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Comme l’observa également Tara Michaël : « sous le prétexte de
faire descendre la conscience sur le plan matériel, ils [les
dirigeants de l’ashram]
avaient acheté la plupart des maisons de Pondichéry, pour les louer
à prix fort aux visiteurs et aux touristes étrangers, au grand dam
des habitants locaux ». Après
la mort de Mirra Alfassa en 1973, le conflit entre l’ashram de
Pondichéry et Auroville éclata au grand jour, entraînant la
séparation complète de l’un et de l’autre, et il semble durer
encore jusqu’à aujourd’hui ; le premier, malgré diverses
dérives, abus et quelques scandales, a toujours au moins un certain
souci de transmettre les œuvres de Shrî Aurobindo – il est vrai
que c’est maintenant sa seule raison d’être et la seule façon
de préserver sa survie –, tandis que, dans la seconde, le culte
exclusif de la « Mère » a définitivement éclipsé celui-ci !
Ce pseudo-temple, qui existe toujours, et dont Tara Michaël rappelle
qu’il « rompait avec toutes les prescriptions des Âgama par
sa forme géométrique de grosse boule ronde, un temple sans rites,
sans culte, sans statue ni représentation divine, sans musique, sans
fleurs, sans religion », présente l’aspect extérieur le plus
grotesque qu’on puisse concevoir. Il est couvert de larges facettes
de métal plaquées d’or qui le font ressembler à l’énorme
balle de golf d’un improbable trophée. Si l’on se souvient du
rôle des facultés médiumniques de Mirra Alfassa dans sa vie, on ne
sera pas surpris d’apprendre qu’à l’intérieur de l’édifice,
en son centre, a été placée à sa demande une imposante... boule
de cristal ! La boucle psychique de l’absurde étant ainsi bouclée."
https://www.cahiersdelunite.com/n-27-aurobindo-4