@Réflexions du Miroir

Les miroirs plannair ordinaires n’inversent PAS l’image gauche droite mais dedans dehors

Lorsque nous regardons une scène, il y a toujours une fonction de transformation impliquée. Il s’agit d’une fonction mathématique qui décrit la manière dont la scène réelle est représentée sur notre rétine. Les fonctions de transformation peuvent être construites à partir de primitives, telles que la translation, la rotation et la réflexion. Une transformation donnée n’est pas uniquement décrite par une seule combinaison de translations, de rotations et de réflexions. Il existe de multiples façons mathématiques de combiner différentes primitives dans une vue donnée.

Le système visuel humain a été optimisé au cours des millénaires pour notre survie. Nous savons que les translations, les mises à l’échelle et les rotations ne modifient pas fondamentalement ce que nous regardons. Lorsque M. Ours Prédateur tourne la tête vers nous, le système visuel humain utilise les structures cellulaires de la rétine pour transmettre à nos fonctions cognitives supérieures un message indiquant que la tête de l’ours a tourné, et non qu’il y a quelque chose de nouveau à traiter (un aspect inédit du même nez d’ours). La structure cérébrale est ainsi libérée pour mieux planifier notre fuite au lieu de chercher à comprendre ce que l’ours vient de faire. La structure cellulaire du système visuel humain dans la rétine n’a pas de « matériel » qui reconnaisse les reflets ; les reflets sont trop rares pour que nous ayons développé une structure pour les traiter. Le système visuel humain considère la rotation comme plus « naturelle » que la réflexion.

Lorsque nous nous regardons dans un miroir et que nous sommes confrontés à une inversion « dedans-dehors », notre cerveau et nos yeux sont aux prises avec une transformation géométrique qui n’est pas câblée dans le système visuel humain. Notre cerveau et nos yeux cherchent une explication à ce qu’ils voient. Le cerveau et les yeux cherchent une séquence de transformation (construite à partir de primitives) qui soit cohérente avec l’image sur la rétine. Une réflexion « dedans-dehors » est mathématiquement équivalente à une rotation (autour de l’axe haut-bas) combinée à une inversion gauche-droite. Comme nos yeux et notre cerveau sont câblés pour reconnaître que les rotations sont triviales et ne modifient pas fondamentalement ce que nous voyons, le cerveau « oublie » la rotation autour de l’axe haut-bas et ne reconnaît que l’inversion gauche-droite, même si celle-ci n’explique que partiellement ce que l’on voit dans le miroir. C’est le cerveau qui cherche une explication simple à une fonction de transformation « non naturelle ».