En France, nous
pouvons donner des leçons de démocratie à la terre entière. Et nos médias ne s’en
privent pas. Nous recevons chaque jour avec notre pain quotidien une injonction
morale nous rappelant qui est démocrate
et qui ne l’est pas. C’est visiblement jugé nécessaire et important parce que
si nous nous en remettons à notre simple sens de l’observation, nous voyons
bien qu’il y a loin des bonnes paroles aux réalités concrètes.
Nous avons perfectionné
la démocratie au point qu’à tous les élections maintenant, 1er tour ou second
tour, c’est le score de l’abstention qui gagne. Le vote fantôme de celui, celle, qui disent « je
ne veux ni l’un, ni l’autre « je ne veux plus de ce système politique et ses
institutions » « je ne me sens plus concerné » « je n’y
crois plus ». Pourquoi un silence si assourdissant dans nos médias ?
Désintérêt d’une réflexion sur la démocratie ?
Pourtant
si on regarde de près les données des élections, un léger basculement de
l’abstention est de nature à rebattre toutes les cartes. Je pense qu’une large
part de l’abstention relève du refus et du rejet des gens en place. Alors,
soyons cohérents jusqu’au bout. Ne laissons plus, parce que nous n’avons pas
poussé la logique jusqu’au bout, passer entre les gouttes de justesse ceux qui
invoquent la démocratie, quand minoritaires, ils s’empressent avec opiniâtreté de nous imposer leur point de vue grâce à des
institutions ficelées à cet effet.