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 17:01

          @Brutus

          Je ne comprends pas qu’un abruti, ou une abrutie, ait pu vous moinsser.
          Parce que, moi, j’aime bien votre intervention.


        • Brutus Brutus 19 avril 17:31

          @amiaplacidus

          merci
          je pense que l’abruti en question est une macro (automatisme informatique programmé) mise en place (parq qui ?) pour dézinguer systématiquement les commentaires de certains intervenants donsidérés comme indésirable
          dès que j’active le bouton « message définitif ! envoyer au site », mon commentaire apparait déjà affublé d’une seule étaoile, et le score ne monte ensuite, éventuellement et progressivement avec les autres « notes »
          je m’y suis habitué, c’est un peu comme un handicap 


        • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 17:35

          @amiaplacidus

          Je me suis toujours réservé pour la crémière
          Hélas sans succès, elle était soupe au lait


        • Seth 19 avril 18:08

          @Brutus

          Je l’avais déjà dit : être moinssé systématiquement par un haineux démontre de votre importance : on s’intéresse à vous en positif ou négatif, du moins on existe et ça fait chaud au coeur. Il faut prendre les choses positivement.

          Je me suis pris 5 moinssages en un temps record sur un commentaire religieux ce qui a l’avantge de démontrer que je suis sensiblement différent des grenouilles de bénitier qui délirent abondamment ici, ça me réconforte. smiley


        • Seth 19 avril 18:19

          @Brutus

          Tiens t’as vu ? Je l’ai été, moinssé aussi sec. smiley

          A tous les coups ça marche ! smiley


        • amiaplacidus amiaplacidus 19 avril 18:36

          @Brutus :

          « je m’y suis habitué, c’est un peu comme un handicap »


          Dans ce cas, je suis fier de partager votre handicap.

        • zygzornifle zygzornifle 19 avril 16:12

          Haaaa, Lolo Ferrari et ses obusiers géants, dommage ce n’était pas du lait mais du silicone, elle aurait du laisser sa poitrine au patrimoine mondial de l’Unesquik  ....


          • Seth 19 avril 16:39

            @zygzornifle

            Du silicone ? Vu la taille j’avais pensé à béton armé. smiley


          • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 17:36

            @zygzornifle

            Lait écrémé


          • ZenZoe ZenZoe 19 avril 17:41

            @zygzornifle
            Pauvre femme, c’est d’une cervelle plus grosse dont elle avait besoin, pas de faux-seins. Hélas, la technologie n’en est pas encore à en proposer en rayon...


          • Seth 19 avril 17:47

            @ZenZoe

            Ceci dit faut être matérialiste : elle faisait du fric avec ses nichons, pas avec sa cervelle. smiley


          • ZenZoe ZenZoe 19 avril 18:23

            @Seth
            Elle faisait du fric, certes, mais à quel prix ?


          • ZenZoe ZenZoe 19 avril 16:40

            Ca me rappelle que dans les années 60, à l’épicerie Casino du coin, on pouvait acheter du lait tiré d’une petite citerne et se le faire verser dans un bidon en fer-blanc que l’on amenait soi-même et qui faisait cling-cling en allant et gloup-gloup en revenant. Je n’aime pas le lait, mais quand on revenait de courses avec le bidon, on avait quand même l’impression de trimballer un trésor.


            • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 17:36

              @ZenZoe

              C’est tout à fait ça


            • ZenZoe ZenZoe 19 avril 17:38

              @C’est Nabum
              Entre vieux, on se comprend...
               smiley


            • Seth 19 avril 17:49

              @ZenZoe

              On nous apportait ça tous les jours à la maison quand j’étais marmot. Idem quand je vivais en Angleterre où c’était une institution avec la distribution des journaux.


            • C'est Nabum C’est Nabum 19 avril 18:05

              @ZenZoe

              On peut même ajouter le complément habituel à cet adjectif
              tant que ce n’est pas avec gros ou sale 


            • ZenZoe ZenZoe 19 avril 18:22

              @Seth
              Ah oui, j’ai connu ça en Australie dans les années 80, c’est dire ! La camionette à lait passait à l’aube, déposait une bouteille de lait tout frais et prenait les quelques centimes laissés sur le pas de la porte. Un jour, un voleur m’a même piqué mes centimes et je lui ai couru après, mais il courait plus vite hélas !


            • Gorg Gorg 20 avril 00:36

              C’est Nabum

              « Nous ignorions alors le sens du sigle UHT et savions faire bouillir le lait avant sa consommation »

              Vous avez le don pour faire remonter les vieux souvenirs...

              Après qu’il fut bouilli, je me rappelle qu’on se chamaillait pour avoir la peau qui se formait en surface... C’était le bon temps...


              • C'est Nabum C’est Nabum 20 avril 06:23

                @Gorg

                C’est bien la mission des conteurs il me semble
                Merci


              • amiaplacidus amiaplacidus 20 avril 10:56

                @Gorg

                Nous avions un anti-monte-lait, c’est-à-dire un bidule en métal émaillé, qui lorsque le lait commençait à bouillir commençait à danser au fond de la casserole et faisait du bruit qui alertait.
                .
                En revanche, avec ma sœur, nous nous chamaillions pour ne pas avoir la peau du lait.


              • LeMerou 23 avril 10:42

                @C’est Nabum

                Bonjour,

                C’est avec une certaine nostalgie que j’ai parcouru votre post, avouant ne pas trop avoir prêté attention à la condition canine, mais plutôt au précieux breuvage contenu dans les bidons.me rappelant certains souvenirs d’enfance pour l’adorateur de ce produit que je suis, ce qui change des lectures habituelles de AVX.

