Article
qui, sous couvert d’analyse, mélange raccourcis et suppositions.
Assez d’accord néanmoins sur divers points, comme le fait que
Poutine défend les intérêts de la Russie tandis que notre
président, ainsi que la majorité de l’UE et la GB, défendent
ceux des USA. Idem sur le temps qui joue pour la Russie – mais là,
on dirait que tout le monde en a pris conscience.
Le fil conducteur sur la « maskirovka » me semble
romanesque, car la politique et les buts de Poutine n’ont jamais
varié depuis qu’il a protesté contre la progression de l’Otan,
devant tous les présidents concernés ! Et la Géorgie était
une réponse, non une agression.
« Je peux donc affirmer, sans grand risque d’être démenti
par les faits, que l’armée russe s’arrêtera à la frontière
polonaise »
Bien au contraire, grand risque d’être démenti, mais comme on
ne se souvient même pas une semaine plus tard des conneries dites
sur LCI, c’est pas grave ! Poutine sait parfaitement
qu’au-delà de Kiev, la grande majorité de la population n’est
pas russophile, elle est soit totalement ennemie, Lviv étant
l’épicentre de cette culture néonazie (minoritaire mais très
influente), soir Magyar soit de langue polonaise, selon les régions.
Alors que la Crimée et le Donbass, y compris Odessa Kharkov et Kiev,
ont un long passé historique commun avec la Russie. Méconnaître
ça, c’est méconnaître l’aspect composite et fragile de cette
Ukraine, les tensions ethniques, la composante guerre civile de ce conflit.
« la
dénazification de l’Ukraine, laquelle prendra autant de temps, si
elle est obtenue sur le champ de bataille, et ne peut s’accompagner
que d’une occupation militaire russe de l’entièreté du
territoire ukrainien pour être pleinement garantie. »
Pas forcément. Un accord sur la
démilitarisation, la neutralité, la non-adhésion à l’Otan,
suffit.
« Certitude
confirmée, de toute façon, par l’impossibilité pour l’élite
dirigeante du Kremlin de concilier son exigence de sécurité avec la
survivance d’un État ukrainien de quelque superficie que ce
soit. »
Non, si la
neutralité de l’Ukraine de l’ouest était garantie par des pays
ou des dispositifs sérieux, la Russie pourrait même accepter un
rattachement à l’UE (nous laissant tout le poids économique de la
région la moins riche…). La difficulté réside dans les
garanties, car avec le protocole de Minsk, la France et l’Allemagne
ont montré qu’ils ne respectaient pas leur signature ni leur
parole (déjà avec la vente des Mistral). Par ailleurs, en février
ou mars 2022, Kiev et la Russie étaient proches d’un accord, c’est
la GB et les USA qui ont convaincu Zélensky (et un peu les menaces
de ses ultras !) que l’Occident le soutiendrait face à la
Russie… Macron déjà appelait de ses vœux une « architecture de
sécurité » pour l’UE, plutôt que d’être les soldats des
USA, mais il a été passif alors que nous étions garants des
accords de minsk2.
« de même,
bien entendu, que le retour de la Crimée dans le giron russe, en
2014, consécutif au coup d’État de Maïdan »
Oui, en précisant
que la Crimée était déjà autonome depuis 1991 et que les gens ne
s’y sentaient pas du tout Ukrainiens, ce qui explique les résultats
du référendum et la tranquilité du rattachement.