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Commentaire de dom

sur La capacité d'absorption de l'Europe et ses frontières


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dom (---.---.10.114) 28 mai 2006 12:55

Il y avait un bâteau nommé Europe, tout bariolé des couleurs de ces différentes régions et transportant des marins de toutes nations. Il arborait des pavillons multiples qui brillaient en d’égaux châtoiements. Enfin y avait-il une destination pour les équipages ! Tous étaient d’accord que c’était la meilleure route à pendre et qu’on allait explorer à l’infini tout le potentiel du bâteau. Les décisions seraient prises en concertation, par le vote et chaque marin pourrait faire des propositions pour améliorer les performances du bâteau. La générosité de chacun ruisselait et la nef prit la mer dans un enthousiasme débordant. Tous regardaient l’horizon plein de promesses et le ciel était encore radieux, la mer calme et invitante. Tous aimaient-ils le jeune homme à qui l’on donna la barre à tenir. Mais une fois en mer, alors que les vagues se faisaient ressentir et que les vents contraires les prirent dans leurs secousses les capitaines prirent peur et se mirent à discuter avec les mauvais vents au lieu d’user de leurs connaissances pour maintenir le cap, alors les timoniers le crurent fous et voulurent prendre différentes directions, certains voulaient rentrer au port d’attache, d’autres voulaient accélérer, d’autres encore voulurent s’installer sur des îles. Certains marins montèrent les voiles alors que les autres voulurent les abaisser arguant de la fragilité du navire. D’autres encore, ricanants, prirent des haches et se mirent à frapper en fond de cale, noyant vivres et réserves, pensant sans doute accélérer les prises de décisions. Une grande confusion emporta l’esprit des équipages jusqu’à ce jour. Les capitaines tiennent de grands discours qui motivent tout ce beau monde et, perdus au milieu de l’océan, les marins pensent le ravitaillement proche, mais pendant que l’équipage se démène pour faire avancer le bâteau ou, du moins, éviter le naufrage, les capitaines décident de jeter l’ancre... en pleine mer et toutes voiles dehors... « il est urgent d’attendre »... il faudrait réfléchir disent-ils doutant de leur pavillon, se demandant sans cesse si un autre pavillon ne serait pas plus puissant, celui de leurs petits copains qui torturent à l’étranger, comme ça ils seraient sûrs d’être toujours du côté du plus fort. Mais ils ont oublié, à l’image de leurs petits copains, que seule la mer porte puissance et celle-ci, généreusement, continue à les porter, mais ils ne lui prêtent aucune attention, elle est « normale et donc elle n’a qu’à se tenir tranquille hein » et ils disent celà malgré des vagues dépassant largement leurs têtes et dans l’oubli absolu de la destination qu’ils avaient entreprise. Déjà beaucoup de marins préfèreraient qu’il n’y ait qu’un seul capitaine et qu’au moins dans un régime tyranique on avancerait, on vaincrait la tempête, mais c’est ce que la tempête veut leur faire croire. De plus, certains de leurs conseillers, aux apparences douteuses de grands oiseaux noirs (de malheur) leur susurrent qu’il y a des terroristes au large, ils décident de tirer à boulets rouges dans le vaste rien. Il n’y a que la houle, le roulis et le tangage, le mal de guerre pour tous et la colère des marins qui grandit. Et avec tout ça ils demandent à celui qui tiend la barre de la maintenir pour que les marins continuent à croire que la destination n’a pas changé... mais il a remis le gouvernail à Dieu, car s’il suivait leurs ordres le navire aurait déjà chaviré dans les profondeurs de la folie meurtrière et Dieu est sage... alors le bâteau europe tourne en rond à défaut de rompre (ce qui est un petit peu mieux quand même) mais tous ils se tournent vers lui et lui disent qu’il aurait dû être capitaine et que c’est sa faute si l’on ne va nulle part et il leur dit en retour : Si vous changez tous les jours la destination et que celle-ci est aléatoire, il n’y a pas besoin de tenir la barre, autant laisser les courants décider... et puis on vous a donné un système de guidage (un GPS flambant neuf avec manuel d’utilisation en kit... très pratique et TRES démocratique) qui permet d’avancer... c’est notre destination, mais vous ne la voulez plus... on pourrait aussi ôter la quille si vous voulez, ou percer des trous dans la coque ou déchirer les voiles, car sans destination ... pourquoi construire un navire ?

Sur ce et à ce jour, les capitaines lui ont tourné le dos, ils pensent que les drapeaux sont plus importants que les voiles, le bâteau s’est alourdi de pavillons qu’on a voulu de plus en plus grands, chacun trouvant que le sien est bien plus joli... et tous les équipages se combattent, c’est la compétition des drapeaux, ils sont plus grands que les voiles et forment non-seulement une entrave terrible au déploiement de celles-ci, mais ils agrippent les mauvais vents faisant tanguer dangereusement le navire. Les oiseaux noirs dans la tempête sont morts de rire, ils se sont promis de couler le navire mais promettent aux capitaines d’être leurs alliés en cas de naufrage.

Les capitaines, leurs égos gonflés à bloc par ces mauvais conseillers, veulent voir quel drapeau l’emporte pour avoir l’honneur de briller en-haut des mats, alors ils décident d’organiser un grand match de foot sur le pont. « Peut-être nos marins oublieront qu’on est en haute mer et que la tempête gronde » disent-ils...

Mais le barreur dit encore : - si vraiment vous voulez avancer, levez l’ancre ! Alors ils lui répondent : - Hep ho, hein, toi tu la boucles, t’es pas capitaine hein !"

C’est beau les voyages organisés quand même...


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