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Commentaire de Christophe CH

sur L'hégémonie américaine et ses périls - Rapport du Ministère des Affaires étrangères de la République Populaire de Chine (20/02/23)


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Christophe CH Christophe CH 3 mars 2023 18:01

Le monde séparé en deux ou trois blocs est une illusion pour tromper les moutons noirs. Beaucoup ici pataugent dans la confusion.

Guerre en Ukraine et propagandes de guerre

 

Ce qu’on nomme guerre en Ukraine commença en 2014 dans le Dombas, et ne fut point interrompue à la suite des accords de Minsk qu’Angela Merkel en personne reconnut que leur violation était une absolue nécessité pour l’OTAN. Le 24 février de l’année dernière, après des années à ronger son frein dans sa grotte, l’ours russe sortit et lança son offensive.

A compter de ce jour, à l’ouest comme à l’est commença, outre la guerre de tranchées et de communiqués, celle qu’on nomme guerre de l’information. Autrement dit la propagande de guerre.

Comme c’est le cas dans chaque guerre, notamment et surtout à l’heure des médias continus et des réseaux sociaux. A chaque camp son narratif, identique sur l’essentiel : ils sont le mal, nous sommes le bien. Ils sont corrompus, nous non. Ils sont les agresseurs, nous non. Comme des reflets inversés. Exactement.

Laissons là tout parti pris et focalisons-nous sur ces propagandes. Elles obéissent au même narratif, j’entends par narratif le squelette du scénario diffusé aux populations pour leur faire adhérer au conflit. Le but de la propagande, qu’elle soit celle de l’occident ou du Kremlin, est de convaincre comme de taire. On met en avant ses qualités et ses arguments, et surtout on tait le reste. C’est davantage, si l’on veut être clairvoyant, ce qui est tu de part et d’autre qui compte le plus. Le reste, c’est ce qui s’appelle, justement, de la pure propagande.

Et dans la propagande, on mêle toujours le vrai avec du faux, pour être crédible et donc cru. Nos belligérants actuels n’innovent pas. Les russes, disons-le, sont des stratèges, fins mais pas toujours, les grosses ficelles et les mensonges énormes font partie de la panoplie du propagandiste, de toute façon Les russes ne sont pas les chinois, ces derniers observant ce qui se passe sans intervenir. Car les chinois se moquent de l’Ukraine. Eux , c’est Taïwan qui les intéresse, qu’ils finiront par annexer. Vu que Washington, comme ils le voient, se plante une nouvelle fois, et que Poutine est en train de réussir à atteindre la plupart des objectifs qu’il s’était fixés. Ce qui est d’une certaine façon logique : 8 ans dans sa grotte à retenir ses coups, cela laisse le temps pour réfléchir. Les bourrins du camp d’en face, comme d’habitude, sous estiment leurs adversaires, partout où ils partent le fusil à l’épaule. Eux, ça reste et ça restera toujours Hollywood. De la grosse cavalcade et des roulements de tambour avec Rambo sur l’affiche. Et in fine une bonne déculottée.

Pauvres ukrainiens !

La partition de la future, je dirais plutôt des DEUX futures Ukraine n’est pas encore achevée que déjà de part et d’autre les loups et les chacals rodent. Halliburton, Black Rock et consorts d’un côté. Les amis oligarques du chef du Kremlin, dont il est lui-même actionnaire, de l’autre. Guerre de civilisation, guerre pour la souveraineté de l’Ukraine, vraiment ? Vous êtes surs que les narratifs traduisent le réel de part et d’autre.

Les belligérants font avec ce qu’ils ont localement. Chez nous, c’est la comédie démocratique et l’illusoire liberté de cette dernière, le pitch de l’arnaque. A l’est, où l’orthodoxie constitue le socle, Poutine, fin stratège, s’adapte à ce qu’il a en magasin, et nous fait accroire à une guerre civilisationnelle d’un occident conquérant et décadent. Ce qui, comme d’habitude, est à la fois vrai et faux. Globalement pas faux. Mais faux quand même

De la propagande, quoi !


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