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Commentaire de Pierrot

sur Le milliardaire ne paye ni la TVA, ni taxe carburant


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Pierrot 24 avril 11:20

@Francis, agnotologue
Je ne faisais que répondre à votre commentaire, qui déviait quelque peu du sujet. La dette qu’évoquait titi n’était pas la dette publique. Mais faire une comparaison avec le logement me semblait opportun, parce que contrairement à ce qu’on croit généralement, être propriétaire (de son logement ou de son argent) n’est pas forcément la solution la plus rentable.

Mon propos est qu’exploiter l’argent et/ou les biens des autres est un bon moyen de vivre richement, ce qui explique que le multimilliardaire dont il est question et les entreprises qu’il contrôle puissent avoir durablement des dettes très supérieures à la fortune personnelle de l’individu. Ce n’est pas un défaut, c’est une possibilité judicieusement exploitée.

Sinon, (1) la dette publique n’est pas de l’« argent frais » (i.e. de l’argent préalablement gagné par celui qui le dépense), il n’y a rien de contradictoire là-dedans.

Ce qui différencie la dette publique de la dette privée, c’est juste que la première est contractée par l’État. Le fait qu’elle soit détenue par des prêteurs privés n’en fait pas une dette privée. 

(2) D’une manière générale, un endettement (jusqu’à une limite fixée par les taux et les capacités de remboursement) s’avère toujours plus rentable que d’attendre d’avoir gagné tout l’argent nécessaire pour pouvoir payer au comptant.

Ainsi, il n’est pas souhaitable pour un État souverain d’arrêter de bénéficier de cette aubaine en remboursant totalement sa dette. D’une part, parce qu’a priori cet État a toujours la capacité d’emprunter (« too big to fail ») ; d’autre part, parce qu’il n’a rien à y perdre : comme l’Histoire l’a maintes fois démontré, quand il ne peut (ou ne veut) plus rembourser, il conserve ses biens tandis que ses débiteurs perdent leur argent. Car in fine, ce n’est pas l’argent qui détermine la propriété, mais le pouvoir.

En fait, la dette publique ne représente une réelle menace que si l’État perd sa souveraineté (en d’autres termes, s’il disparaît). Mais malheureusement, il semble que c’est dans cette voie que nos politiques ont engagé la France depuis quelques décennies. Pour savoir à quel point nous en somme arrivés sur cette question, il faudrait pouvoir déterminer qui gouverne réellement le pays aujourd’hui.


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