                Mais vous avez écrit :

                "dont nous buvions encore le lait à la sortie du pis en dépit de sa nocivité pour le corps humain"

                Argh....Là, je suis étonné de la présence de cette phrase, qui tranche avec l’évocation historique de votre récit. La pseudo nocivité n’a d’ailleurs jamais été réellement prouvée, encore aujourd’hui le conditionnel est de rigueur dans les propos. On sait « tous », enfin pour les plus anciens que le lait « frais » ne le reste pas longtemps, même bouillu à l’ancienne d’ailleurs. Des bactéries pouvant s’en emparer à l’insu de notre plein gré, d’où un certain « danger ».

                C’est la diffusion de ce produit très loin des fermes, pour que la campagne arrive en ville afin d’abreuver les nourrissons urbains affamés, qui a entraîné ce phénomène, d’où les altérations du produit. Pasteurisations, etc. Certes c’est efficace, mais destructeur quoi que l’on en dise.

                 

                Le lait encensé hier pour ses vertus importantes lors de l’enfance, est passé par un stade presque que de danger, ayant subis des campagnes « pseudo-médicale » sur une modération importante de sa consommation, voir une non consommation. En exagérant légèrement je dirais même qu’une génération de nourrissons disaient à leur génitrice, cachez ce sein nourricier que je ne saurais voir, ce dernier étant à minima incapable de réaliser une pasteurisation obligatoire.

                Bref quelques décennies plus tard, le même monde « médical » des pays dits « développés » a constaté une certaine « décalcification anormale », je passe sur les justificatifs de ce retournement de situation, tellement certains sont risibles, aujourd’hui nous pouvons lire qu’il n’est pas indispensable, mais recommandé...... Alors nous avons assisté à un retour en force du lait, et de ses produits dérivés.

                Pendant cette époque et cela dure toujours, le complexe industrialo-commercial s’est emparé du sujet pour vendre des produits laitier, finissant par être expurgés du meilleur.

                Subsiste toujours en rayon des produits étonnant avec des appellations telles que : cru, pasteurisé, entier, demi-écrémé, écrémé, sans matières grasses, micro-filtré, bio, le summum revenant au « sans lactose »....étonnant non ? Et du faux lait, un espèce de truc végétal, car il est bien connu que l’humain descend de l’herbivore, pendant toute son évolution, il n’a cherché qu’à consommer du végétal et point de viande.... Encore moins du lait.

                 Comme pour certains breuvages, le lait à des saveurs, qui ne sont pas les mêmes en fonction de la saison, les laits industriels d’aujourd’hui ont été éradiqués de ces derniers au profit d’un produit standard, uniforme par sa couleur et ses saveurs. Ce qui en dit long soit sur les conditions d’élevage des bestioles à cornes ou les traitements. Je suis sûr que le lait du XX et XXI siècle est normalisé, si ce n’est même avant.

                Bref, jeune ! Oui je le fus, j’ai consommé assez souvent du lait à la ferme, à peine la traite terminée, du lait encore un peu tiède que la charmante bestiole avait fourni. Je n’ai jamais eu aucuns troubles.

                Par contre, plus de soixante plus tard, l’organisme soumis à des décennies de « bouffe normalisée », de pollution et autres avantages dû au progrès.

                Ayant le bonheur de pouvoir acheter du vrai lait dans une ferme non loin de chez moi. J’ai tenté de consommer à nouveau du lait « frais » du vrai, qui provient d’un animal que je vois paître non loin, pas d’une usine, donc du producteur au consommateur, l’exemple du circuit court, pour me rappeler des souvenirs d’enfance.

                Mal m’en a pris. Mon système digestif fragilisé par le progrès, n’a point supporté. Donc le précieux breuvage bénéficie désormais mon attention soutenue, lors de son chauffage, destiné à éradiquer les fameuses « bactéries » hier non nocives, mais plus aujourd’hui.

                Intolérance au vrai lait naturel développée avec le temps ? Incroyable.........

                Enfin, bref j’ai pu et j’apprécie toujours l’énorme différence de goût entre mon lait de ferme bouillu à l’ancienne et le meilleur du lait du commerce. Cela n’a rien à voir.

                Outre les apports diminués, la perte gustative engendrée par le progrès est tout simplement folle, frôlant même l’impensable, il serait trop long de les décrire, mais il est vrai que certaines générations disparaissant peu à peu, cela n’aura plus aucune importance, dans l’avenir. Le précieux breuvage n’ayant plus de 

                D’ailleurs, je me demande bien, si ma ferme aura le droit dans quelques années de vendre son lait frais au quidam.

                Quidam bien sûr considéré comme totalement ignorant des dangers liés à la consommation de ce produit. Il est vrai aussi que ce n’est pas un sujet viral des réseaux sociaux.

                 


                • LeMerou 23 avril 10:51

                  @LeMerou

                  J’ajouterai qu’hier il nous était possible de nous désaltérer dans l’onde pure d’un ruisseau, mais aujourd’hui, même si l’eau restait pure, elle serait classée comme impropre à la consommation humaine. smiley

                  Nous sommes si « affaibli » que la moindre consommation d’un produit naturel est préjudiciable pour notre santé. Le lactose, le gluten, j’en passe et des meilleures aussi, ne sont plus tolérés par les pauvres estomacs, pensez donc ! L’absence des additifs de conservation déchaîne des Tsunamis gastriques... 
                  Alors quant au « virus »...................................................................... .................

                  Rien ne vaux un bon McDo, un bon steak végétal 100% reconstitué chimiquement, du bio quoi smiley. Une bonne piquouse et des cachetons...


                • C'est Nabum C’est Nabum 23 avril 14:07

                  @LeMerou

                  Quand un médecin me conseilla de cesser de boire du lait du vache, mon existence fut moins pénible


                • LeMerou 23 avril 18:28

                  @C’est Nabum
                  Dommage....

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